22 septembre 2012 - Glaz'Art - Paris

Un concert le samedi soir ? Parfait pour ne pas se fatiguer pendant la semaine. Pourtant, l'affluence de ce soir ressemble fort à une affluence d'un mardi soir. Une centaine de fans ont répondu présent pour le concert de l'année de VREID, accompagnés par les néerlandais de CARACH ANGREN. L'apéro a été quant à lui servi par MISTUR.

D'ailleurs, suite à un loupé d'organisation, je loupe les 10 premières minutes de MISTUR. Première tournée européenne pour les norvégiens, et première fois qu'ils passent en France. Il faut dire qu'avant cette tournée, le groupe se faisait très rare et leurs apparitions se compter sur les doigts des deux mains. Et l'accueil qui leur est réservé est très chaleureux. Pourtant, le public parisien est souvent frileux avec les premières parties, mais cette fois, avec le talent de MISTUR, il n'y a pas eu de round d'observation. Il faut dire que le groupe est proche du public, tous les musiciens jouent le plus au bord de la fosse, souvent SUR les retours, pour sentir la chaleur et l'enthousiasme du public. Quand je dis tous, c'est forcément excepté le batteur et le clavier. Ce dernier n'a pas été très bien servi dans le mix, étant complètement noyé par les guitares et les basses, n'émergeant que pendant les passages plus acoustiques et calmes. On a d'ailleurs surtout entendu son chant clair, qui s'il était relativement rare, était vraiment réussi (ce qui est rarement gagné d'avance). Ce mix a donc laissé la part belle aux guitares, et vu que MISTUR est un pur rip-off de qualité de WINDIR, autant dire que ça a riffé à fond les ballons. Malgré des headbands répétés durant tout le set, les guitaristes ont assuré leurs parties, haranguant la foule autant qu'envoyant la mélodie sans heurts. Si le chanteur était relativement statique, son physique le rendait imposant, fortement aidé par sa position perchée sur les retours (une fois dans la salle, il n'est pas si imposant que ça…). Le public, je le disais, n'a pas attendu longtemps, et les longs cheveux ont rapidement trouvé leur rythme de croisières entre hochage de tête forcené et « hélicoptère » chatoyant et rythmé. Entre un groupe motivé, en place et qui nous sort un gros et un public à fond, la soirée comment bien.





Et l'ambiance va croissante avec CARACH ANGREN. A peine le batteur monté sur scène pour régler son kit et déjà que les ultras du groupe font entendre leur voix. De quoi surprendre votre serviteur qui connait à peine de nom et peut-être d'un morceau les néerlandais. Première surprise, la configuration du groupe : un batteur, un clavier qui assure également quelques chants, et un guitariste/chanteur sous coke. Seconde surprise, la musique, un black metal symphonique pratiqué 15 ans trop tard, qui aurait eu sa place en seconde division derrière les EMPEROR/DIMMU BORGIR de l'époque, mais qui aujourd'hui fait sourire. Et les gesticulations du chanteur n'aident franchement pas. Mention spéciale au morceau rap/black metal sur fond de beat/ambiant en troisième position. Si à mon sens ridicule est l'adjectif le plus à propos pour CARACH ANGREN, le public est loin de partager mon avis. Encore plus à fond que sur MISTUR, il donne tout au groupe, que ce soit chant des paroles ou headbang effréné. Le chanteur, étant le seul pouvant bouger, le rend bien en gesticulant, haranguant et souriant (quoi ?) au public plus que de raison. Pour ma part, les 45 minutes sont passées très lentement, mais il est indéniable que les fans ont eu droit à un show en place et un son plutôt correct, dans lequel le clavier était largement audible. Reste qu'avec une seule guitare et sans basse, par moment, les morceaux sonnent très vide.




Les horaires ayant été respectées avec la précision d'un coucou suisse, il n'est que 20h35 lorsque VREID, tête d'affiche, foule les planches du Glaz'Art. Armé d'un gros son, quoique parfois trop chargé en basse, les Norvégiens ont décidé de montrer au public que ce n'est pas parce qu'il donne un bon accueil aux premiers groupes qu'il faut se reposer pour le dernier. Riffs acérés et groove imparable, le quatuor déborde d'énergie communicative. A la manière de MISTUR, le groupe s'efforce de coller au public le plus possible, et notamment le bassiste et le second guitariste, pas encombré d'un micro. Le chanteur prend le temps de présenter les morceaux, et surtout ceux de Milorg, qui semble revêtir un caractère particulier pour le groupe. Malgré ces présentations de titres, les temps morts entre les morceaux sont réduits à leur strict minimum. Les norvégiens privilégient l'efficacité et l'effet blitzkrieg, sans répit pour le public. Public qui d'ailleurs ne s'en plaint pas, car il répond avec énergie au groupe. Les pogos se font plus violents que précédemment, et on se rend compte que les deux premiers groupes n'étaient que l'échauffement. VREID en profite pour demander aux Parisiens de montrer qu'ils sont le meilleur public. Si ça ressemble fortement à de la démagogie, force est de constater que 100 motivés mettent largement plus l'ambiance qu'un Glaz'Art rempli de spectateurs amorphes. Et nul doute que le black metal fortement ''n roll du groupe est responsable d'une telle réponse de la fosse. Après une heure, la bataille prend fin, les deux camps ayant le sentiment d'avoir gagné. Le groupe, d'abord, pour avoir donné un set sans faille, avec un gros son, une grosse présence et une énergie qui a réussit à bouger un public parisien difficile. Le public ensuite, qui a prouvé qu'on a beau être des feignasses à Paris, quand le groupe y met du sien, on sait répondre présent et foutre le bordel.




Si au final, ça fait bizarre de quitter le Glaz'Art à à peine 21h40, le début de soirée aura été bien rempli, contrairement à la salle. Les trois groupes se sont donné à fond, chacun dans sa version du black metal, devant un public clairsemé mais énergique. Mais ce qui est bien avec ces concerts qui terminent tôt, c'est qu'on peut rentrer tôt et prendre sa petite soupe du samedi moins tard que prévu. Et rien que pour ça, merci monsieur Garmonbozia !