Dans la vague thrash revival, à part quelques cas isolés comme EVILE et sa réappropriation de l’héritage des Four Horsemen post-‘Master of Puppets’ ou MUNICIPAL WASTE et son trip crossover, il y a en gros deux écoles clairement définies. D’un côté les nostalgiques de la vague teutonne avec leurs riffs primitifs, leur batterie qui s’emballe et leur cruauté (VIOLATOR, NOCTURNAL, WITCHBURNER) et de l’autre, ceux qui lui ont préféré le côté plus propre, plus technique aussi, de la Bay Area (HYADES, GAMA BOMB, BOUNDED BY BLOOD). Les Madrilènes d’AGGRESSION, oui avec deux ‘G’ car cela fait plus 'ivôl', ont eux clairement choisi la seconde option. Sauf qu’en fait d’inspirations, AGGRESSION n’en a en fait qu’une seule : EXODUS ! Celui de la fin des années 80, de Steve ‘Zetro’ Souza, de « Toxic Waltz », des baskets à languettes et des mosh-parts à n’en plus finir, d’où le jeu de mots un peu lourdingue du titre de l’album… Et si l’on met de côté un chant un peu nasillard, et donc lassant sur la longue, et l’anglais de bric et de broc (ouch les fautes !) utilisé, le subterfuge marche plutôt bien.

Sorte de version boostée aux hormones, plus véloce et surtout plus technique des Italiens de HYADES, avec même une poignée de riffs frôlant le death sur « Chaos Anatomy », ‘Moshpirit’ est du genre plutôt méchant. Et puis avec les moyens du bord, ces inconnus ont quand même réussi à dégoter un gros son et surtout du crunch de guitare qu’il faut pour ce genre de metal (messieurs lecteurs de ‘Guitares Part’, je vous salue). Surtout que contrairement à ses (nombreux) concurrents, eux ont un soliste un chouia discret mais qui assure lorsqu’il s’agit de faire péter le trémolo. Pas la peine pour autant de jeter son exemplaire vintage de ‘Game Over’ aux orties car malgré tout, le constat est le même ici que pour la vaste majorité de cette nouvelle ‘vieille’ scène (ouarf, cela devient compliqué). Donc pour s’abandonner à un mosh endiablé avec sa douce, il faudra accepter de la pose à foison, l’obligatoire pochette d’Ed Repka (MEGADETH, DEATH etc.) et plus de clichés que dans un magasin de photos (rien que le titre « Thrash and Kill » vous situe le niveau). Mais une fois sous la boulette à facette, vous allez danser le jerk comme jamais croyez-moi !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 14/20 | Nb de lectures : 10901