Les studios Relapse Records présentent, en collaboration avec Scott Hull :
Agorapocalypse, le retour de la vengeance qui contre-attaque

Acteurs principaux :
AGORAPHOBIC NOSEBLEED, a.k.a. Kat + Scott Hull + Jay Randall + Richard Johnson

Synopsis :
Printemps 2009. Dans un monde futuriste, ravagé par l’égoïsme et l’argent, la bataille de la communication fait rage. Apôtres des temps modernes, les petites maisons de disques, défenseurs de la création musicale, décident de soutenir la mise en place d’un système répressif de surveillance des réfractaires au système économique. 3 légendaires schizophrènes amateurs de plantes vertes aux vertues euphoriques décident alors de braver le système et les autorités, en délivrant à la face du monde une avalanche de Grind contestataire hystérique et barré.
Mais, cet affront sonore n’est pas anodin, et de nombreuses péripéties vont surprendre les compères dans leur tentative d’anéantissement de masse.
Pour survivre, pour exister, et parce qu’ils ne savent pas stagner, ils vont devoir évoluer. Toujours aussi hypnotiques, les AnB n’en vont pas moins se mettre à composer des titres plus longs. Ils vont également et surtout devoir faire face à des bouleversements internes, en intégrant dans leurs rangs un troisième brailleur.

Mais est-ce que l’hystérique Kat va réussir à s’intégrer et à s’imposer dans ce groupe de tarés ?
Seront-ils capable de conserver leur force de frappe avec des titres dépassant la minute ?
AnB vont-ils pousser encore plus loin l’évolution en faisant appel à un vrai batteur ?
Vous le saurez en plongeant dans ce "Agorapocalypse", 4ème long-métrage et 25ème œuvre (environ) d’AnB


Teaser :
Roulement de double, riff syncopé et sweep de basse qui claque
S.Hull : Raaaaaaaaaaaaaaa
Kat : Bleaaaaaarrrrrrrgg
Changement de rythme, batterie déstructurée et riff hystérique surmonté d’un solo
J.Randall + R.Johnson : Yaaaahhhaaaaaaaa
Kat : Yahahaayaaayaaaaaraaaa


Critique :
La schizophrénie névrotico-hallucinogène des 4 énergumènes offre aux spectateurs de ce spectacle sonore unique, un support de défoulement cervical de forte grande qualité. Bien qu’amputé de ses habituels titres de quelques secondes, la furie et l’hystérie musicale est toujours aussi présente.
Même si la forme change, même si les 99 pistes sont désormais non plus l’œuvre de l’artiste mais du label sur le CD promo, le fond reste le même. Enfin, presque. Toujours bâties sur une base Grind, AnB a en effet décidé de composer des titres bien plus longs et construits que sur leurs précédents opus... Sans bien évidement tomber dans les travers des structures classiques ‘couplets/refrains’. Pour les amateurs du groupe, le changement est brutal, radical même !
Mais ces ‘longs’ titres permettent aux Américains de poser des ambiances malsaines et délirantes, tout en variant considérablement le rythme. Les accélérations hystériques et les tempos Grind côtoient désormais des passages bien plus lents, entre mid-tempo et breaks plus lourds et torturés. Les ‘ultra blasts’ supersoniques sont bien plus rares, au risque de frustrer les amateurs de furie cybergrind.
Mais ne partez pas en courant pour autant, on reconnaît bien nos tortionnaires préférés ; car AnB excelle toujours autant dans la dévastation et l’anéantissement sonore. Les breaks déstructurés sont parfaitement intégrés à l’ensemble, et apportent un supplément d’oppression et de lourdeur. Quelques solos viscéraux et distordus parsèment également la plupart des titres, dont l’effet est réellement appréciable.
Le son a aussi subi un lifting de premier choix : aux antipodes du son saturé des précédents opus, Scott Hull s’est fait plaisir, en concoctant une production fluide et puissante. Là où ils perdent en brutalité primaire, les AnB gagnent en cohérence. Mais peut-être est-ce également la diversité des compos qui donne cette impression...
La boîte à rythme a également subi un ravalement de façade au niveau de la sonorité et de la programmation : lors des premières écoutes, on croit avoir affaire à un vrai batteur, tant l’aspect synthétique et artificiel s’est effacé au profit de la réalité et de la variété de la b.a.r. Surprenant, mais non dénué d’attrait. Car cette orientation est finalement logique au vu de l’évolution des compos.

Certes, cela fait beaucoup de changement, pour un groupe atypique dont on reconnaissaît le style dès les premières secondes. Mais le flot de rage et la sauvagerie extrême des compos ne laissent pas de place au doute : ‘Agorapocalypse’ est un condensé de furie typiquement Nosebleed-ienne, monolithique et compact, que l’on prend plaisir à réécouter en boucle.

L’hallucinante Kat, de sa superbe voix criarde aux tonalités proches de la rupture, apporte une dimension supplémentaire dans la manifestation sonore de l’hystérie. Scott Hull(k), de son côté, se complaît toujours dans la composition et l’exécution de riffs relativement distordus, sauvages, et néanmoins très accrocheurs. Les 3 hurleurs se complètent à merveille dans leurs éructations criardes et growlées, conférant une force de frappe terrassante au quatuor déjanté.
Bien qu’aérés par des breaks guidés par une basse groovy, la pure violence primaire ressurgit malgré tout dans les moindres accélérations ou riffs. Ces évolutions dans la structure des compos, associées aux changements incessants de rythmes témoignent d’une relative variété, tranchant radicalement avec les précédentes offrandes du groupe.

Pour AnB, une page se tourne avec ‘Agorapocalypse’ ; à la sauvagerie primaire du Gonzo Grind d’antan s’est substituée une brutalité beaucoup plus variée et construite, mais tout aussi extrême. Ou quand la folie créatrice schizophrène des membres entraîne l’émergence d’une nouvelle facette de la personnalité du groupe. L’évolution est conséquente, mais réussie. A consommer sans modération, en intraveineuse et à fort volume.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 15/20 | Nb de lectures : 11918