Après une édition 2014 globalement satisfaisante, je frétillais d'impatience de (re)fouler les terres de Saint-Nolff à l'occasion de la 8ème édition du Motocultor Festival. D'autant que l'organisation ne s'est pas tournée les pouces pour proposer une affiche éclectique et personnellement très attirante.
La grosse nouveauté du cru 2015 est l'ajout d'une 3ème scène, la bien nommée Massey Ferguscene qui d'un chapiteau est devenu une scène à ciel ouvert, limite plus imposante que la Dave Mustage (censée être la grosse scène du fest'). Un détail cependant car pour tous les sets que j'y ai fait, le son était souvent irréprochable.
En arrivant le jeudi en fin d'après-midi, il est bon de constater que l'accès au camping est nettement plus fluide que l'an passé, permettant une installation rapide. Il semblerait que l'interdiction des tonnelles ait été levée, j'en ai rapidement vu fleurir ci et là où bien des assemblages de bâches qui formaient des mini-camps et prenaient aussi de la place. L'affluence attendue étant plus grande que celle de 2014 (environ 7500 personnes/jour contre 6000 l'an passé), le camping s'est retrouvé vite saturé, certains festivaliers étant obligé de se placer dans le fond des allées permettant de circuler.
Vendredi 14 août :
Jusqu'en début d'après-midi, ce premier jour s'est révélé limite cauchemardesque pour de nombreuses personnes : de la pluie et du vent à gogo sans réelles interruptions, annonce de l'annulation de Gutalax, queue monstre à partir de 12h pour pouvoir accéder au site (certains devront attendre 2h). Je n'ai pas les raisons exactes de cette attente sous la flotte pour toutes ces personnes, peut être des bénévoles en sous effectif, je trouve toutefois que l'accès au site est trop petit pour autant de festivaliers.
Dans mon petit cas, j'attends 16h pour prendre la direction de l'espace concerts, qui a l'avantage d'être situé juste à côté du camp ; la pluie a cessé, il y a moins de monde qui attend pour entrer et je constate heureusement que le terrain n'a pas perdu son herbe (très sèche de toute façon).
La disposition du site a légèrement changée avec l'ajout d'une 3ème scène, le merch est par exemple directement sur notre droite après avoir passé la fouille.
Ce sont les belges d'Ancient Rites qui se produisent sur la Dave Mustage quand je m'avance vers les scènes. Leur metal extrême épique, un peu folk est pas mauvais même si leur style a un peu évolué (surtout quand on écoute leur dernier album, en comparaison avec leurs débuts plus black), un groupe qui se produit pas souvent en live mais semble tenir la route sur scène. Je n'ai pas vu suffisamment longtemps de ce set pour avoir un meilleur jugement.
A l'inverse, je profite pleinement sur la Massey Ferguscene des français de Mars Red Sky et leur stoner/rock psychédélique transcendant et à l'interprétation impériale. Le trio pense avant tout musique et joue humblement ses partitions, aidé par une sonorisation adéquate, plaçant à égalité basse, guitare et batterie, avec un chant légèrement en retrait, ces vocaux clairs éthérés servant peut être plus à accompagner les parties instrumentales. Un très bon moment passé, ça joue avec amour, clarté et inspiration.
Heart Attack, l'un des gagnants des tremplins permettant à des groupes français de se produire en cours de journée sur la scène principale du Motocultor, arrive 5 minutes plus tard pour balancer 40 minutes énergiques d'un thrash/power (ricain) bien ficelé et maîtrisé même si ce n'est pas ma came. On voit que les gars ont une bonne habitude de la scène et se retrouver devant une belle affluence ne semble absolument pas les gêner. Toutefois je suis en grande partie ce concert à distance, étant pris dans la file d'attente pour récupérer les tickets restauration et boisson. Si Heart Attack n'est pas spécialement à mon goût, Rise of the Northstar qui suit sur la Supositor Stage, l'est dans un sens encore moins pour ma part. Leur 'furyo style' qui mélange hardcore et metal ne met pas longtemps à enflammer un public enthousiaste qui viendra à suivre toutes les directives et demandes d'un Vithia amoindri physiquement (il se tient parfois sur une béquille qu'il utilise dans son jeu de scène aussi). Le son est assez juste, quelques fois brouillon sans porter préjudice à des compos souvent efficaces. De ROTNS j'apprécie une poignée de compos, n'étant pas un mordu de hardcore (ou même hardcore/metal), mais ces 50 minutes se sont révélées convaincantes, je comprends ceux qui n'accrochent pas du tout au délire, perso toutes les mimiques, poses et attitudes affichées par les musiciens ça colle bien au style et ça me change un peu.
Setlist Rise of the Northstar :1.What the Fuck, 2. Welcame (Furyo State of Mind), 3. Bosozoku, 4. Bejita's Revenge, 5. Sound of Wolves, 6. Dressed All in Black, 7. Again and Again, 8. Demonstrating My Saiya Style, 9. Authentic, 10. Samuraï Spirit
En parlant de changement, le Motocultor 2015 - jour 1 offre un sacré écart de style sur les 2 scènes côte à côte : du show vitaminé de ROTNS l'on passe à la séance beauté sonore avec les islandais de Solstafir, qui s'est séparé d'un de ses membres fondateurs il y a quelques temps, en l'occurrence le batteur. Avec 50 petites minutes de temps de jeu (c'est le seul défaut du Motoc' côté concerts), Sólstafir peut tout juste jouer 5 titres et nous emporter au son de sa musique éthérée, planante et envoûtante où des passages intenses côtoient de sacrées mélodies.
N'étant pas un grand spécialiste du groupe, j'ai à plusieurs petites reprises trouvé le temps long (surtout durant le long final répétitif 'Goddess of the Ages'), mais la prestation du chanteur -et parfois guitariste- Aðalbjörn Tryggvason a été impressionnante, je le trouve encore meilleur que sur disque, il va plus loin dans les notes et dégage ainsi davantage d'émotions en live. Même si on trouve la musique des islandais soporifique, avec un tel chanteur assurant une grande partie du spectacle, difficile de totalement s'ennuyer devant Solstafir.
Setlist Solstafir :1. Svartir Sandar, 2. Ótta, 3. Náttmál, 4. Fjara, 5. Goddess of the Ages
Après cette séquence globalement reposante, j'assiste au premier set réellement violent du Motoc' 2015, celui des 'belges' d'Aborted emmenés par un Svencho venu détruire la Supositor Stage. Ça joue tout sauf finaud et c'est ça qui est bon ! Le son aurait pu être meilleur, la sensation de bouillie n'était jamais loin, enfin l'énergie dégagée par le groupe et le public donne forcément de l'allant à ces 50 minutes, marquées par un circle pit géant autour de la régie de la scène. Brutal.
Dans un autre délire, garantissant là aussi une grosse ambiance, Fintroll investit la Dave Mustage 5 minutes plus tard pour délivrer son 'folk' metal propice à la déconne. C'est pas vraiment mon délire comme groupe mais dans ce genre ils font bien le boulot, certaines parties se montrent entraînantes et le public lui mange aisément dans la main. 50 minutes restent suffisantes personnellement, Finntroll a aussi beaucoup de déchets dans ses compos.
Madball ou Pentagram ensuite ? 2 noms cultes dans leur style, ma préférence va aux deuxièmes cités dont je connais de toute façon un peu mieux la discographie. Et je ne regrette absolument pas mon choix, ce set de Pentagram a été une des (grosses) baffes de la journée. Le son : monstrueux. Bobby : légendaire ! Évidemment son jeu de scène est connu de tous, y a pas à dire il 'illumine' de sa présence la Massey Ferguscene, et il a rien perdu de sa voix. Bon quand il parle entre les titres c'est pratiquement impossible de comprendre un mot, 'fin l'essentiel reste la prestation d'ensemble impeccable, même les nouveaux titres issus de « Curious Volume » s'intègrent bien aux côtés des classiques intemporels alliant hard rock et doom. Du grand art.
J'ai ensuite 1h à attendre avant la venue de Triptykon sur cette même scène ; de l'autre côté du site, c'est Eluveitie (sur les routes depuis de longs mois) qui vient conquérir la Bretagne. A l'instar d'un Finntroll, je ne suis pas adepte ou très sensible à la musique des helvètes, et suis leur prestation d'un œil distrait. Ils interprètent un titre chanté en français ('L'appel des Montagnes'), clôturent sans surprise leur set avec 'Inis Mona', entre temps leur mélange folk/melodeath ne me passionne guère, je n'aime pas notamment la voix guttural qui me paraît trop en décalage avec le reste. Le public semble y trouver son compte, ça reste l'essentiel dans ces cas là.
D'un combo suisse je passe donc à un autre quelques minutes plus tard sur la Massey Ferguscene où il est encore très facile de bien se placer alors que les dernières réglages pour le set de Triptykon se font. Une fois le groupe sur scène, c'est parti pour 50 minutes de noirceur et de lourdeur, avec un Tom Gabriel en forme qui placera un bon petit tacle à ses compatriotes d'Eluveitie. Du Triptykon est interprété bien sûr ainsi que du Celtic Frost et du Hellhammer ce qui a donné un concert pas si linéaire que ça.
Le son est assez fort et a probablement 'écrasé' quelques tympans. L'interprétation est impériale, donnée dans des conditions sonores optimales. Sans être un mordu de Triptykon et co., ces 50 minutes se sont écoulées rapidement et ont clairement constitué un des temps forts du vendredi. Une vraie légende en chair et en os, des compos inspirées et/ou cultes, bref une ambiance qui vous marque pour quelques temps.
Setlist Triptykon :1. Procreation (Of the Wicked) [Celtic Frost cover], 2. Goetia, 3. Circle of the Tyrants (Celtic Frost cover), 4. Tree Of Suffocating Souls, 5. Altar of Deceit, 6. Messiah (Hellhammer cover), 7. The Prolonging
Voilà la conclusion idéale pour un premier soir, je ne comptais en effet pas me souiller les oreilles avec Little Big.
Samedi 15 août :
Le soleil pointe matinalement le bout de son nez pour un 2ème jour qui s'annonce assez 'thrash'.
L'enchaînement de tout début d'après-midi se compose d'Arcania et Crisix.
La formation française déjà présente au tout dernier moment l'an passé pour suppléer l'annulation de Six Feet Under, envoie 40 minutes d'un thrash relativement inspiré, pas trop old school et avec quelques riffs/mélodies de bonne facture. Je suis la prestation un peu à distance n'étant pas un addict' total des angevins.
Plus basiques et ptete aussi davantage efficaces, les espagnols de Crisix ont parfaitement ouvert les hostilités sur la Supositor Stage. Leur thrash sans fioritures est propice à déchaîner une foule en forme à défaut d'être en grand nombre. Les zicos sont surmotivés pour achever leur tournée européenne, je n'accroche pas toujours au timbre vocal du chanteur, enfin le gars vient à slammer et participer au circle-pit avec un grand sourire. Le genre d'images qu'il est sympa de voir et le titre 'Bring 'em to the Pit' fait sacrément mal en conclusion de set.
Bien que la journée soit en train de battre son plein, ce sont 40 minutes de noirceur et violence qui nous attendent avec les français de Bliss of Flesh pas venus faire dans la poésie et la finesse. Le show est carré, le son heureusement pas abominable, la déferlante black/death metal fait bonne impression, une prestation solide d'un groupe à (re)voir plutôt en salle.
Après les barcelonais de Crisix, place aux vétérans madrilènes d'Avulsed : le public est nettement clairsemé, le set démarre mollement avec un son rendant pas justice aux musiciens. La situation s'améliore progressivement sans transcender un concert de gore death correct mais dont les conditions n'ont pas permis d'en faire un moment marquant du jour. Dommage. Sympa néanmoins de voir à l'œuvre le fort respectable Dave Rotten.
Aux alentours de 16h, l'affluence devant les scènes redevient d'un coup bien plus conséquente, la 'faute' à la tornade qui s'apprête à s'abattre sur la Dave Mustage : celle-ci se nomme Kronos et a tout dévastée sur son passage. Un son qui ne défigure pas (trop) les compos, un groupe carré et parfaitement en place, les nouveaux titres s'intègrent à côté des 'classiques' du combo (il en manquait quelques uns, en 45 minutes difficile de tout avoir) et un public complètement déchaîné permettant des interactions Trivette/audience excellentes.
Ça fait plaisir de les revoir autant en forme pour prendre une telle leçon de (brutal) death metal.
Angelus Apatrida, d'autres espagnols (d'Albicete cette fois) auront du mal à autant m'accrocher les esgourdes malgré un thrash là aussi rondement mené. Parmi tous les nouvelles formations revival, Angelus n'a pas spécialement mes faveurs, ils ont quelques titres accrocheurs, le reste a du mal à me passionner, de même pour le chant. Notons une cover finale de Pantera ('Domination'), clôturant un set énergique qui a su trouver son public.
Une petite pause de 45 minutes et me voilà de nouveau devant du thrash, cette fois allemand et par un autre combo vétéran. Les buveurs de bière devant l'éternel de Tankard sont en effet en train d'entamer leur prestation avec Gerd Lücking (Holy Moses) derrière les fûts, qui célèbre en plus en ce samedi son anniversaire. Le thrash pépère de Tankard fait bien dodeliner de la tête, ici pas de grande violence ou déchaînement à prévoir, plutôt du fun et des partitions penchant sur le heavy ('A Girl Called Cerveza', 'R.I.B', etc.) avant qu'ils nous offrent un final sur l'habituel et jouissif 'Empty Tankard'. Bon petit moment passé même si j'ai trouvé le son parfois faiblard.
Je reste dans le thrash teuton, plus violent et subversif avec le trio infernal Sodom, qui pour évoquer de suite le son, se présente sous la forme d'une bonne bouillie d'où 'Agent Orange' est difficilement identifiable. Malgré une légère amélioration par la suite, les conditions sonores ne sont pas optimales pour apprécier un set assez old school et peu finaud ('Sodomy and Lust', 'Blasphemer', 'Outbreak of Evil'). Tom Angelripper s'est au passage plaint il me semble de l'équipement présent sur scène (les retours entre autres ?). Autrement, un set de Sodom ça casse toujours des culs, on chante à tue tête 'Remember the Fallen', 'Ausgebombt' même si le combo semble en totale roue libre. Une bonne manière de démarrer une soirée qui va s'embellir avec délice.
Setlist Sodom :1. Agent Orange, 2. The Vice of Killing, 3. Outbreak of Evil, 4. Surfin' Bird / The Saw is the Law, 5. Sacred Warpath, 6. Sodomy and Lust, 7. Stigmatized, 8. Blasphemer, 9. City of God, 10. Remember the Fallen, 11. Ausgebombt
Avant les têtes d'affiches du soir, place à Der Weg Einer Freiheit et son blast beat black metal qui contrebalance ses envolées furieuses par des passages plus posés et mélodiques, soulageant pendant quelques instants les tympans. Les mecs n'ont pas spécialement le 'look' black metal mais affichent un bon savoir-faire. Je trouve le style redondant après 30 minutes bien que l'exécution soit irréprochable. Peut être que la sauce prend totalement en indoor.
De nouveau face à la Dave Mustage, j'attends impatiemment l'une de mes grosses claques du Wacken 2014, les british de Carcass. Le son est fort heureusement bien meilleur que pour Sodom et Jeff Walker est de bonne humeur (et pas très bourré semble-t-il), tentant sans trop de dommages de parler en français. La setlist privilégie toujours les albums « Surgical Steel », « Heartwork » et « Necroticism », ce qui n'est pas pour me déplaire. Plusieurs morceaux ne sont pas joués intégralement ou forment des medleys, ce qui passe plutôt bien au final, je ressens pas trop de frustration de ne pas avoir certaines compos en intégralité.
Le seul reproche que j'émettrais concerne la durée du concert, tout juste 50 minutes, ça passe bien trop vite ! C'est resté un des temps forts de ce samedi toutefois.
Un peu à l'inverse des zigotos d'Ultra Vomit qui reviennent pour de bon sur scène en 2015, avec un probable nouvel album à venir également dans les prochains mois (dont un extrait tout moisi est joué ce soir là). Alors c'est toujours mieux à voir que Andreas et Nicolas, surtout musicalement il y a quelques moments de bonne facture. Après l'humour j'ai rien contre, là j'ai pas accroché aux différents délires, au contraire d'un public qui mangeait dans la main des musiciens et faisait preuve d'un sacré enthousiasme. Tant mieux pour les 2 camps, perso' j'en ai profité pour me poser un peu avant les deux grosses claques qui allaient suivre.
La première est venue d'un 'groupe' qui continue de diviser car il s'agit avant tout d'une formation hommage : Death to All est en effet la tête d'affiche de ce 2ème jour. Emmené par l'incroyable session rythmique DiGiorgio/Hoglan, le quatuor aura délivré un set parfait pour mes petites oreilles. En étant placé pile en face d'un Max Phelps carré de chez carré derrière sa guitare et son pied de micro, le son est proche de la perfection, j'entends clairement chaque instrument et c'est ainsi un bonheur total de déguster les 'Symbolic', 'The Philosopher', 'Suicide Machine', etc. Mon regret majeur c'est une fois de plus la durée du set, à peine 1h accordée, c'est passé tellement vite...autre petit détail qui m'a légèrement embêté, le groupe utilise le logo de Death sur scène et non DTA. A la limite une photo de Chuck ne serait pas de trop parmi le backdrop. Pour le reste, interprétation millimétrée mais pas trop froide et sans âme, juste 55 minutes jouissives, les meilleurs morceaux du fest étaient là. Sans Chuck à la manœuvre certes. En permanence dans les têtes cependant.
Setlist Death to All :1. The Philosopher, 2. Leprosy / Left to Die, 3. Suicide Machine, 4. Living Monstrosity, 5. Overactive Imagination, 6. Symbolic, 7. Bite the Pain, 8. Zombie Ritual, 9. Baptized in Blood, 10. Crystal Mountain, 11. Pull the Plug
Difficile pour ma part de se remettre d'un tel set, pourtant il le faut bien et j'ai besoin ensuite de tout sauf de death metal. Donc crotte Brujeria (pas spécialement envie de les voir de toute façon), direction la Massey pour être envoûté par les très sympathiques allemands de My Sleeping Karma.
Le concert démarre avec du retard, le groupe nous apprend quelques minutes plus loin qu'il n'a pas pu avoir une partie de son matériel, perdu par une compagnie aérienne en Espagne alors que le combo jouait la veille au Portugal...les aléas des tournées, ça rappelle l'histoire de Behemoth l'an passé. Une fois le quatuor paré, il suffit juste de se laisser porter pour entrer pleinement dans ce stoner rock psychédélique, aux plans répétitifs et terriblement ensorceleurs. Entièrement instrumentale, la musique de My Sleeping Karma vous transcende (et même sans substance) pour vous faire redescendre 50 minutes plus tard. Un voyage agréable qui permet une belle transition avant d'aller se coucher pour certains, ou tout simplement de finir la journée avec la banane.
Dimanche 16 août :
Aux alentours de 12h, des jeunots sont en train de dézinguer la Dave Mustage à l'aide d'un thrash old school sans fioritures. Il s'agit des bretons d'Hexecutor qui lancent parfaitement ce 3ème et dernier jour. Une bonne grosse dose de violence durant 40 minutes jouée par 4 mecs tout droit issus des 80's. Bien cool. La suite se fait aussi dans le thrash, celui plus mélodique et alambiqué des lorrains de Deficiency.
Les gars ont fait de la route pour se produire à 12h30, qui plus est leur batteur assurait là son tout premier set avec le groupe. J'avoue ne pas avoir trop accroché à leur musique, un peu trop thrash moderne pour réellement me captiver. L'énergie et la bonne humeur n'ont pas manqué, Deficiency ne s'est par exemple pas trop raté pour lancer un wall of death si tôt dans la journée.
Retour à la finesse quelques minutes plus tard avec les déglingos néerlandais de Cliteater venus appliquer un bon grind des familles, parfait pour un peu swinger. Groupe survolté, chanteur survitaminé, y a pas à dire ça fait du bien par où ça passe. Joost Silvrants fait des efforts pour s'exprimer en français, ça ajoute un gros plus à l'ambiance globale. Il était plaisant de voir que le public était plutôt présent en nombre.
De l'affluence il y en aura malheureusement bien moins pour les Verbal Razors qui se produisent sur la Supositor Stage. Il faut dire que dans le même temps, les tchèques de Gutalax qui ont finalement pu s'arranger pour jouer ce dimanche, détruisent la Massey Ferguscene...les tourangeaux ne se gênent cependant pas pour envoyer un bon petit set de thrash/crossover qui aurait mérité une meilleure audience : les titres sont courts mais putain d'efficaces avec des petites pointes punk et hardcore idéalement intégrées.
Après tous ces concerts dans des registres globalement 'extrêmes', la venue d'Alcest a permis à certains de faire une bonne sieste et à d'autres d'avoir droit à quelques moments de douceur et mélancolie. La musique du réputé combo français (qui comme le soulignera Neige, tourne bien plus à l'étranger qu'en France) passe plutôt correctement l'épreuve du live, du chant très clair et éthéré aux passages typés black metal.
La foule se disperse davantage avant l'arrivée de Je, l'un des derniers groupes programmés cette année. Leur post rock/black metal s'avérait intéressant sur le papier, en live je ne suis pas rentré dedans, la voix me rebutant et le fait d'être en pleine après-midi n'a rien arrangé pour entrer de plein pied dans les atmosphères développées par le groupe.
Je ne cacherai pas que ses quelques concerts de première partie de journée m'ont moyennement passionné et après une petit pause à l'heure du goûter, les choses plus sérieuses vont s'enchaîner. Le menu s'annonce relativement copieux avec un petit enchaînement Ne Obliviscaris, Kataklysm, Krisiun, Sepultura et Agalloch qui va m'emmener jusqu'à plus de 22h.
Premier de corvée, le 'phénomène' australien est accueilli par un public enthousiaste et en nombre devant la Massey Ferguscene. Son death progressif et mélodique a assurément des atouts même si j'ai beaucoup de mal avec le chant clair. Celui-ci est assez bien restitué en live mais je préférerai qu'il soit plus en retrait. Le gaillard assure par contre avec brio les parties de violon qui mine de rien apportent à ces compos' fleuves aux rebondissements multiples. Le genre de set rafraîchissant, technique sans être trop chiant, Ne Obliviscaris s'est pas mal démarqué sur ces 3 jours et a dû conquérir beaucoup de monde. Perso je reste sur mes positions, un groupe globalement intéressant à écouter sur disque (bien que je n'adhère pas à tout) et qui retranscrit correctement son univers en live. Un bon moment.
En retraversant le site je m'aperçois qu'il y a bien plus de peuple au niveau des 2 'anciennes' scènes, puisque les gros groupes sont désormais attendus. Nos cousins québécois de Kataklysm ouvrent le bal à l'aide de leur melodeath toujours aussi taillé pour le live. 2 titres du dernier album sont joués, convenablement intégrés enfin c'est pas les morceaux les plus excitants de la bande à Mauricio. Celui-ci harangue une foule compacte mais assez timide, peut être la raison pour laquelle le groupe a quitté la scène environ 10 minutes plus tôt que prévu, exécutant une dizaine de titres à grande vitesse (avec un tandem final toujours aussi mortel). Fin de tournée pour les lascars, assez pressés de rentrer à la maison j'imagine. Au demeurant, Kataklysm reste une bonne valeur en concert, la sauce prenant totalement en salle.
Setlist Kataklysm :1. To Reign Again, 2. If I Was God... I'd Burn It All, 3. As I Slither, 4. At the Edge of the World, 5. The Black Sheep, 6. Push the Venom, 7. The Ambassador of Pain, 8. Thy Serpents Tongue, 9. In Shadows & Dust, 10. Crippled & Broken
Ce sont des camarades aux québécois qui prennent d'assaut la Supositor une poignée de minutes après : en effet Krisiun qui avait accompagné Kataklysm sur sa tournée européenne de début 2014, est venu ravager comme il se doit la petite scène offrant un set ultra solide, bien sonorisé où puissance et technicité se sont tirées la bourre. Quel batteur de malade ! Et quelle gentillesse dégagée par le trio qui a 'paradoxalement' donné le set le plus violent du jour. Une bonne torgnole dans les gencives, tout le monde n'accroche pas aux brésiliens mais reconnaissant à peu près tous les titres (oui on peut y trouver quelques longueurs et plans répétitifs), j'ai passé 50 petites minutes à profiter d'un groupe aussi bon sur album qu'en live ; obrigado !
De respectables brésiliens nous passons à d'anciens (ou presque) brésiliens avec les Sepultura venus fêter leur 30ème anniversaire. La set-list pioche ainsi dans toutes les périodes, quelques bonnes vieilleries thrash sont exhumées, côtoyant 3-4 compos récentes (nettement moins intéressantes, les 'Kairos', 'Under my Skin' laissent pas un souvenir impérissable) et les grands classiques des 90's.
Ça donne une bonne vue d'ensemble de la carrière de Kisser & co, Green compense sa faiblesse vocale par une activité scénique contagieuse (je me fais vraiment pas à sa voix en live, trop rauque et linéaire). Le Motocultor reprend sans trop de soucis les 'Refuse/Resist' et 'Roots', se déchaîne sur 'Ratamahatta', bref Sepultura a fait le job même si ce concert ne restera pas comme l'un de mes favoris du week-end.
Setlist Sepultura :1. Troops of Doom, 2. Kairos, 3. Propaganda, 4. Inner Self, 5. Sepultura Under My Skin, 6. From the Past Comes the Storms, 7. Arise, 8. Refuse/Resist, 9. The Vatican, 10. Ratamahatta, 11. Roots Bloody Roots
Solstafir le vendredi, My Sleeping Karma le samedi, la séance voyage du dimanche se nomme Agalloch. Les américains déroulent durant 50 minutes un black metal atmosphérique et folklorique de toute beauté ; les titres sont longs, s'étirent sans jamais gonfler, la balance parties extrêmes/calmes est équilibrée avec un light show approprié. Il y a ces leads incroyables faisant plus d'effets que des nappes de clavier, ces vocaux déchirés qui pourfendent l'air, répondant à des parties de blast beats intenses eux même en alternance avec des passages plus introspectifs et délicats. Une sacrée aventure musicale à l'arrivée.
Setlist Agalloch :1. The Astral Dialogue, 2. Dark Matter Gods, 3. Hallways of Enchanted Ebony, 4. Falling Snow, 5. Plateau of the Ages
Il faut ensuite quelques minutes pour retrouver ses esprits, je me pose un peu alors que l'une des 2 grosses têtes d'affiches de ce Motocultor 2015 débute son set. Les ricains de Trivium ont amené leur décor de scène et ont du interpréter une bonne douzaine de titres. De ce côté là, pas de foutage de gueule, Matt Heafy remercie chaleureusement et régulièrement un public qui semble déchaîné, rend un bel hommage à Dio avant de jouer un tout nouveau titre.
Musicalement, il y a clairement de bonnes choses chez ce groupe, des plans heavy/thrash pas dégueu mais les voix sont insupportables : la criarde est toujours nullissime et le chant clair sonne vraiment en décalage avec le reste, trop sucré et policé.
J'ai ensuite tout le temps pour me placer pour ce qui sera mon dernier concert à ce Motoc' 2015, celui des anglais d'Orange Goblin venus célébrer dans l'allégresse la fin de leur petite tournée des festivals d'été et aussi l'anniversaire de leur guitariste Joe Hoare (40 ans cette année). Ben Ward est en grande forme et remercie sincèrement un public à fond ; il faut dire que leur stoner est délicieux, entre escapades groovy et accélérations rock'n'roll à vous retourner le pit. Il nous demande d'ailleurs de faire un petit braveheart joliment exécuté, en dernière partie de set alors que les organismes commencent à crier fatigue. Mais ça vaut le coup de se 'défoncer' une ultime fois, voilà une fin de festival parfaite dans l'allégresse, Orange Goblin c'est pas très sorcier mais putain ce que c'est efficace !
Setlist Orange Goblin :1. Scorpionica, 2. The Devil's Whip, 3. Saruman's Wish, 4. Some You Win, Some You Lose, 5. The Filthy & the Few, 6. Into the Arms of Morpheus, 7. Sabbath Hex, 8. Blue Snow, 9. They Come Back, 10. Quincy the Pigboy, 11. Red Tide Rising
Je ne quitterai pas le site comme un voleur, suivant les débuts de Opeth qui semble bien en place et parti pour un récital musical de 1h. Pas trop de regrets de ne pas les avoir vu puisque ce n'est pas spécialement ma came. Le bilan des festivités est positif, il y a assurément des éléments que l'organisation peut et doit améliorer (pas juste pour le confort des festivaliers), concernant le principal, en l'occurrence les concerts, le Motocultor a servi du (très) lourd cette année et bien des concerts m'ont fait oublier les problèmes extra-musicaux rencontrés durant ces 3 jours.
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Commentaire
Humungus Membre enregistré
Posté le: 01/09/2015 à 13h21 - (1101)
Bravo l'ami pour ce report bien complet.
SenatClayDavis Membre enregistré
Posté le: 01/09/2015 à 14h07 - (1103)
Merci pour le report !
Dommage que tu semble avoir loupé C R O W N, la découverte majeure du festival.
Concernant le camping, il y avait pas mal de trous là où j'étais, je pense pas qu'il y ait un problème de place fondamentalement, c'est plutôt (et c'est normal) que les gens aiment se regrouper, car sinon il y avait de quoi faire un peu partout.
ouioui IP:78.218.67.78 Invité
Posté le: 01/09/2015 à 17h16 - (1105)
ah enfin un qui reconnait le nom supositor et non supository comme l'autre!
Velvet Kevorkian Membre enregistré
Posté le: 02/09/2015 à 09h00 - (1108)
@ouioui : c'est vrai que c'est super grave dis-donc, ouhla.