Quel groupe peut bien se cacher derrière cet étrange patronyme ? Tout simplement un groupe de rock suédois bien gentil et propre sur lui. Voilà comment on paume 95% de son lectorat en à peine une ligne. Ben oui AFFORABLE HYBRID joue du rock, mi indé, mi punk. De la musique qui n’effrayera pas ta grand-mère ni ne fera peur à Belenos, ton chihuahua repeint en noir pour faire plus ivôl. On entre dans cet album via un bon morceau de rock sautillant, catchy agrémenté d’un riff à la guitare sèche sympa comme tout. Je suis agréablement surpris, moi qui partais d’un a priori plutôt négatif, ce titre d’ouverture est plutôt pas mal. Bon ça se gâte par la suite car aucun autre morceau, ou presque, ne retrouvera ce côté primesautier, gai comme un après-midi ensoleillé au parc municipal qui donnait sa saveur à « Jim Jones ». « Jim Jones » c’est le titre du morceau introductif, certainement un « hommage » au fondateur du Temple du Peuple.

Donc passé, ce morceau on se retrouve plongé dans le monde aseptisé du « punkémorock » très radio friendly, comme l'ami VOB en raffole. Musicalement, je l’ai dit c’est du gentil, mais c’est surtout d’un intérêt plus que limité car aucun titre ne ressort de la masse. Ce n’est pas vraiment entraînant ni dansant ou quoi que ce soit. Je serais bien incapable de siffloter un début d’air, ce qui est assez emmerdant quand on officie dans un genre qui base une grande partie de sa réussite sur sa touche catchy et immédiatement mémorisable. Ici, rien, les titres se suivent, plus ou moins punk, plus ou moins lo-fi mais jamais d’un très haut niveau. Au bout d’une petite dizaine de minutes on commence sacrément à se faire chier et le problème avec un CD, c’est qu’on ne peut pas changer de station pour voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Donc on se met à attendre la fin en pensant à autre chose (à ce qu’on va bien pouvoir raconter sur cet album par exemple…)

Vocalement c’est propre, la tonalité de Lars rappelle celle du chanteur de Franz Ferdinand, ce qui peut en agacer plus d’un. Niveau production, pareil c’est très propre et chaque instrument se taille la part du lion, bien que la batterie, plus spécialement la grosse caisse, soit reléguée en arrière-plan. On peut ajouter que les quatre membres du groupes semblent être de bons gars vu que sur les photos promos l’un d’eux arbore un joli sweater à la gloire des Some Girls et qu’au moins un des membres du groupe est Straight Edge, ce qui est toujours une bonne chose. Voilà donc un album qui ne parlera pas à grand monde si ce n’est les auditeurs, même occasionnels, des radios rock françaises. Non pas en dépit du genre qu’il aborde, mais simplement parce que cet album ne casse pas des briques, pas même des fines planches de placo et un album sans intérêt qu’il soit hardcore, death, black ou rock comme celui-ci, reste un album sans intérêt avant tout...


Rédigé par : Seb On Fire | 08/20 | Nb de lectures : 11025