41 petites minutes : c’est avec ça que ces autres Polonais tentent de nous convaincre que Riverside n’est pas le « seul » groupe d’outre-Oder à faire de la bonne zique.
Ouais, ben ce n’est pas gagné. Là où chez Riverside tout n’est que puissance et volupté conjuguée, Acute Mind qui porte mal son nom ne fait que répéter, balbutier des recettes déformées et rebattues par une pléiade de suiveurs malins et opportunistes.

Oui, je sais, voilà une entrée en matière cruelle et peu objective. Pour ma défense, je dirais que la scène prog métal ayant besoin d’un sérieux coup de fouet, elle ne peut se contenter de formations qui copient sans vergogne les pointures en activité. C’est à ce prix là que le genre maintiendra un haut standing de qualité pour contenter les « anciens » qui attendent du sang neuf et pourquoi pas, attirer de nouvelles oreilles.

Cependant, il faut bien reconnaître à Acute Mind de ne pas ajouter l’amateurisme au plagiat.
Et s’il pompe honteusement sur les productions de la scène métal prog, on constate tout de même qu’il le fait avec une parfaite maîtrise des codes du genre. Ce qui est la moindre des choses direz-vous mais ce n’est pas aussi évident pour une foultitude de groupes affiliés.

Alors rien d’original mais les 8 « petits » morceaux qui composent ce premier album glissent tranquillement au creux de l’oreille et peuvent même parfois la chatouiller sans l’irriter.
Sans doute parce que la cuisine proposée par les Polonais pioche dans les plats déjà mille fois servis (et appréciés) par Dream Theater, Vanden Plas, plus quelques touches de néo prog à la Marillion. Rien de scandaleux car après tout ces trois groupes références n’ont pas produit que de la mauvaise musique…

Mais, on trouve également au fond de la marmite quelques effluves de pop facile à la Toto ou un fumet A.O.R qui vous vous en doutez, peut dérouter voire écoeurer l’amateur de riffs saignants, de breaks extravagants et autres soli ravageurs.

Malgré toute la bonne volonté et le professionnalisme de la bande, est-ce suffisant pour déclencher l’ouverture du portefeuille ? À mon humble avis, non. Il manque aux Polonais la singularité dont à besoin ce style musical si exigeant et qui tend à s’essouffler après une bonne vingtaine d’années d’existence.


Rédigé par : karadok | 12/20 | Nb de lectures : 12073