Si par hasard le nom de cet album vous disait quelque chose, ce serait tout à fait normal, ce « Legends Of Ausphaal » qui sortira début février est en effet une nouvelle version de l'album sorti en autoproduction en 2008 et chroniqué par notre chevalier d'Or ici . Doté de nouveaux arrangements, de deux morceaux supplémentaires, d'un livret plus fourni et d'un nouvel artwork, il inaugure également la signature du groupe chez M&O Music (CIGÜE, KIPLING, GOKAN, NELLY OLSON) et vous propose de partir, à travers dix morceaux épiques, symphoniques, mélodiques et parfois brutaux, dans un univers heroic fantasy imaginé par Frédéric Mauriac (basse et chants) et Nicolas Krebs (guitare), également fondateurs d'AETERNA HYSTORIA en 2006.

Après un prologue narratif très cinématographique, on entre dans le vif du sujet avec « Valdor's Pain », ses violons, sa voix angélique, ses arpèges de guitare, ses chœurs d'ours, ses notes de piano, tout l'attirail du groupe de metal sympho à voix féminine en somme, avec un clin d'œil à « My Friend Of Misery » sur la fin que je doute être fortuit. Malgré sa jeunesse, le groupe est parvenu à construire des morceaux qui se tiennent, même si parfois un peu redondants, et s'en tirent très bien avec les orchestrations, ne cherchant pas à en mettre dans chaque plan et s'en servant uniquement pour souligner les passages épiques du récit.

Les racines prog du groupe sont encore bien présentes et c'est assurément un grand atout. On évite ainsi la plupart du temps le piège de la surenchère d'effets en plaçant un solo ou quelques notes de violon plutôt que des chœurs emphatiques, même si, il faut bien l'avouer, l'ensemble est quelque fois redondant. Le metal sympho peut être très dynamique ou au contraire mélancolique, et c'est cette dernière voie que les Cantalous ont empruntée, avec le risque de monotonie qu'elle comporte ; il arrive donc de temps à autres que l'attention baisse d'un cran. Plusieurs raisons à cela, à commencer par un chant féminin certes honnête, mais peut-être trop présent compte-tenu du manque de variation des lignes de chant, qui donnent l'impression d'entendre toujours le même morceau. D'autre part, la volonté d'orienter le propos sur quelque chose de très mélodique et calme, avec peu de passages brutaux ou au moins dynamiques, ne fait que rajouter à ce sentiment de monotonie qui s'éveille dès le milieu d'album. A chacun donc de voir ce qu'il recherche dans un album de ce style, en sachant toutefois que les parties musclées sont très bien amenées et, finalement, font à chaque fois repartir l'album. Si on prend en compte la durée conséquente des morceaux, dont la plupart dépasse les six minutes, on se rend compte que malgré quelques longueurs, « Legends Of Ausphaal » s'écoute facilement et que ces petits défauts seront certainement corrigés à l'avenir, cet album n'étant après tout que le premier du groupe.

L'édition promo à partir de laquelle je rédige cette kro semble avoir été gravée à partir d'un mp3 et la compression est donc audible, mais la version régulière, masterisée par Brett Caldas-Lima (KALISIA, TO-MERA), qui doit également faire quelques chœurs sur l'album, est certainement de meilleure qualité. A vérifier. La deuxième naissance de « Legends Of Ausphaal» lui permettra peut-être de toucher un public plus large qu'il y a deux ans, on peut le souhaiter en tous cas. Ses qualités sont en effet nombreuses et les points négatifs évoqués plus haut ne devraient pas être rédhibitoires pour ceux qui aiment ces ambiances.


Rédigé par : Dungorpat | 13/20 | Nb de lectures : 10984