Le 3à juillet - Le Divan du Monde - Paris

On ne va pas dire que SUFFOCATION se fait rare en France, du moins à Paris, vuu qu'ils y sont passé, il y'a un peu plus d'un an. Les voila de retour mais cette fois, chose non négligeable, avec Franck Mullen qui reprend sa place au micro et ça va faire toute la différence. Non pas que John Gallagher démérite, vocalement, il assure mais niveau présence et charisme il est plus proche de l'invertébré que de la classe naturelle de Franck Mullen. Mais SUFFO ne sont pas venus seuls, ils sont accompagnés de SEITA, HAVOK, qui étaient déjà de la partie en 2013 et SKELETONWITCH. Une affiche bien variée donc.

J'arrive en plein pendant le set de SEITA que je ne connais absolument pas. De ce que j'en entends, les brésiliens pratiquent un metal moderne flirtant avec le thrash et le death. Le groupe joue bien, les morceaux sont hyper classiques, entre agressivité et groove. On pense parfois à un Soulfly moins tribal oou un Legion Of The Dead plus moderne. Les morceaux sont aussitôt joués, aussitôt oubliés. Merci, au revoir. Un groupe qui manque vraiment d'originalité. Sincère certes mais vraiment pas marquant. Un groupe de deuxième ou troisième division comme on en voit beaucoup. Ils auront permis aux arrivants de re retrouver en musique.

On change vite de scène pour mermettre à HAVOK, groupe sympathique s'il en est, d'entrer sur scène. On monte d'un cran qualitatif par rapport à Seita. Les thrasheurs ont des fans dans le public : veste à patches, pantalon plus que moullant et basket montante. Non, les années quatre-vingt ne sont pas mortes et Havok est là pour nous le rappeler, eux qui sont l'un des fers de lance du revival thrash au même titre que Evile ou Municipal Waste. C'est parti pour une grosse demi-heure de thrash des familles « à la fois old school et moderne comme un texto de ta grand-même » pour citer Fuzati. Le chanteur du groupe fait penser à Tom Araya avec 20ans de moins et un cheveu sur la langue ce qui lui fait perdre une bonne centaine de point en « evil credibility ». Qu'à cela ne tienne, les natifs de Denver envoie leur son très inspiré par Anthrax et Slayer sans coup férir. Leurs morceaux mettent une bonne ambiance dans la salle, ça pogote et ça moshe gentiment. Les têtes oscillent de haut en bas, les bras se lèvent, toux comme les index et les auriculaires. La musique est festive, groovy et avec ce qu'il faut de technique, c'est efficace et sympathique pendant vingt minutes, un peu chiant sur la fin, la faute à un manque de variété dans les morceaux. Quoi qu'il en soit, on aura passé une bonne grosse demi-heure de musique et on se sera musclé la nuque. C'est pas négligeable.

Au tour de SKELETONWITCH maintenant. S'il ne fallait citer qu'un seul groupe représenter le Metal en 2014 et bien SKELETONWITCH serait celui-là. Le Metal, et la bière, coule à flots dans les veines des frères Garnett. Chance Garnett notamment, le frontman qui sait parfaitement comment boire une bière et ambiancer une salle de Metal mais qui est un peu à la ramasse vocalement ce qui est fâcheux pendant un concert. Surtout que le son sera pas mal mangé par une basse grésillante qui prend beaucoup trop de place. Pour le reste, les mecs livreront un concert cent pour cent Metal. Pour autant, le concert sera plutôt sympathique dans l'ensemble même si techniquement et au niveau du son ce sera très moyen. Les titres passent bien et ce mix de thrash-death fait parfaitement son office. Dans le pit, les spectateurs commencent à mosher et les circle pits s'enchaînent dans la joie et la bonne humeur. Mais avec un peu de satanisme aussi parce que dans le fond, on reste Metal. Globalement on s'amuse et on headbangue mais sur la longueur on finit par s'ennuyer un peu mais heureusement, le concert touche à sa fin. Un son moyen et un vocaliste un peu à l'ouest mais qui compense par une grande énergie et qui se dépense sans compter sur scène.

Enfin, on va voir ceux qu'on est venu voir, ou plutôt celui qu'on est venu voir car, oon ne va pas se mentir, on attendait tous Franck Mullen de pied ferme. Et bien, l'homme ne va pas décevoir. Bien au contraire, il semble vraiment être content d'être là, en même il semble vraiment heureux dès qu'il est sur scène, et va s'imposer comme le maître de cérémonie de ce concert assurant comme un chef pendant près d'une heure de show et piaillant à faire passer Mike Muir pour quelqu'un de mutique. Mais si Mullen est bien là, c'est Kevin Talley qui officiera à la batterie. A l'un ou l'autre faux départ près, il s'acquittera parfaitement de sa tâche. Le groupe sera handicapé par les problèmes techniques de Terrence Hobbs durant le premier morceau ce qui va permettre à Mullen dans se lancer dans un petit numéro de stand-up improvisé. On reprend à deux guitares et pendant que le groupe joue à la perfection des titres d'une grande technicité, Franck The Tank nous rappelle à quel point il est le meilleur frontman de toute la scène death metal. Son jeu de scène légendaire fait aussi la différence. Son bras gauche semble animé de sa propre volonté et de sa propre vie. Les quatre musiciens font plu que le boulot et balance des classiques comme « Catatonia », « Effigy Of The Forgotten », « Liege of Inveracity », « Breeding The Spawn » ou « Infecting The Crypts » couplé à des petits nouveaux comme « As Grace Descends » qui trouve parfaitement sa place dans la setlist de SUFFOCATION. Le son est plus que correct et la voix de Mullen est au top. Un bon concert de SUFFOCATION, dans la bonne ambiance qui aura permis à tout le monde de comprendre que SUFFO c'est bien mais SUFFO avec Franck Mullen, c'est mieux.