ABSTRACT SPIRIT - Horror Vacui (Solitude) - 05/12/2011 @ 07h58
Revers (ou bon côté, au choix) de la mondialisation extrême qui régit désormais notre société, les marchés de niche, comme on dit en école de commerce, se multiplient. Et tout comme je suis sûr qu’il existe quelque part une maison de disque uniquement dédiée à ne sortir que des chutes de studio de ‘kosmische musik’ enregistré entre novembre 1971 et février 1972 (je suis d’ailleurs preneur si vous avez l’info), on peut désormais faire confiance à SOLITUDE PRODUCTIONS en ce qui concerne le funeral doom.

Visiblement marqué à vie par SKEPTICISM, SHAPE OF DESPAIR et pas grand-chose d’autre en fait, ce label basé en Russie à fait son fonds de commerce de ne pratiquement sortir que des disques qui sont des décalqués de ‘Shades Of…’ et ‘Stormcrowfleet’, si possible avec des groupes locaux. Après NIGHT OF SUICIDE ou EA et en attendant le nouveau COMATOSE VIGIL, voici donc les très studieux ABSTRACT SPIRIT qui pilonnent tout espoir de retrouver toute joie de vivre depuis trois albums.

'Studieux': le mot est bien choisi car ici les canons du genre sont respectés à la lettre et avec le doigt sur la couture SVP. Soit six ‘vrais’ morceaux variant entre neuf et treize minutes plus un interlude instrumental par dessus (le funeral doom remercie d'ailleurs le format CD qui lui permet quasi-systématiquement de dépasser les soixante-dix minutes de durée totale), un chant extrêmement guttural, une batterie au style minimaliste mais très percussif rappelant celui du tambour funéraire, le timpani, nappes sous-jacentes de claviers vaporeux… Toute épaisse qu’elle soit, la fange a donc ici un arrière-goût bien familier, quant elle ne se permet pas de reprendre presque à son compte le riff principal de « The Songless Bird » de MY DYING BRIDE comme ici sur l’intro de « Пульс » (oui, les trois quarts des textes sont ici déclamés en russe, ce qui n’est pas très grave vu que l’on devine assez facilement les thèmes abordés a priori).

Sauf qu’en laissant parfois les claviers prendre une étonnante tournure quasi-symphonique (le final décadent de « Post Mortem ») et surtout en accentuant la notion de clair-obscur qui, entre deux plongées dans un trou noir sans fond, laisse filtrer quelques vagues rayons de lumière blafarde, ce brave petit soldat de l’underground marque sa (petite) différence. Il permet surtout avec ‘Horror Vacui’ de rendre hommage au funeral doom de façon classique mais aussi cinglante tout en lui donnant un petit côté légèrement plus accessible – même si ici, cette notion est des plus relative je vous l’accorde bande de râleurs – qui servira peut-être de porte d’entrée aux curieux qui se tâtaient depuis quelques lunes d’entrer dans cette cave mal éclairée à la fore odeur de décomposition mais que l’extrémisme d’un COLOSSEUM (R.I.P.) par exemple rebutait jusqu’à lors…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 14/20 | Nb de lectures : 11787




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