Après Thalassa, National Geographic et autre Ushuaia, c’est au tour d’ABYSS de nous entraîner dans les insondables profondeurs océanes, non pas en quête de Némo mais plutôt à la découverte de leur première autoproduction « Silent Depths », un mini CD de quatre titres sur lequel ABYSS nous plante les bases de son death metal intimiste.

Fascinés par l’univers aquatique que les hommes côtoient sans vraiment bien le connaître, ABYSS nous concocte pendant les quelques vingt-deux minutes de « Silence Depths » une musique visiblement inspirée par le métal progressif, le thrash mais également émaillée de clins d’œil jazzy. Mais c’est visiblement sous le signe d’une certaine diversité qu’ABYSS a voulu placer ses débuts discographiques.

De l’ambiance confinée de « Stone Man » au death mélodique d’ « Aquaphobia » en passant par les riffs purement thrashy de « Hidden Ocean » et le death de « Sharkwork », ABYSS semble se faire plaisir en se frottant à ces différents genres sans jamais s’y vautrer. Certes certains passages plus « faciles » misent avant tout sur l’efficacité et le désir de faire bouger les têtes en cadence mais ABYSS parvient toujours à placer astucieusement quelques thèmes différents ou des lignes de guitares joliment ciselées.

Pourtant, la mayonnaise a du mal à prendre. On a du mal à se laisser porter par la vague pour en apprécier chacune des nuances sans arrières-pensées. Le choix d’un chant très neutre n’est pas fait pour arranger les choses. Aussi compétent soit-il, le chanteur et son registre très monocorde ne parviennent pas vraiment à apporter un petit plus dont ABYSS aurait bien besoin pour faire décoller son métal ambitieux. L’autre défaut du groupe francilien se résumerait peut-être également à sa façon d’appréhender sa propre musique. Un peu comme si ABYSS s’était un peu trop penché sur la forme en négligeant sensiblement le fond.

Une chose est certaine, le groupe dispose d’idées très pertinentes dans ses inspirations aussi bien musicales que thématiques. Il ne leur reste plus qu’à concrétiser tout cela dans une prochaine œuvre peut-être un peu plus mature. C’est, tout du moins, tout le bien que je leur souhaite.


Rédigé par : Tonton | 2,75/5 | Nb de lectures : 10421