- KILLTOWN DEATHFEST 2012 par TONTON - 2689 lectures
Les 30, 31 aout, 1 et 2 septembre 2012 - Ungdomshuset - Copenhague - Danemark





Le mois d'aout touche à sa fin. Les journées raccourcissent de jour en jour. Le spectre d'une rentrée maussade se profile déjà. Les souvenirs de festivals sont encore bien vifs dans les mémoires... alors autant jouer les prolongations et se rendre à Copenhague le premier week end de septembre pour la troisième édition du Killtown deathfest, un petit festival indoor ayant misé sur une scène underground de qualité et invitant l'espace de quelques jours des groupes voués à un avenir prometteur adjoint de quelques glorieux ainés. Le style de rigueur ? Le death métal bien entendu. A l'exception de la soirée du dimanche qui sera, quant à elle, réservée aux riffs plombés du doom.



Jeudi 30 aout. Loppen, Christiania « Warm up show»


Le festival n'a pas encore commencé mais un petit warm up show s'impose. Il se déroule du côté de la vieille ville, à Christianshavn, dans un quartier aussi atypique de pittoresque surnommé « hippy town » paradis des marginaux, des artistes, des squatteurs de tous horizons et haut lieu de la ganja, une singularité danoise tolérée par les autorités. Le petit club se situe au premier étage d'un bâtiment où fleurissent des graffitis. Murs noirs, lumière des candélabres, death métal en fond sonore l'ambiance est déjà présente. On se laisse tenter par le pack du festival : 140 couronnes danoises (environ 18€) pour obtenir le tshirt du fest ainsi qu'une compil double cassette sérigraphiée avec goût présentant tous les groupes de l'édition 2012.

Le club se rempli rapidement, les lumières s'éteignent. Le KTDF's warm up show peut commencer... avec MOLD jeune formation locale vierge de tout enregistrement (difficile de faire plus underground) présentant son joli petit death metal old school. S'ils sortent à peine de l'age tendre des boutons plein la gueule, jouer à domicile facilite les choses. La mayonnaise prend plutôt bien devant un public déjà acquit. Rien de bien transcendant mais MOLD assurera son rôle de mise en bouche avec brio.



Il fait déjà chaud dans le club mais la température gagnera quelques degrés avec le set de CRYPTBORN, passionnante formation finlandaise dans laquelle on retrouve des membres de MAVETH et plus précisément le fameux Chrisbutcher délaissant ici son habituelle basse pour se consacrer exclusivement au chant. Le moins qu'on puisse dire, c'est que du haut de ses deux ep chez Detest records (big up Jerry!) CRYPTBORN envoie très sérieusement le pâté. Du bon gros death scandinave assorti des growls caverneux de ce bon Chris associé à un guitariste particulièrement remuant. C'est du tout bon mais le meilleur reste pourtant à venir.




L'air dans le club est devenu irrespirable. Les pauses entre les groupes sont bienvenues pour permettre aux quelques 250 personnes présentes de respirer un peu. Mais lorsque MORBUS CHRON entre en scène, c'est le bordel le plus total dès le premier titre. Il faut dire que le groupe est littéralement déchainé. Le chanteur harangue les premiers rangs avec une véritable fureur. Headbanguant comme un dément à s'en dévisser la tête. Le groupe suédois fraichement signé chez Century media nous vomi un set death metal particulièrement énervé qui ne connaitra aucune baisse de tension. Un mur compact de tignasses headbanguant en rythme du début à la fin du show rendra toute approche de la scène difficile voir même inabordable pour tenter de faire une photo potable. Lorsque MORBUS CHRON quitte la scène quelques 40 minutes plus tard, on peut lire sur les visages de l'assistance un enthousiasme unanime qui laissera des courbatures dans les cervicales pour les jours à venir.



C'est déjà le dernier groupe de la soirée avec ZOM, une formation plus confidentielle en provenance de Dublin. Les Irlandais n'ont qu'une paire de démos à leur actif. Misant sur un death/black lorgnant un peu vers des sphères sensiblement expérimentales (toutes proportions gardées). Quelques plans semblent intéressant mais l'ensemble est massacré par une monstrueuse reverb sur les micros. Le chant s'en retrouve désagréablement dédoublé par une sorte d'écho qui fleure bon la promenade en montagne. C'est à se demander comment le bassiste et le guitariste arrivent à assurer leur partie de chant sans se planter à chaque phrase. Après 10 minutes de tortures death métal aux atours alpestres, je décide de ménager mes oreilles pour le week-end à venir. Je rentre à mon hôtel à quelques centaines de mètres de là. La tête pleine des riffs qui m'attendent dès le lendemain. Vivement...




Vendredi 31 aout. Ungdomshuset


Pour se rendre au lieu dit du festival, c'est un peu plus compliqué puisque l'endroit se situe dans le nord est de la ville et qu'un bon épluchage des lignes de bus est nécessaire pour s'y retrouver. Quoi qu'il en soit, votre dévoué arrive sur les lieux alors que RITUALIZATION entame son set. L'Ungdomshuset est une sorte de grande batisse aux allures de squat. Fresques urbaines et graffitis se partagent chaque centimètre de mur. Les deux bâtiments encadrent une sorte de cour intérieure bordée par le coin merchandising et les échoppes où l'on vous sert, au choix, des mets exclusivement végétariens étonnamment bons , des cocktails à prix très corrects, des « gâteaux de l'espace » ou même de la weed. Bref, tout est à portée pour sustenter tous les appétits ou presque. Mais revenons plutôt à RITUALIZATION et au war metal des Orléanais. Si le son n'est pas d'une clarté exemplaire, le groupe compense par un show copieusement garni d'une belliqueuse conviction. Certes je rêve de donner les beignes au responsable des lights qui semble s'être endormi sur les spots rouges mais ce détail n'enlève rien au set chaud patate mené par un chanteur, Warchangel (ou Manu c'est selon) véritablement possédé. Pas facile pourtant d'ouvrir le festival mais les Français s'acquerront de la tache avec panache.



On poursuit rapidement avec CHURCH BIZARRE autre formation Danoise écumant l'underground depuis plus d'une décennie. Pas grand chose à dire si ce n'est que CHURCH BIZARRE pratique un death aux relents black assez sympathique mais loin d'être suffisamment palpitant pour faire date. Il s'ensuit donc un set très convenu sans véritable attrait. Idéal pour poursuivre mon exploration du site et serrer quelques paluches.



Ça ne s'arrange guère avec FLESHLESS qui fait un peu figure de furoncle sur le fessier de la pin-up KTDF. Sur disque, la musique des Tchèques reste pour moi l'ultime solution à l'insomnie. Sur scène ça ne vaut pas mieux. Le chanteur lui même avoue entre deux morceaux qu'il se sent un peu décalé par rapport au reste des groupes programmés et il a parfaitement raison. On se demande bien ce qu'ils foutent là. Une erreur de casting ? Un partenariat encombrant ? Un cachet au rabais ? Difficile à dire mais une chose reste certaine. Sur disque ou sur une scène. FLESHLESS c'est pas mon truc.



Fort heureusement, les choses deviennent nettement intéressante car sur la seconde scène se prépare une performance hors norme. CHAOS ECHOES s'apprête à commencer la première des 5 prestations qu'ils donneront durant le week end. Ou plus exactement l'une des formes de CHAOS ECHOES cristallisée, pour l'occasion, autour des deux frères Uibo ex-membres des fameux BLOODY SIGN. Car ce n'est pas un quelconque concert qui nous attend là mais plutôt une sorte d' improvisation, une divagation, une errance musicale, une expérimentation sur fond de métal. Pour les épauler, le duo sera adjoint de Marcello Aguirre (EVIL SPIRIT) qui se fera grand prêtre vociférateur psalmodiant des textes inintelligibles au commun des mortels. Kalevi se fait alchimiste de la six cordes tandis que Marti martèle ses peaux de différentes façons, de différentes baguettes, de différentes humeurs vives ou calmes. Difficile de mettre des mots sur la chose. Le terme de performance semble approprié et les quelques prestations qui suivront confirmeront l'originalité du propos.




Sur la scène principale, du lourd se présente avec CORPSESSED qui va donné un set monumental. Les Finlandais forts de deux mini en poches semblent tout à leur aise sur la scène du festival. D'ailleurs Matt, label manager qui les a signé sur Dark Descent records est au premier rang pour soutenir ses protégés. Bon on n'a pas non plus à faire à des débutants puisque les membres du groupe ont déjà étrenné leurs riffs dans diverses formations et cela s'en ressent pendant leur show. CORPSESSED nous assène un death metal lourd, sombre et particulièrement agressif. Le chanteur, Matti Mäkelä, s'entame le cuir chevelu d'un grand coup de micro dès le second titre du set. Le sang coule a apporte un surplus de haine à un concert qui n'en avait pas vraiment besoin. Le groupe nous balance à la face des titres piochés dans ses deux disques et confirme tout le bien que je pensais déjà d'eux. On murmure que le groupe est venu au festival avec un tirage limité en vinyle translucide de son dernier ep. Une chasse à l'homme accrue succédera à la fin du concert pour dénicher le collector. Probablement l'une des meilleures performances de la journée avec le groupe à venir...



...j'ai nommé les vétérans d'INTERMENT. Le moins que l'on puisse dire c'est que les Suédois vivent une seconde jeunesse depuis la sortie de « Conjuration of the Sepulchral » leur split album avec FUNEBRARUM sorti en 2007. Une compilation et un album plus tard, INTERMENT a encore prit du galon et dispense avec brio un authentique death suédois de la grande époque. Le show débute sur l'énorme « Morbid death » premier titre de leur démo de 1991 ('tain le coup de vieux). Le son des guitares accordées, comme il se doit, dans les godasses est bien rugueux. « Infernal Damnation », « Eternal darkness », « Torn from the grave »... INTERMENT pioche dans sa discographie et alterne soigneusement les brulots de ses débuts avec des compositions plus récentes avant de terminer sur un magistral « Where death will increase ». L'enchainement de CORPSESSED et INTERMENT est juste éreintant mais putain c'est trop bon.

Setlist INTERMENT :
Morbid Faith
Infernal damnation
Eternal darkness
Torn for the grave
Cranial putrefaction
The pestilence
Night of the undead
A descent hell
Where death will increase




Heureusement que les organisateurs n'ont rien laissé au hasard puisque MASTER arrive à point nommé pour nous permettre de souffler un peu. Bon ok j'aime bien MASTER mais il n'empêche que placés ainsi en haut de l'affiche, ils font un peu office d'intrus comme c'était le cas pour (bâillement) FLESHLESS quelques heures plus tôt. C'est sans compter sur les années de métier d'un vieux routard comme l'ami Paul Speckmann (Paulo pour les intimes) qui est un peu, au death métal, ce que le père Fourasse est à Fort Boyard, une sorte de vieux sage quasi incontournable. MASTER relèvera donc tant bien que mal le défit qui consiste à affronter la scène derrière deux groupes de tueurs. Pari remporté par les années de scène et par l'inévitable « Funeral Bitch » qui fait toujours du bien en live. Y'a pas à dire, il est fortiche ce Paulo.



Il est près d'1h du mat' quand vient le tour de NECROCURSE de monter en scène. NECROCURSE c'est l'autre groupe de Per « Hellbutcher » Gustavsson chanteur de NIFELHEIM pas vraiment proche de ces derniers car carrément plus orienté death metal avec moins de thrash, moins de black et surtout moins de clous, bref une véritable récréation pour Hellbutcher qui en fait des caisses avec un jean tellement déchiqueté qu'on se demande, horreur absolue, si Per ne va pas finir le set en sous vêtements (en tout cas j'ai prié pour qu'il en porte sous son futal de fortune). Ainsi donc, NECROCURSE y va de son petit set de swedish death accompagné de moult grimaces d'un Hellbutcher aux cheveux de plus en plus rare. Un show quelque peu grand-guignolesque qui inspirera le fou rire et une maxime des plus pertinente à notre cher Zoliv « Shave your head !!! ».
Au bout d'une vingtaine de minutes à hésiter entre approbation et rire, je tire ma révérence sans attendre le tour des Italiens d'UNDEAD CREEP programmés à 1h45. Direction le Bed & Breakfast où j'ai établi mon QG danois. Après une telle journée, le repos s'impose.




Samedi 1 septembre. Ungdomshuset encore.


L'avantage d'un festival comme le KTDF c'est qu'on peut profité de son séjour pour découvrir la ville vu que les premiers groupes ne sont pas programmés avant 17h. Badiner dans les rues ou traquer les magasins de disques spécialisés. Après avoir fait les deux, j'arrive sur les lieux en ayant raté le set de PUSTULATION jeune formation de death/black danoise. En fait
les Norvégiens d'EXECRATION sont au milieu d'un set bien sympa. Il faut dire que le groupe a déjà de la bouteille et son death metal assez fouillé tient relativement bien la route. Bref, une presta parfaitement calibrée pour démarrer la journée en « douceur ».



Du côté de l'autre petite salle CHAOS ECHOES continue de dispenser ses impros sur le même mode expérimental. En revanche, leurs performances seront entrecoupées de diffusions de vieux films fantastiques ou de l'intervention d'un DJ métal. Si l'idée est assez originale, elle oblige néanmoins les frères Uibo à démonter et remonter tout leur matériel... fastidieux...

19h30 c'est l'heure de MAVETH dont on attend avec impatience le deuxième album dans les prochaines semaines. L'autre groupe de Chrisbutcher malgré quelques problèmes de retour assez persistant donnera un bon gros show de death metal rugueux à souhait. M'sieur Butcher semble plus à son aise avec sa basse en main qu'il ne l'était, sans, avec CRYPTBORN. Rien à dire, on se prend dans la face un death metal bien balancé et imparable pour les cervicales. Le lighteux semble avoir prit des courts pendant la nuit car les lumières sont nettement meilleures. De même, l'orga a déplacé le machin qui balance les fumigènes pour lui trouver une place plus adéquate sur scène. Pour revenir à MAVETH, le groupe profite du concert pour nous prodiguer quelques nouvelles compositions laissant présager le meilleur. Une fois sorti de scène Chris confessera son mécontentement quant à la cruelle absence des retours qui ne se sera pas fait ressentir du point de vue du public. Du tout bon.

Setlist MAVETH :
Forge of Gadrial
Nouveau titre
Hymn to Azael
Nouveau titre
Of serpent and shadow
The Cyclopean Pylons of Dis
Terminus II : Hinnom everlasting




En continue avec VOIDS OF VOMIT sémillante formation transalpine venue en découdre avec la Scandinavie. Si le groupe fait preuve d'un enthousiasme qui fait plaisir à voir, leur musique restera anecdotique à mes yeux car lorgnant dans trop de directions à la fois. Un côté punk, crust assorti d'un death lourd à la ASPHYX mixé dans une formule trop approximative pour être réellement convaincante. Quoi qu'il en soit, on passe un moment sympathique qu'on oubliera assez rapidement. Le groupe a pourtant du métier mais cela ne se ressent pas particulièrement. Il faudra que je me penche sur leurs enregistrements pour me faire véritablement une idée.



On attaque dans le lourd avec les groupes qui suivent promettant un sacré déluge de riffs. A commencer par NECROS CHRISTOS qui m'avait quelque peu déçu lors du Party San Open Air. En effet, j'ai du mal à concevoir un concert des Allemands en dehors du cadre d'un obscure club moite et infâme. La petite scène du Killtown me semble immédiatement propice à la grand messe
orchestrée par Mors Dalos. Le groupe affiche, comme à son habitude ses jolies vareuses brodées assorties d'un stoïcisme digne du Dalai Lama qui contaste assez étonnamment avec son death métal incantatoire. Visitant les compos de ses deux albums avec la même rigueur impénétrable avec ce zest de cérémonial. Toutefois, l'absence des interludes ne permet pas au groupe de retrouver à la scène l'ambiance emprunte de noirceur omniprésente sur leurs enregistrements en studio. De même on sent que le groupe n'a pas encore atteint son plein potentiel sur scène. Il n'en demeure pas moins que cette prestation restera un point fort du festival.

Setlist NECROS CHRISTOS
Tormented flesh on the Mount of crucifixion
Baal of Ekron
Doom of Kali Ma
Necromantique Nun
Black mass desecration
Succumbed to Sarkum phagum
Descending into the kingly tomba
Curse of the necromantical sabbath





Je l'avoue honteusement pour le groupe qui suit. Je les avais jamais vu. J'étais vierge de toutes prestations de SADISTIC INTENT. Peut être bien parce que le groupe s'était enfin décidé à revenir en Europe alors que j'étais en « congé sabbatique » et peut être aussi parce que je n'avais jamais fait l'effort de voyager un peu pour les voir. Lacune réparée avec cette édition 2012 du KTDF. J'avais profité d'un break entre deux groupes pour chopé à leur stand une énième réédition de « Resurrection of the ancient Black earth ». L'occasion de remarquer à quel point les membres du groupes avaient cramé quantité de neurones en substances illicites et de placer quelques vannes sur le fait que nous étions « beware » depuis trop longtemps pour espérer voir un jour sortir cet album qu'on nous promet désormais depuis une dizaine d'années (quand je vous dis qu'ils sont lents). Bref, SADISTIC INTENT entre en scène Rick Cortez porte au bras droit des bracelets cloutés que je reconnais instantanément : ceux de Jeff Becerra lorsqu'il écumait les clubs californiens avec POSSESSED. Donc SADISTIC déboule et là... mandale de compétition. Un show, le premier de leur tournée européenne, juste énorme !!! Au bout de deux titres, les petites blagues sont bien lointaines. Il n'y a plus de Danemark. Il n'y a plus de festival. Nous sommes à Los Angeles dans les années 80 pour une leçon de death metal. Mené par des frères Cortez littéralement déchainés, SADISTIC INTENT est juste prodigieux. Il est fort à parier que le groupe s'est forgé cette hargne aussi riche de spontanéité que de professionnalisme à force de centaines de concerts dans des petits clubs surchauffés. Les hits s'enchainent sans le moindre temps mort. « Morbid Faith », « Asphyxiation », « Condemned in misery », « Ancient black earth » ainsi qu'un nouveau titre « Numbered withe dead ». Le set approche de son final lorsque Rick Cortez, à bout de souffle et chauffé à blanc, prend la parole pour prodiguer quelques remerciements. Il en profite également pour annoncer une chanson qui n'est absolument pas prévue sur la setlist. Une reprise de ses potes de DARKTHRONE : « Fuck off and die » qui sera suivi d'un final monstrueux sur « Funerals obscure ». Le public comme votre serviteur restent éberlué lorsque les llumières se rallument. KO debout est l'exact sensation d'un aftershow des Californiens. On se demande un peu comment VERMINOUS va pouvoir relever le défit de succéder à ces vraies bêtes de scène.
Et pourtant...

Setlist SADISTIC INTENT :
Lurking terror
Morbid faith
Asphyxiation
Malignant spirits
Untimely end
Condemned in misery
Ancient black earth
Numbered with the dead
Fuck off and die (DARKTHRONE cover)
Funerals obscure





VERMINOUS n'a pas vu une scène depuis prêt de huit années et neuf ans nous séparent de la sortie d' »Impious sacrilege » ; pas vraiment une paille pour un groupe resté injustement dans l'ombre underground. Le groupe semble néanmoins détendu alors qu'il effectue les derniers préparatifs avant de démarrer son gig. Si les cheveux sont devenus courts, les Suédois ont ressorti les bonnes vestes à patchs et les guitares couvertes de stickers. Le groupe s'accorde dans la pénombre et c'est parti... pour 40 minutes de folies. Mené par un guitariste/chanteur, Linus Björklund énervé comme jamais, VERMINOUS va nous délivrer un show gavé ras la gueule d'une adrénaline de folie revisitant de gros hits de son unique album « Malevolent effacement », « Of Evil blood », « Salvation by extermination », deux nouvelles compos « In the name » et « Hordes of vermin » avant de terminer sur une version hallucinée de « Verminous fluids ».
Le type derrière moi me flagellera pendant une bonne partie du set avec ses deadlocks mais comment lui en tenir rigueur devant un truc aussi fou.
L'album en préparation sera digne de son prédécesseur et VERMINOUS s'est montré très largement digne de sa réputation de tueur en succédant sans faillir à un SADISTIC INTENT au meilleur de sa forme. La grande classe...



Il est presque 2h30 du matin quand le dernier groupe de la journée investi la scène. Faisant figure d'intrus sur une affiche purement death metal, GENERAL SURGERY déboule sur scène avec son habituelle dégaine dégoulinante. Une fois encore, le sang factice a coulé à flots et c'est donc copieusement badigeonné que les Suédois vont achever cette journée riche en émotions. Il est vrai qu'après les deux derniers sets que nous venons d'essuyer, GENERAL SURGERY aura toutes les peines à tenir la comparaison. Toutefois, leur death pathologique teinté d'accords si suédois saura tiré son épingle du jeu et raviver la fougue d'un public qui jettera ses dernières forces dans cet ultime joute. Aussi cabotins que complices c'est toujours un plaisir de voir les praticiens nous prodiguer leur thérapie musicale. Le set est bien rodé. Les titres s'enchainent avec l'enchaînement de deux morceaux tirés de « Necrology » (miam!) ainsi qu'un nouveau titre « Like an ever flying limb » qui sortira sur un ep du même titre en novembre. Les zicos alternent grimaces et larges sourires nous témoignant ainsi leur plaisir d'être là devant encore autant d'amateurs à une heure aussi avancée de la nuit. Même si je reste un inconditionnel de, Grant, leur ancien chanteur qui reste à ce jour le type le plus ivre mort qu'il m'ait été donné de voir sur une scène, GENERAL SURGERY termine en beauté la journée. Il est presque 3h30, quelques heures de sommeil s'imposent.

SETLIST GENERAL SURGERY :
Restrained remains
Final excarnation
Necrocriticism
Deadhouse
Necrodecontamination
The league of extraordinary grave robbers
Fulguration
If these walls could talk
Ambulance chaser
Slithering maceration of ulcerous facial tissue
Grotesque laceration of mortified flesh
Like an ever flying limb
Decomposer
The day man lost




Je profite de cette dernière journée pour attirer votre attention sur un détail qui n'a rien de musical. S'il y a un camping pouvant accueillir les plus économes, vous aurez remarqué que le festival termine à une heure très tardive (ou matinale c'est selon) et ceux qui ont déjà raté la fin d'un concert à cause du couvre feu des transports en commun se demanderont comment regagner nos hôtels à ces heures. Si le taxi reste une option tout à fait valable, il vous faut savoir que dans une ville comme Copenhague, les bus circulent toute la nuit 7 jours sur 7 et qu'il en est de même pour les deux lignes de métro qui sillonnent la ville du nord au sud. Il est donc tout à fait possible de savourer le festival jusqu'à la dernière minute de show sans avoir à se soucier du retour. Etonnant que cela soit possible dans cette petite capitale et pas dans la notre (soupir).



Dimanche 2 septembre. Ungdomshuset toujours


Dernier jour de mes pérégrinations danoise, une journée assez particulière puisque placée principalement sous le signe des riffs plombés du doom matiné de death (faut pas déconner non plus). Les Finlandais seront à l'honneur avec 3 formations sur les cinq de cet ultime jour.

Cette fois ci c'est sur la scène principale que CHAOS ECHOES exprimera sa créativité exploratrice pour une prestation quelque peu différente de celles qui ont jalonné le week-end. Ainsi la direction musicale se veut plus précise, plus calculée mais laissant une bonne part à la spontanéité. Le public est interloqué, attentif, conscient de l'originalité du propos. On sent bien qu'il ne s'agit pas là d'un concert comme les autres. Celui ci sera unique et se réinventera à chaque future prestation. Kalevi joue de son archer, active ses diverses pédales, module les boutons ici et là. Le guitariste devient alchimiste. Mon frère n'est pas en reste suivant attentivement les trames de son ainé pour leur offrir des rythmiques adéquates tandis que Marcello Aguirre continue de psalmodier d'inextricables litanies. Le résultat est vivant et résolument différent. Lorsque les lumières se rallume, un type près de moi s'exclame spontanément « Putain j'espère que quelqu'un a enregistrer ça ! ». Secrètement, je l'espère aussi.



Vient le tour d'un genre plus conventionnel (si j'ose dire) avec le funeral doom de TYRANNY. Le groupe se fait très rare hors de ses frontières. C'est la première fois en 8 ans qu'ils se produisent hors de Finlande. Le groupe est avare de communication. On ne connait pas trop les membres de son actuel line-up. Leur site officiel est anorexique d'informations. On ne sait même pas s'ils enregistreront un jour un successeur à « Tides of awakening ». Les silhouettes encapuchonnées entrent en scène. Robe de bure et cérémonial sont de rigueur. Le chanteur bassiste se présente avec une contre basse électrique apportant un surplus d'originalité à un set de quelques 40 minutes. Les setlists des groupes de funeral doom sont pour le moins amusantes : 3 titres dont le superbe « The leaden stream ». L'ambiance est pesante. La recette fonctionne encore mieux que je ne l'aurais soupçonné. Et le chanteur fera preuve d'une absolue patience avec un fan copieusement alcoolisé au premier rang qui finira par se faire éjecter par les fans.



On change quelque peu de registre avec SWALLOWED qui va nous proposer un death/doom assez original. Le groupe se présente pour l'occasion sous la forme d'un trio. Là encore très peu d'infos filtrent sur le groupe. A croire que les Finlandais sont de grands timides. Une chose est certaine les membres sont jeunes mais disposent déjà d'un style assez personnel. Tunique de bure à capuche (probablement dicté par les rigueurs climatique de leur patrie), colliers d'ossements (certainement les reliquats d'un ancien catering), maquillé comme si une bouteille de butagaz leur avait pété à la gueule, SWALLOWED soigne son look. Et la musique me direz vous ? Hé bien le passionnant côtoie le maladroit. Les Finlandais ont de superbes idées qui les entrainent par moment sur des sentiers aventureux qu'ils ne maitrisent pas encore. Le groupe arrive toutefois à planter une véritable ambiance dans la salle de l'Ungdomshuset (à vos souhaits). Le style de leur batteur confirme qu'il a assurément une formation jazz ce qui rend si original certains atours d'un death/doom rampant et tourmenté. Il est fort à parier qu'on a pas fini d'entendre parler d'eux.




C'est maintenant le moment le plus attendu, en ce qui me concerne, de cette ultime journée avec l'arrivée de HOODED MENACE dont le nouvel album a déboulé ces jours ci chez Relapse. Formation chère à mon cœur puisque découverte à l'occasion de leur première démo, j'attends beaucoup de ce set... sans doute trop. Comme pour les deux précédentes formations le groupe arrive sur scène encapuchonné mais dans un genre plutôt haut de survet nettement plus cheap que ses prédécesseurs. Attaquant sur un « Night of the deathcult » bien senti HOODED MENACE nous balance tout au long de son set sa vision d'un death/doom lorgnant ouvertement, du moins sur les compos les plus récentes, sur les seventies. La recette fonctionne à merveille mais force est de constater que les Finlandais n'ont pas encore affronté suffisamment de scène pour offrir un set à la hauteur de leur musique. Il en ressort un certain manque de charisme principalement cristallisé autour d'un chanteur qui assure ses parties de chant, avec brio certes, mais sans juger bon de communiquer même un minimum avec les nombreux fans présents. Idem pour les membres du groupe qui semblent quelque peu absents malgré un death/doom magique. A se demander s'ils se sentaient concernés par ce qu'ils étaient en train de jouer. Deux semaines plus tard, HOODED MENACE annoncera le recrutement officiel d'un nouveau chanteur Markus Makkonen (SADISTIK FOREST). Une semi-déception en ce qui me concerne malgré « Fulfill the curse » mon morceau préféré, et une nouveauté « Vortex macabre » dans la setlist

Setlist HOODED MENACE :
Night of the deathcult
Never cross the dead
Fulfill the curse
The house of hammer
Vortex macabre
Beauty and the feast




Enfin l'heure des adieux approchant, le dernier groupe de cette édition 2012 du Killtown deathfest met la touche finale à sa mise en place. Enfin lorsque je parle de « touche finale » c'est plutôt toutes une série de touches puis qu'ESOTERIC n'en fini pas avec ses réglages... et pour cause : les racks du groupe envahissent la petite scène de façon très impressionnante. Oui ESOTERIC ne lésine pas sur les moyens, ni sur la technologie pour agrémenter sa musique. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils sont suréquipés ; un peu le genre de gars qui vont cueillir des pâquerettes avec une tronçonneuse. Enfin, après d'interminables mise au point les Anglais démarrent un set méticuleusement orchestré ne laissant aucune place à la spontanéité ou l'imprévu. Enfin c'est le moment de ce report où je vais me faire des amis mais au bout d'une dizaine de minutes de leur set, je réalise la terrible erreur de casting qui consiste à avoir placé ESOTERIC en tête d'affiche du dernier jour. En effet, le style du groupe n'a pas grand chose à voir avec le reste de la programmation et leur statu quasi culte ne suffit pas à me faire apprécier leur musique après 4 jours de death metal. Au bout d'une vingtaine de minutes, je m'ennuie ferme et les grimaces involontaires du chanteur guitariste orné d'un micro de tête qui déforme sa bouche, lui donnant ainsi un petit air de mérou sur un étal de poisson, ne m'amuse même plus. Je tire donc ma révérence pour laisser les fans, et ils sont nombreux, se repaître du spectacle. Il va sans dire que j'aurais certainement pris plus de plaisir à les entendre live lors d'une programmation plus adaptée. Sur disque c'est la méga classe mais là dans ce contexte précis...ça ne le faisait pas.



Déjà l'heure des bilans. Le Killtown death fest sous ses airs de petit festoche fait avec des bouts de ficelle aura sacrément bien tenu la route avec une affiche à faire pâlir bien des organisateurs. J'aurai torturé l'ami Zoltar pendant tout le week-end avec des sms lui faisant regretté chaque seconde de ne pas être venu. Saluons le très bon travail de toute l'orga, leur sérieux comme leur disponibilité et notons déjà dans nos agenda les dates du 30 aout au 1 septembre 2013. Le billet d'avion est à 113€. Chiche on y va tous ?

Un grand bonjour à tous les Français (et les autres) croisés sur place Bretons, Orléanais, Alsaciens, Pyrénéens, Toulousains, Parigos (Vseurs ou pas) et à l'unique représentant de le Havre. On se remet ça l'an prochain les enfants.


La deuxième salle vue de l'extérieur.


La cour intérieur du festival vue depuis le perchoir.


Aucun mur épargné par les grafs


Décapitée, descellée, mutilée, volée, dynamitée mais toujours présente sur le port de Copenhague, La fameuse sirène.



Tonton


Auteur
Commentaire
AxGxB
Membre enregistré
Posté le: 31/12/2012 à 15h15 - (342)
Il s'est attendre ce report ;)
L'un des meilleurs festivals Européen de Death Metal. A refaire, assurément.



Caacrinolas
Membre enregistré
Posté le: 01/01/2013 à 22h10 - (343)
Si Fleshless était là c'est parce qu'ils étaient en premier partie de Master sur leur tournée ;)



Desekrate
IP:5.48.92.160
Invité
Posté le: 02/01/2013 à 23h13 - (344)
Dommage je ne fais pas de festoche (la foule m'insupporte ) mais la au niveau de l'affiche, c'es tout de même terrible !!!

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