On vous l’a déjà dit et répété. Les années 70’, c’était la Vérité. Avant c’était la merde. Après, c’est redevenu convenu. Non, il fallait être né ou vivre dans les 70’. Sinon, t’es un mauvais. C’est comme ça.

Les groupes de doom trad’ l’ont bien compris, d’Occultation à Cauchemar, de Reverend Bizarre à The Devil’s Blood, tous ont intégré que pour être, il fallait d’abord avoir été. Et surtout dans les années 70, je te le redis si t’as pas suivi.

Abramis Brama est de ceux-là. Qui aime le revival 70’ dans le doom trad’. Qui aime aussi chanter dans sa langue natale, le suédois. Ben ouais, il n’y a pas qu’Ozzy et l’anglais dans la vie. Et de fait, son stoner est très très rock 70’. Presque pur. Comme non distillé depuis. La voix est à l’unisson, ultra chaude, ultra rock.

Enkel Biljett donne le ton. Les titres sont chauds, très typé rock plus que véritablement stoner, la gratte comme la basse déroulent leurs riffs rondouillards, pépères… ou plutôt mémères. Le groove est évidemment de la partie, qui suinte de tous les pores du titre. La fumette aussi tant les passages psyché sont nombreux et donnent aux titres une sorte de lumière particulière.

Pas de technique outrancière ici mais une volonté de privilégier l’approche directe, les accords simples mais accrocheurs, le groove à la puissance ("Blaa Toner"), la musicalité à la démonstration (la belle guitare sèche sur "Vaggar mig till ro"). Les passages bluesy sont aussi très appréciables ; ils enrichissent les structures et confèrent aux morceaux une chaleur supplémentaire ("Ett Steg…").

Si ce disque ne réinvente pas la roue, il permet de passer un agréable moment autour d’une bonne bière, à regarder le temps passer. Un stoner rock de qualité. What else ?




Rédigé par : Raziel | 14/20 | Nb de lectures : 9969