Depuis sa formation un jour de 1986 autour d’une bouteille d’alcool local dont la traduction anglaise est « Acid », achetée avec l’argent tiré de la revente des billets pour le concert de MAIDEN du soir, les Polonais ont publié pas moins de douze albums chez Music For Nations, Warner, Metal Mind ou encore Sony. Détenteurs de quatre Grammy Awards polonais, nos buveurs d’acide n’en sont donc pas à leur coup d’essai et pourtant leur renommée est plutôt confidentielle chez nous.

« Verses Of Steel » est le treizième album studio de la formation, un album fortement marqué par le thrash américain moderne de MACHINE HEAD, le plus ancien avec d’évidentes références à METALLICA ou ANNIHILATOR et dans une moindre mesure le crossover. ACID DRINKERS joue un thrash puissant qui s’appuie sur des rythmiques massives boostées par une production à la polonaise, à savoir grosse, claire et très propre. Trop propre même, puisque cela ne fait que mettre en avant le manque de personnalité du groupe dont les compos font penser à ce qui se fait aux US sans qu’on puisse rien retirer d’inoubliable. Encore un groupe qui joue sincèrement, qui fait les choses bien mais dont la musique manque d’âme.

En majorité mid tempo, les onze compos du disque ne donnent le change qu’un temps et on s’ennuie rapidement par manque de moments marquants. Les sonorités néo très populaires à la fin des années 90 passent assez mal ici dans un contexte où le jeu agressif des guitaristes nous fait attendre quelque chose de plus brutal qui ne vient pas. On pensera parfois à KORN dans la manière de construire les refrains, on saluera la performance du chanteur, Tomasz Pukacki, qui se donne du mal pour varier son chant en fonction de l’atmosphère des morceaux, mais « Verses Of Steel » ne décolle jamais et ne passe pas le cap de la curiosité qui se laisse écouter, sans plus. Reste à aller faire un tour dans le back catalogue pour découvrir un groupe qui a certainement d’autres atouts dans son jeu !


Rédigé par : Dungorpat | 10/20 | Nb de lectures : 10140