Rexpoede

Première édition, et c'est presque à regret au vu du résultat obtenu en fin de soirée, mais je ne vais pas m'avancer trop vite, je risquerais de commencer par la fin. Un «petit» festival organisé sur deux jours avec cette année, la possibilité de camper sur place pour les festivaliers, ce qui est un gros plus pour ceux qui viennent de loin pour assister à ces deux jours.

La première journée, à laquelle je n'ai pas participé faute d'être disponible, accueillait des groupes comme ARKANAN avec son metalcore puissant, NOISE EMISSION CONTROL et son noisy power rock des plus efficaces, les déglingoh de TRONCKH et leur scène fusion jazz rock toujours aussi mémorable et IMAZIGHEN et leur gros trashcore, ce qui fut déjà un très bon départ dans une très bonne ambiance (selon les festivaliers avec qui j'ai pu discuter de ce premier jour).

Après le passage habituel pour retirer les pass', et entre diverses petites balances, nous aurons l'honneur d'être conviés au pot des organisateurs, la journée commence donc déjà très bien et l'accueil est de soi des plus chaleureux.

Deux scènes, la première «A la Source» et la seconde «Au Meulen Hof», je commencerai donc sans mauvais jeu de mot aucun, à la source avec NIBIRUS et leur death metal bien tranchant. Le quintet nous vient d'Hazebrouck (Nord) et malgré un placement en début de running order, ceux-ci ont l'air bien motivé à mettre l'ambiance.



Leur musique est puissante et bien brutale, Benneth au chant maîtrise son registre avec du guttural à tout va, pas obligatoirement ma tasse de thé, mais pour le coup c'est bien géré. Kevin et Simon, aux guitares, se lâchent pas mal, sans compter qu'ils font preuve d'un niveau assez honorable, des patterns bien plaqués, une très bonne symbiose entre les deux guitares, des riffs mêlant technique et brutalité, qui au final viennent relever toute la dimension extrême de la musique des NIBIRUS.





Un gros big up au bassiste, Kevin, qui a un jeu vraiment bien sympathique, beaucoup de présence sur scène, je ne parlerai pas de charisme car je le trouve à ce niveau, contradictoirement, réservé, mais dès qu'il s'agit de bourinner de la corde à fond les manettes, il le fait sans ambages et avec brio.



Des morceaux très variés, de la belle technique utilisée à bon escient qui plus est, on ne se retrouve pas dans un capharnaüm de voyeurisme à balancer du riff sans en avoir une structure cohérente. Le chant lui-même est varié et ne reste pas sur une ligne directrice de vocalise, du guttural, un petit côté black par moments et d'autres plus death. Le seul bémol sera la salle, trop sombre pas assez de lumières, pas gênant pour le groupe ni pour le public déjà très actif, mais pour les photographes c'est une autre histoire, en dehors de ça, NIBIRUS aura offert une prestation vraiment marquante.



S'ensuivra WINTERBURST, surpris de les voir ici, agréablement bien sûr, je me souviens avoir chroniqué leur album «The Mind Cave» à l'écoute duquel j'avais eu beaucoup de plaisir alors que le registre black metal n'est aucunement ma spécialité.



Content et curieux donc de voir ce que ça va donner sur scène. Les Parisiens sont là, bien motivés, mais il manque un petit quelque chose, je regarde, j'écoute, je shoote et là je me dis que le son est pas des plus exceptionnels... Leur musique est là, puissante, et le tout envoie sévèrement mais le côté atmosphérique de leur musique et ici trop en retrait ou étouffé par le reste, ce qui donc casse un peu l'image des morceaux que j'avais beaucoup plus appréciés sur galette.



Malgré ce désagrément, leur prestation est vraiment plus que correcte, le chant de Vorender est aussi plaisant que sur CD, à la limite je préfèrerais sa voix sur l'aspect live, certaines imperfections d'un son live se font souvent des atouts qui donnent plus de «charme» et un côté bien plus humain et naturel au chant.



Terias au clavier en impose par les riffs qu'il balance sous la mitraillette double pédale de Shainsaw dont le jeu à la batterie est vraiment carré. Aux guitares c'est très posé, très concentré surtout, au vu des riffs et du registre offert par WINTERBURST cela ne m'étonne aucunement.



Je garderai une bonne impression de leur prestation mais attendrai de les revoir une seconde fois dans des conditions plus optimales, désolé mais la scène «à la source» ne me convient décidément pas.

Le site commence à bien se remplir les groupes défilent et le public est déjà bien chaud et ne manque pas de s'attrouper aux bars pour se désaltérer après avoir bien mis l'ambiance face aux groupes, qui d'accord semblent heureux d'avoir un public actif qui ne donne pas l'impression de jouer devant un troupeau de moutons.

Il est temps désormais d'investir la scène «Au Meulen Hof» pour commencer le «gros» de la soirée avec les A FAILING DEVOTION, groupe sous la coupe de NAO NOISE/DREAM ON Production aux influences diverses passant par THE HAUNTED, AS I LAY DYING et j'en passe...


Ce n'est pas la première fois que je les vois en live, et je suis heureux de voir que certaines «leçons» sont retenues. Premier grand point positif, les choeurs!!! Fred à la basse officiant aux choeurs ne m'avait pas franchement convaincu lors de leur dernière prestation au Metal Live Meeting, mais là je suis clairement charmé par les choeurs, beaucoup plus justes, plus profonds, ils sortent du ventre et ont enfin l'impact qu'ils se devaient d'avoir sur des morceaux tel que «Summer's Gone».



«Summer's Gone» est d'ailleurs le morceau qui me donne le plus de frissons, mais l'ensemble de la prestation vaudra sont pesant de points positifs. Le petit Max au chant assure toujours autant, voire de plus en plus, on sent que l'expérience commence à parler, il gère son chant, sa scène et son public avec de plus en plus de maîtrise et facilité.



Toph et Alex aux guitares, rien à redire, une très bonne patate, le jeu est prenant, leurs riffs emballent l'assemblée et le public est chaud comme la braise, une bonne technique, un bonne présence, un jeu de scène terrible sans passer outre mesure, les A FAILING DEVOTION assurent grandement ce soir.



Tout est là pour fournir une très bonne scène, des musiciens unis sur scène, un son metalcore terrible et un jeu de scène bien géré. Ils sont loin d'avoir tout d'un grand groupe, mais à force de live et de plomb dans la tête je suis sûr que c'est un groupe qui saura grimper efficacement dans le milieu à condition bien sûr de rester humble et de garder la tête sur les épaules (ce qui est souvent le cas d'échec au travers de nombreux groupes), en tout cas pour le moment les A FAILING DEVOTION sont bien partis pour.



Voilà les SMASH HIT COMBO, lointain souvenir... je les avais fait jouer en juin 2009 et le comble je n'étais pas présent !! Vive les doubles orga' et la génétique qui n'avance pas assez vite à mon goût afin de pouvoir me cloner... deux comme moi?... je me donne des frissons là!!! Trêve de plaisanterie, je suis vraiment heureux de pouvoir enfin apprécier un de leurs lives.



Un set à la hauteur de mes attentes, une véritable tornade scénique qui emporte son public en deux coups de riffs! Les deux chanteurs se complètent vraiment bien sur scène, et font preuve d'un engouement certain, on est très vite absorbé par l'ambiance que pose le groupe.





J'espérais l'avoir et je l'ai eu, ils joueront «Trop vite», un de mes morceaux préférés, et qui sur scène se voit doublé d'efficacité. Dans le public, beaucoup sont fans au vu qu'ils connaissent les paroles par coeur. Un morceau fait pour la scène, l'ambiance explose littéralement , je me retrouve un peu serré en face de la scène devant jouer légèrement des coudes histoire de sortir un ou deux shoots convenables.

Les SMASH HIT COMBO ou comment détourner l'aspect geek et gamer au travers d'une musique rageante et explosive, des guitares en huit cordes (si je ne m'abuse), un son de basse bien pesant, d'ailleurs Matt ne tient vraiment pas en place et semble entrer dans une folie furieuse au travers de morceaux tout aussi ravageurs.



Je les attendais, et vraiment suis comblé par la prestation qu'ils nous ont offerte ce soir, l'ensemble du public est tout aussi convaincu au vu du joyeux bordel qui prend place au fur et à mesure du set. SMASH HIT COMBO m'aura laissé un super souvenir au travers de la course du temps qui m'a semblé aller bien trop vite...



Le temps de se boire un verre (de coca! et oui c'est possible!!!), de discuter à droite à gauche avec le public, zikos et organisateurs, le temps de mettre la scène en place pour les monstres que sont les GOROD.



Quelle plaisir de revoir toute la clique aussi talentueuse que sympathique. Pas le temps de faire de fioritures, les GOROD démarrent leur set sur «Birds Of Sulpur», histoire de poser l'ambiance direct dans leur univers brutal death technique qu'ils maîtrisent au plus haut niveau. Il ne faudra pas moins de deux morceaux pour que le public soit totalement surexcité face aux GOROD.





Une musique brutale, des riffs plein la tronche et le sourire au visage, sans compter l'extrême sympathie que les membres dégagent face au public. Ils savent charmer leur auditoire, ils jouent avec et offrent une fois de plus un jeu de scène mémorable. Sam derrière ses fûts impose toujours ses riffs terribles à effet marteau-piqueur, le tout avec une fluidité dans son jeu qui est vraiment impressionnante, je ne me lasse jamais de contempler son jeu.



Nutz au chant, dont l'expression du visage jongle constamment avec cet air féroce qui lui va si bien quand il pousse la gueulante suivi d'un sourire des plus radieux pour son public, comment ne pas être convaincu par un groupe qui envoie autant de charisme, de technique et de bonne humeur en live?



Matthieu et son jeu énorme à la guitare me fera toujours rêver sur «Elements and Spirit», je regretterai d'avoir son compère à droite de la scène (à gauche pour le public) quasiment tout le temps dans la pénombre, c'est dommage car son jeu envoie tout autant, et c'est toujours agréable de pouvoir entendre et surtout voir la dextérité et la maîtrise de tels musiciens sur scène.





Barby à la basse, que dire de ce monstre scénique, il me rendrait presque jaloux par son jeu... enfin presque... non ! je suis jaloux! Toujours là, à balancer son gros son bien lourd avec une technique géniale et rageante par la même occasion (quand on est bassiste)... petit con va! ^^ Bref GOROD en live quoi, un groupe bourré d'expérience, qui sait y faire, de par sa technique comme par son jeu de scène qu'il vit à 400% avec son public et ce, un plaisir indescriptible, LE genre groupe à voir en live ne serait-ce qu'une fois dans sa vie, la plupart du temps on ne se suffit pas d'une seule prestation tant on se retrouve addict par la scène et la musique des GOROD.



Le clou de la soirée, très attendu pour certains, moins par d'autres, pour ma part ce sera plus dans l'esprit de les voir une seconde fois sans réelle grande conviction personnelle. Je n'avais pas franchement été convaincu par les PUNISH YOURSELF la première fois que je les avais vus, et à ma grande surprise, ce soir je vais grandement changer d'avis.



Bon si t'es pas fan de cyber punk indus, tu peux sortir tout de suite... curieux j'avance vers la scène, difficilement au vu du public s'étant tassé un grand coup à la scène rendant fou la sécurité veillant au grain à chaque mouvement. Et là c'est la grosse surprise, je suis conquis par les premiers morceaux, on a du laser à tout va avec leurs habituels maquillages phosphorescents, mais il y a un grand plus aujourd'hui face au PUNISH YOURSELF... Comment dire, ben je prends une baffe quoi! Moi-même, j'en suis surpris, j'étais parti dans l'idée que ça me lasserait assez vite et là mon regard ne décroche pas d'une once face à la scène magnifique qu'ils offrent ici.





Xav, à la batterie n'a pas un jeu des plus complexes ou techniques, mais fait preuve d'une vivacité certaine et tape clairement comme un ours, au vu de la batterie qui avance légèrement au fur et à mesure du set, et où on le voit remettre en place ses éléments à certains moments. Je suis en latéral de scène et suis tout de même subjugué, comme hypnotisé par son jeu et sa présence.



Vincent au chant en impose énormément, il envoute le public avec une certaine facilité et fait preuve d'un charisme hors norme. Miss Z au back vocal et guitare en fera tout autant, elle me surprend énormément, tant par sa maîtrise que par son contact avec le public, je me retrouve totalement sous l'emprise de leur musique, plongé dans ce grain de folie dont fait part PUNISH YOURSELF, baigné dans leur jeu de lumières et de laser, tout est fait pour figer les regards sur scène.



L'ambiance s'épicera encore plus à l'arrivée de Klodia, venant danser sur scène dans ces rythmes psychédéliques. C'est sûr, c'est différent de ce que l'on a eu en journée, mais au final ça ne semble aucunement déranger l'assemblée totalement survoltée face au set des PUNISH YOURSELF.



Qui aurait cru que j'aurais pris une telle claque ce soir, difficile de décrocher son attention face à eux, j'en sors cette fois-ci avec un excellent souvenir et espère les revoir en live, cette fois-ci ce sera dans l'espoir d'avoir eu autant de plaisir que ce que j'ai pu ressentir aujourd'hui, encore un grand bravo à eux!




Voilà une édition Du Metal à la Campagne qui aura été vraiment des plus plaisantes, je remercie encore toute l'équipe pour l'accueil royal qu'on a pu avoir, avec un grand merci à Jimmy pour m'avoir offert l'accréditation et pour sa grande sympathie. Les groupes pour nous avoir offert des prestations dignes de ce noms, les amis / la famille (qui se reconnaitront) et le public qui, à l'image des groupes, a mis une sacré ambiance. Bravo à tous et rendez-vous l'année prochaine!