Velvet Kevorkian :
Après avoir célébré leurs 30 ans de carrière, les vétérans du NYHC remettent enfin le couvert avec ce 11ème album. On ne va pas vous faire l'affront de vous présenter AGNOSTIC FRONT, car tout le monde connaît AGNOSTIC FRONT. Le groupe a connu des hauts et de bas dans sa discographie, mais, dernièrement, s'est très bien rattrapé en claquant un « My Life My Way » (2011) foutrement goûtu. Depuis, les kings du New-York Hardcore ont sillonné les scènes du monde entier pour fêter son passage chez les trentenaires et s'est enfin mis à la composition pour nous démouler ce « The American Dream Died » en 2015.

On ne va pas trop tourner autour du pot, car avec AGNOSTIC FRONT on peut faire vite fait. Ce nouvel album, c'est du AGNOSTIC FRONT. Nos papys du HXC reviennent dans une forme optimale, fichtrement remontés contre le système de son pays, et sa police adepte des bavures, et le fait savoir en balançant la purée punk/hardcore sur 16 titres pour 27 putains de minutes au total. Autant dire que c'est direct, expéditif, sans chipoter. En gros, ils ne sont pas là pour enfiler des perles. Le résultat est plutôt convaincant. On retrouve le AGNOSTIC FRONT qu'on aime, avec son lot de bons titres fédérateurs (« The American Dream Died » ; « Test A Time » ; « Old New York ») et d'autres plus... anecdotiques.

Les anciens se sont pris au jeu du disque direct, sans concession, mais le résultat n'est pas toujours à la hauteur des espérances. La plupart des morceaux ultra-courts n'ont que trop peu d'intérêt (« Police Violence » ; « Enough Is Enough » ; « No War Fuck You ») et sont calibrés exactement de la même façon à chaque fois. Donc bon. Mais dans l'ensemble, « The American Dream Died » passe agréablement bien. On retrouve cette verve punk/hardcore typiquement New-Yorkaise, les featuring des copains, avec Lou Koller, Freddy Cricien et Toby Morse sur le très bon « Never Walk Alone », et une ambiance bûcheronne bien établie qui confère à cet album un capital sympathie indéniable.

Si on ajoute une très bonne production aux relents fortement groovy signé Freddy Cricien (MADBALL), on peut dire sans trop de mal que ce 11e album des New-Yorkais est un bon cru de 2015. Les tontons du NYHC nous resservent la même tambouille, avec quelques morceaux de gras à mettre de côté, mais sans jamais en oublier l'assaisonnement qui lui conférera ce goût de reviens-y et ça le fait.
15/20

Seb On Fire :
30ans d’existence pour un groupe de hardcore c’est une anomalie. Clairement. Pourtant AGNOSTIC FRONT sont toujours bel et bien là et reviennent avec un nouvel album, le treizième, à paraitre sur un label Metal. Qu’attendre encore aujourd’hui d’AGNOSTIC FRONT ? Rien si ce n’est un nouvel album d’AGNOSTIC FRONT, un groupe qui est revenu à ses fondamentaux punk hardcore après s’être embourbé dans les contrées de sonorités plus Metal. Et le collègue à raison, AGNOSTIC fait du AGNOSTIC mais sans se fouler, sans se casser trop les noix, genre « on va balancer ça et ça va passer crème t’inquiètes frère». Bon, le problème c’est que, contrairement à « My Life, My Way », ben ça ne passe pas crème du tout.

Les morceaux s’enchainent sans vraiment marquer l’oreille, tout se ressemble dans un grand tout avec toutefois quelques accélérations punk et hardcore old school qui font plaisir. Etrangement, ou pas d’ailleurs, les titres les plus convaincant sont les plus courts, les plus incisifs qui renouent, en apparence, avec la rage qui animait le groupe à ses débuts : « Police Violence », « No War Fuck You ! » par exemple. L’autre ligne de force de cet album tient dans ses titres fédérateurs et nostalgiques qui, calibrés pour la scène, feront un ravage en concert. Je parle ici de « Never Walk Alone » où le gratin du troisième âge NYHC vient prêter main fort à Roger de « Old New-York » qui débute par un passage emblématique de Twi Driver. Deux titres forcément attendus mais ça marchent bien, ce sont les deux seuls chansons qui vraiment restent en tête lorsque le disque se termine dans une indifférence polie.

Cet album respire la nostalgie et le désenchantement, peut-être un disque de vieux cons, ou de vieux sages, au choix, qui se désolent de cette époque où plus rien n’était pareil. Un disque du « c’était mieux avant » qui sonne comme un triste état de fait. Oui AGNOSTIC FRONT c’était mieux avant. Que dire de plus finalement ? Pas grand-chose « The American Dream Died » est un disque de plus dans la discographie d’un groupe qui n’a plus rien à prouver. Comme pour tous les vieux machins, on s’en fout un peu des nouveaux disques, on ira les voir en concert jouer leurs vieux tubes et on sera très content. Tonton Vinnie aussi.
11/20








Rédigé par : Velvet Kevorkian & Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 11052