Le dimanche 1er décembre au Ferrailleur de Nantes.

1er décembre 2013...la soirée est fraîche mais pas glaciale, le ciel dégagée et les bords de Loire nantais assez déserts. Bien heureusement, la salle du Ferailleur est parfaitement remplie (200 ? 250 personnes?) pour accueillir comme il se doit 3 formations récentes de thrash venues d'horizons divers.

Précision importante et à souligner, le concert débute pile à l'horaire indiquée, soit 20h30, avec les anglais de Savage Messiah. Le groupe le plus 'mélodique' de la soirée, qui saupoudre son thrash de parties plus heavy et de quelques vocalises en chant clair, remarquablement bien tenues. Le public est déjà là en nombre mais reste assez 'calme'. Il faut dire que si l'exécution est très bonne, la sauce a du mal à totalement prendre, la 'faute' à des compositions solides mais pas transcendantes. Cependant les conditions sont idéales pour assister au concert, la scène du Ferailleur est assez élevée, les lights de qualité, le son est bon et pas trop fort et puis mention au chanteur/guitariste Dave Silver extrêmement sympathique et faisant bien des efforts pour parler en français. Le groupe pioche dans son dernier album paru (« Plague of Conscience » 2012) et nous annonce la sortie d'un 4ème album pour l'année prochaine.

Après cette bonne mise en bouche de près de 40 minutes, il faut attendre tout juste un quart d'heure pour voir débouler sur scène les espagnols de Angelus Apatrida. Contrairement à Savage Messiah, le groupe monte sur scène sans introduction et balance d'entrée « Violent Dawn ». Le pit ne met pas longtemps à s'embraser et les pogos s'enchaînent sans relâche. Nous voilà partit pour 45 minutes de thrash légèrement old school, évoquant du Testament (pour le chant), du Exodus ou du Destruction d'un point de vue musical. Pas la moindre nuance de finesse, Guillermo Izquierdo y va de sa voix agressive et tordue (qui colle bien à son physique), voix ne me plaisant pas totalement mais qui sonne de manière virulente et parfaitement en adéquation avec le reste du groupe. Angelus déroule son set avec un minimum d'interruptions, arrivé vers la fin, un léger sentiment de répétition se fait sentir, toutefois cela n'atténue pas la superbe ambiance qui parcoure la salle. Le single « You're Next » est demandé à plusieurs reprises et finit par être joué vers la fin du set, carton garanti.

Set-list Angelus Apatrida : Violent Dawn - Killer Instinct - Vomitive - Clockwork - Of Men and Tyrants - Give'Em War - Fresh Pleasure - Blast Off - You Are Next - Legally Brainwashed.

20 minutes de break, et peu avant 22h30, les américains de Havok montent sur scène, devant un parterre de fans pressés d'en découdre et qui acclament comme il se doit les 4 thrashers. Une nouvelle fois le son sera très bon, même si à mon goût la basse ne ressortait pas très distinctement. Bon au sein de Havok, ce n'est pas là le point essentiel, puisque les riffs étaient parfaitement audibles, la batterie puissante et ne couvrant pas la voix rageuse de David Sanchez. Par rapport à ce dernier, je soulignerais juste que son chant n'est pas aussi criard en live que sur la version studio, ce ne sont heureusement pas des parties vocales dépourvues d'hargne, ce qui enlèverait beaucoup d'efficacité au groupe. Un groupe qui jouera 13 titres durant 1h05 dont un rappel pas spécialement attendu. Mais la communion est telle que le groupe ne se prive pas de refouler les planches une dernière fois.

En terme de set, Havok puise à égalité dans ses 2 derniers albums, « Unnatural Selection » et « Time Is Up » (5 de chaque). Certains titres sont introduits par 2/3 phrases bien rodées et classiques (durant lesquelles David nous parle de l'abus du pouvoir par l'état, le fait de vivre trop vite, etc), notamment avant « Give Me Liberty...or Give me Death » ou « D.O.A ». En musique, cela se traduit par des riffs incisifs et à haute vitesse, la caisse claire est martelée à en souffrir le martyr, il y' a peu de tempos lents et la plupart des morceaux rendent à merveille en live, comme le furieux « Covering Fire », ce « Afterburner » du feu de dieu (extrait de « Burn » leur premier essai), et autre « I Am The State », aussi virulent textuellement que violent musicalement.

Si un « From Cradle to the Grave », titre au tempo un poil ralentit, laisse une impression mitigée de par sa longueur et sa linéarité, le reste du show est impeccable, très pro', seul mini incident, le backdrop du groupe qui se casse en partie la gueule vers le milieu du set. Viens l'heure de la conclusion où je dirais simplement : Havok en live, c'est la branlée assurée, le groupe a la banane et en fait profiter à tout le monde. Je note juste que le guitariste Reece Scruggs, a un petit air de Jeff Hanneman (rip), physiquement parlant (et puis bon Slayer est aussi une bonne influence d'Havok dans la composition des riffs). Une superbe soirée thrash vécue, merci à Black Wave Promotions pour la date, qui s'est parfaitement déroulée et bravo au public d'avoir répondu aussi présent un dimanche soir !

Set-list Havok : No Amnesty - Point of No Return - Give Me Liberty...or Give Me Death - I Am the State - From the Cradle to the Grave - D.O.A. - Worse Than War - Covering Fire - Under the Gun - Afterburner - Unnatural Selection - Time Is Up - Encore: Fatal Intervention.