ADMIRAL BROWNING - Dead Pets (Dancing Sasquatch) - 01/07/2008 @ 08h56
Chronique tardive pour le deuxième album de Admiral Browning, qui est sorti il y a presque un an déjà et qui fut ma plus grosse découverte de 2007. Ce groupe m'a complètement mis sur le cul devant de telles compositions qui sentent la classe à chaque instant.
Si le nom du groupe, Admiral Browning, est très évocateur sur ce dont on va avoir affaire, la cover apporte la confirmation. Sans être un chef-d'oeuvre, cette peinture m'aura donné assez d'informations qui m'auront poussé à jeter une oreille sur ce groupe venu de nulle part.
Ce trio américains (quatuor lors de l'enregistrement de l'album) pratique un Metal instrumental d'une grande finesse, lorgnant assez souvent vers un Rock Progressif, le côté démonstratif en moins. Ce "Dead Pets" est, pour moi, la parfaite bande son d'un voyage en mer, une longue traversée parfois mouvementée où il se passe tout le temps quelque chose de fascinant, où l'on est continuellement envoûté par cette ambiance marine.

"Mr. Mxyzptlk" offre un départ en trombe, morceau bien énergique qui nous offre un bel aperçu du talent des gaillards avec multiples changements de rythmes qui coulent de source, rien n'est forcé. Cela m'évoque la joie de partir retrouver le grand large, les préparatifs, l'excitation qui va avec... On frappe à la porte, c'est l'heure d'y aller et dire au revoir à ses proches, voici "Golden Spiral" et son intro où l'on ressent une pointe de nostalgie à l'idée de quitter la terre ferme. On se dirige petit à petit vers le bateau au son de ses harmonies envoûtante où l'on appréciera le travail bien distinct des deux guitares, comme celui du bassiste qui se permet d'ajouter sa patte avec quelques solos léchés. Un final en apothéose avec le retour des harmonies rappelant un peu Mastodon, une grande fusion entre chaque instrument.
Ca y est, on quitte la côte, sur l'immense "Rags", à grands coups de riffs imposants et au combien majestueux qui vous reste dans la tête, c'est magnifique et éblouissant, mais quel riff d'intro!!! On avance en douceur, on se laisse porter par les multiples riffs et on admire une fois de plus le superbe travail. Puis on prend un peu de vitesse avec des accélérations véloces me rappelant Yakuza, le côté agressif en moins, qui sont vite contrebalancés par des riffs aériens de toute beauté et quelques effets qui posent une ambiance aquatique. Maintenant que l'on est parti laissons place à un petit interlude très rythmé par des percussions. On prend de la vitesse, le voyage se fait plus mouvementé sur les 2 premières minutes de "Flash" où les parties de batterie on beau être basiques, mais tellement bourrées de feeling que c'est juste terrible. C'est le batteur qui mène le jeu et les guitares qui durcissent aussi le ton avec des riffs nerveux, avant que l'on s'enfonce un peu plus dans les profondeurs de la grande bleue à grands coups de mélodies mystérieuses et de magnifiques riffs enivrants. Une fin presque dramatique, mais tellement belle. Le calme revient à bord avec "Zeekie" qui fut auparavant introduit par un nouvel interlude à la guitare. Intro acoustique sur laquelle se pose un superbe solo mélodique très prenant me rappelant Pink Floyd. Une première partie très Rock Progressif à la King Crimson voire Rush, car le morceau se coupe en deux et des riffs plus lourds prennent le relais ainsi que les harmonies qui délivrent un petit côté oriental de plus bel effet et encore un break monstrueux du bassiste, vraiment impressionnant.
On continue la traversée ou plutôt le retour avec "Bastard Fish" où l'on retrouve une ambiance très proche du "Ocean Machine" de Devin Towsend qui me met des frissons (sans la mélancolie), des changements de tempos à foison. Toujours aussi captivant (il y a même quelques cris sur la fin qui tombent bien) et planant, les Américains prennent bien leur temps pour exploiter chaque idée et développer les nombreux riffs aériens que contient ce pavé de 9 minutes.
On est presque arrivé à la maison, on aperçoit le port, un sentiment de sérénité nous envahit. La musique se fait plus positive, le long des 8 minutes de ce titre sans nom. Les percussions sont de retour, ça sonne très tribal et apporte de la richesse. Titre très calme basé sur de belles harmonies, des guitares évasives et de longs solos de guitare (sans que ce ne soit de la démonstration).

Fin du voyage qui aura duré pas loin d'une heure, avec 4 gros pavés monumentaux qui sont les pierres angulaires de ce grand album. Morceaux très bien construits et riches en rebondissements, où l'alchimie entre chaque musicien se ressent à chaque instant, pas un seul moment où l'on a le temps de s'ennuyer. On est littéralement emporté par cette musique si personnelle et cette ambiance vraiment unique, qui ne perd pas de son charme après les nombreuses écoutes quotidiennes depuis plus de 7 mois... C'est dire la qualité de ce "Dead Pets" qui est devenu un de mes albums préférés. De toute façon les mots ne servent pas à grand-chose pour décrire cette oeuvre, il faut l'écouter pour ressentir ce qui se passe.
Immense album donc, qui malheureusement ne connaît qu'un succès d'estime étant donné qu'Admiral Browning est sur un tout petit label, que la promo est inexistante et la distribution assez limitée. Comme tant d'autres me direz-vous et cela me rend bien triste.
Chef-d'oeuvre.


Rédigé par : Arnaud | 19/20 | Nb de lectures : 11146




Auteur
Commentaire
Mikke
Membre enregistré
Posté le: 02/07/2008 à 08h49 - (58958)
Ouaouh! J'ai vraiment l'impression de pouvoir acheter ce cd les yeux fermées après une telle chronique!!
Merci Arnaud

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