Vendredi 28 Octobre 2005 - Salle de la Cité - Rennes

Cobra: Deux heures de route dans les guiboles, arrivé à Rennes, on se paume dans le dédale des rues pavées de la vieille ville battues par une pluie fine. On trouve enfin la Salle de la Cité. Il flotte comme vache qui pisse, et vu le nombre de metalleux qui ingurgitent leurs kebabs en poireautant devant la salle, ça va sentir le fennec et la chaussette humide collée au fond de la rangeo!
Let's Rock! Direction buvette.
wasted: Parti en retard, deux heures de route également, je pensais arriver pour le deuxième groupe mais c'était sans compter sur les quarante minutes nécessaires pour trouver une place de parking qui ne soit pas à trois kilomètres de la salle. A peine arrivé, direction Cobra qui m'apprend que l'ordre des groupes à changer, moi qui pensais avoir éviter WW, je me rends compte que je vais devoir commencer la soirée avec eux.

Cobra: C'est devant une salle qui se remplit doucement que GENITAL GRINDER envoie son gros Death Metal bourru. Je ne connaissais que très vaguement ce groupe entendu de loin au Sacré Grind II. C'est pas mal du tout. Du Death classique parcouru d'un feeling old school... idéal pour se mettre en jambe. Le vocaliste ainsi que ses acolytes s'acharnent comme des petits diables dans un bénitier afin de réveiller ce public légèrement constipé mais qui commence à se réchauffer au fil des titres. Le son n'est pas fou-fou... faut voir la hauteur du plafond de cette salle! Malgré la résonance, GENITAL GRINDER envoie sa purée, du blast et des parties mosh qui font mouche. Une découverte, je me demande ce que ça donne sur Cd....

Changement de plateau... Direction buvette où je croise les trognes des "habitués" dont certains habitent VS!

Cobra: Je file devant HAPPY FACE que j'ai déjà vu une bonne dizaine de fois auparavant dans des p'tits clubs. Et ça y est ils ouvrent pour une pointure! J'suis content! Dès le premier titre, HAPPY FACE donne le ton: du Brutal Death New School surpuissant, un son monumental, un groove à réveiller les morts et des blast beats qui vous réduisent la visage en compote de pomme! Il suffit d'un riff pour qu'HAPPY FACE transforme un tas de mous du genou en horde de moshers fous! Ultra brutal de A à Z, ce groupe est impressionnant de charisme et de prestance: pas une seule microseconde de guignolade. Ca claque, c'est direct... la quintessence de ce qui se fait de mieux en matière de Brutal Death sauce USUG! Un Gillou en très grande forme, ce p'tit gars possède la voix la plus gutturale de toute la scène Européenne et ferait passer Ruben Rosas pour un Farinelli sous hélium! Ses mimiques et le jeu de scène de ses compères sont tout bonnement excellents. Le charisme de ce groupe est sans artifice, aucun cliché ni cache-misère, HAPPY FACE a la classe, rien d'autre à dire!
L'ambiance est plus que positive! Tout le monde a la banane! Et pour une fois Coreux et Metalleux ne se bouffent pas le pif. En live, les titres du "Tigre" sont encore mieux que sur Cd!!! Si vous ne connaissez pas, ruez vous dessus, s'ils jouent près de chez vous; foncez-y et vous verrez le meilleur groupe depuis SOILS OF FATE! La tuerie!

Changement de plateau... Direction buvette.

Cobra: WYKKED WYTCH... pffff... C'est la deuxième fois que je vois ce machin... youpi... Ce qui m'étonne c'est que beaucoup de gens ont entendu parler de ce groupe sans même l'avoir écouté. Bref, les POUIC-POUIC arrivent sur scène tous déguisés en oursins (piques, latex, râpes à fromage...) Ploc! C'est parti pour ¾ d'heure d'une mixture de Black Sympho gavé de plans "Nu" qui me rappellent vaguement du COAL CHAMBER... Des nappes de synthé soporifiques au milieu desquelles on tombe sur des mosh parts au ras des pâquerettes... C'est encore plus nul que la première fois... des riffs sautillants, une présence scénique digne des meilleurs spectacles de Didier Gustin... La chanteuse... rarement vu plus vulgaire... Imaginez une dondon sapée comme à Mardi Gras et maquillée à la pelleteuse qui passe son temps à insulter le public de sa voix de crécelle bramée sans grand talent. Un groupe merdeux qui a congelé le public qui n'a pas bougé une oreille devant cette calamité.
wasted: De ce groupe je ne connaissais que les photos de leur immonde chanteuse et je me suis très vite rendu compte que leur musique était tout à leur image. J'ai quand même eu le courage d'assister au ¾ de leur set pour effectivement entendre le public se faire insulter entre chaque morceau ("you're motherfuckers France"). Plus jamais ça par pitié….

Changement de plateau... Direction buvette

Cobra: Ca y est! L'interlude de la fée Carabosse est terminé: le concert va reprendre! C'est parti pour PROSTITUTE DISFIGUREMENT!!!! Sur Cd, je trouve ça bien mais sans plus... en live par contre, ça tambourine! Dès le premier titre, ça fouette! Les Hollandais jouent les meilleurs titres de leurs "Deeds of Derangement" et de "Left in Grisly Fashion"... et ça commence à zouker dans tous les sens dans le pit! Le son est énorme, l'ambiance vraiment cool: un bon gros pogo net et sans bavure! Certes, le Brutal Death de PROSTITUE DISFIGUREMENT est classique mais d'une efficacité imparable! Et même si les zikos se la jouent "gros méchants"(c'est du spectacle!) on voit bien qu'ils ont la gnak!
En live la voix est moins "surproduite" que sur Cd, et si au début du show, le vocaliste s'applique à avoir une voix quasi-identique aux albums, au fil des titres elle s'épure, devient plus organique et donc bien plus intense!
La meilleure surprise de cette soirée! J'ai hâte de les revoir!!!
wasted: On attaque les choses sérieuses avec PROSTITUE DISFIGUREMENT. Sur cd j'ai également beaucoup de mal avec la voix du chanteur qui se résume à gruik, gruik, gruiiiiiiik. En revanche en live cela s'avère être très pratique pour chanter avec lui, il suffit de savoir gruiker. C'est "Body To Ravage" qui ouvre le bal, miam, du gros death qui tache. La setlist ne sera quasiment axée que sur le dernier opus "Left in Grisly Fashion". 2 morceaux de Deeds of Derangement viendront toutefois s'ajouter aux 7 de "LIGF". D'ailleurs la version live de "She`s Not Coming Home Tonight" est vraiment énorme, plus headbangant tu meurs.

Changement de plateau... Direction buvette

Cobra: On m'avait volé le premier album de VISCERAL BLEEDING, du coup, je vais en profiter pour redécouvrir ce groupe Suédois qui entame un set de gros Brutal Death! Pour être honnête, je suis resté coi... C'est ultra technique, très technique, trop technique... On ne sait pas trop où ça va. La zik de VISCERAL BLEEDING part dans tous les sens et parfois frôle la démonstration. Faut s'accrocher pour suivre... J'ai moyennement aimé même si ce fut carré, brutal, speed et que le son était parfait.
Je passe la fin du show aux stands de merchandise qui se résument à une friperie... ni Cd, ni distro: uniquement des T shirts, hoodies et autres accessoires de mode a un prix exorbitant et prohibitif... D'ailleurs, le merch' est de plus en plus onéreux... Ca me gonfle...
wasted: A l'instar de Cobra, j'ai trouvé la musique de VISCERAL BLEEDING beaucoup trop technique. D'ailleurs les deux guitaristes ne décolleront pas les yeux de leurs manches pendant toute la durée du set. Ca cogne dur mais ça finit vite par être saoulant. Au niveau de la setlist il me semble qu'ils aient joué autant de morceaux de "Transcend Into Ferocity" que de "Remnants Revived". Allez hop, bar, bière, pipi et on va se placer pour assister au clou du spectacle

Cobra:Changement de plateau... Direction buvette. Une dernière bibine avant l'arrivée "du" groupe, "le" groupe de la soirée: DEICIDE dont j'ai aperçu le boss déambuler en jogging et claquettes de plage! Haha! La classe!

DEICIDE v.2.0 c'est-à-dire sans les frangins Hoffman se pointe sur scène!!! L'occasion de voir ce que ça donne avec Ralph Santolla (ex ICED EARTH) et le mollasson Jack Owen (ex? CANNIBAL CORPSE). Le public entre en transe dès le premier larsen qui amorce le titre "Scars of the Crucifix"! Ouch! Et re-ouch: le son est pire qu'à chier! Grâce à dieu, le son s'améliore dès le second titre qui est le monumental "Once Upon the Cross"!!! Le public pète littéralement un boulon: un pit ultra violent mais bon enfant! (Paradoxe?) Sur scène: un carnage! Un tonton Benton des grands jours qui offre un festival de grimaces et de vannes vaseuses! Du coup tout le monde est conquis – sauf une pincée de méga-true-evil-super-satan qui trouvent le concert trop Rock'n'Roll (pas assez true)! "Heureux les simples d'esprit..." C'est la première fois que je vois Benton aussi jovial et déconneur, la classe! On a droit à tous les psaumes du groupe! Une déferlante de "tubes" surpuissants renforcés par un son extraordinaire! Le panard absolu! On a beau connaître les titres par cœur, on se laisse prendre au jeu, c'est la griffe des grands groupes! DEICIDE enchaîne tueries sur tueries: "Bastards of Christ", "Dead by Dawn", "Lunatic of God's Creation"... L'ambiance est terrible: tout le monde s'éclate et a la banane à part ce gros patapouf de Jack Owen qui semble roupiller sur sa gratte en forme de tranche de gruyère... Il a l'air d'encore plus se faire chier que d'habitude. Il exécute ses morceaux.... Heureusement que les trois autres y croient, sans ça, on s'emmerderait autant qu'à un concert de CANNIBAL! L'asticot se marre uniquement lorsqu'il balance un p'tit riff Blues/ Rock entre les titres... Ca, c'est excellent et renforce le côté Rock'n'Roll de tout le set!

Clé de voûte de tous concerts de DEICIDE: "Sacrificial Suicide": Là, dans le pit, c'est la fête au village: Un amas de bras, de guiboles, des slammers qui se gaufrent sur le sol visqueux de la salle... Ca twiste dans les calecifs! Y a pas à tortiller, DEICIDE est le Death Metal! Qui qu'en dise les talibans de l'Underground, un concert de DEICIDE est toujours phénoménal!
Couic! Plus de son?! Ha, mais oui! C'est l'heure du rappel! Benton, Asheim et Santolla cabotinent, se font prier, le public s'époumone et obtient satisfaction pour un rappel d'anthologie: "Deicide", Kill the Christian"... haaaa!
Un concert excellent à tous points de vue: musique magistrale, ambiance Rock'n'Roll, un pogo bien cool, et un son à décoiffer Mireille Mathieu!
Glen Benton est le Lemmy du Death Metal! La claque!!!

wasted: "Scars Of The Crucifix" enchaîné à "Once Upon The Cross" pour commencer ça fait très mal, c'est tout simplement énorme. Je m'attendais à ce que ce soit le père Owen qui se charge des solis mais il n'en fut rien, hormis un ou deux tout ceci étaient aux bons soins de Santolla. Alors Owen, qu'est ce qu'il fou là? Et bien il joue ses rythmiques en fermant les yeux, nous joue du blues entre TOUS les morceaux, et de temps en temps décoche un petit sourire. Quand je vois son attitude je pense indubitablement au titre du film "Prends L'Oseille et Tire-Toi". Bref, passons…
"When Heaven Burns" sera le deuxième et dernier extrait de l'excellent "Scars Of The Crucifix", la setlist étant une setlist best-of comme Cobra a pu le décrire un peu plus haut. Visiblement Benton ne semble pas motivé à jouer du "Insineratehymn" ou du "In Torment In Hell" et c'est tant mieux.
Au premier rang le son était plutôt bon mais la cité étant une salle de merde pour les concerts on était loin de la perfection. Comme CANNIBAL CORPSE, DEICIDE en live c'est imparable, tout le monde connaît les classiques, le pogo est déchaîné, ce sont toujours les même connards qui slamment, une véritable tuerie death metal.

Cobra: Au finale une soirée parfaite: 5 groupes excellents et une troupe de farfadets qui ont fait marrer tout le monde!
wasted: Idem, d'autant plus que c'était mon premier concert de DEICIDE, quelle claque!