Règle numéro 1: Il est INTERDIT de jouer plus haut que la grosse corde accordée 15 tons en dessous.
Règle numéro 2: Il est INTERDIT de jouer plus haut que la grosse corde accordée 15 tons en dessous.

On avait commencé à le comprendre avec "I Am God Songs", mais là les gaziers de Black Sheep Wall viennent t'enfoncer leur unique credo dans le crâne à la masse. Avec Admiral Angry, clique qui comprend dans ses rangs trois des tarés de Moorpark, ils poursuivent leur Guerre Sainte carnassière contre les branleurs de manches de tout poils. Et autant le dire tout de suite, ça va chier droit.

Au premier abord, Admiral Angry semble être à Black Sheep Wall ce que Bird Eater est à Gaza. Un side-project de porc, pas forcément bien éloigné de ses origines, mais foutrement jouissif. Parce que la méthode est la même: à un riff hallucinant de lourdeur ne succède qu'un riff encore plus hallucinant de lourdeur, du break qui te laissera échapper un "oh bordel de merde" de circonstance avec la mâchoire décrochée, un mur de gratte délicat et chaleureux comme un souffle nucléaire, et une sale envie de violenter tout ce qui se colle sur ta route.

Sauf qu'ils ont un joker de luxe: l'amiral pas-content-du-tout, c'est le psychotique derrière le micro. Le gars aurait tapé une coloc' dans une douillette chambre aux murs recouverts de coussins avec Alan Dubin de Khanate que ça n'étonnerait personne. Réfractaires aux gars vraiment flippés, taillez-vous rapidement. Parce que cette joie de vivre est salement communicative, hurlée comme elle se doit en te fixant dans le blanc des yeux, à vingt centimètres de ton visage, et en appuyant bien chaque syllabe pour faire encore plus mal.

Plus sludge que Will Haven, plus barge que The Abominable Iron Sloth, plus compact que Khanate, plus glacial que Black Cobra, plus rampant que Black Sheep Wall, Admiral Angry vient tartiner tes biscottes d'une belle couche de malsain avec ce "Buster". Si comme votre serviteur vous perdez tout sens critique dès qu'une bande de clampins cherche à pondre le plan le plus tellurique possible, cet album, c'est du pain béni, impossible de ne pas succomber. Enfin, pour rester dans le registre du peu festif, concluons avec une pensée pour Daniel Kraus, guitariste-cerveau de la formation (et notamment auteur de l'artwork du Black Sheep Wall), qui nous a quitté le mois dernier des suites de la mucovicidose à l'âge pas vraiment canonique de 22 ans. Rest In Mud, gars.


Rédigé par : Crown_Me | 15,5/20 | Nb de lectures : 11662