Qu’ont-ils fait ? Mais qu’ont-ils fait pendant 8 ans ? Malgré des rumeurs de nouvel opus, un mitigé "Stiff Upper Lipp" et 8 DVDs depuis 2000, qui sentaient bon le « souvenez-vous comme c’était bien » autant que le « on épargne pour la retraite », je m’étais résigné à l’idée qu’ils ne reviendraient plus. Aussi, je regardais de plus en plus du coté de ceux (Krokus, Airbourne,…) susceptibles de combler l’immense vide qui se faisait dans le monde du Hard Rock. Et pourtant les revoici, et pas qu’un peu, 15 pistes, un record pour le groupe!

L’impatience doublée d’une légère fébrilité se fait ressentir au moment d’enlever le blister de l’édition limitée qui offre une excellente finition ainsi que quelques photos du groupe en plus des lyrics. La platine se lance et une oreille attentive va enfin juger si l’attente en valait la peine.

Si "Rock N Roll Train" est très classique pour le groupe, il rassure sur son efficacité et décrispe le fan craignant la déception. Mais Pour le reste ?
Tout d’abord le plus gros point : Brian Johnson nous pose une voix parfaite, son travail est splendide et se ressent énormément tout au long de l’album, tour à tour groovy, punchy, hargneux, c’est clairement son meilleur album avec le groupe.

Ensuite le groupe a eu recours à pas mal d’effets (voix, guitare, basse), plus que d’habitude; mais bien que cela ait fait tiquer mon oreille dans un premier temps, finalement ça passe très bien pour deux raisons :
1 – Les usages prononcés sont finalement limités à quelques passages.
2 – Le travail de production est remarquable, ce qui évite toute impression de déséquilibre.

A aucun moment, on a l’impression que cela est envahissant, ou bien que cela vise à rattraper un quelconque manque du groupe.

Les compos quant à elles son assez réjouissantes, "Stiff Upper Lipp" avait laissé l’impression d’un album sombre et un peu décousu, là il n’en est rien. Cet album offre ce qu’AC/DC sait faire de mieux : du rock pur et DUR. Même si la majorité des morceaux sont joués sur un mid-tempo tout cela donne une furieuse envie de bouger.

Les frères Young nous montrent qu’ils sont encore capables de trouver les riffs qui font mouche particulièrement sur "Big Jack", "Spoilin’ For a Fight", "Wheels", "Rock N Roll Train", "Stormy May Day" où Angus nous sort une étonnante slide guitare en forme d’hommage au blues qu’il affectionne tant, et "Black Ice" autant groovy que torturé à souhait.

La section rythmique se montre également sous son meilleur jour en étant toujours aussi efficace, apte à donner de l’ampleur aux chansons, ou bien à souligner toute la hargne du groupe, comme en témoigne le rageur "War Machine".

Le seul bémol concernera l’inspiration d’Angus sur les solos ; non pas qu’ils soient mauvais, mais ils manquent un peu d’imagination, allant même jusqu’à reprendre un peu grossièrement un gimmick de "Have A Drink On Me" sur "Rock’N Roll Dream".
Ceci dit c’est bien peu de chose en regard du reste, je l’écoute en boucle depuis sa sortie, et à chaque fois, j’ai tendance à penser que cela faisait bien longtemps que le groupe ne nous avait pas proposé un album d’une telle qualité, aussi bien sur l’équilibre des compos que sur la production (merci Brendan O'Brien), pas un morceau n’est à jeter et de mémoire de fan, je crois bien qu’il faut remonter à "For Those About To Rock" pour retrouver quelque chose de semblable.

Finalement, 8 ans ça passe vite, surtout s’il y a un DVD qui sort tous les ans; en tout cas afin de patienter, j’ai réussi à prendre mes places pour Bercy.


Rédigé par : GroQuick | 16,5/20 | Nb de lectures : 14607