- NO MERCY 2005 par TONTON - 2664 lectures
SIX FEET UNDER + NILE + GORGOROTH + DISBELIEF + DYING FETUS + DEW-SCENTED + ENTHRONED
Paris (La Locomotive) le 27 Mars 2005




Avec une ouverture des portes en tout début d'après-midi, cette édition du No Mercy 2005 prenait la tournure d'un thé dansant dominical apocalyptique. Il faut dire qu'avec une affiche regroupant, à la base, près d'une douzaine de groupes, une organisation drastique était de rigueur. C'était sans compter sur les annulations d'INFERNÄL MÄJESTY et DARK FUNERAL qui enlevaient respectivement du même coup un brin d'intérêt et de ridicule à cette programmation à rallonge.
Arrivé sur les lieux j'apprends que d'autres groupes viennent d'être annulés. Leur bus étant, soit disant, bloqué en Belgique, c'est terminé pour OCEAN OF SADNESS que personne n'attendait, CATARACT que j'aurai vraiment voulu voir et surtout pour WYKKED WYTCH. Moi qui songeais déjà à l'exécution sommaire que cette poissonnière du black métal allait subir dans le présent report, je suis déçu comme un amoureux éconduit. Gageons qu'il y aura d'autres occasions pour cela. Du même coup, le planning passe subrepticement de dix à sept groupes. Qu'à cela ne tienne, les absents ont toujours torts et les présents joueront plus longtemps.



On démarre donc très fort avec nos belges d'ENTHRONED qui dédient leur set, d'entrée de jeu, à leur « maîîîître Satan ». Difficile de dire si c'est en hommage au seigneur ténébreux, que le groupe interprète aussi approximativement sa demi-heure de black métal assez banal. Le son est particulièrement clair et il est impossible de ne pas constater que leur batteur, Glaurun, a visiblement décidé de ne pas jouer avec ENTHRONED aujourd'hui. Idem pour le guitariste, Nornagest, qui semble toujours jouer avec un morceau de décalage sur la setlist. Pas évident d'ouvrir le No Mercy quand il y a du très lourd derrière, il faudra mettre ces travers sur le compte de l'émotivité.



On change radicalement de registre avec DEW-SCENTED de retour dans la capitale pour assener une bonne rasade de thrash métal, style dans lequel nos voisins d'Outre-Rhin sont passés maîtres au fil de ces deux dernières décennies. Le set de DEW-SCENTED a des airs d'exécutions sommaires : une mise en place impeccable pour un thrash teuton imparable. L'enthousiasme que dégage le groupe sur scène est particulièrement communicatif et cela s'en ressent grandement dans le public qui s'agite de plus en plus. DEW-SCENTED profite de l'occasion pour nous interpréter un nouveau morceau de son futur album fraîchement enregistré. Pas de réelles révélations puisque l'efficacité et le feeling sont toujours fidèles au rendez-vous. Qu'on soit friand ou pas de thrash germain et même si la recette est quelque peu éculée, DEW-SCENTED ne laisse pas indifférent et c'est le principal.











On passe aux choses sérieuses avec l'arrivée en scène des bouchers du Maryland, j'ai nommé DYING FETUS. C'est la première fois que la bande à John Gallagher (rien à voir avec le défunt Rory du même nom) se produit dans la capitale depuis le départ de Vince Matthews, le sympathique chanteur replet et énervé qui prenait de si jolies teintes rubicondes lorsqu'il hurlait dans son micro. Désormais les parties de chant sont assurées par John himself et Sean, le bassiste. Le son et l'impact de DYING FETUS sont massifs et primesautier comme la charge d'un troupeau de pachydermes en rut. C'est la frénésie dans le pit, où la température, déjà plus qu'estivale, grimpe d'un seul coup de quelques degrés. Le set des Américains est supra-carré, pas le moindre petit riff ou battement qui dépasse. La machinerie de leur set parfaitement rodé, fonctionne de façon optimale. Toutefois l'absence de Vince se fait un peu ressentir. Quand il s'agissait de retourner le public, il savait y faire le bougre et puis l'ami John semble quelque peu s'ennuyer au bout de quelques morceaux. Le groupe quitte la scène après plus de quarante minutes survoltées, non sans nous avoir prodigués un délicieux « Killing on Adrénaline » et un « Kill your mother/rape your dog ». Et si on n'a pas de chien, est-ce qu'un cochon d'inde ferait l'affaire ?






Après une arrivée in extremis, quelques instants plus tôt dans les lieux, c'est devant une assemblée fortement diminuée que DISBELIEF arrive en scène. Il faut dire que l'ordre de passage des groupes n'est pas des plus judicieux. Mettre un groupe aux tempos lourds comme DISBELIEF, juste après DYING FETUS, relève de l'hérésie et à pour effet de faire cruellement redescendre la pression. Le style lourd du second groupe allemand de l'après-midi se prête davantage aux dandinements d'ours qu'aux pogos frénétiques. Qu'à cela ne tienne, DISBELIEF assure son set avec la lourdeur irrépressible d'un rouleau-compresseur, malgré les injonctions de quelques détracteurs qui auraient été plus à leur place accoudés au bar. Il est vrai que si j'apprécie cet alter ego germain de BOLT THROWER, le style de DISBELIEF a invariablement pour effet de m'ennuyer au bout d'une trentaine de minutes. Fort heureusement, c'est le temps qui leur était imparti à l'occasion de ce show ce qui arrange les affaire de tout le monde.














Le public revient en masse pour saluer la venue des représentants en quincaillerie de GORGOROTH. Le groupe est renforcé par deux non-titulaires, à l'occasion de ces quelques dates européennes, occupant respectivement des postes de guitariste et batteur. Dès le début du set, le son est catastrophique ce qui rend délicat le décryptage de leur musique. Les musiciens affichent une mise en place totalement erratique qui frise parfois la cacophonie et cela continuera pendant toute leur prestation. Mais est-ce si important pour un groupe de black comme GORGOROTH ? Gaahl, le chanteur colosse, prodigue son petit effet lorsqu'il est à la tête du groupe. Son regard fixe, exorbité et sa gestuelle de zombie au ralenti, lui donnent des airs de serial killer en quête d'une prochaine victime. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'a pas franchement une gueule de porte-bonheur et qu'on n'a pas envie de glousser devant ses mimiques quelque peu exagérées. Les slammers ne s'y trompent pas et ils seront bien peu nombreux à « tenter leur chance » en venant se frotter à la formation la plus cloutée du jour. Qu'on soit amateur de musique de pandas ou pas, GORGOROTH ne laisse personne indifférent.



Viens l'instant fort de cette édition 2005 du No Mercy, avec le retour de NILE qui nous présente ses deux nouveaux membres : Georges Kollias le batteur de NIGHTFALL ( ???) et Joe Payne, un gamin inexpérimenté de dix-neuf ans, à la basse. La seule interprétation d'un tonitruant « The blessed dead » en guise d'ouverture, suffit à se rendre compte que Karl Sanders et Dallas Toler-Wade ne se sont pas trompés dans leur recrutement. Georges impose une performance sans faille, qui tient la comparaison avec son prédécesseur et Joe, un parfait sosie de Jason Newsted, dispose d'un jeu de basse très fluide tout en se dévissant la tête pendant la quasi-totalité du set. Ce concert est également l'occasion pour NILE de présenter deux titres de son nouvel album à sortir fin mai prochain. Si ces morceaux ne m'ont pas convaincu plus que ça, la prestation de NILE aura l'effet habituellement escompté. C'est la folie furieuse dans le public qui avait visiblement gardé des forces pour l'occasion. Pourtant l'absence scénique de l'ancien bassiste chanteur, Jon Vesano se faire un peu ressentir. Son arrogance et son charisme qui collaient si bien au style grandiloquent de NILE nous manqueront. Reste une énième performance de qualité de NILE qui affiche une brutalité d'un professionnalisme et d'une efficacité incontestable.




Déjà le dernier groupe alors que la pendule n'affiche pas les 20h, SIX FEET UNDER débarque sur scène pour clore la soirée. Pour la circonstance, SIX FEET UNDER a choisi de débuter son set avec un nouveau titre de l'album 13 et de continuer avec une sélection des morceaux les plus « rapides » de son répertoire. Résultat, on s'ennuie beaucoup moins qu'à l'accoutumée pendant leur set. Chris Barnes reste toujours fidèle à son rôle de leader cabotin qui connaît son affaire lorsqu'il s'agit de faire participer le public. Le son est puissant et les dérives criardes du chant de Barnes, véritable carte de visite du Monsieur, ont pour effet de vriller les tympans de l'assistance. Mais SIX FEET UNDER reste SIX FEET UNDER. Au bout d'une bonne demi-heure, le mid-tempo poussif de la bande à Barnes reprend le dessus et devient vite rébarbatif. Il est fort à parier que le groupe aurait gagné en intérêt en proposant un concert ne dépassant pas les quarante minutes alors que dire d'une heure de ce régime de death asthmatique ? Pas grand chose à vrai dire. Même si ce show de SIX FEET UNDER reste probablement le meilleur du groupe auquel j'ai pu assister, il s'est terminé de la façon habituelle pour moi par un replie stratégique au bar…

Une édition parisienne du No Mercy 2005 amputée de la moitié des groupes initialement prévus mais auquel MARDUK n'a pas participé, c'est déjà ça…


Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion







Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker