04 octobre 2013 - Glaz'Art - Paris

Le problème des concerts le vendredi soir, c'est qu'il n'est pas évident d'arriver pile à l'heure pour les première parties. Heureusement, ce soir l'orga a pris un peu de retard, et ALUK TODOLO n'a pas commencé depuis très longtemps lorsque j'arrive. Comme à son habitude, le trio n'a aucun spot en façade, les lights éclairant le groupe uniquement par l'arrière. Des lights, utilisés uniquement en blanc et avec beaucoup de parcimonie. Car l'éclairage principal pour le groupe c'est une ampoule qui s'allume et s'éteint en fonction des riffs, et dont l'intensité lumineuse varie également en fonction de la musique. Les musiciens sont eux cantonnés aux extrémités de la scène, pour laisser le premier rôle à l'ampoule, à la lumière. Musicalement, ALUK TODOLO évolue dans un metal psychédélique, empruntant au noise et au krautrock des structures et des sonorités, pour un résultat occulte, intense et résolument personnel. Si le groupe était dans son monde pendant les premiers morceaux, des problèmes de basse (sur scène en tout cas) ont quelque peu tendu les musiciens, et fait retomber par la même occasion l'ambiance mystique qui s'était imposée. Avec ALUK TODOLO, il n'y a pas de chant, pas de communication entre les morceaux, seuls la musique et les lights sont importants. Ce soir, malgré les quelques problèmes, le groupe a délivré une prestation de qualité, intense et sombre, devant un public attentif et réceptif.


Après quelques instants de pause entre les groupes, le temps d'aller étancher sa soif/dépenser ses deniers au merch/vapoter dehors (rayer la/les mention(s) inutile(s)), c'est GRAVE MIASMA qui commence. Les anglais se sont fait un nom dans le petit milieu du death metal avec seulement deux EP, acquérant une solide réputation aussi bien studio que live. Et enfin on va pouvoir vérifier cela. La mauvaise nouvelle, c'est le son assez approximatif au début, qui évoluera en bien mais pas top après deux/trois morceaux de chauffe. Heureusement, la musique des rosbifs est par définition bien crade et dense, ce qui fera passer la pilule. Peu mobiles, les musiciens headbanguent néanmoins furieusement, tout en assurant les riffs velus de le death metal suintant. La prestation est sobre, efficace et rentre-dedans. Le public commence d'ailleurs à s'échauffer un peu, quelques pits démarrant devant le groupe. GRAVE MIASMA a fini de convaincre les sceptiques que c'est une valeur sûre du death metal UG qui sent des pieds, et qu'il faudra compter sur eux à l'avenir.


C'est sur l'intro de Triune Impurity Rites que les teutons montent sur scène. Habillés de leurs traditionnels pij… tuniques, NECROS CHRISTOS en impose. Leur death metal doomisant également pose l'ambiance, une ambiance morbide et malfaisante. Le son est plutôt bon, et le public profite bien des morceaux tirés principalement des deux albums du groupe, mais également dans une moindre mesure des EP et démos (qui viennent d'être réédités). Musicalement, donc, c'est parfait, car en plus les musiciens savent manier leurs manches, et l'interprétation est quasi irréprochable. Mais si NECROS CHRISTOS est top musicalement, ils le sont moins visuellement. Très statique, trop statique, le groupe peine à passionner. Pas charismatique, le chanteur est vissé sur son micro, et ne dégage pas grand-chose. Heureusement que la musique parle pour elle-même.

Au final, les grands vainqueurs de cette soirée sont GRAVE MIASMA, qui nous a gratifiés d'un concert rageur et brutal, tout en moiteur et en poisse. L'OMNI ALUK TODOLO a assuré sa première partie, pas évident quand les deux groupes qui suivaient sont aussi différents qu'eux, bravo à eux. NECROS CHRISTOS ont eu eux du mal à passer après GRAVE MIASMA et leur présence scénique plus accrocheuse. Mais C'était quand même un très bon début de week-end, et de quoi parfaitement oublier la semaine de merde qui l'a précédé.