Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! On a beau trouver tout ce qu’il faut là où il faut, la mayonnaise n’arrive pas à prendre. Against the Plagues nous vient de Chicago même si à la lecture de certains noms des membres, on avait plus l’impression d’avoir à faire à un groupe polonais. Parmi eux, traînent des gars ayant joué chez les Suédois de Lost Horizon, Luciferion, les Américains de Malevolent Creation ou encore Forest of Impaled.

"Decoding The Mainframe" est en fait leur première démo ("Architects of Opression") qui fut en partie réenregistrée et masterisée par maître Swanö. Malgré une pochette aussi attirante et charismatique qu’un astre mort (ça tombe bien !), à l’intérieur du livret, on peut lire des remerciements relativement atypiques. Hormis le classique Lovecraft, on peut lire les noms de Kafka, Bukowski, Chomsky, Goethe et Palahniuk. De plus, il y a un vrai concept ainsi qu’une véritable unité thématique tournant autour de l’oppression et du contrôle mental et physique des populations.

Malheureusement, on ne peut pas dire que ce souci du détail et de l’originalité soit récompensé musicalement. Nous nous retrouvons donc avec un Black/Death tout ce qu’il y a de plus tabassé en ce moment. Nous sommes immédiatement renvoyés au style polonais comportant blastage de face et clavier pour l’ambiance. Ce qui change par rapport à un Behemoth, c’est la trahison de leur localisation avec un goût prononcé pour des tournures plus Death US avec notamment de nombreux soli plus proches de Morbid Angel que de Hate. Au niveau vocal, ça alterne entre growl et voix criarde qui couplée à certains plans musicaux m’a vaguement rappelé The Black Dahlia Murder (c’est diffus, hein !).

Malgré l’aspect brutal, on aperçoit assez vite la volonté de créer des ambiances via l’utilisation du clavier ou d’éléments telles que des voix parlées. Le problème est que cela a tendance à ouvrir des trous d’air qui finissent par endormir l’auditeur. De plus, les morceaux ont une certaine tendance à s’étirer en enfilant des parties pas franchement fascinantes. Sachant qu’au sein d’un même titre, ces lignes vont et reviennent, il arrive un moment où je n’avais qu’une envie, celle de passer au morceau suivant. De même, j’ai trouvé le son du piou-piou un poil vieillot et ce qu’il a à dire se révèle des plus anecdotiques et balisés.

En revanche, le son frappe de manière assez puissante pour que l’ensemble fasse bonne impression aux premières écoutes. En effet, c’est le genre de skeud dont les premières écoutes vous font dire « Ouooohhh !! Ca défonce tout !!! » mais qui se dégonfle plus rapidement que la mousse d’une bière tiède. Sinon, en étant un poil objectif, il apparaît que les parties sont plutôt techniques et que ça joue bien. Les amateurs de brutal technique seront assez contents.

Les autres risquent fort d’en rester à leur Behemoth tant la musique se montre anecdotique et sans âme. Ca fracasse dans le vide et c’est vraiment dommage ! Proposer un véritable univers cohérent et personnel pour finir par proposer une musique aussi balisée, ça fait véritablement râler le pauvre scribouillard que je suis !


Rédigé par : Dark Rabbit | 10/20 | Nb de lectures : 12239