ACHERONTAS - Vamachara (Agonia/Season of Mist) - 06/01/2012 @ 08h04
Fraichement signés chez Agonia, les Grecs d'Acherontas comptent sur la promotion que va leur faire le label polonais. Désireux de faire parler d'eux, nos Hellènes tranchent avec l'attitude ultra-UG qui prévalait jusque Theosis et ont claqué avec fracas la porte de Zyklon-B Productions et de sa politique commerciale autarcique. Et avec la sortie de Vamachara, j'oserai dire que ces bouleversements se déroulent au bon moment. Comme d'autres, j'ai suivi le guitariste/hurleur Acherontas de Stutthof vers son projet éponyme. Et si vous n'avez pas vu une ligne sur sa nouvelle entité, je peux aujourd'hui avouer que c'était surtout parce que les sorties du monsieur ne m'avaient pas bouleversé. On peut reconnaître que le maître à penser s'est toujours laissé aller à son instinct musical. Mais le résultat très (trop) ambient de ses productions me rendaient surtout nostalgiques des trémolos fougueux de Stutthof. Et la nostalgie est un terme encore trop diplomate quand il s'agit d'évoquer les splits insipides commis avec Necromantia ou Leviathan (au moins, je ne me serai pas fait niquer à prendre les versions A5 limitées faites en véritable peau de cul de consommateurs).

Dès la première écoute, Vamachara s'offre comme un album plus teigneux. Peut-être que beaucoup d'envies ambient auront été évacuées avec le premier album de Nihasa. Peut-être que l'implication d'Acherontas dans Acrimonious lui aura redonner un peu de poil de la Bête. Mais Vamachara pète plus le feu que ses prédécesseurs. Le feu huileux d'un candélabre allumé pour un obscur rituel magique. Et ce cérémonial est tout à fait volontaire dans un projet qui se veut autant musical que conceptuel. L'aspect religieux est très présent, et l'ombre du mentor V Adept Kadmos plane encore grandement tout au long des trois quarts d'heure de Vamachara. Il faut se mettre en tête qu'Acherontas a besoin d'espace pour s'exprimer, et de toute la durée d'un full-length pour étendre ses ailes d'un noir corbeau. Juger l'album à ses premiers instants sera trompeur. Je ne vous propose pas de vous laver le cerveau en vous repassant de multiples fois Vamachara car "cet album a besoin de beaucoup d'écoutes pour être apprivoisé" (méthode qui rendrait le "Petit Bonhomme en Mousse" acceptable à l'usure). Je vous propose d'écouter Vamachara en totalité dans la quiétude et de décider ensuite si vous avez envie d'y revenir. Si vous ressentez cette petite accroche qui donne envie de se replonger corps et âme dans une galette (non, non, pas comme dans American Pie, ça c'est autre chose).

Plus sérieusement, les titres de Vamachara sont variés et chacun apporte une nouvelle touche de couleurs (enfin, ce sont plutôt des valeurs) à l'ambiance générale. Au fil des minutes, on se laisse immerger dans le rituel que met en place l'album. On se laisse porter par un interlude orientalisant, on se fait saisir par un riff létal surgi de nulle part. Émergent de temps à autres quelques solos à l'ancienne et des mélodies saignantes comme seuls les Grecs peuvent les oser. D'un titre bien dynamique, on rebondit sur une plage atmosphérique. D'un assaut, toujours mélodique, on plonge vers l'obscurité des abysses. Le genre d'opus qui vous attendrit pendant cinq minutes avant de vous servir un riff majestueux, un arpège lumineux ou LA partie vocale. Faites-vous plaisir sur l'extrait dispo, avec son riff assassin au premier tiers. Les fins de morceaux sont d'ailleurs assez grandioses, apogée de titres construits avec passion et dévotion.

Vamachara chuchotera autant à l'oreille de celui qui recherche un black qui puise ses racines dans les années 90 qu'à l'oreille de celui qui apprécie la prédominance d'un concept érigé en monument sonore. Le tout est servi avec un son à l'ancienne qui fait la part belle aux guitares et aux vocaux. Je remercie Tiamat toutes les nuits de nous avoir épargné un sur-mixage de batterie, exercice aussi commun que lassant de nos jours. Non, rien de tout ça ici. Le son est juste parfait pour qui aime son metal black et sans sucre.

Une nouvelle fois, Acherontas n'a pas livré un album aux titres (voire aux riffs) interchangeables. L'ambition est bien plus grande chez ces prêtres voués à la Kabbale et aux arts occultes. Acherontas propose un nouvel album riche et hypnotique, un véritable rituel orchestré par des magiciens encagoulés. A vous de savoir si vous serez assez noir dans votre âme pour rejoindre l'Ordre.

Drakonian Womb - 147 téléchargements


Rédigé par : Prince de Lu | 16/20 | Nb de lectures : 13898




Auteur
Commentaire
raziel
Membre enregistré
Posté le: 06/01/2012 à 08h46 - (99657)
Album tout à fait exceptionnel.

Je t'avais posé la question d'un Stutthof like et tu m'avais dis non.

Je confirme : c'est du pur black rituel, moins bon pour moi que le Stutthof, beaucoup moins sympho/épique, moins occulte paradoxalement, mais dans lequel on trouve quand même quelques gros morceaux de son ancien groupe.



Prince de Lu
Membre enregistré
Posté le: 06/01/2012 à 10h07 - (99661)
Comme toi, je suis toujours un peu nostalgique de Stutthof. Mais la voie qu'a suivie Acherontas pour cet album me console grandement. J'ai hésité à le mettre en sélection, mais je l'ai mis dans mon top 2011. A écouter d'urgence!

Moulinexxx
Membre enregistré
Posté le: 06/01/2012 à 10h41 - (99662)
Ça a l'air fichtrement bon tout ça...
Après Dodsferd, Ravencult, No Hand Path, ... décidément la Grèce n'en finit pas de nous gâter !

DARK RABBIT
Membre enregistré
Posté le: 06/01/2012 à 13h08 - (99667)
C'est sûr moins "dans ta gueule" que Stutthof mais l'ambiance rattrape ce manque. D'ailleurs à ce niveau, c'est probablement un des plus réussis de 2011 pour ce qui est atmosphère occulte. Très bel album!



DCS
Membre enregistré
Posté le: 06/01/2012 à 20h39 - (99680)
Je suis pas d'accords avec ton avis sur le split avec Necromantia ... la face Acherontas est grandiose avec son titre de plus de 15min "The order of the silver serpent"



Bras cassé
Invité
Posté le: 06/01/2012 à 20h58 - (99681)
Je m’incline Pdl, tes kros sont vraiment tres bonnes, une vraie valeur ajoutee chez VS.
Je crois que je vais me laisser tenter par cet album.


Tetanos
Membre enregistré
Posté le: 07/01/2012 à 07h12 - (99686)
Tiens j'avais zappé cette chro et effectivement la chro est aussi bonne que l'album.



Morbid Tankard
Membre enregistré
Posté le: 07/01/2012 à 08h00 - (99689)
Rhaaaa, le split avec NECROMANTIA est géant !!!

Ennemi
IP:81.252.135.249
Invité
Posté le: 07/01/2012 à 12h38 - (99695)
J'ai hésité à le commander...
Dites, ça ressemble a quoi ? Un truc plutot Stutthofien, ou un truc qui sent plus mauvais avec de bonnes ambiences? (pas envie d'un truc trop mélo, quoi...)

Prince de Lu
Membre enregistré
Posté le: 07/01/2012 à 13h22 - (99697)
T'as lu la chronique, au moins?

Bras cassé
Invité
Posté le: 12/01/2012 à 16h58 - (99832)
J’aime bien cet album, mais j’ai toujours le sentiment d’ecouter Watain. Ya le riffing tourbillonant, ce grain de guitare, cette meme voix presque. Un peu destabilisant pour l’ecoute

Iron_Avantgarde
Membre enregistré
Posté le: 05/03/2012 à 13h46 - (100851)
Définitivement moins bon que Stutthof, par moments certains riffs sentent bon le Stutthof mais c'est trop souvent des riffs moisis qui suivent... J'abandonne définitivement...



coussin-grogneur
IP:90.46.122.146
Invité
Posté le: 04/04/2012 à 12h40 - (101416)
ENORME. Tout comme "Theosis".
A l'epoque de Stutthof s'etait deja tres bon.
Mais ou s'arreterons ces grecs?

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