8TH SIN est le projet de It a.k.a. Tony Särkkä connu pour ses participations à plusieurs groupes tels que WAR, BREJN DEDD, VONDUR, ABRUPTUM, INCISION ou OPHTHTALAMIA et parolier à ses heures pour MARDUK et DISSECTION. Si le sieur a souvent vu son nom collé au metal extrême, 8TH SIN lorgne vers tout autre chose puisque le groupe évolue dans un pseudo metal-indus où le très mauvais côtoit le moyen, mais malheureusement jamais le bon.
Débutant sur un riff lourdingue à souhait faisant penser à l'intro d'un titre de death, le tout vire rapidement au riff sautillant, aux synthés technoïdes et aux samples de jeu vidéo de "A sleepover at the feeling of death". Avec ce titre, 8TH SIN rentre immédiatement dans l'univers de MARILYN MANSON revival 1994, à l'époque de "Portrait of an American Family". Et oui, 8TH SIN est un groupe intemporel qui aurait trouvé aisément son public il y a dix ans mais qui aujourd'hui sonne bien maladroit. C'est sûr l'album est varié et pour la peine, sonnerait presque nouveau à qui n'a jamais écouté les premiers KMFDM, DIE KRUPPS, MINISTRY, MARILYN MANSON (donc) ou WHITE ZOMBIE. Riff metal-indus "à l'ancienne", rythmique metal/punk/indus, synthés et autres effets electro, tout cela est efficace. Mais le style a évolué depuis et l'utilisation de sons cheap à un côté rétro sympa, à condition qu'ils soient distillés à doses homéopathique. Mais là... pfiou, c'est dur...
La voix de It, calquées sur celle de Manson (mais celle d'il y a dix ans), se fait à la fois détraquée, gueulée ou chuchotée mais surtout trop souvent à côté de la plaque, mal venue. Au départ on peut penser à une volonté d'intégrer comme un élément "je m'en foutiste" à l'ensemble mais les ambiances plutôt sombres des morceaux ainsi que le rendu final nous laissent penser tout le contraire. Il s'agit juste d'une faute de goût.
Seuls quelques titres évitent à "Angelseed & Demonmilk" de sombrer totalement dans la débandade complète: "A sleepover at the feeling of death" justement pour ce côté très à l'ancienne qui me rappelle mon adolescence et mes rebellions post-puber, "Liars" pour son groove rouleau compresseur et la participation de Peter Tätgren au chant, "Irreligious" pour son refrain efficace (mais alors vraiment que pour ça) ou "Templo Mayor" pour ses vocaux complètement déjantés et sa structure conventionnelle très metal-indus. Mais même avec ces quelques titres cette deuxième réalisation va pas fouetter un chat, loin de là! Le reste est ennuyeux, pas agréable et trop destructuré pour espérer retenir l'auditeur. "Angelseed & Demonmilk" n'est pas un bon album et les plusieurs écoutes que je me suis infligé pour être sûr de ne pas passer à côté d'un grand moment ont été franchement laborieuse.
Le premier album, "Sinner Inc", était un taulé total, celui-ci est quand même plus digeste mais à condition d'être indulgent et de ne pas être hermétique à ce son plat qui colle très mal au style. Un disque aussi vite arrivé qu'oublié.


Rédigé par : Foofur | 06/20 | Nb de lectures : 14614