Matez-moi cette pochette comme elle est jolie ! Ne reste plus qu’à changer ce logo hideux et les Belges pourraient passer pour n’importe quelle formation de métalcore ! Un soin apporté depuis quelques albums déjà à leur présentation qui d’emblée suscite la sympathie mais qui, pour « Cult Of Sin », risque de dérouter ceux qui s’attendraient à des vocaux hurlés et du chant clair sur fond de thrash suédois enrobé de HxC.

En effet, AFTER ALL défend une conception du thrash plutôt traditionnelle, inspirée par la scène US, de laquelle le groupe se démarque par un chant très personnel évoquant parfois Frankie D.S.V.D. de feu CHANNEL ZERO (même si cela m’a moins sauté aux yeux cette fois par rapport au précédent album) et JB (GRAND MAGUS, SPIRITUAL BEGGARS) dans sa profondeur. Si « This Violent Decline », le précédent album, m’avait emballé, il n’en va pas de même du petit dernier qui, malgré un début plus que prometteur avec son intro à la TESTAMENT et son premier titre (« My Own Sacrifice ») au riff rageur et au chant empreint d’une tristesse atypique, s’enlise rapidement dans des tempos lents et, plus grave, dans des plans rythmiques absolument vides au milieu desquels le pauvre Piet Focroul fait ce qu’il peut pour maintenir sa voix hors de la bouillasse.

Après une semaine d’écoutes quotidiennes, je n’arrive toujours pas à me débarrasser de ce sentiment de gâchis inspiré par « Cult Of Sin »… Il y avait pourtant matière à faire un album qui les aurait fait sortir de l’anonymat ; on relève en effet tout au long du disque des éléments qui laissent à penser qu’AFTER ALL est capable de bien plus que ce thrash poussif qu’il étale sur sa douzaine de morceaux. C’est en fait quand les Belges ralentissent le tempo qu’ils se montrent les plus vulnérables, parce que dès que les mains droites s’excitent et s’amusent à mélanger riffs thrash old school et plans death, tout devient plus clair. La faute, peut-être, à une prod ayant oublié la basse au passage, ce qui accentue cette impression de vide dans breaks, mais pas seulement. AFTER ALL est tout simplement perdu quand il s’agit de jouer lourd (« Land Of Sin », « Hollow State », qui sonne comme un « Dead Skin Mask » à l’aspartame) et l’erreur aura été pour « Cult Of Sin » de poser des breaks un peu partout alors que certains morceaux s’en seraient passés sans problème (« End Of Your World », « Embracing Eternity »).

Au final, « Cult Of Sin » n’est pas l’album qu’on était en droit d’attendre après le très bon « This Violent Decline » il y a deux ans, parce que souffrant de trop nombreux passages à vide et d’un mixage décevant de Dan Swanö (EDGE OF SANITY, HYPOCRISY, HAIL OF BULLETS), que même ce chanteur exceptionnel qu’est Piet Focroul et la reprise (fidèle mais toujours aussi efficace) du mythique "Holy Diver" de DIO ne parviennent pas à faire oublier.


Rédigé par : Dungorpat | 11/20 | Nb de lectures : 11361