Mercredi 8 octobre, Glaz'Art, Paris

Une petite soirée doom et assimilé un mercredi soir, c'est parfait pour couper la semaine de travail en deux. Et en plus, quand c'est pour YOB, raison de plus d'y trainer sa carcasse. D'ailleurs, le public ne s'est pas trompé, puisqu'il s'est déplacé en nombre ce soir. Soirée Stoned Gathering oblige, la tenue de rigueur était t-shirt de groupe de stoner, chemise à carreau et barbe fournie.


Manque de bol, je ne verrais que le dernier morceau de GALVANO. Une date à 4 groupes pour une fin prévue vers 23h, c'est dangereux pour la première partie. Je n'ai donc aucun avis sur le groupe, qui avait par contre un gros son bien gras, malgré qu'il n'y ait qu'une guitare sur scène. Cette dernière était à priori branché sur 2 amplis guitares et un ampli basse d'où le son massif.





REGARDE LES HOMMES TOMBER a depuis longtemps trouvé son identité scénique propre : groupe dans le noir, stroboscope et lumière blanche venant des pieds du batteur, et chanteur le plus souvent dos au public, s'accroupissant ou se déployant le plus possible selon l'intensité du morceau. Le son est correct, le groupe est carrément dedans, jouant avec une intensité qui leur est propre. Sauf que. Sauf que finalement, on a envie d'écouter du neuf, c'est loupé. Le groupe joue invariablement les mêmes morceaux depuis l'année dernière et tourne finalement régulièrement. Pour quelqu'un qui bouge en concert souvent, les sets de RLHT se suivent et se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Donc très bien pour ceux qui ne les ont jamais vu ou les fans irréductibles, mais répétitif pour les autres.




Juste après REGARDE LES HOMMES TOMBER, un des membres de l'orga prend le micro pour rendre un hommage vibrant au fondateur et gestionnaire de Kongfuzi, Christophe Ehrwein, disparu le 3 octobre. Hommage suivi par tout le public, très classe dans l'attitude.


PALLBEARER semble être LA nouvelle révélation du doom traditionnel. Le public s'est d'ailleurs densifié un peu plus dès que les spots se sont allumés et que le groupe a commencé à jouer. Manque de bol, le son est assez moyen, à l'exception du chant qui rendait bien. D'ailleurs, il faut accorder ça aux américains, Brett Campbell est un bon chanteur, qui assure en live. Mais ses qualités ne sont pas exploitées à leurs pleines mesures, car la musique de PALLBEARER est assez plate. On a affaire à un doom classique, respectant les codes sans déborder. Finalement, PALLBEARER est très sage, trop sage. Certes, c'est bien joué, mais pour les fans de doom, ça sonne un peu trop creux et basique.






Les premières notes jouées, on sent qu'on passe un autre niveau. Ce soir, YOB fut grand, très grand. Armés d'un son énorme, les américains ont déroulé un set centré sur le dernier album (trois morceaux sur cinq). Les titres étant très longs, entre 10 et 20 minutes, malheureusement que peu d'albums sont représentés. Les membres sont possédés par leur musique, notamment Mike Scheidt, qui non seulement assure ses parties de guitares, mais en plus développe son chant à la perfection. C'est simple, sur scène, YOB joue comme sur album, mais avec un son encore plus massif et impressionnant. La maitrise est totale. Le public est entièrement acquis à la cause du groupe, et la température monte fortement. A tel point qu'à la fin du concert Mike s'écroule en remerciant le public, visiblement affaibli par la date. Le moment fort du concert est le dernier titre joué, morceau qui clôt le dernier album Clearing the Path to Ascend, Marrow, formidable pièce de 18 minutes exécutées ici de main de maitre. YOB ce soir à remis tout le monde à sa place, prouvant que les ricains sont une valeur sûr sur scène.






Voilà comment se termine une bonne soirée, avec globalement un bon son, un DJ qui passe des bons disques entre les groupes, des copains et des bières fraiches. Et quand la tête d'affiche nous retourne la tête comme YOB l'a fait ce soir, on se dit que le mercredi matin, on l'emmerde copieusement, on s'est bien éclaté ce mardi soir !

Je présente mes condoléances aux membres de Kongfuzi et à la famille de Christophe Ehrwein, The Show Must Go On !