Qui connaît ADMIRAL BROWNING, hormis 2/3 péquins, malgré leur monumental premier album, "Dead Pets", sorti en 2007 et acclamé par le peu de personnes qui se sont jetées sur le groupe ? Sortis de nulle part, les Américains délivraient un Metal instrumental épique et majestueux, sur des structures progressives, avec des morceaux allant de 5 à 10 minutes, où les jams entre les 4 musiciens prenaient place avec talent. Le tout servi par des ambiances magnifiques qui étaient un appel à la contemplation et au voyage. L'occasion de découvrir et mettre en lumière leur excellent guitariste et tête pensante du groupe : Matt Legrow.
Rien n'a vraiment changé pour eux, si ce n'est que le deuxième guitariste du groupe a quitté le groupe peu de temps après la sortie de l'album et le noyau dur a décidé de rester sous la forme d'un trio.
Et ce EP (un vrai, avec de nouveaux morceaux), était l'occasion parfaite de se tester à 3, voir si l'alchimie était toujours présente.

Le moins que l'on puisse dire aux premières écoutes de ce EP, c'est que ce départ, ne les a pas affectés. C'est du pur ADMIRAL BROWNING, avec quand même de la nouveauté.
Ça démarre avec le pavé de 9 minutes, "Vortexer", où le trio surprend en durcissant le ton, avec des riffs ultra lourds (limite Doom) qui vous enterrent et une ambiance pesante. Le tout étant contre-balancé par des parties mélodiques comme seul Matt Legrow peut en pondre et un côté plus joyeux. Toujours ce fameux contraste présent, le tout avec une fluidité déconcertante, et que dire de ce solo lumineux, prenant, qui vous hérisse les poils. Sublime.
C'est ensuite "Ol' Martini Man" qui prend le relais et là deuxième surprise, le groupe fait cohabiter lourdeur pachydermique et un groove phénoménal, pour un résultat terriblement dansant. Morceau plus complexe avec ses nombreux changements de tempos et riffs plus techniques, tout en restant accrocheurs. On retrouve ces mélodies célestes et cette ambiance marine particulière. Ne pas oublier Ron "Fezz" McGinnis, qui se permet une nouvelle fois quelques échappées solitaires avec sa basse pour un rendu toujours impressionnant et apporte vraiment quelque chose en plus au morceau.
Le groupe relâche la tension, avec "No Good Stones" qui montre une autre facette du groupe sur ce morceau acoustique en finesse, accompagné de percussions. Ça sonne assez southern au début, puis Matt Legrow rajoute quelques notes aux sonorités indiennes du plus bel effet. Même sur ce genre de morceau, la lourdeur reste de mise avec une basse très présente. Envoûtant.

Reste le gros morceau de l'album et tout simplement la plus belle pièce de ce EP, "Speaking In Tones" et ses 13 minutes de bonheur, où Admiral Browning délaisse la lourdeur. Une longue intro plutôt atmosphérique et planante (genre TOOL ou PINK FLOYD), avec des lignes de basse très présentes qui suppléent les mélodies de Matt Legrow, qui utilise d'ailleurs beaucoup de textures différentes tout le long du morceau donc apporte de la richesse supplémentaire.
Ça part ensuite sur une longue cavalcade d'harmonies joyeuses, qui m'évoque toujours les grandes plaines vertes irlandaises (allez savoir pourquoi), puis le trio plombe une nouvelle fois l'ambiance avec un long solo mystérieux, avant de finir de plus belle sur une partie au tempo enlevé où le groove refait son apparition. C'est aussi le morceau où l'esprit de jam se fait le plus ressentir, avec une grande fluidité et cohérence, car c'est aussi ça ADMIRAL BROWNING, de l'improvisation et une osmose parfaite entre les 3 zicos. D'ailleurs Tim Otis est très bon derrière la batterie, un jeu toujours aussi juste.

Encore une nouvelle claque de la part de ADMIRAL BROWNIG, le long de ses 35 minutes de grande qualité où le groupe pousse sa recette toujours plus loin, tout se renouvelant. Rien n'est à jeter, chaque morceau à sa particularité, comme sur "Dead Pets", et est reconnaissable dès les premières secondes. Le seul défaut, c'est que ce ne soit qu'un EP, déjà conséquent me direz-vous, mais j'en aurais bien pris encore un peu plus. J'attends la suite avec impatience de la part de ce groupe unique qui m'a marqué ces dernières années.
MAJESTUEUX.


Rédigé par : Arnaud | 09/10 | Nb de lectures : 10068