- HELLFEST: BAD WEATHER FOR THE FATTIES par CHOKO - 3295 lectures
Le 19-20-21-22 Juin 2014 à Clisson (Pays de la Loire)



Pendant qu'une partie de la population française préparait joyeusement sa mythique fête de la musique (ou de la foire au massacre), le Hellfest se tenait comme chaque année dans ce bled qu'est Clisson. Et comme chaque année, l'organisation du festival a vu les choses en grand, un peu trop au goût d'anciens habitués. En débarquant le jeudi soir en voiture, je savais déjà la galère que ça allait être pour atteindre le camping, le Red plus précisément. Idéalement placé pour atteindre le site et pour se réapprovisionner en whisky ou de Pago. Pas la peine de s'encombrer et de boire des bières chaudes pendant deux jours, la flemme et la fatigue n'ont pas eu le temps de s'intercaler dans le programme chargé du week-end. Contrairement aux précédentes années, la sécurité aux bords du camping contrôlait les bracelets pour entrer. Un peu dur de devoir faire le tour du périphérique lorsqu'on est chargé comme un mulet, mais c'est le jeu. Heureusement, l'équipe de VS fait partie des privilégiés (connards) qui pouvaient exhiber un bracelet VIP, donc pas de galère ou de queue pour se voir offrir le précieux.









Direction le camping en passant par le "rond point du Hellfest", j'ai eu la surprise d'apercevoir le pont fraîchement monté qui reliait le camping et le site du festival. C'est à se demander si l'orga ne cherchait pas à sacrifier quelques brebis complètement pétées pendant les festivités, mais le metalleux est responsable de ses actes. Malgré que ce ne soit que la veille, la masse était déjà présente dans tous les recoins, l'ambiance est bouillante. Normal vu la chaleur. Le soleil de plomb a déjà ravagé plusieurs Die Hard Drinkers qui n'ont pas jamais entendu parler de la légende de l'h2o, c'est en observant ces cas qu'on gère son propre fest´ de la meilleure manière possible. Mais le Hellfest est aussi une période dans l'année où les gens peuvent se lâcher et décompresser, d'où certaines phases "j'vois la vie en cirrhose". Le jeudi était spécialement dédié à cela: l'alcool, les rencontres et les cris bizarres. Je n'ai pas reproduit mes erreurs passées et n'ai pas mis les pieds dans les toilettes, entre la montagne de merdes, les tampons usagées et autres bizarreries, je ne pourrais donc pas vous dire si ce point là s'est arrangé. Oui, j'ai laissé le journalisme d'investigation aux autres. Comme je l'ai dit, le menu du jeudi a été corsé à base de whisky ou de vin rouge, la bière à 40° étant proscrite. Faisons donc l'impasse sur les joyeusetés alcoolisées, entre imitation de Julien Lepers ou bataille de saucisson.










VENDREDI:

Après deux heures de sommeil amplement suffisantes, direction FIRST BLOOD sur la Warzone. J'ai suivi la troupe vers les scènes, en passant par le Hell City Square qui fut l'une des grandes réussites de l'année niveau décoration. Une petite place toute mignonne qui rappelait l'atmosphère de Camden Town. Pas le temps de faire du shopping que je me suis retrouvé coincé à l'entrée "public", c'est cette année que j'ai enfin compris l'importance du pass VIP. J'ai pris un chemin annexe via le carré des privilégiés, contrôlé par le service de sécurité à l'aide d'un bip électronique, un peu comme à la caisse de votre supermarché après avoir passé votre jambon. Une fois entré et avoir marché trois bornes,FIRST BLOOD était enfin à ma portée… mais pour seulement 5 petites minutes. Juste le temps de crier "They drew first blood, not fucking me!" et les coreux Californiens étaient déjà partis. Ca a été certainement le duel continuel du week-end, arriver à temps pour un concert sans se retrouver coincé dans les bouchons, sans aucun doute l'un des points à réviser pour les années suivantes. Retour vers le coin VIP pour découvrir les nouveaux lieux puisque l'entrée n'a plus de vis-à-vis sur la Mainstage, c'est un peu l'arnaque pour pouvoir entasser des gens dans ce coin là. Après avoir aperçu les mêmes tronches annuelles et fais des bisous à des gens mal rasés, c'est CROSSFAITH qui a envahi la Mainstage. Ne connaissant pas, j'ai laissé l'enthousiasme des uns m'emporter, complètement à tort puisque la formation japonaise pratique un électro métal dénué de sens et d'intérêt. Les Asiatiques remplissaient bien la scène, l'énergie était indéniable, les gaillards étaient à l'aise avec leur public et au final, c'est ce qu'il y a de plus important. Malheureusement musicalement, ça ne casse pas trois pattes à un canard, c'est même plutôt chiant. Si seulement les mecs étaient moches, nous n'aurions pas cette impression de voir un boys band pour des rebelles hipsters de 15 ans et 7 mois.




La journée ne faisait que commencer et la chaleur calmait beaucoup de monde, les points d'ombres et les points d'eau ont été envahis. C'est près de la Warzone que je me suis attelé rapidement afin de me ressourcer et à m'asperger d'au moins 5 litres d'eau en attendant NASTY et en discutant avec des flics alcooliques habitués à venir là. Les Belges ont mis peu de temps à pointer le bout de leur nez et c'est Matthi, le frontman, qui a nargué le public en premier. Même s'ils sont Flamands, la communication s'est déroulé dans un français spontané et franchement, ça fait plaisir. Pendant 40 minutes, le hardcore beat down déployé a fait décoller la poussière et les ninjas qui s'en donnaient à coeur joie dans le pit. Question musique, on n'est pas là pour poser et faire des soli, la spontanéité était vraiment ce qui définissait le spectacle offert par NASTY et c'est à ce niveau là que les Belges ont su me captiver. Dans une époque où les mêmes discours pré-programmés envahissent la scène, un peu de naturel ne fait de mal à personne. Le public, familier ou non à la scène hardcore, est ressorti conquis et rincé du set. Un début d'après-midi qui a démarré en trombe et qui donne l'énergie pour le reste de cette longue journée du vendredi qui se poursuit sur la Mainstage avec TOXIC HOLOCAUST et son revival thrash à l'ancienne. Les thrashers de Portland bénéficient également d'une affluence accroissante, les festivaliers se sont donnés rendez-vous aux abords des Mainstage et il faut arriver tôt ou se faufiler pour se faire une bonne place. En attendant, cela resta vivable jusqu'à ce que la totalité des fêtards soit sur place. Les Américains ont été rapidement en place et sont parvenus à avoir le soutien du public, des aficionados aux papys sur leur chaise dépliante et les aficionados en chaise dépliante. Pendant son set, l'armada ricaine a étalé sa discographie en passant par des titres comme "Awaken the Serpent", "666", "War Game" ou le mythique "Bitch" où la foule s'est donnée à 100% pour gueuler le refrain. Joel Grind, le blondinet et maitre de TOXIC HOLOCAUST, a encore de bonnes années devant lui. Dommage que le son des Mainstage ne convienne jamais, mais il y a de l'amélioration au fur et à mesure des années.


























































Pas le temps de se remettre que le frère de ROB ZOMBIE, POWERMAN 5000, est monté sur les planches du Hellfest, il m'aura fallu vingt minutes pour me faire un avis négatif sur la musique et la prestation scénique du personnage. On pourrait penser que le monsieur n'était là que grâce à son illustre code génétique. Et dire que sa carrière a plus de vingt ans. Je l'ai éclipsé rapidement de là pour aller me ressourcer au camping afin de me concocter un breuvage magique blindé d'alcool, car un festival sans alcool c'est tout de même anormal. Toujours équipé d'une bouteille d'eau, parce qu'il ne faut pas être inconscient avant la prestation d'IRON MAIDEN en soirée.

Au programme rendez-vous au carré VIP pour m'hydrater, poser une pêche dans les merveilleux et nombreux chiottes propres, contrairement aux deux années qui se sont déroulées et où leur état était aussi déplorable qu'au camping, et également l'écriture de ma news journalière pour VS. Le préfabriqué où sont stockés les ordinateurs était d'une chaleur colossale, à la limite du sauna. Ensuite, ROB ZOMBIE a commencé sa foire avec "Dragula" qui résonnait dans tout le site du festival, même quand j'étais devant l'ordinateur. Malheureusement, ROB ZOMBIE s'est transformé en Jean-Michel Chante Faux et Jean-Michel Avoue pendant TOUT son show. Un spectacle à l'américaine qui aurait pu rendre beaucoup mieux, quand on voit le matos dont dispose l'Américain, certaines personnes qui ont assisté à la prestation parisienne de Robert Cummings ont vite déjanté. En soit, le concert n'était pas mauvais puisque le gaillard a des musiciens carrés, talentueux et tout ce qu'on veut, mais le frontman n'a tout simplement pas assuré sa prestation vocale. Un peu déplorable vu l'attente autours de ce type. Pas de quoi me démoraliser, j'ai décidé délibérément et lâchement de quitter la marée humaine autours des Mainstage pour un coin plus convivial où je pourrais me bourrer la gueule en suivant des concerts sans me casser la tête en jouant des coudes.

L'affluence a considérablement augmenté depuis l'année dernière, déjà que c'était invivable, mais là c'était très très dur de pouvoir assister à un concert sans devoir s'y prendre 45 minutes à l'avance, sans parler du soleil là pour nous achever. J'ai fait l'impasse sur SEPULTURA et ai attendu IRON MAIDEN patiemment. Le rêve de Ben Barbaud s'est réalisé, il a enfin réussi à programmer la Vierge de Fer à Clisson. Tout cela n'était qu'une question de temps, c'est vrai que l'affiche a un peu plus de gueule avec le groupe britannique dessus. Le sextuor mené par Bruce Dickinson et Steve Harris n'a rien changé à sa recette miracle, le show s'est présenté comme tous les autres avec la même rigueur, la même setlist et les mêmes mimiques. Mais c'est tellement bien interprété qu'on ne peut pas cracher sur IRON MAIDEN, les pré-retraités ont débarqué d'ailleurs sur "Moonchild" rapidement suivi du classique "Can I Play With Madness". Bruce s'est exprimé dans un français de steward, il s'est dépensé comme toujours et s'est affiché une fois encore comme l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur dans son genre. Bruce Dickinson c'est juste la classe.





Par contre, à part la setlist, IRON MAIDEN n'a pas changé son jeu scénique depuis au moins 2008. Même les guitaristes ne se sont pas foulés, ils préféraient assurer leur prestation plutôt que d'essayer d'innover. On peut les comprendre, surtout avec cette carrière de dingue (et leur âge), mais j'ai plus de mal à comprendre les fans qui vont voir 20 fois le même concert joué au poil de cul sur une seule et même tournée. Toutefois, le chanteur anglais en a profité pour glisser le score du match opposant la France à la Suisse en temps réel, assez sympa pour les festivaliers qui suivent. Contrairement à ceux du carré VIP qui n'ont pas calculé IRON MAIDEN et ont passé leur temps dans une beaufitude extrême à gueuler des chants en l'honneur de l'équipe de France. La vierge de fer n'a pas oublié ses classiques tels que "The Number of the Beast", "Run to the Hills" et mon tant attendu "Fear of the Dark", un grand instant de cette journée (et du festival). Malgré que ce concert ressemblait plus à un spectacle, IRON MAIDEN a su être présent au rendez-vous, avec une grosse présence et un charisme qui saute aux yeux. Sans oublier cette marée humaine qui s'est tassée autours de la Mainstage pour cette soirée, très impressionnant.

La soirée Mainstage s'est terminée sous les chapeaux de roues avec SLAYER, même si rien ne sera jamais plus comme avant à mes yeux. Paul Bostaph est de retour, et même si Dave Lombardo reste le taulier, la cogne de l'ex-nouveau-re-ex-re-nouveau batteur de SLAYER m'accroche particulièrement. C'est juste au niveau de la guitare que cela me chagrine, Jeff Hanneman n'est plus, Gary Holt le remplace mieux que personne, mais SLAYER c'est Jeff Hanneman. Il n'empêche que le divertissement des Californiens s'est avéré être d'une violence inouïe, faisant oublier que tous les gaillards ont tous 50 ans ou plus. Leur setlist a tapé dans le old school, de quoi ravir tout le monde. D'ailleurs, le quatuor s'est installé sur "Hell Awaits", propice pour se plonger dans l'atmosphère, puis suivi de "The Antichrist". Tom Araya a semblé en forme vocalement et physiquement, malgré ses 53 ans, l'homme à la voix de sadique continue à être intraitable scéniquement. On a continué dans le concours de barbe avec Gary Holt, substitut de feu Jeff Hanneman, et Paul Bostaph, imitateur officiel de Dave Lombardo, qui s'exécutent comme des brutes. Kerry King semble le plus diminué musicalement, il fait ce qu'il sait faire: aller vite de la main droite et bidouiller des trucs de la main gauche. Le Ricain est toujours dans le coup, mais il va falloir penser à une reconversion et s'il continue à jouer comme ça dans 5 ans, je l'appellerai papa jusqu'à la fin de ma vie. Même s'il est 23h passé, le champ de bataille a pris forme sous les "War Ensemble", "Disciple" ou le génial "Dead Skin Mask". Le génie d'Araya a explosé lorsqu'il a décidé de se remettre à gueuler sur l'intro "Angel of Death", chose qu'il n'avait plus faite depuis une paie et qui a clôturé les hostilités de cette belle soirée.



SAMEDI:









Le samedi fut la journée la moins productive du festival, faute à un soleil encore plus méchant, le manque de sommeil, un début d'insolation et une affiche pas très alléchante pour ce début de journée. J'ai réuni toute la force qui était en moi et suis parti donc à la recherche des copains dans le bordel du festival pour assister à "mes chouchous" de DAGOBA sur la Mainstage. Les Marseillais étaient là pour énième fois, toujours en Mainstage, une belle performance pour la formation de Shawter, le chanteur, qui a rameuté la populace francophone autours de la grande scène. DAGOBA a déboulé avec l'efficace "I, Reptile" qui a mis tout le monde d'accord: c'était un concert de poussières et de sueurs. Les moshers étaient plus que présents, on sentait beaucoup d'envie de la part de la foule de donner en retour à la formation française, et ils ont raisons. La prestation du combo était à la hauteur de l'évènement, Franky est en forme, on peut encore regretter qu'il soit mis bien trop en avant par rapport à ses compagnons de route, mais on va dire pour cette fois-ci que c'était le son de la scène qui renvoyait cette impression. Sinon, ça ferait un chouette concert de batterie. Shawter était très à l'aise, demandait l'appui du public et l'obtint sans ménagement, comme sur ce wall of death des familles que tout le monde a pu voir sur le net. Physiquement, le bonhomme avait une prestance terrible et une voix conquérante, hormis pour ses chants clairs qui me piquaient les oreilles. Même en étant hermétique à la musique des Français, on ne peut que dire bravo à leur implication scénique et leur rapport avec leurs fans. L'un des meilleurs concerts auquel j'ai assisté pendant cette édition 2014, même si un peu court. La suite de ce samedi a continué de plus belle avec STATUS QUO, ou comment attendre tout un show pour entendre une chanson. Je n'ai pas bien compris ce que les Britanniques foutaient là, clairement. Le Hellfest devrait probablement raccourcir tous ces sets à usage unique, comme pour EUROPE et son "Final Countdown", et faire une sorte de "RFM Party 80" mais avec que des groupes "hard". On perdrait moins de temps, mais au final ce n'est pas la venue de STATUS QUO qui me "What the fuck-ise".









Le temps d'écouter "In The Army Now", de se laisser emporter vers le bar le plus proche et c'est finalement la bande à Jamey Jasta qui a pénétré sur les planches. L'Américain était à fond, il n'a pas ménagé pas ses efforts pour redonner la pêche au public et a lancé rapidement l'énorme "To The Threshold". HATEBREED en festival, c'est aussi une histoire différente de leurs concerts en salle. HATEBREED en festival, c'est aussi le festival du tourné des t-shirts au dessus de la tête et des gonzesses sur les épaules des mecs. HATEBREED en festival, c'est un peu le club Med, oui. Pourtant, on est toujours heureux de voir les coreux en live, mais tout le côté haineux disparait pour laisser place à une facette sympa du milieu. C'est chouette, mais HATEBREED c'est avant tout un défouloir. Là, difficile pour le quintette de paraitre crédible. Il y a deux ans, le son dégueulasse apportait quelque chose de plus, cette année, il y a les nouveaux morceaux pour tout gâcher. Heureusement, on pouvait toujours se rattraper sur les classiques comme "Defeatist", "Live For This" ou la reprise de SLAYER "Ghosts of War" (un peu con vu qu'ils ont joué la veille), et aussi pour faire plaisir l'énorme "Last Breath". Pas de "This is Now", "Hollow Ground" ou "Proven", HATEBREED a laissé place à ses nouveaux morceaux. C'est normal, mais c'était mieux avant.

Dans le genre "c'était mieux avant", SOULFLY s'est envolé sur scène avec Max Cavalera (il changera bientôt son nom en Cazares) à sa tête. Son arnaque de batteur de fils était présent aussi, l'indéboulonnable Marc Rizzo également et Tony Campos a continué de creuser son trou dans la tribe. A ma grande joie, le Brésilien a décidé de remanier sa setlist et a démarré sur "Cannibal Holocaust" tiré de "Savages" (sorti l'an passé) enchainé par un "Refuse-Resist" des familles, où Zyon a montré qu'il a hérité du talent d'instrumentiste de son père. Le petit mec est une petite brêle, tout simplement. Par contre, tout le monde aura pu noter que le frontman jouait de la guitare de façon audible sur la version enregistrée d'Arte, contrairement à ce qu'on a pu voir, et qu'il avait l'envie de bouger son cul après avoir chopé son coup de soleil. Comme d'habitude et surtout lors de cette édition du Hellfest, les spectateurs étaient chauds, une belle envie d'en découdre et de rendre hommage à cette homme que fut Max Cavalera jadis. Tony Campos reste vraiment la grosse satisfaction depuis son intégration, ses back-vocals donnaient, comme à l'époque STATIC-X, de la nuance et du dynamisme aux morceaux. Par contre, une fois de plus ou de moins ne changera plus rien, Max Cavalera a décidé d'inviter Ritchie (son beau-fils du groupe INCITE) et Igor (son fils de LODY KONG) sur "Revengeance". Entre le mec qui pense révolutionner le metal avec INCITE et l'autre petit junkie à balle de coke qui essaie de taxer de la weed à tous les fans à la sortie du Bataclan… Heureusement, la fin était proche lorsque Maxou a lancé "Roots Bloody Roots" en narguant la populace. Tout cela pour dire: "C'est moche de vieillir". Direction vers la Temple bondée de monde pour essayer d'apercevoir les membres d'ELUVEITIE qui ont accueilli en héros, encore des indépendantistes bretons à tous les coups. En tout cas, grosse présence du public et chouette ambiance, même si je dois dire que la musique des Suisses me laisse indifférent en CD, en live, le dynamisme et de la foule et du sextuor vallait vraiment son pesant de cacahuètes. Il suffisait juste aux Helvètes de jouer "Inis Mona" pour que Clisson parte en vrille, assez facile sur le moment vu toute cette breton-ittude.

Un peu plus de six mois après son apparition en première partie d'AMON AMARTH, CARCASS rappliquait sous l'Altar pour clôturer cette deuxième journée de festival. Jeff Walkers et ses sbires enchainent "Buried Dreams" après "1985", l'intro du dernier brulot des Britanniques. Malgré l'heure tardive et la présence d'AVENGED SEVENFOLD sur la Mainstage (ce que ne manquera pas de noter le frontman de CARCASS), la tente de l'Altar était bondé de monde. En même temps, après ses deux premiers passages lors des précédentes éditions, la formation londonienne en a mis plein la vue à chacune des apparitions. Beaucoup ont encore en tête le sublime concert qui en a mis plus d'un mal à l'aise lorsqu'ils sont passés en 2010. Pas de doute quant à la qualité des shows du groupe, et encore moins sur leur musique, c'est encore le cas cette année. Comme d'habitude, les membres de CARCASS agissent de manières détendues, souriant à l'image de l'éternel Jeff Walkers. Tous les classiques ont resurgi, de "Reek Of Putrefaction" à "Exhume to Consume" en passant par "Corporal Jigsore Quandary", certainement le titre qui représente la définition de heavy metal à mes yeux. C'est tout de même dommage que "Swansong" soit mis de côté ce soir, mais c'est toujours mieux que du côté de la Mainstage et AVENGED SEVENFOLD, hein. A mon grand regret, j'ai quitté l'Altar avant "Heartwork" pour pouvoir voir de mes yeux ce que vallait le groupe de rock américain, je n'ai pas été déçu. Le top du cliché à l'américaine, beaucoup de lights, beaucoup de tatouages, de gels et de poses. Tout ça, en parlant américain et pas anglais. Mais honnêtement, pour le pauvre quart d'heure auquel j'ai pu assister, c'est vraiment solide. Les mecs ont tout compris au business. Pourquoi créer quand on peut tout piquer à METALLICA & Cie ?
Après avoir subi le courroux musical des Ricains, c'est vers le coin VIP que j'ai trouvé mon salut. J'ai même pris le temps de discuter un peu et chanter une chanson au mec qui a piqué le look de Bernard Lavilliers, Sylvain Coudret, le guitariste de SOILWORK. Histoire de bien terminer la nuit.



DIMANCHE:

Après 15 minutes de sommeil bien mérité, j'ai démarré ma journée avec encore plus d'énergie que les autres puisqu'on est arrivé au terme du festival. C'est assez hallucinant de voir à quel point le temps passe super vite, alors autant profiter du peu de temps qu'il nous reste (hippie's quote). LOFOFORA était à l'affiche cette année, un vrai évènement, surtout que c'est la première fois que le quatuor se bougeait au Hellfest. Par contre, c'est clairement honteux de n'avoir laissé qu'une demie-heure de set aux Français, jouer à 12h est déjà limite, mais c'est la courte durée du show qui était à pointer du doigt. Toujours est-il que LOFO ne s'est pas dégonflé, le combo a même assuré trois nouvelles chansons de son futur album "L'épreuve Du Contraire". Pari risqué, mais les mecs n'ont pas froids aux yeux. De plus, les Hexagonaux ont eu l'appui du public, il y avait autant de monde qu'en milieu d'après-midi et encore plus de présences que les deux premiers jours également. Reuno est serein, la communication n'est pas vraiment un problème pour le monsieur, il a lancé un petit hommage aux intermittents. Par contre, il aurait pu éviter d'inclure un mec du Petit Journal sur le set. Le journaliste en question n'est déjà pas flamboyant dans son rôle sur Canal, alors là je reprendrais bien une phrase d'un génie franco-hongrois: "Casse toi, pauv' con!".









Juste le temps pour le crew de CROWBAR d'installer le matériel sur la Mainstage, de suivre l'infâme prestation d'IN SOLITUDE et c'est parti pour 40 minutes avec Kirk Windstein et ses copains. Pat Bruders s'en est allé du groupe pour être à 100% dans DOWN, c'est désormais Jeff Golden, que l'on a pu voir avec GOATWHORE ou SIX FEET UNDER, qui tient la basse. "Conquering" a ouvert le bal, le son s'est nettement arrangé comparé à LOFOFORA, la voix du frontman est audible et les guitares sont grasses comme les trois quart du public. La pluie d'obèses qui a déferlé sur Clisson pendant ce set, 120 kilos de moyennes, des tronches écarlates et des sourires niais, a courbaturé plus d'un bras. Une bonne tranche de rigolade, le pire c'est que les agents de sécurité les réceptionnaient sans sourciller. Malgré la sortie de "Symmetry in Black", les mecs de la Nouvelle-Orléans n'ont joué qu'un seul extrait issu du disque, la setlist a réuni les "gros" titres du combo, même si un "Waiting In Silence" ou un "Existence Is Punishment" n'auraient pas été de refus. Néanmoins, on pouvait déjà s'approvisionner avec les excellents "The Lasting Dose" (où le public prenait un ton de gros triste) ou "All I Have I Gave", ce qui n'est déjà pas dégueulasse. Certainement l'une des meilleurs prestations de CROWBAR que j'ai pu voir à ce jour, l'effort n'était pas très dur après leur venue au Nouveau Casino où l'on pouvait tomber dans une phase de narcolepsie à chaque instant.







Retour au carré V.I.P. où je suis tombé par hasard dans un show de catch complètement barré, avec un Don King parodique, des gonzesses à moitié à poils, un sosie de Bam Bam Bigelow (ou d'un des deux sbires de Mr. Satan lors du Tournoi de Cell, au choix) et plein d'autres délires tordus. Après trois jours de sommeil restreint et une moyenne de 30°, c'est assez simple d'être hilare sur tout et rien. C'est d'ailleurs ce troisième jour, à ce moment précis, que j'ai remarqué la non-présence de la "Denrée du Hellfest", espèce de sosie non-officiel de Jacques Villeret totalement crédible (sauf quand il enlève le costume) et extrêmement voyant (et bruyant, et bourré).

4 allers et retours vers le camping plus tard et me voilà à l'heure pour suivre ANNIHILATOR où l'on pouvait déjà apercevoir l'iroquoise de Jeff Waters. Les Canadiens se sont mis en route sur "Smear Campaign", une chanson venue de l'excellent "Feast" qui est sorti l'été dernier. Malheureusement, je ne sais pas si c'est le sentiment du moment ou de "l'objectivité", mais on ne pouvait pas dire que les gars de Vancouver étaient à la hauteur. Pourtant, tout était là: le public, des gros titres thrash/heavy, les poses vieilles de 30 ans, les soli endiablés du patron. L'énergie manquait, mais aussi de spontanéité. Ça ne sert à rien de blâmer les ingénieurs du son à chaque fois qu'un concert se passe mal, là ce n'était pas la journée de Jeff Waters et consorts, la setlist est tombée à plat et rien ne se passait. Après la déception d'ANNIHILATOR, c'est le retour d'autres anciens en la présence de DARK ANGEL, mené aux baguettes par Gene Hoglan (qu'on ne présente plus) et le guitariste Eric Meyer. Pas un album en vingt trois ans, c'est normal que pour certains le nom s'apparente à une série télé ou une sublime actrice porno Tchèque. La fosse s'est vidé, il y avait beaucoup moins de spectateurs sur les abords de la Mainstage à cette heure là, la faute aussi à BLACK DAHLIA MURDER. Il n'empêche que les anciens se sont donnés à 100%, avec les moyens du bord et avec un Gene Hoglan omniprésent. N'attendant rien en particulier de DARK ANGEL, je garde une belle impression de ce set, beaucoup plus que pour la troupe de Jeff Waters passée précédemment. Même si la voix de Ron Rinehart n'est plus ce qu'elle était, même si l'intérêt repose juste sur Gene Hoglan, même si musicalement ça a assez mal vieillit, DARK ANGEL a fait le job pour son come-back.








C'est au tour des Polonais d'entrer en jeu, BEHEMOTH est habitué du Hellfest et l'attente est juste énorme. Quatrième fois que je voyais la formation, je n'ai jamais été convaincu et pour le coup, on peut se dire qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Tout a été mis en oeuvre pour que le groupe soit mis en valeur: un sacré décor scénique, des costumes parfaits et une ambiance haineuse à souhait. Le seul point noir: il faisait encore jour. Avec les flammes, leurs accoutrements moyenâgeux et la musique, on aurait pu avoir quelque chose d'encore plus grandiose, et je pèse mes mots. BEHEMOTH a insufflé une dose de violence à la limite du supportable, la puissance était vraiment étouffante. La setlist allait également vers cette direction, "Conquer All", "Slaves Shall Serve" ou "Ov Fire and The Void", le tout est rodé puisque les Polonais jouent le même show partout. Plus qu'un concert, un véritable spectacle, l'heure de jeu de BEHEMOTH a été une des tartes de l'année à mon gout, même si les pattes de coq en guise de collier sont un peu "too much". Décidé à ne pas quitter la Mainstage, j'ai patienté quelques instants pour voir ce qui allait arriver et ce fut la surprise. "Searching With My Good Eye Closed" résonnait dans l'air de Clisson, et c'est là que j'ai reconnu Chris Cornell. Merde, SOUNDGARDEN au Hellfest, si seulement j'avais regardé l'affiche plus profondément avant de partir. Il y a toujours un moment comme ça où on se demande ce que des groupes foutent là et c'est pile poil ce moment. Je me suis évadé pour ne pas me gâcher mon début de soirée et me préparer pour l'ultime concert de cette édition 2014: BLACK SABBATH.

Mine de rien, BLACK SABBATH et IRON MAIDEN (et AEROSMITH dans une moindre mesure) sur une même affiche, ça a sacrément de la gueule. Après un ultime apéro pré-concert, c'est avec émotion que l'on entendait le début de "War Pigs". La voix d'Ozzy n'a rien perdu de son ton nasillard et pleurnichard, il chantait encore plus faux qu'à l'habitude et même une tonne d'effet n'a rien changé à la donne. Mais que diable, c'est BLACK SABBATH. Tony Iommi était là, Geezer aussi, même Tommy Clufetos bien planqué dans son rôle de Bill Ward, les conneries contractuelles en moins. Comme lors de leur passage à Bercy en décembre dernier, BLACK SAB a interprété "Into the Void", les classiques "Snowblind", "Black Sabbath", "Behind The Wall of Sleep", "N.I.B.", "Fairies Wear Boots" ont parfumé encore plus cette fin de festival. Même si, honnêtement, beaucoup de gens sont partis à cause de la prestation médiocre du vieux Osbourne. Néanmoins, ses qualités de show-man sont évidentes, le mec a géré son public comme un maitre, avec le sourire, les a fait participer et scander les titres. Même les morceaux de "13" ont été repris en choeur, dont notamment le single "God Is Dead?". Néanmoins, la performance des Britanniques était presque limite, les papys n'ont joué qu'une heure et quart, en comptant que Tommy Clufetos a fait un solo de batterie après "Rat Salad", exactement le même qu'à Bercy en version raté. Même si le bonhomme tambourine comme un sourd et qu'il est parfaitement à sa place, il n'a pas été aussi excellent que lors de ses précédents shows. C'est sans aucun doute la paire Iommi-Butler qui a le plus satisfait, entre soli blues et inspirations 70's, les fans ont été servi.























































Le Hellfest 2014 a été un cru d'exception, autant par la venue de près de 150 000 festivaliers sur trois jours, que par une température avoisinant les 30° pendant 4 jours (heureusement qu'un peu de pluie s'est faufilé lors de la dernière nuit sur le camping), et surtout pour une organisation qui s'est nettement améliorée. La sécurité a été au rendez-vous, rien que le principe d'avoir un pass électronique rendait la fraude impossible et laissait les indésirables sur le carreau. Il n'y avait pas les perpétuels connards à la recherche de coke comme l'année dernière où le camping était un vrai gruyère blindée de punks à chiens. D'ailleurs, on pouvait voir que les flics veillaient à la bonne tenue des camps en faisant une rode, à l'affut du moindre dealers. Malgré ça, les mecs avaient le sourire, se laisser vanner par les festivaliers ("Hey les mecs, ils sont à chier vos costumes") ou prenez des photos. Les points d'eau ont été l'un des coins phares de ces trois jours, l'organisation a été prise de court quant au condition météorologique étant donné que le soleil est une denrée rare à Clisson. Ils ont tout de même sorti les lances à incendie le dernier jour pour asperger les gens, cela a permis à pas mal d'entre nous de ne pas faire une insolation ce dernier jour, véritable épidémie pendant toute la durée du festival. Les musiciens ont été dans leur rôle, hormis ANNIHILATOR qui m'a vraiment déçu, j'ai même été plutôt surpris. L'ironie veut que les meilleurs prestations auxquels j'ai pu assisté sont celles de DAGOBA et BEHEMOTH, je n'écoute pas plus depuis, mais ça a eu au moins le mérite de me faire changer d'opinion. CROWBAR a aussi posé sa claque dans la gueule, HATEBREED a continué son trip de colonie de vacance, CARCASS a imposé tout son savoir faire et SLAYER a montré qui sont les patrons.







En somme, et comme chaque année, il y a du bon et du moyen à retenir du Hellfest. Le nombre de spectateurs va devenir un problème si l'affluence s'accentue l'année prochaine, cette édition a été à la limite du supportable et ne rappelait évidemment pas le Hellfest des débuts. S'il faut que le Hellfest soit un nouveau Wacken, pas de soucis, mais il va falloir gérer de nouveaux aspects de l'organisation. Mais comme je l'ai dit plus haut, l'organisation a été loin d'être déplorable, au contraire.









Merci à l'organisation du Hellfest, les bénévoles, la sécurité, les festivaliers, l'équipe de VS et à VS Greg, ainsi qu'aux habitants de Clisson.


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Commentaire
Mitch
IP:193.56.243.6
Invité
Posté le: 01/08/2014 à 16h35 - (853)
Bon report, sinon Carcass ne sont pas Londoniens mais de Liverpool ...

Mitch
IP:193.56.243.6
Invité
Posté le: 01/08/2014 à 16h39 - (854)
... Et pas d'accord du tout sur la prestation d'In solitude.

vlad
IP:81.240.97.65
Invité
Posté le: 09/08/2014 à 01h51 - (863)
Et Nasty ils ne sont pas flamands....C'est des allemands et des belges germanophones.
Y'a un truc simple pour différencier les deux langues, si votre interlocuteur est souriant, qu'il a de l'humour et qu'il manie le second degré et l'autodérision, c'est impossible qu'il soit flamand.

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