- PERSISTENCE TOUR 2013 (HATEBREED+AGNOSTIC FRONT+H2O+...) par SEB ON FIRE - 2576 lectures
Le 13/01/13 - Le Bataclan - Paris.



Comme tous les hivers, le grand Barnum du Persistence Tour parcourt l'Europe et dispense sa médecine hardcore à qui voudra bien l'écouter. L'avantage de ce genre de grosses tournées est que l'on peut voir plein de groupes d'une seule traite. L'inconvénient c'est que certains de ces groupes doivent se contenter d'une vingtaine de minutes de set et que l'affiche prend parfois des allures de joyeux fourre-tout. Cette édition ne dérogera pas à la tradition puisque six groupes de styles différent vont se succéder dans une organisation quasi militaire.



Drôle d'affiche que celle rassemblée cette année avec pour but évident de ratisser large dans afin de rassembler le plus monde possible pour la grande fête du hardcore sous toutes ses formes. D'où un changement de roster dans le public à mi-parcours : les jeunes cédant la place aux anciens. Mais procédons dans l'ordre en commençant par le commencement : THE ACACIA STRAIN. Voila un groupe qui, malgré un dernier album bien pourlingue, possède toute ma sympathie. Je ne voulais pas les louper du coup je me suis présenté devant le Bataclan dès l'ouverture des portes pour observer ce qui ressemblait fortement à une fashion week hardcore. Bref, vu l'extrême lenteur du personnel d'accueil je rentre dans la salle alors que le groupe est en plein milieu de « Whoa Shut It Down » il me semble (mais je n'en mettrais pas ma main à couper vu que le son est dominer par une basse écrasante). Assistance clairsemée et groupe qui ne semble pas plus motivé que ça malgré quelques moshers bien en forme. Enfin quand je dis mosher, le pit a plus des allures de salle de répétition pour « La France à un incroyable Talent » que d'un moshpit digne de ce nom : on y croise des mecs qui font des roues, la brouette thaïlandaise et d'autres figures en couple ou en groupe...mais ils ont l'air de se marrer, c'est le principal. Sur scène le groupe continue de dérouler sans trop se fouler : « Doomblade », « See You Next Tuesday » et « JFC » entre autre, mais rien à faire, ça ne prend pas. Il manque la hargne, l'agressivité, la lourdeur, les speechs nihilisto-second degré de Vincent Bennett et surtout l'envie. Le groupe convainc beaucoup moins que lors de son mémorable set au Glaz'art en ouverture de Terror. Un concert aussi vite vu qu'oublié. Finalement on préférera encore regarder les cabrioles du pit que la scène. C'est tout de même un peu triste pour un groupe de ce calibre.



Après cette entrée en matière qu'il faut bien qualifier de ratée, place aux allemands de NEAERA. Un groupe qui détone un peu sur l'affiche avec son mélodeath d'obédience nordique. Les allemands enchainent les albums de qualité mais sans jamais décoller du wagon des suiveurs, l'occasion est belle de voir ce qu'ils valent sur scène. Et bien c'est plutôt pas mal, voir très bon par moment. Ils ont vraiment envie d'en découdre et de se faire une place sur l'affiche. Musicalement ça envoie du lourd, du bon mélodeath/metalcore qui ravi le public et met la bonne ambiance dans une salle qui se remplit au compte goutte. Le chanteur surtout, fait tout pour chopper l'attention des spectateurs en exécutant des slams à répétition et s'exerçant au catch avec les slameurs venant s'aventurer sur la scène. Un bon esprit renforcé par l'envie de parler en français avec le public et des morceaux de qualité très bien exécutés. NEAERA réchauffe l'ambiance et s'impose comme la bonne surprise de ce début de concert. Pour un groupe que personne n'attendait c'est une belle réussite.



Petite pause avant d'accueillir STICK TO YOUR GUNS, « l'autre groupe » de Chris Rawson guitariste de Walls Of Jericho, qui est apparemment très attendu et apprécié de la frange la plus juvénile du public qui en profite pour venir se montrer aux avants postes. Musicalement ce n'est pas vraiment mon genre de son du coup j'observe ça d'un œil distrait et au bout de trois morceaux le « moshcore mélodique » du groupe commence à tourner pas mal en rond, la plupart des morceaux dévoilant la même structures basé sur des riffs hardcore mélos, de lourdes moshparts et un peu de chant clair. Le groupe tient la route scéniquement, fait le boulot tranquillement et leurs fans sont là pour leur montrer tout leur amour. C'est déciment pas mon truc mais à voir les mèches désordonnées et sourire sur le visage poupins des mecs et des filles en t-shirt STYG, le groupe a visé juste et ravi ses fanatiques.



C'est maintenant que s'opère le changement de public. Les vieux s'avancent, les marcels blancs remplacent les t-shirt ajustés, les tatouages de taulards prennent le pas sur les tattoos colorés, les autres vont boire un coup au bar. H2O débarque au son du « Empire State Of Mind » de Jay-Z/Alicia Keys enchainé avec « 1995 » et surtout « Nothing To Prove » qui met le feu d'entrée de jeu et transforme la scène en tremplin de slam. « The scene is yours » disait Toby Morse. Ok, on est des mecs polis, on obéit. H2O sur scène c'est toujours l'assurance de passer un bon moment avec des morceaux fédérateurs, des pogos à l'ancienne et une scène ouverte à tous ceux désirant venir brailler les refrains dans les micros. Tous les copains sont aussi les bienvenus, on verra donc un morceau joué en compagnie de Mike Gallo « Guilty By Association », un autre (« Faster Than The Word ») avec Roger Miret et une reprise de Sick Of It All avec Jamey Jasta au micro. Le concert prend des allures de fête au village avec un salle et une scène qui ne forme plus qu'un grand tout sur un « What Happened ? » final repris en chœur par le public se massant sur les planches bondées à craquer. H20 ce sont des mecs sympas qui pensent à tout le monde en reprenant Black Sab', les Cro-Mags, Police et Sick Of It All. Y'en aura pour tout le monde, ce soir on rase gratis. Un concert un poil bordélique mais tout entier tourné vers la bonne ambiance et la PMA chère à Toby Morse. Pas le meilleur concert de H2O, mais un bon moment de hardcore passé, avec les copains, dans le pit. Demain on va encore avoir mal aux pattes et aux dos mais sur le coup, on s'en fout, on braille et on pogotte comme des fous.




Place au old school, back to the roots of NYHC avec les parrains du style: AGNOSTIC FRONT, groupe que j'ai du voir deux ou trois fois par an ses cinq dernière années. Je sature un peu surtout que le set de ce dimanche n'était pas le plus mémorable donné par la bande à Roger. Le groupe joue sur une seule guitare pendant deux morceaux, le temps qu'il faudra à Stigma pour résoudre l'incident technique qui l'aura empêché de jouer sur « Addiction » et « Dead To Me ». Le voila de retour pour « My Life, My Way ». Roger est très en forme, Stigma un peu moins et Pokey Mo frappe droit et juste en fond de scène. Le batteur le plus flegmatique de la scène. Les tubes s'enchainent, le public est content, les trentenaires et quarantenaires retrouvent leur jeunesse mais quelque chose manque pour faire de ce set un très bon set d'AGNOSTIC FRONT. Ce n'est pas la setlist, il n'y à rien à dire a ce niveau là. Ce n'est pas le son, qui est plus que correct pour le groupe, c'est cette petite étincelle qui s'enflamme dans les tripes et fait rentrer à pieds joints dans le concert. Là, elle manque et empêche le set d'être très bon. Le final est pourtant de toute beauté avec un enchainement « Crucified », « Gotta Go », « Rior Riot Upstart » repris en chœur par une bonne partie des neuf cents personnes présente ce soir et qui, une fois de plus, on envahit la scène. C'est toujours un plaisir d'entendre ses morceaux là, et de revoir ce groupe, mais ce soir il aura manqué ce petit ingrédient magique. On se quitte sur la désormais traditionnelle reprise du Blitzkrieg Bop des Ramones et on se met en place pour choisir un poste d'observation un peu en hauteur pour ne rien louper d'un HATEBREED que personnellement j'attendais au tournant après des derniers albums très moyen (sans parler de l'effort solo de Jasta) et une prestation catastrophique lors du Hellfest 2012.



HATEBREED arrive et pour la première fois ce soir, jeune et anciens communient ensemble. Il aura suffit d'un seul morceau à la bande à Jamey pour transformer la Bataclan en un immense champ de bataille. Porté par un son hyper puissant, HATEBREED montre que ce soir les patrons ce sont eux et personne d'autre. Le groupe enchaine avec un nouveau titre « Put It To The Torch » qui avec son riff à la « I Will Be Heard » est appelé à vite devenir un classique du répertoire d'HATEBREED. Jamey est en forme, bien en voix, et les quatre gaillards derrière lui sont bien présents et prêts à en découdre. En deux titres, la débâcle du Hellfest est effacée et bon sang que ça fait plaisir de voir le groupe avec un vrai gros son et pas une bouillie sonore. Dans la fosse ça tatane sec et à certains moment, on voit se former trois moshpit simultanément. De quoi satisfaire tout le monde. HATEBREED excelle dans le style qui est le sien, une espèce de hardcore pour stade hyper fédérateur. Simple, brut, direct et efficace, Jaste et ses hommes ne font pas de quartier et enchainent les mandales : « Doomsayer », « Proven », « Defeatist », « Last Breath » et j'en passe. Toujours avec un Jamey tenant le public dans sa pogne et qui, sur scène, se sent comme à la maison. Les cinq du Connecticut envoient leur finish habituel pour laisser tout le monde sur les rotules, exsangue et à bout de souffle : « This Is Now », « Live For This », « I Will Be Heard » et « Destroy Everything ». Couvre-feu, lumières, rideau, terminé. HATEBREED conclut de la meilleure des façons une soirée plutôt moyenne. Mais ce soir, le groupe qu'il fallait voir c'était eux et personne d'autres.



SETLISTS :

H20 :
1995
Universal Language
Nothing to Prove
Family Tree
Still Here
One Life, One Chance
Guilty by Association
Fairweather Friend
Faster Than the World
Friends Like You (Sick Of It All cover)
War Pigs (Black Sabbath Cover)
5Year Plan
Sunday
Walkin' On The Moon (Police cover)
Hard Times (Cro-Mags cover)
What Happened ?


AGNOSTIC FRONT:
Addiction
Dead to Me
My Life My Way
That's Life
A Mi Manera
For My Family
Friend or Foe
All Is Not Forgotten
Peace
Crucified
Gotta Go
Riot, Riot, Upstart
Police State
Take Me Back
Blitzkrieg Bop (Ramones cover)


HATEBREED :
To the Threshold
Put It To the Torch
Tear It Down
Everyone Bleeds Now
In Ashes They Shall Reap
Never Let It Die
Empty Promises
Doomsayer
Smash Your Enemies
Indivisible
Proven
Defeatist
Last Breath
As Diehard as They Come
This Is Now
Live for This
I Will Be Heard
Destroy Everything







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Commentaire
tough gay
IP:81.249.226.76
Invité
Posté le: 17/01/2013 à 07h18 - (354)
Pour moi, pareil... Les 3 premiers groupes.... oué ok un peu bof mais bon lol xptdr...
H2O, saut a pied joint dans mes années lycée, un groupe qui régale le public, qui a l'air de se régaler aussi, 20/20 avec mention spéciale du jury.
Agnostic Front ne m'a pas convaincu... que du mid tempo joué en charentaise et au final il manquait vraiment l'étincelle.
Hatebreed a mis la keukla, rien à dire.
L'entrée sur place à 40e (j'avais la mienne à 35) et le gobelet de campus à 4e donne une soirée qui arrive vite à 60e... et la différence de prix entre ce type de concert et un concert à 5e dans un teu-skoua n'est pas en adequation à mon sens avec la quantité de plaisir que peut donner chacun de ces types de concerts. Mais bon, un petit dimanche à Disneyland version hardcore de temps en temps ça fait pas de mal.

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