Le précédent et premier album des 6 : 33, "Orphans of Good Manners", m'avait enthousiasmé à l'époque de par la fraîcheur de son propos et la déstructuration de sa musique.
Sur cette petite bombe, le groupe avait proposé un featuring à Guillaume Bideau et Arno Strobl et c'est donc sur le titre "Orphans of good manners" que les deux hurleurs posèrent leur voix et démontrèrent une fois de plus, que si ils avaient du coffre, ils étaient toujours disposé à prêter main forte aux groupes qui débutaient.
Dans une interview que nous avions fait à l'époque avec 6 : 33, les gaziers nous disaient avoir trouvé normal de demander à Arno Strobl de participer, Carnival in Coal se trouvant être une véritable référence dans le style. Ils ont l'air de s'être sacrément bien entendu puisque ils ont décidé de se revoir pour un E.P en commun.

Sorti le 1er mai, l'E.P devrait normalement précéder un véritable album où il y aura quelques morceaux en plus de ceux que l'on trouve déjà ici (en fait au nombre de trois pour un total de 26 minutes de musique) et ainsi profiter de tous les avantages musicaux de cette collaboration.
Car oui, cette collaboration peut être largement qualifiée de fructueuse et de bon aloi. Il est maintenant évident que ces oiseaux de fol augure étaient faits pour se rencontrer et confronter leurs idées farfelues pour créer une musique barrée et passionnante.
Que donne donc la rencontre de ces deux mondes ? On peut avant tout remarquer la qualité générale du son de l'E.P. Très clair, et composé de multiples couches instrumentales, on comprend bien vite que les chansons n'auraient pas supporté l'approximation d'une prod crasseuse. On ne peut que s'incliner devant le travail accompli et en fait, on n'aurait pas pu espérer meilleur son, le travail effectué sur de nombreuses lignes vocales devenant très agréable à entendre. Tous les instruments ont la profondeur nécessaire et le groove clinique prend une dimension plus humaine grâce aux nombreux sourires que le groupe nous adresse.

Alors quid de ces trois chansons ? Déjà, les amateurs de CARNIVAL IN COAL peuvent venir sans problème se plonger dans l'univers de ce "Giggles, Garlands & Gallows", ils y retrouveront de nombreux oripeaux portés jadis par le déjanté combo. Un arc-en-ciel de couleurs sonores, des tonnes d'harmonies qui viennent s'entrechoquer et une passion de tous les instants que l'on sent darder pendant toute la durée du disque.
Les influences de 6:33 sont toujours perceptibles, et on peut y ajouter désormais celles de l'univers très ouvert d'Arno. Les citer serait trop rébarbatif d'autant que j'ai pris mon pied à les découvrir les unes après les autres. Au niveau des paroles, là aussi, le travail est très bon puisque l'histoire de clown peu fréquentable fait le pont entre l'univers des compositeurs et finit par trouver son nid dans le maquillage peu engageant d'un fou furieux en manque d'hémoglobine.

Que cela soit avec des riffs morbides et véloce, des voix récitatives ou hurlantes, des plans Jazzy ou complément psychotiques, les musiciens tiennent la route quelque soit le chemin qu'ils empruntent... et au vu de la complexité et de la longueur des trois compositions, cela n'est pas une mince affaire.
Si les deux premiers titres tiennent largement leurs promesses, je suis très fan du troisième morceau, "I like it", qui me ramène vers les meilleurs groupes des 90's (même si Arno le qualifie de "titre beach Boy"). Groovy, inspiré et émouvant comme une jeune fille qui part en épousailles ce titre est absolument à écouter. Le petit solo de guitare Jazzy est très court mais il est particulièrement jouissif et le titre est une véritable réussite ! On en redemande... on en redemande.

Quoi de dire de plus au final ? La rencontre est au top et on ne peut que se repasser les morceaux en attendant l'album. Les gaziers confirment, ils défoncent et ils assurent... vite, vite la suite !!

PS : Et magnez-vous de télécharger l'EP gratos, c'est jusqu'au 31 mai !




Rédigé par : Pamalach | 16,633/20 | Nb de lectures : 14736