- NIFELHEIM - VULCANO - THE STONE - SEIDE par SKAY - 2495 lectures
04 mai 2013, Glaz'art, Paris





Dur pour SEIDE de démarrer la soirée. Le groupe a en effet performé pendant la quasi totalité de son set devant une quinzaine de personnes. Il faut dire que le combo est habitué des scènes parisiennes, et qu'une majorité du public a préféré boire l'apéro devant la salle au soleil. Il faut dire également que la musique de SEIDE n'est guère passionnante. Le groupe bénéficie d'un bon son, ce qui est fort appréciable. Mais comme à son habitude, le jeu de scène est assez bipolaire. D'un côté, le bassiste et le guitariste chevelu qui bougent beaucoup, essayant de communiquer leur énergie au public. De l'autre, le chanteur et le guitariste lead, qui eux ne bougent pas beaucoup (voire pas du tout pour le guitariste). Le contraste est un peu trop fort entre les 2 côtés de la scène, et n'aide pas trop à rentrer dans le set. C'est d'autant plus dommage car SEIDE envoie un black metal taillé pour la scène, à la fois mélodique et guerrier. Malgré le manque d'originalité, leurs morceaux sont efficaces et puissant. Les temps morts entre les morceaux sont un peu trop long à mon goût par contre, et font un peu redescendre la tension créée par les morceaux. Le syndrôme du groupe parisien qui passe tous les 4 matins à Paris ne pardonne pas dans une salle comme le Glaz'Art, et sans fan base conséquente, c'est le four comme ce soir. Dommage car le groupe a des arguments à faire valoir, mais il va devoir se faire plus rare pour éviter telle déconvenue.



Lorsque THE STONE monte sur scène, l'affluence frôle les 60 personnes, et augmentera tout au long du set des Serbes. Il faut dire que le THE STONE, c'est un peu la version black metal de Le Havre pour le foot. Quelques supporters, une longévité à toute épreuve (12 ans sous cette forme, 5 albums et d'innombrables splits et EP), mais un intérêt assez faible de la majorité des amateurs. Sans être mauvais, le black metal des Serbes n'est pas réellement intéressant, et on passe le concert à alterner headbanguing et baillements. Malgré un aspect scénique travaillé et efficace (mention au chanteur, sa corde de pendu et ses chaines qui clinquaient), le groupe peine à convaincre. Il faut dire que THE STONE a toujours été un second couteau malgré quelques bons morceaux. D'ailleurs, le public ne se réveille toujours pas, et hormis quelques fans qui opinent du chef, le reste regarde la prestation des serbes du coin de l'œil en attendant la suite.



Mais l'ambiance va se réchauffer d'un coup avec VULCANO. Les vétérans brésiliens sont très rares dans notre pays, et visiblement, une bonne partie du public attendait la leçon de samba. Et ceux qui ne les attendaient pas particulièrement, comme votre serviteur, ont vite changé d'avis pour se précipiter au premier rang. Ce que je ne savais pas, c'est que le père de James Hetfield s'occupait de la guitare, et que le grand-père d'Antoine était derrière les fûts. Malgré une moyenne d'âge avoisinant les 70 printemps, les brésiliens tiennent une forme olympique. Avec près de 30 ans de carrière, ils envoient à la tronche d'un public qui n'attendait que ça leur thrash/death primaire. Forcément qui dit musique primaire dit efficacité. Pendant 50 minutes, chaque personne dans le public n'a pas arrêté de headbanger une seconde. On n'était peut-être pas nombreux, mais il n'y avait que des furieux qui obéissent au doigt et à l'œil de chaque riff. Le sourire continu du guitariste était suffisamment communicatif pour que chacun dans le public le suive aveuglément. L'énergie du batteur, qui terminait un morceau sur deux debout sur son kit a également motivé l'assistance. D'autant que le chanteur ne prenait pas beaucoup de temps pour présenter les titres, d'où une intensité qui n'est pas retombé de tout le set. Côté public, outre le headbang, pit s'est réveillé d'un seul coup, d'autant plus furieux qu'il rongeait son frein depuis quelques heures après les 2 premières parties. Résultat, un concert énorme. J'ai pu discuter un peu avec le batteur à la fin du concert, et il m'a donné sa recette de jouvence : « life is metal, and metal is life ! » Amen !




NIFELHEIM avait donc fort à faire pour succéder aux brésiliens. D'autant plus que les frangins ont changé le line-up live récemment avant la tournée. On retrouve donc aux guitares Felipe Plaza Kurtzbach (PROCESSION entres autres) et Tamás Buday (ex-TORMENTOR) aux guitares et Eric Ljung (ONDSKAPT) derrière les fûts. Autant dire qu'ils sont bien entourés. Dès le début du concert, tout part en live. Le groupe est survolté, notamment les frères Gustavsson, qui haranguent le public. Ce dernier a décidé de profiter de son gros échauffement sur VULCANO en donnant tout. Le pit est compact, viril. Les vestes à patchs s'entrechoquent pour le plus grand bonheur de leurs propriétaires, mais aussi du groupe qui en redemande. Il faut dire que dans le genre, Hellbutcher est le meilleur pour poser et inviter le public à se lâcher. Peu encombré par les 45 kilos de clous porté par chacun, tout le groupe headbang violemment, secouant leurs cranes (dégarnis pour les frangins) comme des forcenés. Autant de motivation pour l'audience qui n'en avait pas besoin. Il faut dire que le black/thrash des suédois est des plus efficaces, et est porté par un son excellent. En plus, la set-list fait la part belle au dernier album, foutrement bon, et notamment l'excellent Storm of the Reaper. Mais c'est surtout dans leur cultissime premier album que le groupe va chercher ses brûlots (4 titres). Après une petite heure de riffs acérés dans la tronche, le groupe revient pour un rappel et surtout une reprise des encore plus cultes TORMENTOR, avec leur morceau éponyme. Une raison de plus de se déchainer dans le pit. En à peine plus d'une heure, NIFELHEIM a montré ce qu'était le rock'n roll à la sauce black/thrash. Une attitude scénique improbable, des gimmicks à la limite du ridicule, mais sans jamais la franchir, et surtout une musique où le terme efficacité prend tout son sens. Une véritable leçon, un groupe à voir absolument.



Encore une fois, les absents (et ils étaient nombreux) ont eu tort de ne pas se déplacer, car VULCANO et NIFELHEIM valaient largement le déplacement. Malgré un démarrage de concert en mode diesel en côte, les Brésiliens ont su réchauffer le Glaz'art, avant que les Suédois ne le mettent en fusion. Une putain de soirée !


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