- PITBULLS IN THE NURSERY + DSK + PSORIASIS + MORTUARY + ASHURA + SCYTHES + WARGASM + NIBELUNG par OCEAN? - 2750 lectures
19/02/05 - Ziquodrome - Compiègne (60)



Après moultes embardées le long des nombreux rond-points qui jouxtent la salle, et sans s'être beaucoup perdus, nous arrivons aux alentours de 19h au Ziquodrome. Je ne connaissais pas cette salle, force est d'avouer qu'elle est plutôt bien. Située dans la zone artisanale de Compiègne, elle est à vue de nez d'une capacité de 700 personnes environ, et est construite de telle sorte qu'on peut voir la scène de partout. Celle-ci n'est pas très élevée, mais suffisamment large et profonde pour que les musiciens aient tout loisir de bouger.
Des stands de merchandising au fond de la salle, un bar, le décor est planté, let's rock !



Nous arrivons un peu tard pour apprécier le show de NIBELUNG, mais au vu de ce que nous entendons, ce n'est pas vraiment grave. Le groupe pratique une sorte de black metal à tendance symphonique, genre DIMMU BORGIR, c'est plutôt en place mais malheureusement trop commun pour véritablement faire monter la sauce. Rien de transcendant, mais le public encore un peu clairsemé semble prendre du plaisir avec ce hors-d'œuvre. Particularité visuelle, c'est le claviériste qui chante donc le clavier est aux avant-postes sur scène. A noter qu'il y a quelques individus peinturlurés dans la salle, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ça.



Le temps de prendre une petite bière et serrer quelques mains, et voici déjà sur scène le deuxième groupe de la soirée, WARGASM. Toujours dans une veine black, le pagan tendance heavy proposé par le groupe est bien rendu, bien carré et bien fichu. Alors effectivement, il ne faut pas s'attendre à un groupe novateur, les morceaux peuvent dans l'ensemble avoir été composé il y a quelques années, mais les musiciens se donnent bien sur scène, le chanteur a la voix qu'il faut, bref, le moment passé n'est pas désagréable. C'est typiquement le genre de groupe qu'on aime ou pas, mais il est indéniable qu'il y a du savoir-faire là-dessous.



Petit à petit, le public se fait plus présent, et pour cause puisque le premier groupe local monte sur scène. SCYTHES est par ailleurs le groupe de l'organisateur. Les copains sont dans la fosse, et l'accueil jusque là gentil des groupes précédents se fait plus fort ici. Musicalement, je dirais que SCYTHES est un groupe à intro. Plus précisément, ils ont des intros bien brutales, qui partent bien et puis après ça tombe dans une sorte de death old-school qui fout à mon sens tout en l'air. Les musiciens sont pourtant bien dedans, carrés et occupent bien la scène. Le son est plus qu'honnête, et le public répond bien (normal, je me répête). Heureusement le final vient relever la sauce, avec un avant-dernier titre plutôt efficace et un très bon dernier titre, enfin brutal de bout en bout, qui me fait penser que ce groupe a un potentiel relativement intéressant s'il s'affranchit de toutes les scories passéistes de sa musique. Par contre c'est un peu gavant d'avoir 50 remerciements entre chaque titre, mais bon… Les locaux ont fait un bon show, mais pas impérissable (difficile de toutes façons d'être organisateur et jouer le même soir).



Deuxième groupe quasi-local, ASHURA monte sur scène. Autant j'ai encore un capital sympathie pour les groupes précédents, autant là c'est d'un chiant du début à la fin du set. Si SCYTHES propose des plans old-school, au moins sont-ils relativement personnels . Là c'est une succession de références (qui a dit pompage ?) à old MORBID ANGEL et à VITAL REMAINS notamment. Ce n'est pas mal interprété, non, mais ça manque cruellement de personnalité. L'attitude scénique se résume à prendre toutes les poses de méchants répertoriées au catalogue du petit deatheux illustré. Heureusement qu'ils sont du coin, le public leur a réservé un accueil totalement délirant eut égard à la qualité de la musique proposée. A mon avis ailleurs c'eût été bien différent…Bref, un groupe à vite oublier, ou alors il faut qu'il se forge une vraie personnalité et on en reparlera. De plus ces messieurs ont un peu empiété sur le temps imparti au reste du show… Ce qui va avoir quelques conséquences sur la durée des sets à venir.








Après ces hors-d'œuvre qui vont du moyennement intéressant au sympathique, arrivent enfin les poids lourds de la soirée. Premier gros groupe à monter sur scène, les nancéens de MORTUARY vont faire forte impression, mais surtout déclencher 2 types de réaction : ceux qui entrent dans ce brutal death n'roll et ceux qui trouvent ça chiant à mourir. Pour ma part, je me situe dans la première catégorie. Depuis le temps que je connais ce groupe (depuis leur premier album « Hazard of creation » à vrai dire), je n'avais encore pas eu l'occasion de les voir sur scène. J'appréhendais un peu le fait que ça ne soit pas Dirk Verbeuren à la batterie (c'est lui qui a enregistré le petit dernier « Agony in red »), mais le nouveau batteur a assuré comme un chef la relève du poulpe nancéen. Pour résumer, MORTUARY c'est un mélange de NAPALM DEATH et de ENTOMBED, un groove bien rock n'roll, des parties blastées, et une présence scénique indéniable. Bon point au chanteur qui harangue la foule, et dont les déplacements me font immanquablement penser au jeu de scène de Barney. Les guitaristes sont bien propres et les riffs rock n'roll font mouche sans coup férir. Malheureusement, peu de titres joués (mais ils ont eu le temps d'en dédicacer un à la mémoire de Mieszko Talarczik de NASUM, dont le corps a été retrouvé récemment) car le timing est trop serré, et ils vont devoir faire passer à la trappe quelques titres. Dommage, MORTUARY sur scène c'est excellent, le contact avec le public vraiment bon (z'ont de la bouteille les gaillards, depuis le temps qu'ils tournent…). J'en aurais bien pris au moins un petit quart d'heure supplémentaire !



Rafraichissement du gosier à grands coups de houblon, et PSORIASIS monte sur scène avec ses déguisements habituels. Les quatres docteurs/bouchers vont nous faire eux aussi belle impression, dans un show désormais parfaitement rôdé et bien aidés en cela par quatre infirmières fort girondes. Et pourtant ils ont eu des galères de son pendant tout le premier tiers du set, probablement en provenance de la sono, on entendait alternativement une gratte sur deux, voire aucune par moments. L'intro façon electro-cardiogramme habituelle est lancée, et derrière le death grind des quatre parisiens va faire mouche. Ultra carré, efficace, de nombreux riffs bien amenés, des compos abouties, leur prestation scénique se trouve encore sublimée par le délire visuel emprunté à la chirurgie. La bonne communication avec le public, et les quatre aides-soignantes n'hésitant pas à payer de leurs personnes pour faire monter la température (big up aux slams de From Beyond par exemple), tout cela rend le show des PSORIASIS intense au possible. De plus, tous les musiciens se partagent le chant, ce qui offre une variation sonore plus qu'intéressante. Les chirurgiens charcutiers ont terminé très fort leur set, malheureusement lui aussi écourté pour cause de timing, étonnant n'est-il pas ?… Convaincant en tous cas !



Une petite dizaine de minutes plus tard et arrive la tête d'affiche locale, j'ai nommé DSK. J'avais vraiment bien accroché sur album (cf ma kro + interview de Marc), et j'avais hâte de voir ce que ça vaut sur scène, d'autant que je les ai ratés au printemps dernier avec ZUUL FX à Paris. Rien qu'à voir la tête des mecs, ont sait qu'on va se prendre une bonne claque et effectivement ça ne loupe pas. La prestation est il est vrai facilitée tant le public supporte ses groupes locaux, mais de toutes façons c'est mérité, c'est ultra pro, carré, et surpuissant. Le deathcore brutal du combo amiénois fait mouche à chaque instant, entre gros riffs qui tachent et blasts furieux, le chanteur/frontman dégage un charisme impressionnant et les guitaristes ne sont pas en reste, tandis que le bassiste hawaien se démène un peu partout sur scène. La fosse bastonne bien, et on n'évitera pas les deux mouvements en vogue actuellement, à savoir le circle pit (les locaux ne doivent pas avoir l'habitude, ça a donné quelque chose de bizarre au départ) et le braveheart. Bon esprit festif, mais une fois de plus il a fallu faire court. Dommage, mais malgré ce show un poil court, on voit que DSK prend toute son ampleur sur scène, c'est une véritable machine de guerre !



Du coup, je me demandais comment allaient s'en sortir les PITBULLS IN THE NURSERY, d'autant que ça faisait un bail qu'ils n'ont pas fait de scène, enregistrement d'album oblige et que ce soir Mat joue avec une attelle au genou, puisqu'il s'est cassé la rotule dernièrement. Changement complet de backline, mise en place d'un joli backdrop avec leur nouveau logo au passage, le tout réglé réglé en 10 minutes, ce qui a laissé le temps à un bon tiers du public pour mettre les voiles, et les 5 gars du 7-8 arrivent après le sample d'intro habituel. Dès les premières notes, je suis rassuré, ils ont une gouache énorme et compensent le manque de brutalité (en comparaison avec DSK) de leur musique par une technique sans faille d'un très haut niveau (à part MISANTHROPE, je ne pense pas qu'il y aie beaucoup de groupes aussi techniques et en place que PITN en France !). Leur techno death d'obédience ATHEIST / CYNIC revu et corrigé version 2005 dégage une puissance somme toute impressionnante et la cohésion de l'ensemble est exceptionnelle, même si je me suis fait plaisir à découvrir un ou deux (très petits) pains. Ces mecs sont humains, ça rassure. Côté zicos, ça assure tout de même grave. Jerry multiplie les tricks sur ses cymbales, un jeu de double impressionnant, le bassiste et les gratteux assurent à max, mais ça rien de neuf sous le soleil. Panda m'a semblé plus en verve qu'auparavant, bon signe pour la suite ! Je note par ailleurs qu'ils n'ont pas joué de titres de leur demo 2001, crois-je. Comme les trois autres groupes, PITN aura à souffrir d'un set raccourci, mais ce n'est pas grave. Les PITN sont forts, très forts sur scène et ils avaient ce soir envie d'en découdre manifestement !



C'est en organisant qu'on devient organiseron, comme dirait l'autre, donc quelques soucis seront à régler, notamment au niveau du temps de passage des groupes. Pourquoi ne pas commencer plus tôt un tel fest, car 8 groupes et devoir finir aux alentours d'une heure alors que ça commence à 18h, c'est forcément limite. Pourquoi ne pas avoir débuté les hostilités à 16h ?
Sinon bravo tout de même, très peu de perte de temps entre les groupes, grâce notamment à un backline commun, c'est appréciable. Le tiers du public qui est parti après DSK a raté quelque chose. Bonne salle, bonne ambiance, des sandwichs à la buvette, nickel ! D'après mes services de renseignement (Dr Beurk de PSIORIASIS en l'occurrence), il y avait 178 entrées payantes à la moitié du concert. Peu au vu de la qualité du show, mais paraît-il suffisant pour que l'orga s'en sorte. On peut donc espérer un Fest'in Oise 2, et j'en serai !

Merci à hevydevy pour les photos !


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