Une fois n’est pas coutume, nous allons évoquer un album qui sera bientôt légalement dans toutes les chaumières, pourvu que vous soyez un rien réceptif au death métal et que vous fassiez l’effort inouï de télécharger d’un seul click « Violentia Imperatrix Mundi ».
En effet, au lieu de se lancer dans la recherche laborieuse d’un label, 7th NEMESIS a décidé de faire preuve d’un altruisme total en faisant don de sa musique par le biais du net, en attendant qu’une maison de disque daigne s’intéresser à eux.

7th NEMESIS n’avait pas donné signe de vie depuis près de deux ans mais ce n’est pas pour ça que le groupe était resté inactif, comme en témoignent ces neufs nouveaux titres. Mais avant d’en arriver là, il y a d’abord eu de grosses modifications dans la distribution des rôles, puisque Sargon (chant) et Alex (guitare) sont les seuls rescapés de la formation qui avait enregistré ce fameux split CD partagé avec PUNISHMENT. Ces dernières années ont vu notamment l’arrivée de Nico l’ex guitariste de KORUM ainsi que de Dagulard le batteur titulaire de SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION.

Malgré tous ces changements 7th NEMESIS n’a pas franchement dévié de son optique musicale ancrée dans un techno-death progressif et atypique. Certes, le gang a revu sa copie revenant maintes et maintes fois sur chaque détail, chaque riff. Des trois titres présents sur le promo de 2002 et initialement composés pour ce premier album, il n’y a que « Omega Dei » qui ait survécu à ce lifting dans les règles. 7th NEMESIS n’a pas hésité à amputer son répertoire de plusieurs morceaux qu’il jugeait inférieurs au potentiel du groupe. C’est sans doute cette exigence, cette facilité à l’auto-critique qui ont retardé l’avènement de « Violentia Imperatrix Mundi » mais qui ont inexorablement amené 7th NEMESIS là où il en est aujourd’hui.

Que de chemin parcouru depuis le split CD qui nous avait déjà séduits en 2003. Le groupe a progressé sur quelques plans décisifs. Il y a d’abord cette métamorphose du chant qui a gagné en fluidité et surtout en groove. Sargon est passé des growls de rigueur à des vocaux moins caricaturaux, plus rugueux, à des variations plus significatives comme l’ouverture presque parlée de « Moira kai hybris », les chuchotements de « Severance » ou ces passages « forcés » qui donnent à l’organe de Sargon des intonations voisines de Jonathan Davis.

Et puis il y a toujours cette patte 7th NEMESIS, savante alchimie de thèmes catchy, occasionnellement épiques, souvent changeants mais toujours d’une efficacité à toute épreuve. Et si une paire de titres dépassent largement les six minutes, aucune longueur ne se fait ressentir pendant la traversée de « Violentia Imperatrix Mundi ». Toujours articulée autour des guitares, la musique de 7th NEMESIS est portée par deux guitaristes talentueux qui rivalisent de créativité. On retrouve ces petits interludes où les délicates volutes de guitares hispanisantes ou juste progressives nous éloignent des poncifs du death métal.
Le style de nos franciliens se veut définitivement tourné vers l’avenir, vers un métal extrême et moderne qui verra l’effondrement des genres musicaux.

Les idées sont là, la patience, la minutie et le savoir-faire également. Allez jeunes gens, vous n’êtes qu’à un seul petit click de cette découverte.

Télechargez l'album complet sur VS

01 - Forsaken
02 - Omega Dei
03 - Μοιρα και Υβρις
04 - Severance
05 - Prometheus Unleashed
06 - Divinus Afflatus
07 - Aporia
08 - The Behemoth cycles
09 - Odium Humani Generis


Rédigé par : Tonton | 17/20 | Nb de lectures : 18991