Il n’y a avait plus grand monde pour espérer quoi que ce soit d’un nouvel album de 25 TA LIFE, moi le premier d’ailleurs. Après les déboires de Rick Ta Life, qui avait pas mal égratigné sa crédibilité déjà plus au top depuis un bon moment, voilà donc ce "Strength Integrity Brotherhood" qui déboule sans crier gare. Rien qu’à la lecture du titre on sait qu’on est chez tonton Rick. Même si je n’ai jamais été un grand fan de 25 (je préférais Commin’Correct), j’avais pas mal écouté "Friendship, Loyalty, Commitment" en son temps et si je n’espérais pas retrouver un album de cette trempe, j’étais malgré tout curieux de jeter une oreille sur cette dernière livraison.

Même s’il est loin d’être parfait, "Strength Integrity Brotherhood" a tout de même quelques bons moments à offrir et on est loin d’un naufrage total comme le dernier Skarhead. Si le premier morceau est un peu mollasson, le titre suivant « Stay Up » s’affirme au fil des écoutes comme un bon morceau de hardcore bien énervé bénéficiant de chœurs plutôt sympa, d’un featuring de Drew Stone du groupe Antidote et d’une jolie contribution guitaristique signée Bobby « Biohazard » Hambel. Passé ce morceaux le reste sans être déshonorant tombe souvent à plat et Rick se contente de servir la soupe NYHC sans tenter quoi que ce soit d’autre. Alors oui c’est du hardcore, oui y’a quelques passages punkisant, oui y’a des featuring en pagaille. Tout ça est bien sympa mais malheureusement ça ne décolle vraiment jamais et on a bien du mal à vraiment rentrer dans cet album… Puis la fin de l’album arrive et on termine sur une bonne petite triplette qui vient rehausser le tout pour passer d’un album « mouais… » à un « Hé mais c’est pas si mal finalement! »

Si, je l’ai dit, les morceaux ne sont pas honteux, la production, elle, par contre, est sacrément datée et affiche un manque de puissance et de patate évident. Tout ça manque un peu de muscles, de hargne et de convictions. L’ensemble n’est ni très bon ni très mauvais et qui a déjà écouté plus de deux albums de NYHC dans sa vie possède toujours deux temps d’avance sur ce qui va suivre. « Là, j’parie qu’une petite moshpart va venir montrer sa trogne» et hop la moshpart déboule immanquablement. «Ah! maintenant y’a un passage two step ou j’me la coupe » et qui voilà qui débarque? Monsieur Two Step qui arrive avec ses gros sabots. Ca marche aussi avec les chœurs, les riffs punkisants ou les parties plus metal. On a l’impression que Ta Life sert la soupe et que la conviction n’y est plus vraiment du côté de chez Rick car sa voix, si caractéristique, a changé, et cette fois il est même possible de comprendre ce qu’il raconte.

Bref tout ça est moyen. D’ailleurs quand sur un album comptant dix titres, deux des trois meilleurs moments sont en fait des reprises, c’est un signe qui ne trompe pas. Les reprises de GG Alin et Warzone (dont le "As One" était déjà repris sur "Friendship Loyalty Commitment") sont plutôt bonnes. Voilà un album que je clouerais pas au pilori car malgré ses nombreux défauts il subsiste quelques bonnes choses éparpillées par-ci par-là mais pas assez pour maintenir l’intérêt durant une écoute attentive. Je classerais donc "Strength, Integrity, Brotherhood" dans la catégorie « album PES », ceux qui se laissent écouter pendant une partie, parce que, quand même, il est bien plus supportable que les commentaires de Christian Jeanpierre ou de Dugarry.


Rédigé par : Seb On Fire | 10/20 | Nb de lectures : 13964