Si on m’avait dit, à l’époque de leurs débuts, qu’en 2011 AIDEN serait encore là et ben putain j’me serais bien marré. On est en 2011 et ils sont toujours là. Ils tiennent le rythme puisque, en comptant les lives et les EP, « Disguises » est leur neuvième effort. 9 disques en 8ans, les gars ne sont pas les Kubrick du metal loin de là même, ils en seraient plutôt les Uwe Boll. Quantitativement et qualitativement parlant j’entends. Même si niveau qualité ça reste toujours constant. Dans la médiocrité certes, mais la constance est bien là. Si on aime un album, on aime tous les autres. Si on en déteste un, on déteste tous les autres. Je fais plutôt partie de la deuxième catégorie et ce n’est pas cet album qui va changer la donne. Même si le groupe a un peu évolué depuis ses débuts. Au niveau du look déjà, c’est moins ostentatoire. Moins de maquillage, moins de laque et de fringues achetées lors d’un vide grenier chez Tim Burton. Musicalement c’est pareil, les parties assimilées hardcore ou punk à roulettes ont pratiquement disparu, depuis un moment d’ailleurs, pour laisser place à un heavy rock US gentiment torturé, calibré pour les gotho pouffes et autres adolescents en mal de vivre.

« Disguises » c’est donc onze titres radio friendly écrits et composés sur mesure pour le public du groupe. On y retrouve des riffs d’obédience rock US grassouillet, des mélodies parfois niaiseuses d’autres fois plus réussies et des paroles d’une finesse d’analyse rare comme sur « Hysteria » : « Faith is a question you can choose, faith whether Christian, Muslim, Jew. Still you all distort the truth, the death of fiction will save us all». Well done Captain Obvious. Musicalement le groupe côtoie le naze et le correct, parfois sur un seul et même morceau. « Hysteria » encore lui résume parfaitement cet état de fait. Outre les lyrics affligeants évoqués plus haut, on trouve sur ce titre les riffs les plus catchys de l’album, un refrain sympatoche avec son jeu de voix et ces petits chœurs made in petite section de maternelle puis, en même temps, les vocaux les plus pourris de l’album. La voix est vraiment mauvaise par moments et sonne comme une version cheap de Scoter Ward, vocaliste des néo metaleux grungys de Cold. On retrouve quelques similitudes avec le groupe tout au long de l’album même si on pense plus à leur collègue de The Used, A.F.I et compagnie avec un petit côté rock FM en plus. Même si je suis loin d’être un fan d’AFI, faut reconnaître que leur soupe est beaucoup plus nourrissante que celle d’AIDEN. Ici on est plus dans la soupe, instantanée que le bonne grosse souplette bien grasse de grand-maman. Tout est formaté, calibré, presque calculé même. Rien ne dépasse, pas de folie rock’n’roll, pas de groove, pas d’ambiance noire ou malsaine. C’est juste gris tout du long. Seuls les titres « ReEvolver », plus dynamique et « Radio », reprise de Alkaline Trio interprétée en piano/voix sortent du lot. Pour le reste circuler y’a pas grand-chose à voir. Ni à entendre.

A ce rythme-là, AIDEN peut encore durer une bonne dizaine d’années et ma foi, ils sont tellement inoffensifs et insipides qu’ils ne font de mal à personne. Ils font des disques, des concerts, vendent leurs albums à des ados ricains qui trouvent ça très bien. Du coup si ça leur plaît de continuer grand bien leur fasse mais bon... ne comptez pas sur moi pour dire de bien de leur musique qui ne reste qu'une version au rabais de My Chemical Romance. Et c'est peut-être ça le plus triste là-dedans. Ah j'ai pas précisé qu'ils étaient l'une des têtes de gondole de chez feu Victory? Non? Bon bah voilà c'est fait.


Rédigé par : Seb On Fire | 09/20 | Nb de lectures : 12500