Vous aviez l'intention de refaire votre intérieur ? Ce troisième album de 1349 devrait vous aider pour le gros oeuvre en faisant tomber les plâtres en à peine une seule écoute. Trois albums en trois ans, le nombre de notes enregistrées par les virulents norvégiens commencent à dépasser les gains de l'Euromillions. Loin d'un groupe "coup de pub" lancé par la seule présence de Frost aux baguettes, 1349 a démontré ses grandes qualités et nous livre surtout trois albums de black brutal qui poutrent sans lasser, ce qui est un fait notable dans le style. Je vous avoue que je me demandais bien comment le groupe allait rebondir après l'énorme "Beyond the Apocalypse". Variation ou continuité ? Avancée en limite de rupture de l'immobilisme ?

Hé bien, 1349 opte pour le changement dans la continuité. La bande a repris le chemin du studio Nyhagen pour nous mettre en boîte huit titres haineux dans la droite lignée des bourrinages antérieurs. 1349 reste brutal et ultra-rapide tout en conservant ses marques de fabrique. Les mélodies incisives se mêlent à des rythmiques chiadées, dans un énorme esprit rock. Certes, ça balance et ça watte mais le groupe se garde des morceaux plus dansants comme le montre la vidéo de "Sculptor of Flesh" (idéal pour emballer en boîte). 1349 se démarque de ses concurrents suédois les plus directs et propose toujours des compos de qualité, oscillant entre le black norvégien couillu et le black brutal. Les parties de batterie de Frost sont toujours aussi impressionnantes et radicales. Les guitares jouent vite en gardant une grosse précision. Et les riffs s'enchaînent de manière toujours aussi jouissive. Rien de neuf dans la besace des pestiférés, mais un album ultra-efficace.

"Hellfire" est un album peut-être moins ambiancé que "Beyond the Apocalypse". 1349 nous sort ici l'artillerie lourde. J'avoue ma nostalgie pour les mélodies mortifiantes d'un titre comme "Singer of strange Songs". Mais "Hellfire" n'est pas exsangue de ces petites friandises. Il n'y a qu'à ouir la partie centrale de "Nathicana" ou le final de " Slaves to the Slaughter". Et surtout, il n'y a qu'à simplement mettre son casque et déguster le succulent titre éponyme "Hellfire": Un long morceau de 13'49 min (les cons, ils l'ont fait) qui amène l'auditeur au pied du billot. Du pur bonheur, avec une montée en puissance irrépressible qui tourne sur deux riffs, du synthé au blast hypnotique d'anthologie. "Hellfire" fait partie de ces rares albums qui laissent un sentiment de vide quand la lecture s'arrête. S'ils atteignent ce niveau de précision en live, nous allons vivre l'apocalypse...




Rédigé par : Prince de Lu | 16/20 | Nb de lectures : 15254