- HELLFEST CULINAIRE ET MUSICAL par SKAY - 3315 lectures
20-22 juin 2014 - Clisson



Cette année, pour changer, je vais commencer par vous parler bouffe. Ben oui, qu'est-ce qu'il y a de plus important après les groupes ? Le bar et les stands de nourriture, pardi. Avec parfois des vrais cas de conscience : est-ce que je risque mon estomac pour goûter tel plat, ou est-ce que je sacrifie le goût au profit d'une rapidité d'ingestion et de digestion ?
Voici quelques tests culinaires qui pourraient vous éviter le trop classique et fade américain-frites l'année prochaine.



Langos : Galette de pomme de terre frite, assaisonnée d'une crème à l'ail, et accompagnée de dés de jambon et de fromage râpé.
Si la galette est chaude, elle est contrastée par la crème, le jambon et le fromage, tous froids. C'est d'ailleurs une idée saugrenue, car le fromage râpé froid n'est pas idéal point de vue du goût. La galette est croustillante, un peu sèche. On regrette d'ailleurs qu'il n'y ait pas plus de crème. L'ensemble est néanmoins assez bon, la crème aillée relève bien ce plat.
A noter que dans le même stand il y a un goulash qui avait l'air très bien.


Wrap bœuf épicé : un mélange de légumes (carotte, salade, chou), et de viande de bœuf relevée en sauce, agrémentée de frites fraîches.
Ce stand, le seul stand bio du festival, est un classique du Hellfest. Un des rares cette année à proposer des salades d'ailleurs. Leurs ingrédients sont bio, il y a de la verdure dans chaque plat (excepté, logiquement, dans la barquette de frites). Les wraps sont excellents, la viande est bien relevée, et il y a un contraste entre la viande, chaude, et les légumes, froids. La sauce de la viande sert d'assaisonnement. Pour agrémenter, l'idéal est de prendre le wrap avec les frites, préparées le jour même, croquantes et fondantes. Un must du festival !


Pad Thaï (nouilles chinoises) : nouilles cuisinées avec des petits légumes
Un grand classique des festivals : le stand asiatique avec ses nems, ses beignets, ses brochettes, et surtout ses nouilles sautées et son riz cantonais.
J'ai goûté les deux cette année. Les nouilles sont bonnes, un peu trop cuites, mais remplissent une double mission : 1) elles remplissent efficacement l'estomac et donnent de l'énergie pour la journée 2) il n'y a pas de surprise de transit (une donnée importante en festival). Agrémentées de sauce aigre-douce, c'est parfait. Si en général j'adore ça, je déconseille la sauce piquante sriracha, qui laisse un mauvais souvenir le lendemain sur le trône.
Quant au riz, il remplit les mêmes missions que les nouilles. Pour celui-ci, je recommande la sauce soja. J'ai testé le premier stand de l'espace nourriture, il y en avait un second qui avait l'air de tenir les mêmes promesses.


Assiette de tapas : A côté du bar à muscadet il y avait ce petit stand, proposant des saucissons variés, mais également ses sandwichs de charcuterie (fraîche), et surtout son assiette de dégustation. Au programme, pour 10€ du lomo, du chorizo, du jambon ibérique, de la roquette, des olives et des morceaux de pain. Le tout assaisonné d'une réduction de vinaigre balsamique et d'huile d'olive. Si c'est assez simple, cette assiette a fait saliver tous nos voisins. Les portions de charcuterie sont généreuses et la roquette vient donner de l'amertume à l'assiette, ainsi qu'une bonne dose de vitamines.


Assiette de hampe : Viande grillée, découpée à la commande. Un peu trop cuite, caoutchouteuse. Mais bon goût, bien grillée. Servie avec une sauce aux petits légumes, qui relève. Plat qui nécessite un verre de rosé pour faire passer.


Bœuf à la broche : des jarrets de bœufs grillant au feu de bois, voilà de quoi allécher n'importe quel metalleux. La viande est juteuse et fondante, servie plutôt saignante. Elle est accompagnée de pomme de terre ratte, de salade verte et de sauce béarnaise. Un excellent plat, qui régale les papilles. La portion est d'ailleurs généreuse. Seul bémol, le prix : 12€.


Tartine de l'enfer : Voilà un grand classique du Hellfest : une tranche de pain généreusement garnie de fromage, type emmental, fondu, et parsemé de jambon de pays. La subtilité résidant dans le pain, qui est légèrement brioché, ce qui est plus facile à mordre et mâcher. L'ensemble est néanmoins un peu étouffe-chrétien et très salé. Mais c'est un bon plat qui tient bien au corps.


Bien sûr tout ça n'est rien sans être arrosé d'un bon rosé bien frais, santé !



VENDREDI Tout est permis


Grosse journée pour moi ce vendredi, beaucoup de groupes à voir, principalement sous les tentes.

NECROBLOOD
Le temps de comprendre comment se déroule l'entrée presse (ce n'est pas si compliqué, mais je n'étais pas réveillé), direction la Temple stage pour les Parisiens de NECROBLOOD pour un concert à l'allure de set exclusif, le chanteur étant exilé aux États-Unis depuis peu. L'occasion de découvrir la nouvelle déco de cette scène, avec ses structures de spots en forme de 666 au-dessus de la scène, et les croix renversées sur les côtés. Parfait pour NECROBLOOD. Avec son death/black bien crade, ce n'est pas forcément le groupe idéal pour commencer un festival, mais le quatuor ne se laisse pas démonter. Et ce malgré un son très necro, pas forcément voulu. On sent que les soucis techniques pimentent le set pour les musiciens. Depuis la fosse, c'est la guerre niveau son. Ce qui n'est pas forcément un grave problème compte-tenu de la musique pratiquée, mais c'est tout de même un peu frustrant. Le groupe tient néanmoins son rang, à force de vocaux sortis d'outre tombe, de riffs « scie-sauteuse » et de basse raclante. Un groupe à soutenir, même si on les a vus dans de meilleurs conditions.


Vu en coup de vent
WEEKEND NACHOS : du grind bien pêchu. De l'ambiance dans la fosse comme sur scène, mais pour ce genre de musique, je préfère être en comité plus restreint pour mieux sentir l'urgence de la musique et du groupe. Son plutôt bon.
CONAN : le doom pesant des Anglais est à la hauteur de son blase. Le son est énorme, velu, pesant. Un peu en contradiction avec le chant, plus léger. Le groupe est rivé sur ses instruments, mais la lourdeur de la musique fait son effet.
KRONOS : l'archétype du death technique, avec tous ses clichés et travers. Grosse affluence, son de batterie très synthétique, pas ma came. Ça joue, mais c'est stérile.

IMPIETY
Ouch, encore un son crado. Même si le black metal des Singapouriens est rentre-dedans et assez necro sur album, le travail de l'ingé son n'est pas fameux. J'arrive quand même à rentrer musicalement dans le set. Visuellement, c'est la nouvelle coupe de cheveux « années collège » de Shyaithan qui me bloque. Une magnifique mèche, signe que le mec se relaisse pousser les tiffs après avoir gardé la tonsure intégrale, mais avec les cartouchières, le cuir et les clous, c'est juste pas possible. Musicalement, c'est tellement crade que le black metal sans compromis du groupe fait encore plus mouche. Tu rentres dedans ou tu dégages, l'élitisme forcé. Si le groupe est beaucoup plus dévastateur avec un bon son, le set passe correctement à cette heure. Reste néanmoins à la fin un arrière-goût d'inachevé.


SATAN
Direction la mainstage où se masse un public HALLUCINANT pour les vétérans de la NWOBHM. Le groupe est d'ailleurs le premier surpris de jouer devant autant de monde. Le son est plutôt bon, et le heavy vieillot des Anglais en profite. Place aux classiques de "Court in the Act", mais également aux morceaux du dernier excellent album, "Life Sentence". Certes, la musique du groupe est datée, ancrée dans les années 80, mais l'exécution est sans faille. Brian Ross, au chant, assure méchamment ses lignes, et notamment les parties aiguës. Les tubes tels que "Trial by Fire", "Blades of Steel" ou "Alone in the Dock" sont joués, mais également des nouvelles pépites comme "Twenty Twenty Five" ou "Time to Die". Voilà un concert bien trop court, devant une assemblée acquise à la cause du groupe.

Vu en coup de vent
GEHENNAH : ouh le son pourri, pas eu envie de m'attarder sous la tente. Pourtant, ça avait l'air pas mal.
LOUDBLAST : du monde, beaucoup de monde, énormément de monde. Mais bon, les LOUDS, j'arrive pas, mais alors pas du tout. Le son était bon.

DESTRÖYER 666
Bien que les ayant vus plusieurs fois l'année dernière, je me précipite pour aller voir les guerriers australo-néerlandais. Le groupe monte sur la scène de la Temple triomphant… avant de s'écraser lamentablement à cause du son vérolé s'échappant des enceintes. Malgré les efforts de l'ingé-son, difficile de louer le concert du groupe aujourd'hui. Une fâcheuse impression de « je m'en foutisme » de la part du groupe accompagne le « krrkrrrrkrr » semblant s'échapper des instruments. Pourtant, les classiques sont là, notamment "I Am The Wargod", mais la magie est absente. Dommage, car DESTROYER 666 avait le potentiel pour soulever un Hellfest en pleine montée en puissance.


HAIL OF BULLETS
Alors là, le son était au rendez-vous. Comme souvent sur l'Altar. Les Néerlandais ont bénéficié d'un son grassouille comme il sied à leur death metal de daron. Sur scène, Martin van Drunen fait la loi ! Le chanteur est toujours aussi charismatique et tient d'une main de maître le public massé sous la tente. Un public soit-dit en passant moins nombreux que ce à quoi je m'attendais. Forcément, le dernier album a la part belle de la setlist, mais les 2 autres albums ne sont pas oubliés. Van Drunen n'hésite pas à communiquer en français, quoiqu'avec plus de parcimonie qu'en salle. Le reste du groupe est comme d'habitude ultra motivé, avec force headbangs et sourires d'une oreille à l'autre. Comme d'habitude, avec les Bataves, on a beau être en festival entourés de milliers de personnes, on a l'impression d'assister à un concert en famille, entre potes, en petit comité. Il faut dire que le death metal de nos amis bouffeurs de gouda est foutrement efficace et invite au headbang. Là où on est bien, c'est que le son est bien lourd et clair comme il faut, servant parfaitement les riffs d'apocalypse du groupe. Voilà un bon concert, de bout en bout.


Vu en coup de vent
KADAVAR : des riffs pompés de BLACK SABBATH, c'est pas mal, mais zéro originalité
ROB ZOMBIE : Un son potable, un groupe qui a l'air en forme. J'arrive à la fin du concert, juste le temps de voir un solo qui n'en finit pas de John 5, une reprise d'"Enter Sandman" de qui vous savez, et un titre de White Zombie.

IRON MAIDEN
C'est devant un public massé en nombre que la légende du heavy metal prend possession de la scène. Le public devient fou dès que les premières notes de "Moonchild" retentissent. Comme d'habitude avec MAIDEN, c'est toute l'assistance qui reprend en chœur les classiques du groupe. La set-list est volontairement old school, avec "Can I Play with Madness", "2 Minutes to Midnight", "Revelations", "Phantom of The Opera", "Run to the Hills", "Wasted Years", et j'en passe. Le groupe est en excellente forme, avec en tête de proue Bruce Dickinson qui court dans tous les sens, Janick Gers qui fait sa gymnastique ou Steve Harris qui vise les premiers rangs avec sa basse. Niveau déco, c'est le grand jeu, avec un décor de scène glacial, en hommage à "Seventh Son of a Seventh Son", bleu et blanc, et les différentes apparitions d'Eddie, tantôt en soldat sur "The Trooper", tantôt comme sur l'album "Seventh Son…" Dickinson est donc très forme, et communique beaucoup avec le public, souvent en français. Le fil rouge de ses interventions est le match France - Suisse qui se déroule en même temps que le concert. Il va même pousser le public à participer en lui demandant de scander le score, qui est à ce moment de 3 – 0. Le public répond avec plaisir au frontman, ce qui garantit une ambiance de folie. Les deux heures du concert passent très vite, au point qu'on a envie d'en redemander encore un peu. IRON MAIDEN, ça a beau être un groupe énorme, un show millimétré, c'est néanmoins une machine de guerre, qui arrive à personnaliser ses shows.


Maintenant, petit coup de gueule contre le public, et surtout les fans. On n'est pas obligé de foutre des coups de coudes quand un jeune homme poli demande de se décaler un poil pour passer. Les places n'étaient pas numérotées et c'était facile de se replacer. Bande de connards.

Vu en coup de vent
SLAYER : après avoir cherché de quoi dîner et se rafraîchir, j'ai donc manqué le début se SLAYER. J'arrive juste à temps pour "Dead Skin Mask" et la suite, avec un enchaînement de folie : "Raining Blood", "Black Magic", "South of Heaven" et le final sur "Angel of Death", et l'immense backdrop en hommage à Jeff Hanneman. Un son énorme et une super ambiance, j'ai quelques regrets maintenant, merde…


ELECTRIC WIZARD
Après avoir essayé de rentrer dans le set d'ENSLAVED, je préfère m'échouer devant le WIZARD. Impossible d'entrer sous la tente, c'est donc posé dans l'herbe/poussière en face de la Valley que je profite de ce concert. Le son de la guitare est un peu bizarre, très fuzzé et saturé, beaucoup plus que d'habitude. Comme à son habitude, le groupe délivre une prestation enfumée, mais peu passionnante. L'accent est mis sur les derniers albums et "Dopethrone". Le groupe est dans une demi-léthargie, ce qui est parfait pour moi, pour se détendre après une première longue journée. Pas le meilleur concert de la journée ou du groupe, mais c'est idéal pour se préparer pour la nuit.


D'ailleurs, ELECTRIC WIZARD est mon dernier concert de la journée, aucun des 3 derniers groupes ne m'intéressant. Direction le dodo pour se préparer au samedi.


SAMEDI le désert


Ma plus petite journée, de quoi profiter des coins d'ombr… oh wait ?! Ben oui, l'équipe du festival n'a pas pensé à installer des points d'ombre, et à l'exception du bois, les festivaliers squattent les tentes à la recherche d'un peu de protection contre un soleil qui cogne implacablement. Donc, petit message à l'attention de l'équipe du festival : les gars, la déco, c'est cool, c'est ce qui donne cette identité au Hellfest. Donc vous ne pouvez pas essayer de réfléchir à un auvent, un préau designé par vos équipes, qui s'intègre dans le site, et qui pourrait protéger à la fois du soleil, mais aussi de la pluie ? L'utilité pour le festivalier serait laaargement plus grande que la grande roue. Mais parlons un peu musique.

Vu en coup de vent
MERCYLESS : loupé la majorité du concert, à mon grand regret. Beaucoup de monde déjà présent sous l'Altar, et un son plutôt velu. Chuis vexé pour la peine.

TEMPLE OF BAAL
Placé idéalement, première satisfaction le son est énorme ! Tant mieux, parce que le black/death du groupe mérite un gros son pour prendre sa pleine mesure. Les musiciens semblent en forme et se lâchent sur scène. Si Saroth va un peu trop vers le batteur et tourne ainsi le dos au public, Arkdaemon harangue toujours autant ce dernier. Le bassiste est déchaîné et seconde parfaitement Amduscias dans la communication. Le guitariste/chanteur reste lui sobre, communiquant avec parcimonie. Le but étant bien évidemment de jouer un maximum de titres dans le court temps imparti. Les classiques du groupe sont de la partie, comme "Traitors to Mankind" ou "Hate is My Name". Pour représenter le dernier album, TEMPLE OF BAAL nous délivre l'épique "Walls of Fire" d'une intensité rare. La journée commence plutôt bien donc.


Vu en coup de vent
BORGNE : décidément, je n'arrive pas à rentrer dans ce black avec BAR. Ça ne passait pas en salle, ça passe encore moins en festival
SKID ROW : une affluence de dingue pour un concert aussi tôt. Gros son des Ricains, le groupe tient bien la scène et le public. Mais leur hard rock est un peu trop gentillet pour moi.
SUPURATION : vu les 10 dernières minutes. Le son de la batterie était vraiment bizarre : elle faisait « poc ». Sinon, gros son des guitares, un public plutôt nombreux.


INCANTATION
On continue avec du lourd, et en l'occurrence des légendes. Venus défendre leur dernier album, les Ricains d'INCANTATION déboulent sous l'Altar avec un son de goret. Les amplis suintent le death/doom velu du groupe. John Mc Entee est très en voix cet après-midi, et comme on pouvait s'y attendre, le groupe joue principalement des nouveaux titres, de "Dirges of Elysium" qui vient de sortir, mais aussi de "Vanquish in Vengeance". Heureusement, pour les vieux cons, des vieux classiques sont aussi joués comme "The Ibex Moon" ou "Impending Diabolical Conquest". Le public répond très positivement au groupe, malgré une affluence relativement modeste (en tout cas comparée à des groupes plus récents). Même si INCANTATION est beaucoup plus intense en salle, ce concert restera un des meilleurs du festival pour moi.


Vu en coup de vent
TSJUDER : les Norvégiens ont bénéficié d'un excellent son, de quoi prodiguer à l'assistance leur black metal dévastateur. A noter qu'un nouveau morceau fut joué, "Demonic Supremacy", qui augure du très bon pour le prochain album. Le set se termine comme d'habitude sur "Sacrifice" de BATHORY.
BRUTAL TRUTH : vu rapidement ce qui était le dernier concert des Américains cultes. Le son était excellent, et le public nombreux et motivé. Ce n'est pas ma came, mais la prestation du groupe était au top.
AEROSMITH : j'ai essayé de m'approcher, mais la moustache du père Tyler, mais surtout le son rikiki ne m'ont pas motivé à rester plus de deux titres devant.



NILE
Comme d'habitude, avant un concert de NILE, je suis inquiet. Il faut dire que le groupe est capable à la fois du meilleur comme du pire, et la qualité du son est primordiale pour apprécier le brutal death des Américains. Heureusement, ce soir, le son est excellent, et le groupe en forme. Presque tous les albums sont passés en revue, avec notamment plusieurs titres de "In Their Darkened Shrines" et "Black Seeds of Vengeance". Dallas communique régulièrement avec le public, le motivant et annonçant les titres. A noter également la venue sur scène de John McEntee pour un titre. La prestation du groupe est tellement impériale que je suis surpris à l'annonce du dernier morceau. Une fois n'est pas coutume, NILE a donc écrasé l'assistance à force riffs orientaux et rythmiques de pachyderme enragé.


Vu en coup de vent
GORGOROTH : vite fait avant d'aller me coucher. Un son necro, mais une bonne prestation du groupe. A cause du son, je n'ai même pas reconnu Hoest sur scène, la honte.


DIMANCHE Goes fucking crazy



Vu en coup de vent
BLUE PILLS : du revival rock 70's avec une fille au chant. C'est pas mal, la damoiselle est à fond dans sa prestation, tout en restant sobre. Pas le pire groupe du genre.
SATAN'S SATYRS : du heavy/rock ultra old-school joué par des petits jeunes, toutes vestes à patchs dehors. Je n'arrive pas encore à me faire un avis définitif sur leur musique, est-ce que c'est du génie ou encore un groupe inutile de cette scène revival. Pas beaucoup de monde pour les voir par contre.


BLACKLODGE
Remplaçant ALUK TODOLO que je voulais voir, BLACKLODGE investit la scène de la Temple les étendards au vent et l'air remonté. J'avais très peur pour leur prestation, car leur black indus nécessite un bon son, pour pouvoir distinguer les instruments, et par expérience, ils ont du mal à avoir ce bon son à chaque fois que je les ai vus. Heureusement, le son est excellent, et les samples sont un poil en retrait pour pouvoir distinguer au mieux les guitares et la basse. Alors que je ne suis pas client d'habitude, le groupe me fait rester sous la tente. Les mecs sont ultra motivés et la rage se ressent sur leurs gimmicks. Sans pour autant beaucoup communiquer entre les morceaux, Saint Vincent et ses acolytes invectivent la foule. Le public est plutôt réceptif, même si certains abrutis se croient en free party au fond de la tente. Voilà un putain de concert, froid et brutal, la journée peut commencer.


OBLITERATION
Pas beaucoup de chemin pour aller voir les Norvégiens. Tant mieux, car je ne voulais surtout pas louper un des meilleurs groupes de death actuel. Armés d'un son énorme, le quatuor déverse son death metal cradingue, mêlé de thrash et de punk à un public relativement nombreux, mais surtout curieux. Le groupe semble animé d'une rage peu commune, et on sent une urgence, une intensité que j'ai peu vu depuis 2 jours. Quatre morceaux seulement sont joués, mais notamment le "Black Death Horizon" de l'album du même nom. Ce morceau a clos le set, titre épique parfait. Le groupe quitte la scène de manière ultra rageuse, notamment le guitariste/chanteur qui essaie d'arracher les cordes de son instrument et le jette à terre. Il me semble que cet accès de fureur est dû à son implication dans sa musique, mais je pourrais aussi comprendre qu'il ait été énervé par tous les fumigènes qu'ils se sont pris dans la tronche.


IN SOLITUDE
Les concerts s'enchaînent en ce dimanche matin, avec maintenant une Mainstage et les Suédois d'IN SOLITUDE. Leur dernier album, "Sister", m'avait convaincu malgré une orientation musicale assez différente des premiers albums. J'étais donc curieux d'entendre le résultat sur scène. Le groupe a en effet axé sa set-list sur ce dernier album, aux dépens des premiers titres, puisqu'aucun ancien titre n'est joué aujourd'hui. Tant pis pour moi et pour les amateurs du heavy typé MERCYFUL FATE des premiers albums. Le chanteur a toujours son renard avec lui, sauf que la chaleur le lui fait poser sur la batterie. Il est toujours autant possédé, et arpente beaucoup la scène. Comme d'habitude, son chant est plutôt approximatif, mais c'est également ce qui fait le charme du groupe. Les autres musiciens sont plus statiques, le bassiste mis à part, mais assurent leurs parties. Le son est excellent, et les morceaux, plus pop, passent sans encombre l'épreuve de la scène. Les titres sont plus directs et taillés pour les concerts. La nouvelle orientation du groupe est donc validée définitivement par ce très bon concert. Il manque juste quelques anciens titres, mais qui auraient fait tache avec les nouveaux.


Vu en coup de vent
CROWBAR : le sludge des Américains est idéal par le temps de malade sur le festival, plombant encore plus les esprits déjà attaqués par la chaleur et l'alcool. La bande de Kirk Windstein est en forme et le public montre toute sa motivation.
DORDEDUH : Je n'ai pas réussi à rentrer dans leur concert, leur musique ne correspondant pas à mon sens aux sets en festival.
HERETIC : les remplaçants d'URFAUST : des rockabilly qui font du black'n roll. Bien mieux sur scène que sur album, le groupe fait un bon concert qui fait bouger les têtes.
UNLEASHED : Les Jean-Michel A-vous du death metal. Toujours aussi efficace et linéaire. On a l'impression qu'ils jouent le même morceau pendant 50 minutes, mais c'est justement ça qui est bon. Un bon classique de festival.
VREID/SOGNAMETAL : Un son approximatif pour ce concert, à l'affluence conséquente. Arrivé en cours de set, j'ai du mal à rentrer dedans. Ça joue grave mais le groupe manque d'âme.
SOUNDGARDEN : vu la fin, c'est moi ou Chris Cornell était aux fraises ? Le chant était méchamment faux.



EMPEROR
Une des attractions du festival, c'est la présence de cette légende du black metal, qui se fait assez rare pour attirer du monde. L'énorme backdrop aux couleurs de l'EP "Emperor", ainsi que les E géants mettent l'ambiance tout de suite. Le concert sera old school. Et effectivement, la deuxième attraction est que le groupe a axé son set uniquement sur "In The Nightside Eclipse", joué en intégralité et en ordre. Forcément, tous les nostalgiques et les fans se sont pissés dessus pendant une heure. L'exécution est comme d'habitude parfaite. Mais. Car oui, il y a un mais. Mais voir un prof d'université mener le groupe et hurler ces titres représentant le danger à l'époque, je n'y arrive pas. L'attitude trop propre du groupe, Samoth mis à part, me gâche quelque peu les titres et je n'arrive pas à m'abandonner à la musique. Les concerts, c'est un tout, la musique, mais aussi le visuel et l'attitude. Ici, la première partie du contrat est remplie, mais il manque la seconde. J'ai donc loupé les derniers titres et le rappel, pourtant composé de "Ancient Queen" et "Wrath of the Tyrant". Et je n'ai aucun regret. Putain, même la guitare d'Ihsahn est blanche...


Vu en coup de vent
PARADISE LOST : un début de set du tonnerre, avec notamment des titres de "Host", d'"Icon", et à la vue de la set-list après coup, je suis un peu rageur d'être allé me placer pour EMPEROR.
SOLSTAFIR : c'est la consolation d'avoir quitté EMPEROR avant la fin, j'ai pu aller voir mes chouchous islandais. Sous un excellent son, SOLSTAFIR égraine son folk metal de cowboy du nord devant une assistance conquise et qui écoute religieusement. J'aurais dû rester là tout le concert, plutôt que d'aller à la conférence universitaire sur le black metal.


BLACK SABBATH
Alors que la prestation du groupe s'est transformé en Ozzy & friends il y a 2 ans, c'est bien la formation actuelle du groupe qui foule les planches, avec les mythiques Tony Iommy et Geezer Butler, l'inénarrable Ozzy Osbourne. Ils sont accompagnés à la batterie de Tony Cufetos (Ozzy Osbourne, ex-ALICE COOPER, ROB ZOMBIE…) et d'Adam Wakeman aux claviers. La set-list est très old school, avec seulement 2 extraits du dernier album, et s'axant principalement sur les 4 premiers albums du groupe, avec un gros focus sur "Paranoid", forcément. Papi Osbourne est en forme et en voix, massacrant moins les morceaux qu'au concert de Bercy. Il est également un peu moins taquin, n'abusant pas de ses « coucou », mais usant et abusant de ses traditionnels « I can't hear you » ou « go fucking crazy ». Son exubérance est compensée par la justesse et la sobriété des prestations de Geezer Butler et surtout Tony Iommy. Les deux sont des maîtres dans l'exécution de leurs instruments, et encore ce soir, le concert est aussi une master-class pour tous les musiciens de l'assistance. Aucune fausse note, pas de démonstration vulgaire, les solos sont fluides et pas trop longs (à part le solo de batterie). Voilà une façon magistrale de clore le festival, avec un putain de concert de cette légende du metal (et devant une assistance plus agréable que celle de MAIDEN).



Ainsi se termine cette édition 2014 du HELLFEST. Une édition qui laisse un goût aigre-doux, tant les bons et mauvais côtés ont été exacerbés.
Pour les bons côtés, il faut citer le gros effort de l'orga sur la circulation des festivaliers, terminés les bouchons pour accéder aux mainstage. Oui le festival a battu des records en terme d'affluence, mais j'ai trouvé facile de circuler. Également, le nombre de toilettes a été revu à la hausse, pour un confort plus important ! Seul bémol, la pissotière à côté de l'Altar, mais je vais y revenir. Enfin, et ça devient une habitude, la déco est au top et les quelques améliorations accentuent encore l'identité du festival.
Passons aux points noirs. Déjà, il manquait cruellement de points d'ombre. Résultat, beaucoup de squat sous les tentes Altar/Temple, par des festivaliers qui n'avaient rien à foutre des groupes qui passaient. Un des gros soucis également : les festivaliers. Non ce n'est pas metal de se balader à poil. Non ce n'est pas metal de faire la chenille sur des groupes de black metal. Et non, ce n'est pas poli de foutre des coups de coude en douce parce qu'on veut passer, et que toi, tu ne veux pas (connard !). La mentalité du public est franchement déplorable et nuit à l'ambiance du festival, transformant une fête de la musique en zone de non droit débile.
Heureusement, la qualité de l'affiche plaide en faveur de l'organisation. Mais les énormes têtes d'affiche font venir une population peu fréquentable : les fans d'un seul groupe. Ces parasites qui ne vont pas en concert le reste de l'année, et qui se servent du Hellfest soit comme d'un défouloir où tout est permis, soit pour imposer leur loi en occultant tout le savoir-vivre du bon festivalier. A tous ces connards : fuck off !!

Heureusement, retrouver les copains, boire des coups, voir des putains de concerts, ça permet d'oublier ces parasites du metal.



Auteur
Commentaire
akira
IP:78.230.80.17
Invité
Posté le: 11/07/2014 à 17h27 - (837)
aller se coucher et rater carcass ...

ça réduit tout ce report à zéro

catfish
Membre enregistré
Posté le: 11/07/2014 à 17h36 - (838)
Ah, oui, le concert de… euh, non… l'assiette de tapas, je confirme !

Skay
Membre enregistré
Posté le: 11/07/2014 à 18h33 - (839)
@ Akira, ah c'est marrant, mais je n'attendais pas ce genre de remarque pour Carcass. Groupe qui m'en touche une sans faire bouger l'autre. Ça arrive, tu t'en remettras, et j'ai vu 2/3 autres groupes.

htebrom
IP:89.156.6.36
Invité
Posté le: 11/07/2014 à 19h16 - (840)
A l'auteur : Au sujet de Black Lodge, les abrutis t'emmerdent ! Avec ma copine, on connaissait Black Lodge avant le concert, on savait que c'est du black/indus, on a apprécié le concert, on s'est bougé comme en free part effectivement, et alors ? On n'a dérangé personne à ce que je sache, si on a envie de profiter de notre concert de cette façon, pourquoi nous traiter d'abrutis ? C'est tellement mieux, plus trve de rester les bras croisés avec l'air de se faire chier...

Skay
Membre enregistré
Posté le: 11/07/2014 à 20h37 - (841)
si tu n'as dérangé personne, alors tu n'étais pas visé. Mais quand des mecs se mettent au milieu de la foule et bousculent tout le monde, c'est des actions intolérables qu'on ne peut pas tolérer. Comme tu dis, tu peux profiter des concerts comme tu veux, tant que ça ne gène pas les autres.

matthieullica
Membre enregistré
Posté le: 11/07/2014 à 20h59 - (842)
@Skay

J'imagine combien les lunettes d'Ihsahn ont dû te paraître grotesques...

Et bien moi, vois-tu, c'est JUSTEMENT l'attitude d'EMPEROR qui m'a séduit !
En plus d'apprécier leur interprétation sans faille, absolument magistrale, j'ai trouvé le groupe sobre et classe. Deux adjectifs qui vont bien ensemble.
Ou comment se détacher de tout ce foutu cirque grand guignol black metal à la con. Les gars n'ont pas (plus) besoin de ça.
(Guitare magnifique !)

Tout l'inverse des stars du catch Behemoth (qui n'ont pas démérité musicalement). L'autre et son collier en pattes de poulet (troqué pour le marcel blanc seyant au sortir de la scène). Too much.

Wrap bœuf et Pad Thaï parfaits. Bonne analyse que je partage.

Pingujp
Membre enregistré
Posté le: 11/07/2014 à 22h43 - (843)
Personne n'a essayé la rôtisserie de l'enfer? (avec les serveuses black à cornes!). Et moi ce qui m' énerve, c'est ceux qui passent les concerts à raconter leur vie...
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ton analyse "Papy Ozzy est en forme et en voix" Annonant ses textes lus sur prompteurs, si le groupe avait joué à un rythme normal, il serait mort ce soir là.

htebrom
IP:89.156.6.36
Invité
Posté le: 12/07/2014 à 00h07 - (844)
@Skay : Ok désolé, je pensais que tu visais spécifiquement ceux en fond de tente. On avait pas mal d'espace vital autour de nous, donc on en a profité en mode un peu teuf dans le respect de tout le monde.

Ayin
IP:80.10.161.159
Invité
Posté le: 12/07/2014 à 00h48 - (845)
Le goulash t'était exelent avec sa galette a l ail bien nourrissante et son veau bien cuit.
Pour 8 € ça faisait un repas bien complet avec des légumes !

misterxboz
IP:90.23.34.42
Invité
Posté le: 12/07/2014 à 12h04 - (846)
quoi?? un report culinaire et tu ne mentionnes pas la découverte du fest: le sandwitch au chili con carne,frites et saucisse de francfort??....fallait s'accrocher....surtout le lendemain aux chiottes!!....euh,accessoirement,le report musical est pas mal non plus....en tout cas,vivement l'année prochaine!! ;)

Destroyer
Membre enregistré
Posté le: 13/07/2014 à 12h04 - (847)
Vivement votre avis sur les chiottes!!!

Nokturnus
Membre enregistré
Posté le: 15/07/2014 à 13h05 - (850)
Complètement d'accord avec matthieullica. Je vais pas voir Emperor pour voir un défilé de mode BM. Après je comprends que le visuel soit important pour certains mais basher sur le look de "prof d'université" d'Isahn... Mouais. Le plaisir d'entendre un "Cosmic Keys to my creations and times" l'emporte sur tout ça.

canibool
IP:92.103.98.50
Invité
Posté le: 16/07/2014 à 13h49 - (851)
sur emperor, le "look" m'a pas dérangé. voir isahn avec des clous partout m'aurait surement plus dérangé vu qu'il a quitté ce délire depuis 15 ans. ça s'appelle l'intégrité.



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