Mine de rien, Aegirson est présent sur la scène française depuis un bon paquet d'années (13 pour être précis - le groupe existe depuis 1996) et si ce n'est pas un groupe très populaire, c'est peut-être parce que sa productivité n'est pas énorme (seulement 2 démos et 1 album, maintenant 2 avec ce "Sons of Etheria"). Si le délai de 5 années peut paraître long entre "Requiem Tenebrae", premier album du groupe, et ce second album, on ne peut pas dire que le groupe n'a pas travaillé sur ce second opus, tant il est bien ficelé et touchant. Pour situer en quelques lignes la musique de Aegirson, on peut la considérer comme un mélange d'un death metal assez "froid", un peu similaire à un groupe comme S.U.P, associé à une sorte de heavy metal torturé avec en prime des touches gothic/dark metal, parfois presque atmosphériques. Les claviers ont une place conséquente sur l'album et ils tiennent leur rôle à la perfection, apportant beaucoup à la musique du groupe. Leur rôle n'est pas sans rappeler ceux chez les Grecs de SepticFlesh et leurs ambiances totalement oniriques. En plus de ces claviers apportant une touche quasi surnaturelle à Aegirson, on peut apprécier la cohérence de tous les autres instruments, qui s'harmonisent de la plus belle des manières (la basse étant mise en avant plus d'une fois)

"Sons of Etheria" est un concept-album traitant des thèmes universels de la nature humaine qui sont évoqués en parallèle avec le ressenti personnel de chacun des compositeurs. C'est donc un véritable scénario futuriste que le groupe a inventé et auquel nous avons affaire (déjà rien qu'au travers de la pochette). L'album en l'espace de près d'une heure, nous fait ressentir des émotions bien différentes, à travers des mélodies touchantes, presques dépressives ("She's The One", "Soiled") des refrains accrocheurs et prenant aux tripes, comme le sublime refrain de "Cœur Battant", accompagné de chœurs subtiles, seul titre de l'album chanté en français (sans compter le titre bonus) ou encore celui de "Ruined Nation". Ce sont deux morceaux plus mélodieux et posés, entièrement chantés en voix claire, une voix cristalline, assez jolie, qui marque vite les esprits et qui me fait penser à un mélange d'un James Labrie (Dream Theater) mélancolique, et d'un Edu Falaschi (Angra).

L'album a aussi ses temps forts, en termes de death metal, avec des titres comme "Wistful", qui malgré une intro sublime de piano, est par la suite un titre bien lourd de death, avec une voix caverneuse comme on aime toujours en entendre. "Army Of The Deads" ou encore "Obscure Destiny" sont aussi des pièces où le death metal à une part plus importante, en particulier le premier titre, véritable machine de guerre. Le reste des morceaux n'est pas non plus à zapper, que ce soit le démentiel "Stranger In Myself", aux multiples breaks, et son refrain ravageur ou "We Won't Be Their Slaves" qui possède en support des chœurs féminins de très bonne facture.

Sur cet album, chaque morceau vous fera voyager à travers le concept que Aegirson a mis en place, sans que l'ennui ne vous gagne (ce qui est une chose pas forcément évidente à gérer quand l'album dure une heure). Il est donc difficile de trouver des défauts à cet album (peut-être la production encore perfectible), mais nous avons là affaire à un mini chef-d'œuvre "glacial", il me tarde d'écouter la suite de cet album, pour le moins original et envoutant. Sans conteste, mon coup de cœur de la rentrée, côté metal français !




Rédigé par : gardian666 | 17/20 | Nb de lectures : 11149