Vendredi 11 Janvier 2013 - Divan du Monde - Paris

Après des mois de galères, de promo, de changements de groupe, le temps est enfin venu pour Phil'Em All de tenir son dernier PMFF. Et ce n'est pas moins de 23 groupes en 3 jours qui régaleront le public venu nombreux pour soutenir la scène française. Au programme, beaucoup de groupes ayant déjà participé aux précédentes éditions, et quelques nouveaux. Surtout, beaucoup de groupes des années 80, cultes, reformés et bientôt déformés. Compte-rendu des hostilités par Skay et VSpapy !

Vendredi 11 janvier 2013

Pour des raisons de boulot, je n'arrive au Divan du Monde qu'à 18h30. Je loupe donc 6h33 & Arno Strobl ainsi que AGGRESSIVE AGRICULTOR. J'avoue être un peu déçu, mais il faut dire qu'en commençant à 16h30 un vendredi, peu de monde pourrait être réellement à l'heure. D'ailleurs j'ai eu l'impression que la salle était vraiment pleine vers 19h30/20h, pendant le passage de NO RETURN. Journée extrême pour cette première date d'un week-end qui s'annonce marathon, surtout pour les courageux qui feront les 3 jours.

J'attaque donc la journée avec les vétérans de MERCYLESS. Pour faire court, j'aurais pu partir après, tant la bande de Max m'aura tatané la gueule pendant 45 minutes. Après sa reformation et le concert des Combustibles l'année dernière, je savais à quoi m'attendre, mais sur une grande scène avec un son über massif, j'ai tout de même été surpris par l'agressivité du set. Le groupe est clairement en forme et content d'en découdre. Les morceaux sont violents, lourds, et c'est avec un plaisir non dissimulé que les quatre de l'Est tartinent le public de riffs death old school as fuck ! D'ailleurs, le public répond carrément présent avec un pit déchaîné et bien brutal l'alcool aidant certains. Clairement ancrés dans les 80's, les morceaux de MERCYLESS n'ont pas pris une ride et c'est clairement une reformation de grande classe, que ce concert ne fait que confirmer. Max communique avec le public, assez pour annoncer les morceaux ou remercier l'organisation, mais surtout pas trop pour ne pas laisser retomber la tension du concert. Seuls quelques problèmes de guitares écorneront quelque peu le concert. L'occasion de se rendre compte que la seconde guitare n'était pas très forte. Mais ces quelques problèmes ne gâcheront pas la fête, et heureusement. Au final les 45 minutes de la prestation sobre mais efficace du groupe passent très rapidement.

Après une courte pause, le timing étant très serré, et seules 15 petites minutes séparent deux groupes, c'est avec une joue encore rouge que je me place pour NO RETURN. La bande d'Alain arrive sur scène avec la banane, visiblement très contents d'être là. Il faut dire qu'avec leurs 24 ans de carrière au compteur, leur place était réservée depuis longtemps. Leur bonne humeur est directement véhiculée par L. Chuck D., chanteur depuis le dernier album. Avec sa façon de s'exprimer, en tutoyant le public et de manière plutôt théâtrale, c'est un peu quitte ou double, mais ce soir ça marche très bien. Beaucoup de communication, le chanteur arrive à fédérer le public qui headbang quand il n'est pas dans le pit. Le son est bien massif également, on entend bien tous les instruments. Alain est notamment très appliqué. Pas beaucoup de mouvement sur scène, à part du secouage de cheveux, mais L. Chuck D. bouge pour tout le groupe quand il ne gueule pas. D'ailleurs, son chant assez varié colle parfaitement à la musique à la fois mélodique et brutale du groupe. Si personnellement je n'accroche pas musicalement, force est de constater que NO RETURN a bien assuré ce soir en fatiguant plus d'un fan.

Mais cette fatigue, chacun la gardera pour plus tard, car il reste deux groupes dans cette première journée marathon, et le premier n'est pas l'un des moindres, puisqu'il s'agit d'AGRESSOR. C'est également avec le sourire qu'Alex Colin-Toquaine et ses acolytes montent sur scène. Depuis quelques temps, ils sont également accompagnés de Pierrick Valence, notamment connu pour ses méfaits dans PHAZM ou SCARVE (entre autres). Malheureusement pour ce dernier, et pour tout le groupe, on ne l'entendra quasiment pas du concert. Outre le fait qu'il avait l'air parfois perdu, parfois complètement dans le set, j'ai eu un sentiment un peu mitigé quant à sa prestation. Le son, donc, était très sourd, il manquait clairement de patate, qu'on avait pourtant eue sur les deux groupes précédents. C'est clairement dommage, car la musique d'AGRESSOR aurait eu beaucoup plus d'impact ce soir avec un meilleur son. Il n'empêche que les fans se sont donnés à fond sur les classiques du groupe. Pour ma part un concert malheureusement pas aussi satisfaisant que je l'aurais souhaité.

Pour finir la soirée, place aux patrons, LOUDBLAST. Stéphane Buriez est visiblement très content d'être là, et semble bien euphorique, la faute à quelques bulles houblonnées qui trainaient çà et là. Le concert s'est déroulé en 2 parties, la première composée de morceaux de LOUDBLAST. Le son est redevenu massif et le groupe balance des parpaings au public. Ce dernier rend honneur à la violence des morceaux joués par un pit dantesque. Les slammeurs s'en donnent à cœur joie. Mais un peu trop de la part de Buriez, qui après s'être pris le micro dans les dents suite à une réception de slam malheureuse, remercie l'infortuné à coup de rangers dans le cul, tandis que le stage manager le balance sans ménagement dans la fosse. Une histoire qui aurait pu mal se terminer vu comment le gars s'est « réceptionné » dans la fosse. Mais bon, le pôvre Stéphane a failli saigner de la lèvre… Une attitude un peu trop extrême, surtout quand on réclame le bordel. Heureusement, la suite se déroulera sans autres heurts, et bizarrement la jeune fille qui monte sur scène en fin de set, et cogne également le micro alors qu'il chante ne connaîtra pas le même sort. Autre fait marquant, le porno affiché sur le projecteur de fond de scène, une partie à trois pas très fine, très classique, et finalement ne choquant que les mamans et leurs enfants dans la salle. Pas très fin ni intéressant de la part du groupe.
La seconde partie, plus courte, a vu quant à elle plusieurs invités. Et ce sont DK Deviant d'ARKHON INFAUSTUS, Christophe Godin et Sibylle de WITCHES qui montent sur scène pour la première reprise de la soirée, "Orgasmatron" de qui-vous savez. Version d'ailleurs assez bordélique. Arno Strobl rejoint la bande pour un "Mandatory Suicide" pendant lequel on ne l'entendra quasiment pas. Encore une fois, l'adaptation ne rend pas vraiment hommage à l'originale, mais les reprises créent un bordel encore plus grand dans la fosse, et on voit que les musiciens s'éclatent sur scène. Pour terminer le concert, Arno Strobl prend le chant lead pour une reprise death metal (avec chant clair) de "Bark at the Moon" d'Ozzy. Au final, j'avoue être dubitatif sur ce concert de LOUDBLAST, assez bordélique et approximatif, avec un groupe suffisant sur scène, mais qui s'éclate. Le public n'en attendait pas moins et passe les fautes de goût et de comportement pour ne garder que les gros riffs et la fête. Et c'est peut-être ce qu'il faut retenir de ce show.

A la fin de la première journée, c'est à mon sens MERCYLESS qui remporte la mise, devant NO RETURN et AGRESSOR. A la suite de ça, direction le Black Dog où AGGRESSIVE AGRICULTOR fera un concert acoustique dans le bar du bas, où un ancien du Rock Fort Show mixera des choses sales et grasses, et où Martin Van Drunen côtoiera beaucoup de metalleux assoiffés et rassasiés de décibels. De quoi s'échauffer pour le samedi et surtout le dimanche pour votre serviteur.