Je resterai toujours admiratif de ces groupes qui croient dur comme fer en ce qu'ils font, c'est d'ailleurs en faisant preuve d'une certaine abnégation que la reconnaissance finit tôt ou tard par cogner à la porte. Seulement pour persévérer dans un black mélodique périmé depuis plus de dix ans, il faut sacrément en vouloir. Attention je parle bien ici de black mélo avec synthé kitsch au possible, ce que certains seraient tentés d'appeler du black sympho, sauf que le black symphonique c'est un truc massif qui t'en met plein les esgourdes dès la première écoute, une musique certes bourrée d'orchestrations parfois pompeuses, mais où la hargne et la frénésie du black metal se font encore ressentir. "Witchcraft" d'OBTAINED ENSLAVEMENT, "In The Nightside Eclipse" de qui vous savez et surtout le chef-d'œuvre incontesté et incontestable du genre, "In Abhorrence Dementia", voilà qui devrait servir de source d'inspiration à tous les groupes voulant se lancer dans le black metal symphonique, le vrai.

J'arrête là mon réquisitoire, je pense que vous avez saisi mon point de vue et je passe tout de suite à ce nouvel et troisième album des Français d'AEVLORD. Nous voilà donc avec un opus qui nous ramène au tout début des années 2000, soit la période faste pour ce genre de black metal, le hic, c'est qu'en y repensant, je n'ai pas vraiment de groupes flatteurs à citer pour vous situer "The Nomad's Path". Je vous demanderai par avance de ranger vos sourires narquois, mais il y a du MYSTIC CIRCLE dans cet album, période "The Great Beast" pour être précis et il y a surtout du GRAVEWORM. Ce n'est pas pour autant mauvais! Je n'ai pas honte de le dire, ce black un peu plan-plan, j'en ai écouté beaucoup et c'est toujours avec plaisir que je ressors mon "Nexus Polaris", "Enthrone Darkness Triumphant" ou mes skeuds de TVANGESTE.

Si vous êtes nostalgiques de cette "glorieuse" époque où le black metal faisait son coming out et rentrait dans le rang, il y a fort à parier que vous trouverez votre bonheur sur "The Nomad's Path". Sur une base mid tempo, AEVLORD enchaîne onze titre d'un black mélodique un poil rébarbatif mais totalement maîtrisé. Comprenez par-là que tous les clichés du genre sont au rendez-vous, y compris les nappes de claviers interchangeables d'un groupe à l'autre. Un gros effort a été fourni quant à la production, propre et puissante, elle surclasse sans problème celle du précédent méfait, "History of a New Mankind".

Reste-t-il encore aujourd'hui des fans souhaitant découvrir un groupe du genre ? Je n'ai point la réponse à cette question, mais si tel était le cas, alors "The Nomad's Path" est fait pour eux. Personnellement je déplore tout de même ce feeling routinier qui s'instaure dès les premiers morceaux et même si je pense que le groupe a le potentiel pour, on est au final assez loin de ce qu'a pu par exemple nous livrer CARACH ANGREN ces dernières années.


Rédigé par : wasted | 14/20 | Nb de lectures : 11903