AKENTRA - Asleep (Autoproduction) - 29/11/2010 @ 08h26
C’est avec une certaine impatience que j’attendais la sortie de ce premier album d’Akentra, ces derniers ayant achevé de me convaincre avec leur excellent EP ‘IV.IV.IV’ paru en 2009. Appréhender correctement le virage du premier méfait n’est jamais une sinécure, d’autant plus que la formation française a remanié pour l’occasion son line-up avec l’arrivée de deux nouveaux guitaristes, libérant par conséquent Didier Chesneau de Headline.

Première surprise, les teintes atmosphériques ne semblent plus vraiment de mise, le clavier Aymeric ne faisant par ailleurs plus partie de la formation. Akentra a semble-t-il décidé de prendre un sérieux tournant en terme de production en s’adjoignant les services de David Potvin du Dôme Studio, proposant un son absolument énorme, mais délaissant du même coup l’esprit du EP et ses ambiances particulières. On a du coup gagné en grosseur, avec notamment des guitares sculpturales et super heavy, une drums du meilleur aloi et une basse ronde à souhait. Mais à dire vrai, ces élans un peu trop aseptisés ont de prime abord peut-être un peu dénaturé la dimension pittoresque que proposait Akentra en préambule. Sans être clairement abscons, ce choix peut s’avérer discutable même si paradoxalement le son vient tutoyer pour l’occasion le firmament de la modernité et, intrinsèquement s’entend, frise la perfection.

La deuxième surprise vient du lifting subi par les morceaux du EP qu’on retrouve par ailleurs en intégralité sur l’album. J’ai toujours de la peine à comprendre l’intérêt de modifier ce qui a plu et fonctionné mais toujours est-il que le choc sur la première écoute est assez vif. Doux euphémisme. Passé ce petit écueil, il convient de reconnaître d’entrée qu’Akentra a mûri et a surtout peaufiné sa musculature, en atteste l’aspect saillant dégagé par la cohésion de l’album. Calibré et millimétré comme une horloge helvétique, cet essai se veut captivant et entraînant, en grande partie grâce au chant de Lucia qui se marie à la perfection avec les riffs proposés. La vocaliste d’Akentra a manifestement pris de la bouteille et vient en quelque sorte parachever les espoirs qu’on avait mis en elle lors du EP. Même si on sent qu’elle ne se lâche pas encore complètement et qu’elle en garde encore sous la semelle, sa faculté de véhiculer les émotions à travers ses lignes vocales magnifie clairement l’ensemble. Lucia nous fait visiter les antres de la délicatesse et il en résulte un rendu professionnel, d’autant plus que musicalement tout se tient parfaitement.

Certes, Akentra n'a de loin pas inventé l’eau chaude et le défaut majeur de cet album est certainement son flagrant manque d’identité qui émane en permanence. Certaines mélodies ont un air de déjà vu si bien que l’auditeur est rarement bluffé dans l’ensemble. Ne circonvient pas qui veut serais-je tenter de dire. Paradoxalement, l’effort effectué sur les refrains permet de nous maintenir en haleine jusqu’au bout des douze morceaux et c’est bien là le principal car Akentra nous fait tout simplement passer un excellent moment et ce pendant l’intégralité de l’album. Difficile en effet de dégager un morceau précis tant l’homogénéité semble faire partie intégrante du cahier des charges. Mais quelques incontournables se dessinent tel le catchy ‘Gimme Your Gun’ qui bien que remanié fait toujours son effet ou ‘Make Up’, morceau du meilleur acabit qu’on avait découvert en clip. ’My Left Foot’, qui est véritablement le seul titre à se démarquer des autres, explore avec un certain succès la voie acoustique. Les amateurs de ballades trouveront certainement leur compte avec ‘Alone’, morceau dont l’amorce rappelle étrangement une des meilleures songs de tous les temps ("Choosen Pessimist" d’In Flames) et qui au final se révèle être un peu moins platonique que sur le EP. On n’oublie néanmoins pas le très efficace ‘Do My Best’ et l’énergique ‘New Game’ dont les envolées possèdent un charme certain.

Si Akentra a su pleinement me séduire musicalement, j’avoue néanmoins que c’est un peu moins le cas sur le plan visuel, ce dernier n’étant pas vraiment, à mon humble avis, en adéquation avec le style proposé. Même si tout cela reste parfaitement subjectif, le clip, la pochette ou encore les photographies ont une approche un peu dépouillée et ne sont pas encore, soyons francs, l’apanage de la pleine efficacité. Le potentiel est là, encore faut-il penser à l’exploiter de la bonne façon et j’espère qu’Akentra prendra la peine d’y réfléchir plus en profondeur en vue de la suite. Ces considérations extra musicales passées, je ne peux que vous conseiller de vous procurer ce très bon album (dispo en VPC sur leur site) en attendant peut-être d’aller les voir œuvrer sur scène.

http://www.akentra.com - 241 visite(s)


Rédigé par : diesirae (Oli) | 15/20 | Nb de lectures : 12976




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