2 ans après "Pour un oui, pour un non", nos frappadingues préférés sont de retour et quel retour!Coincés du bulbe ou autres puritains, éloignés vos enfants car ça va décoiffer! Dernières Sommations annonce d'emblée la couleur avec un livret qui est une vraie partie de plaisir et un délire total. Voyez plutôt (non pas Pluto!); le premier titre s'intitule "Laisse-toi aller...(Caresse-toi les nichons), tout un programme! Avec en guise de préambule, une maxime de Jacques Prévert : "fesse, queue, doigt, advienne que pourra". Je vous l'ai dit, ça part très fort. La suite est à l'avenant; le deuxième titre, "La main verte" s'ouvre sur ces mots pleins de bon sens d'un certain Fred Allen :" Si l'herbe est plus verte dans le jardin de ton voisin, laisse-le s'emmerder à la tondre!" et au beau milieu de ce titre, un riff et un début de solo empruntés à Higway Star de Deep Purple; les saltimbanques d'Absurd ont de l'humour y compris dans leur musique. Leur musique, justement, parlons-en: si vous connaissez Ange ( dans le cas contraire, jetez-vous avec voracité sur la discographie des Belfortains) et ça c'est plus certain Iron Maiden, vous tenez là le mix parfait. Le baroque déjanté et théâtral des premiers côtoie la puissance et l'énergie communicative des seconds. Un must étonnant et détonnant pour une bande de joyeux drilles qui n'a pas oublié que la musique c'est avant tout une affaire de plaisir. Donc, ça continue avec "Tout seul dans mon slip". Qui n'a pas éprouvé ce terrible sentiment de solitude : "I'm alone darling, et j'deviens dingue darling, baby i can't sleep tout seul dans mon slip!" C'est pas beau ça? Du Baudelaire ou du Verlaine! Sur "De la magie sur les tapis", l'ami de toujours, (Absurd fait souvent les premières parties d'Ange) Christian Decamps leader fondateur d'Ange vient donner un coup de main et pousser la chansonnette avec un texte plein de poésie. "La pompe à whisky" n'est pas une exaltation de la bouteille mais une complainte suite à une rupture et à la gueule de bois qui en résulte. "L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, mais je m'en fous, je suis déjà malade." CQFD. "L'albatros" n'est autre que le poème de Baudelaire mis en musique par le groupe, une métaphore sur le handicap physique.En guise d'épilogue, Absurd et son sens inné de la dérision nous propose..."Plus rien"; sorte d'aveu d'impuissance et terriblement pathétique donc humain "Regarde-moi en face, je ne suis plus rien, regarde-toi dans la glace. Es-tu encore quelqu'un? Plus rien, plus rien, plus rien..." Allez, un dernier pour la route; sur la face arrière du CD, on peut lire ceci: "Si le CD fait 84'16, c'est que tu l'as écouté 2 fois de suite...)Renversant de logique! Plus rien? Du talent et de la bonne humeur en tout cas...


Rédigé par : Karadok | 15/20 | Nb de lectures : 8468