L’Australie n’est pas réputée pour ses groupes de hardcore. Mis à part Miles Away, Stronghold, Parkway Drive et Carpathian, il faut reconnaître que la scène ne croule pas sous les prétendants. En voici un qui risque de bien faire parler de lui : 50 Lions. Signé sur le label hardcore australien Resist Records, après un MCD et un premier album « Nowhere To Run » sorti en 2006, les p’tits gars de Melbourne remettent le couvert avec cet excellent « Time Is The Enemy ». Confirmant un potentiel évident et doté d'un réel talent de composition, 50 Lions s'est vite imposé comme un incontournable de Melbourne.

Fondé en 2003, 50 Lions pratique un hardcore new school ravageur et terriblement groovy. Dès la première écoute, « Time Is The Enemy » s’avère convaincant, fait suffisamment rare pour être signalé. Doté d’une patate époustouflante et d’une passion envers leur musique, 50 Lions est l’archétype du groupe pratiquant son art dans le seul but de transmettre sa passion.

On est assez loin du metal hardcore actuel bourré de mosh parts et de grosses voix artificielles. Tout au long des 12 titres du disque, on assiste à une déferlente d'énergie positive que l'on imagine explosive lors des concerts. Au diable les influences Hatebreed, Death Before Dishonor et toute la clique qui joue du métal, nous, chez 50 Lions, on fait du hardcore, du vrai ! Musicalement proche de leurs compatriotes de Stronghold, 50 Lions élaborent des compositions qui sont riches et préparées avec minutie, le tout sentant le travail soigné. Quand un combo bâcle son travail, cela se voit mais quand celui-ci est orchestré avec professionnalisme, c’est encore plus visible!

Le premier groupe à venir en tête à l’écoute de ce « Time Is The Enemy » est sans aucun doute possible Down To Nothing. Prenez un titre du groupe de Richmond et un de 50 Lions, la différence ne saute pas vraiment aux oreilles. Les compositions sont basées sur les mêmes structures : intros lentes, couplets mid tempo groovy (aux riffs savamment découpés), breaks techniques et accélérations soudaines. D’autres combos pretigieux comme Blacklisted ou Black Friday 29 peuvent également être mentionnés car le groove présent tout au long des 23 petites minutes est similaire aux combos cités. Le titre « To The Test » est d’ailleurs particulièrement éloquent à ce sujet tant il aurait pu paraître sur « The Escape » de Black Friday 29. D’autres morceaux sont rapprochants des deux combos (« Snakes notamment mais aussi « For The Weak » et « Lost In A Haze »). Si vous adorez ces deux groupes, 50 Lions devrait sans aucun doute vous plaire!

Quant à la production, elle est parfaite pour un groupe de hardcore new school : des guitares bien saturées mais pas métallisées, une basse qui claque et une batterie au son nickel légèrement triggée. La voix d’Oscar est hurlée et rageuse au possible, totalement naturelle et le tout soutenu par les chœurs du gang. Les parties vocales sont d’une grande qualité, Oscar étant secondé par le guitariste, opérant souvent un dialogue avec lui (« Lost In A Haze » est à ce titre fabuleux).

Au final, au gré des errances virtuelles, on peut tomber sur des groupes méconnus mais au charme inouï. 50 Lions fait partie de ces groupes inconnus, basiques mais tellement jouissifs et efficaces. La scène hardcore australienne n’est pas des plus inintéressantes et il y a certainement d’excellents groupes à découvrir. 50 Lions fait incontestablement partie de ceux-là.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 15/20 | Nb de lectures : 10571