- PARTY SAN 2012 par SKAY / PRINCE DE LU / TONTON - 4568 lectures
Le rendez-vous était pris cette année encore pour cette nouvelle édition du PARTY SAN OPEN AIR. Un bataillon de la rédac a donc envahi Schto.. Schtloo... l'Allemagne de l'Est pour aller se faire botter les oreilles chez les Teutons. Trois jours de déluge sonore, à la mi-août.



Tonton
Party San Open Air, le seul nom reste, à lui seul, tout un programme. Ce festoche à dimension presque humaine, loin de grosses machines teutonnes, continue de séduire en proposant, à chaque fois, une affiche mêlant métal extreme, grosses pointures et underground.
Relocalisé sur une ancienne base aérienne et proposant désormais une seconde scène underground permettant aux jeunes loups presque exclusivement germains de se faire les dents, le PSOA demeure un véritable modèle dans le genre.
Une fois n'est pas coutume, les cieux ont été cléments avec le festival pour la première fois en sept ans. A météo exceptionnelle, reportage exceptionnel puisque VS était présent sous la forme d'un trio de choc étalé sur trois générations. Musique à fond les ballons, bières et bonne humeur bref un bon gros panard pour Prince de Lu, Skay et votre serviteur qui interviendront tous trois dans ce report fleuve.



TAG NULL - MERCREDI 8 AOÛT

WELCOME TO HELL !!




Skay
Après sept heures de train, dont deux ICE et un tortillard, un taxi rempli de teutons, j'arrive enfin à Schlotheim et surtout sur le terrain d'aviation de la bourgade, haut lieu du death et du black metal. L'arrivée se fait de manière un peu chaotique. En effet, la guérite pour retirer les pass presse n'est pas la même, et est située à l'autre bout du terrain. Marche forcée, avec le barda et la tente tortue ninja, c'est galère mais bon, je ne fais pas la fine bouche. J'arrive sur le site, et demande à un gentil membre du crew où se trouve le camping VIP. Résultat, je ne trouverais jamais. Tant pis, il est trop tard pour chercher, et je n'aspire qu'à deux choses : une bière et une currywurst. La tente est plantée, le matelas et le duvet près à m'accueillir, mais d'abord, direction avec les copains au Metaldisco, aka Ballroom dans d'autres festivals pour le saint graal. Bon la bière a un vague arrière gout de pisse, par contre, la Currywurst est excellente ! Pour ce qui est du Metaldisco, c'est une autre histoire. Grande tente où un DJ passe du metal assez varié toute la soirée, elle sera utilisé tous les soirs après les concerts, et pour certains concerts du vendredi et du samedi (une sorte de scène découverte en fait). Déjà, je découvre avec surprise que les allemands headbanguent devant un DJ, soit. Mais quand ils montent sur scène pour headbanguer et faire du hair-guitar, là, j'avoue ma surprise. Marrant 2 minutes, c'est finalement assez lassant. Les discussions avec les nombreux français suivront, et c'est vers 3h du matin que Morphée m'accueille.



TAG EINS - JEUDI 9 AOÛT


Après un réveil par la vessie et la chaleur, direction le Frühstuck pour bien commencer la journée. Après une demi-douzaine d'œufs au lard, l'attente est assez longue pour les premiers concerts. J'en profite donc pour découvrir où est le camping VIP, et donc déménager en attendant Prince de Lu. Je m'installe à côté de Malais (de Malaisie donc), venus exprès pour l'occasion, soit environ 26000 kilomètres pour 3 jours de festivals, des malades. On taille le bout de gras, et un des gars me file les albums de son groupe de death metal, HUMILIATION. Amateurs de death old school et de BOLT THROWER en particulier, allez-y jeter une oreille ! Après quelques bières et une longue attente, sa majesté arrive, et surtout le site s'ouvre et les choses sérieuses vont commencer. D'autant plus que sur cette journée, je veux voir tous les groupes, sans exception.



DEAD CONGREGATION

Prince de Lu
Dead Congregation ouvre les hostilités avec son death metal sévèrement burné. Le quatuor n'est pas là pour faire de la figuration pendant ses 45 minutes de temps de jeu. Le public est déjà bien présent pour eux, avide de se faire ravager. En plein jour, donc sans réel support des lumières, tout se joue à l'énergie. Et de l'énergie, les Grecs n'en manquent pas et rentrent directement dans leur set, sans le support d'artifices. Quel dommage que des problèmes récurrents de guitare ne viennent gâcher la prestation dès le début. Anastasis Valtsanis va se battre, filant au niveau des amplis dès qu'il peut lâcher le micro. Les roadies vont changer son jack, mais rien n'y fera. Dès qu'il bouge le crâne de quelques centimètres, le son de sa guitare disparaît dans un craquement, et le souci semble sérieux (probablement au niveau de la prise jack de la guitare). Manifestement sans guitare de rechange (grosse erreur), Dead Congregation va finir le set à moitié sur trois pattes. Très très dommage donc, c'était vraiment parti pour être ravageur et cela laisse une impression de pétard mouillé.

Premier groupe à monter sur scène, à l'heure du gouter, Dead Congregation. Gros amateur du death metal des grecs, je me rapproche sans difficulté de l'avant de la scène. Il faut dire les festivaliers ne sont pas encore tous arrivés. A peine le concert débute qu'on sent que ça ne va pas être facile pour le groupe. Rapidement, de gros problèmes de guitare apparaissent chez A.V., jusqu'à arrêter le concert pendant 5 bonnes minutes au bout de 15 minutes de show. J'ai même cru à un moment qu'il allait se barrer de scène tant l'énervement semblait à son comble. Heureusement, le groupe peut reprendre, mais les problèmes de jack resteront tout le concert et gâcheront la prestation. C'est vraiment dommage car le groupe était motivé, et leu brutal death old school du groupe est pourtant taillé pour la scène. Le publique témoigne son soutient au groupe en l'applaudissant chaudement, ce qui n'a pas eu l'air de calmer les grecs (ce qu'on comprend).



IN SOLITUDE

Après un changement de plateau rapide, le seul groupe de heavy du festival, j'ai nommé IN SOLITUDE débarque sur scène. Leur musique très sombre rappelant MERCYFUL FATE et IRON MAIDEN, agrémentés à des paroles très sombres voire satanistes s'accorde très bien avec l'esprit du Party San. Après une courte intro par les musiciens, le chanteur débarque, maquillé, ou plutôt corpspainté, et habillé de son traditionnel renard autour du cou. Musicalement, ça joue grave, le son est correct mais on reconnait bien les morceaux. Le groupe fait une set-list variée entre les 2 albums. Le chanteur bouge énormément, et fait immédiatement penser à Erik de WATAIN dans ses mimiques, d'autant plus qu'il partage un physique semblable (petit et malingre). Malheureusement, après environ 30 minutes de set, un problème technique prive le groupe de basse pendant tout un morceau, la malédiction continue. Très pro, le groupe termine le titre et enchaine, le bassiste rejoignant le reste une fois le problème rétabli. La fin sur Witches Sabbath est d'anthologie et le groupe sort de scène sous les applaudissements du public.

J'aurais préféré rater IN SOLITUDE plutôt que DEAD CONGREGATION mais, manque de bol pour moi, ça ne s'est pas passé comme ça. Me voici donc en train de contempler un groupe de pseudo black agrémenté d'un chanteur avec un bout de renard mort autour du cou et qui, de surcroît, en fait des tonnes (le chanteur, pas le renard, suivez un peu s'il vous plaît). Une paire de titres, le temps de prendre quelques photos et j'opère un repli stratégique vers la buvette. Le problème quand il fait beau en Allemagne, c'est qu'on se déshydrate très vite, nous les vieux.



NECROS CHRISTOS

Necros Christos a déjà sa petite réputation, et les Allemands viennent ici confirmer les compliments sur leur death old school et occulte. Dans leur pays, ils ont également la réputation d'être hautains et un peu grosse tête, surtout le vocaliste/hurleur, Mors Dalos Ra. Je ne fais que colporter, car finalement le bonhomme a carrément fait des efforts de communication, annonçant les titres entre chaque morceau d'une voix douce. Je me demande si ça ne rendrait pas mieux en mode hautain, finalement. Niveau scénique, le quatuor débarque en pyjama en soie noir brodé d'or. Le guitariste rythmique fait penser que Jack Owen a déménagé en Allemagne. Le bassiste arbore une mise en pli qui ne dépareillerait pas dans un groupe de pop anglais. Fort heureusement, le grand chauve à col doré derrière le micro porte beaucoup de haine à lui seul. J'ai tout de même trouvé la prestation trop linéaire. Il ne se passait pas grand-chose sur scène et rythmiquement c'est trop plat à mon goût. Mais le groupe aura su trouver son public en ce début de soirée qui s'annonce chaude.


Moi, NECROS CHRISTOS, je suis fan. Non sérieusement, j'adhère totalement au truc et pourtant... pourtant j'ai du mal à concevoir qu'un concert des Teutons puisse se dérouler en dehors de l'alcôve décrépite d'un obscure club bien cradingue. En plein jour, sur une scène de 30 mètres de large, sans ses interludes et donc privé de toutes ambiances, NECROS CHRISTOS perd de son impact et la prestation du Party San s'en retrouve relativement tronquée. C'est donc un léger sentiment de déception qui demeure lorsque le quatuor délaisse la scène. A revoir très vite dans des conditions optimales.

Le groupe suivant à monter sur scène joue à la maison. Après une intro orientale, comme à son habitude, NECROS CHRISTOS foule les planches du Party San. Toujours habillés de leurs pijama/chemises orthodoxes, cousues du fil d'or. Les gars ne ressemblent pas à grand-chose, cheveux rasés de rigueur, sauf le bassiste qui a une tête de chercheur en physique. Toujours très statiques, les teutons balancent leur death/doom occulte avec un son très lourd, et heureusement, à partir d'eux, la malédiction des problèmes techniques est brisée. S'ensuit donc une prestation très propre du groupe, qui puise dans toute sa discographie pour combler les 45 minutes qui leurs sont attribués. La communication est assez limitée, même si Mors Dalos Ra, le guitariste/chanteur explique brièvement, en growls, le concept de quasiment chaque titre. Et faut-il encore le rappeler, quand on fait une musique aussi sombre, on ne remercie pas le public bordel ! En tout cas, je suis bien plus rentré dans ce concert, malgré le soleil, il flottait une certaine ambiance obscure et prenante qui a fait scotché une bonne partie de l'audience et votre serviteur.



NIFELHEIM

Petit passage dans les différents stands, le temps d'acheter les premiers t-shirts et CDs d'une longue liste. A noter d'ailleurs le traditionnel stand BOLT THROWER, équipé dé t-shirt comme d'habitude très abordables, dont un de l'édition du Party San, sold-out très rapidement. Mais revenons à nos moutons cloutés et NIFELHEIM qui monte sur scène. En grande forme, les suédois sont ultra motivés pour en découdre. Les musiciens multiplient les poses en balançant le black/thrash primaire qui a fait la (non) réputation du groupe. Tous armés de clous et de croix renversées elles-aussi cloutées, ils haranguent tous le public avec leur Flying V. Même le bassiste de DISMEMBER, qui remplace Tyrant, est clouté de la tête au pied. Quant à Hellbutcher, il met à l'amende Rob Halford avec son des clous partout : ses bottes, son spandex ( !), ses deux ceintures ( ?), son plastron ( ?!?) et son perfecto, sans oublier les manchettes. Véritable Gérard Jugnot du black metal avec sa moustache inimitable et sa calvitie avancée, mais bordée de cheveux long, il multiplie les poses, harangue le public (et surtout les photographes). Un concert de NIFELHEIM ça se regarde, mais ça s'écoute également. Le son est excellent, et le black/thrash des suédois fait mouches sur les cervicales du public qui headbang joyeusement, votre serviteur y compris. 45 minutes qui sont passées comme papa dans maman, j'en aurais bien repris 10 de plus.

Bon, ça suffit ces groupes qui ne savent pas tenir une scène, voilà enfin du sérieux avec Nifelheim. Les Suédois viennent nous asmater avec leur thrash/black vitaminé, et Eddie va encore une fois se retourner dans sa tombe ce soir. Erik Gustavsson est apparemment aux US, laissant seul son jumeau. Qu'à cela ne tienne, le groupe a trouvé un bassiste de session qui ne passe pas non plus dans les portiques d'aéroport (je suis certain qu'ils en ont un à l'entrée de la salle de répèt. Si tu ne sonnes pas, tu retournes te changer). Évidemment, Nifelheim c'est une débauche de cuir et de clous, ce sont des titres qui pour la moitié comportent le mot "evil". Mais c'est aussi un groupe qui tient fort bien la route sur scène. Instrumentalement, il n'y a rien à redire à la prestation. Scéniquement, c'est extrêmement vivant et Per "Hellbutcher" passe son temps à haranguer la foule avec une énergie débordante. Ces mecs sont juste à fond dans leur trip et le font partager, à un public teuton qui ne peut qu'adorer. Nifelheim aura été la première grosse prestation du fest, et les riffs thrash vont s'enchaîner pendant 45 minutes qui vont passer comme une balle. Vraiment très bon !



VALLENFYRE

Après la débauche de Nifelheim, partons en sens inverse avec le spleen de sieur Mackintosh. C'est seulement la troisième prestation du groupe ce soir, les précédentes n'ayant pas laissé des impressions très enthousiastes. Et pourtant, la machine semble à présent rôdé. Vallenfyre va nous écraser le pied avec un death old school gorgé de riffs mélodiques comme en faisaient Paradise Lost à ses débuts. Si vous aimez le death metal swedish et que vous ne crachez pas sur un petit As I Die de temps à autre, il est encore temps d'ausculter ce patient anglais. Patient, ou plutôt convalescent, car l'auto-thérapie que s'est infligé Gregor Mackintosh en écrivant les morceaux de Vallenfyre lui a permis d'extirper le plus noir de ses tripes. Les zicos sont engagés, Mackintosh se limite à faire le chant mais le livre étonnamment bien. Seul bémol, les longs discours entre les titres, preuve qu'on ne tourne pas des années avec Nick Holmes sans certaines séquelles. Et bien du monde va tourner dans le fest à la recherche du mini de Vallenfyre après ce set dévastateur.

Mais il faut laisser la place à VALLENFYRE. Le super groupe de Greg Macintosh, accompagné de membres de groupes anglais cultes tels que Doom, My Dying Bride ou Paradise Lost foule pour la troisième fois seulement les planches. C'est donc un Greg volubile qui présente tous les morceaux, et discute avec le public entre eux. Un peu trop d'ailleurs, les temps morts entre les morceaux faisant retomber légèrement la tension. On note le manque d'expérience du monsieur derrière un micro sur scène. Par contre, quand il s'agit de gueuler dans le micro, c'est une autre histoire. Greg éructe les paroles très personnelles de ses compos. D'ailleurs, pour être plus à l'aise, il a laissé sa guitare au studio et ne s'occupe que des growls. C'est Hamish Hamilton de My Dying Bride qui se charge des mélodies et des solos. Musicalement, pour ceux qui ne connaissent pas, VALLENFYRE joue du old PARADISE LOST, un death old school perdu dans les années 80, avec un son gras et énorme. Les musiciens sont tous perdus derrière leurs cheveux, mais l'exécution est parfaite, et la nuque s'échauffe tout au long du set. On pourrait reprocher un certain manque d'originalité à VALLENFYRE, moi je préfère parler d'efficacité à toute épreuve. Un sacré show, et un Prince de Lu qui a perdu quelques cervicales en découvrant le groupe. Le reste n'a pas duré longtemps, mais on en reparlera.


Diantre qu'ils étaient patauds sur la scène du BOLTFEST en avril dernier. A eux 5 ils devaient totaliser pas loin d'une centaine d'années d'expérience scénique et pourtant leur première prestation ne laissait rien voir de tel. 2 concerts plus tard, le quintet mené par Gregor MacIntosh a trouvé ses marques et nous prodigue ici un set aussi sombre que massif. Reprenant les fleurons du leur premier et unique album, VALLENFYRE mettra tout le monde d'accord sur l'enchaînement final de "Seeds" et du non moins classieux "Desecration". Enorme !



SOLSTAFIR

Pour le moment, c'est repos des cheveux avec les Islandais de SÓLSTAFIR. Après un set encombré de problèmes techniques, c'est avec un son nickel et puissant, plus un horaire nocturne que le groupe joue, et donc je rentre beaucoup plus facilement dans le show. Axant majoritairement leur set-list sur le dernier album, vous comprendrez que ce concert est beaucoup plus calme que les précédents groupes. Mais à l'instar de ce Svartir Sandar, l'intensité sera de mise dans la musique, malgré une prestation toujours aussi je-m'en-foutiste de la part du chanteur et du guitariste. D'ailleurs, pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, en voyant la dégaine de cowboy de ce dernier, stetson et moustache de rigueur, idem pour Adi le chanteur, avec ses bottes et son gilet en cuir, on pourrait être surpris par la musique. Pourtant, en prêtant bien l'oreille, il y a quelques éléments dans la musique du groupe qui fait penser au far-west. Mais trêve de digressions, ce concert de SÓLSTAFIR est à classer parmi les meilleurs concerts que j'ai vus d'eux, et pourtant, je suis beaucoup plus fans de leurs prestations en salle. Totalement dans mon trip à cause de la musique, je ne sais pas si le public a accroché, mais vu le nombre de t-shirts, sweat, pins et autres patchs à leur effigie, nul doute qu'ils étaient en terrain conquis.



SODOM

Voir Sodom en Allemagne, ça ne se refuse pas. Le public teuton va d'ailleurs répondre très présent devant la scène pour cette quasi-tête d'affiche. Le set de Sodom va par contre être bien, mais sans plus. Même si beaucoup de monde connaît les paroles par cœur, même si l'interprétation est sans faille, il va peut-être manquer une étincelle de folie dans ce concert déroulé comme à la parade. La nuit est désormais bien là, et les Allemands vont bénéficier d'un show complet, lights et flammes inclus.

Après la séquence émotion, place à la séquence amour avec les patrons locaux, SODOM. On m'avait vanté les concerts de SODOM à la maison comme étant particuliers, et c'est vrai que c'est spécial. En fait, pour être précis, c'est chiant. Ben oui, j'ai senti le groupe en pilote automatique, genre « on est en Allemagne, on n'a rien à prouver ». Résultat, un groupe qui fait le boulot, mais sans plus. Alors attention, SODOM en live c'est toujours une machine de guerre implacable, mais là, on les sentait en mission de surveillance d'un site pacifié et pas en plein assaut d'un groupe de Taliban en Afghanistan. Dommage, car vu la prestation l'année dernière au Hellfest, on était en droit de s'attendre à plus efficace.



BOLT THROWER

Mais la déception est vite remplacée par l'excitation. L'excitation de voir les vrais tenanciers du jour, les Almighty BOLT THROWER. Véritable institution en Allemagne, vu le nombre de t-shirts, patchs, backpactchs, et surtout la cohue au stand de merch du groupe, il n'est pas étonnant de voir les festivaliers se ruer devant l'unique scène. Et je pense que la meilleur expression pour résumer ce concert de BOLT THROWER est « Veni, Vidi, Vici ». A coup de riffs qui tuent, les Anglais ont mis d'accord tout le monde aujourd'hui. A coup de tubes interplanétaires, dont un No Guts, No Glory ultra brutal, les papas du death metal on achevé les cervicales de l'audience, dont celles de votre serviteur (sans parler de Prince de Lu). J'en ai même perdu mes lunettes à force de hocher du chef, c'est dire. Pour ceux qui ont déjà expérimenté le groupe en live, ils savent de quoi je parle. Occupant parfaitement la scène, derrière des lights sobre mais beaucoup de fumé, le groupe impose son style et son aura à tous. Notamment Karl Willets qui se baladait décontracté du gland plus tôt dans le public, avant d'asséner ses vocaux d'ours mal léché en secouant son impressionnante tignasse. Après un peu plus d'une heure, la bataille prend fin, déjà. On aurait bien repris un pilonnage ou deux pour le dessert.

Le nombre de T-shirts Bolt Thrower ne trompe pas ; les Anglais sont très attendus ce soir. La foule se masse depuis un moment devant la scène quand retentissent les premiers accords du death guerrier britannique. Et le navire de combat va immédiatement trouver sa vitesse de croisière. Qu'est-ce que vous voulez, on ne peut pas lutter contre Bolt Thrower. Écrasant de puissance, parfaitement à sa place en tête d'affiche de cette journée, le quintette va nous défoncer la tête. Mes cervicales vont s'en souvenir pendant tout le reste du fest. Mais entendre Karl Willets rugir "Ceee-nooo-taaapphhhhh", ça n'a définitivement pas de prix. Un show énorme, un concert mémorable encore une fois.



C'est donc sur une victoire sans partage ni prisonnier de BOLT THROWER que se termine cette première journée pleine de riffs qui tuent. Finalement assez variée, mais avec des groupes à l'identité marquée et différente, cette première journée à tenue ses promesses. Hormis la frustration pour DEAD CONGREGATION et dans une largement moindre mesure pour IN SOLITUDE, dont les problèmes techniques ont émaillé les shows, le gros point positif est la qualité du son, qui tiendra quasiment tout le festival.
Après de (nombreux) verres, et des discutions avec des allemands et des français, c'est titubant que je regagne mes pénates vers 4h du matin. Le lendemain sera rude…



TAG ZWEI - VENDREDI 10 AOÛT


La journée du vendredi est pour moi la plus "faible". Moins de groupes intéressants que les autres jours. En fait, surtout plus de death brutal. Néanmoins, l'intérêt du jour est l'ouverture de la Discovery Tent, qui fait jouer des groupes allemands underground (et Tormented, allez comprendre). On notera rapidement que la plupart de ces jeunes formations donnent dans le old school. Cela ne va pas empêcher de jolies surprises. Je vais sacrifier les deux premiers groupes sur l'autel de la restauration rapide et du papotage. Contrairement à une bonne partie du public et à mes comparses, Iron Lamb ne me fera pas grand effet.

Comme d'habitude en festival, et comme la première journée, ce qui te réveille, ce n'est pas un connard de coq ou un réveil mal intentionné, c'est la chaleur qui tape sur ta tente et une envie de pissée telle que tu as l'impression d'avoir bu 5 litres de mauvaise bière allemande quelques rares heures plus tôt. Ah tient, c'est peut-être ça d'ailleurs. Bref, réveil difficile ce matin si bien que je décline le petit déjeuner dans Schlotheim proposé par les Allemands. Le temps d'essayer d'ouvrir les yeux encore collés par l'alcool, direction la douche (salvatrice). Soit dit en passant, l'Allemand n'est pas très pudique, attendant la bête à l'air pendant 15 minutes qu'une douche se libère. Autant dire que ça m'a fait doucement marrer quand l'un de ceux là me demande de fermer la porte des douches pour pas qu'on voit son asticot. Bref, le temps d'enlever les restes de riffs de la veille, le site s'est ouvert et je peux aller chercher un petit déjeuner digne de ce nom : une bratwurst. C'est comme une currywurst, mais sans légume, euh… ketchup. Le tout arrosé de la boisson du petit déjeuner : une bière.

MALIGNANT TUMOUR

Pile le temps d'arriver devant les tarés tchèques qui ouvrent ce deuxième jour : MALIGNANT TUMOUR. Ayant abandonné le grind qui avait fait leur succès quelques années avant, les joyeux drilles pratiquent maintenant un heavy rock faisant penser à MOTÖRHEAD sous acide. L'humour et la déconne sont de sortie ce matin, en témoigne les nombreux metalheads déguisés qui foncent dans le circle pit. Car si le groupe aime déconner, derrière ça joue. L'uniforme de rigueur des tchèques est la veste à patch usée, mais chacun à sa patte personnelle. Le guitariste, c'est sa barbe d'ours et ses ray-ban inamovibles. Lui-même reste assez statique, hormis les headbangs forcenés, il ne bougera que très peu. Le chanteur/guitariste, lui, brille par son pantalon à rayures noires et blanches et son chapeau, sans compter sa voix de routier alcoolique. Mais la palme revient au bassiste avec son improbable fausse moustache et sa perruque bouclée, sans oublier son jean usée jusqu'à la corde et doublé par un magnifique spandex léopard. C'est également le plus déjanté de la bande, sautant, courant dans toute la scène, racontant des conneries au micro entre les titres (parfois incompréhensibles). Il finira le concert sans sa moustache ni sa moumoute. Au niveau set-list, le groupe est resté sur sa nouvelle période, et en guise de final, a balancé au public qui n'attendait que ça leur tube interplanétaire : Saddam Hussein is Rock'n Roll. Inratable.



ASSAULTER

Après une telle débauche d'énergie, difficile pour les groupes suivants d'éveiller réellement mon intérêt. D'autant plus qu'ASSAULTER était plus cliché que cliché, en proposant un thrash old-school à la SODOM tout ce qu'il y a de plus banal. Pas mauvais en soit, mais pas de quoi passionner les foules. Quant à IRON LAMB, j'ai été complètement hermétique à leur musique, la faute notamment à un chanteur assez approximatif (il avait l'air passablement bourré). A défaut d'agneau, je me venge sur un demi-poulet rôti fort goûtu.

IRON LAMB

IRON LAMB c'est ce fameux groupe dont vous avez peut-être entendu parler dans les niouzes de VS regroupant des ex-REPUGNANT, GENERAL SURGERY, l'actuel batteur d'UNDERGANG (aussi dans DR LIVING DEAD) Daniel Ekeroth (TYRANT, INCISION) également auteur du super bouquin "Swedish death metal". Avec un pedigree comme celui-ci, on pourrait s'attendre à du bon gros death qui tache. Hé bien pas du tout, IRON LAMB donne dans un thrash metal mâtiné de relents bien punk, en d'autres termes, un crossover enjoué comme je les affectionne. Si la musique se veut particulièrement dynamique, le chanteur, quant à lui, témoigne d'un certain manque d'assurance et se cantonne à un badinage scénique. Bref, ça manquait clairement de folie et il va sans dire qu'avec un frontman enragé, IRON LAMB nous aurait mis une bonne grosse tannée. Hélas, ce ne fut pas le cas mais cela ne m'a pas empêché d'acquérir leur premier album et de me le passer en boucle pendant le reste des vacances.



GOSPEL OF THE HORNS

Les choses plus sérieuses commencent pour moi avec Gospel of the Horns. Typiquement, le genre de black/thrash qui vous karchérise une scène en moins de deux minutes. Et c'est exactement ce qui va se passer avec les Australiens. Parfaitement à l'aise, bien dans leur set et débordant d'un énergie malsaine, les tromblons du Pacifique vont tranquillement nous asmater. Je dis oui et je dis même encore.

Par contre, pour GOSPEL OF THE HORNS, je réponds présent. Alors que je m'attendais à une armada de clous façon NIFELHEIM, c'est presque déçu que je vois le quatuor monter sur scène sans artifice. A part une sangle de guitare cloutée, pas un seul bracelet ornant les membres du groupe. Qu'à cela ne tienne, les Australiens n'ont pas fait de détails. Armé de leur black/thrash primaire et bestial, ils ont offert 45 minutes de riffs malsains dans la gueule du nombreux public venu les voir. Si GOSPEL n'est pas le groupe le plus original de la terre, leurs compos sont foutrement efficaces et sont taillées pour la scène. C'est donc sans surprise que les nuques des teutons commencent à s'échauffer et à s'ébattre. Scéniquement, c'est également sobre mais efficace. Souvent cachés derrières leurs cheveux, les musiciens assurent les riffs tout en headbangant volontairement, tandis que le chanteur harangue le public entre les titres. La communication est minimaliste, mais sied parfaitement au groupe.



ENTRAILS

Gros souci pour livrer un report de Entrails. Pour tout dire, nous sommes allés serrer la paluche de Jerry de Detest Records. Un passionné, comme en compte le milieu. Mais un jeune passionné vraiment old school, ce qui est plus rare. Tonton ne sortant jamais de son territoire sans quelques munitions, nous avons terminé avec un petit pique-nique improvisé foie gras-moelleux-fromage à l'extérieur du site. Un moment de France assez étrange au milieu de l'Allemagne de l'Est, mais fort plaisant et en bonne compagnie. Et même si nous étions plusieurs à vouloir voir Entrails, nous aurons tous raté la prestation, pour la bonne cause évidemment.

La journée qui avait plutôt bien commencé à pris une tournure inattendue avec un goûter improvisé dans le coffre de l'illustre Tonton, en compagnie de Prince de Lu et de Jerry, label manager de Detest Records, membre de Candlelight et ancien rédacteur de VS. Sortant de son coffre Pacherenc, foie gras et fromages sentant l'étable, toute la rédaction VS a lamentablement loupé ENTRAILS en s'offrant une demi-heure franchouillarde en terre teutonne. Pour la petite histoire, qui vient d'ailleurs confirmer ce moment hors du temps et particulièrement savoureux, le contingent français est le second après les Allemands. Preuve que les français peuvent envahir leur voisin quand ils ont une bonne motivation.

SKALMÖLD

Motivation qui ne s'appelle pas SKALMÖLD. Fortement soutenus par leurs compatriotes de SOLSTAFIR, mais complètement inconnu de votre serviteur, ils débarquent sur le festival pour en découdre et présenter leur black metal bâtard au public allemand. Bénéficiant d'un son correct mais qui ne permet pas au clavier de s'entendre réellement, ils essaient tant bien que mal de capter l'attention de l'auditoire. Mais leurs morceaux ne brillent pas par leur efficacité, et on se perd un peu dans les différentes influences, au point que ça en devienne indigeste et fade.

Skalmöld a été traîné par Solstafir dans ses valises. Les Islandais chapeautés auront bien vanté les mérites de leurs compatriotes, ce qui explique probablement la place de Skalmöld sur l'affiche de la seconde journée. Très sincèrement, place exagérée à mon goût. Le groupe tire fort bien son épingle du jeu, assurant notamment une belle prestation. Mais leur black/pagan reste relativement jeune pour mériter une réelle liesse. Et visuellement, ce n'était pas tout à fait ça.



VIVUS HUMARE

Résultat, direction la tente Metaldisco, qui se transforme en « Discovery Stage » réservée aux groupes allemands (excepté une exception, on y reviendra). Les premiers à inaugurer cette tente sont les black metalleux de VIVUS HUMARE. Leur musique est à deux facettes. La première, brutale et sans concession montre un black metal germanique belliqueux sacrément efficace et mauvais. L'équivalent d'un bataillon de panzer qui rase un détachement ennemi. Un BM qui donne envie de secouer du chef et de brandir avec vigueur une grenade à main ! La seconde facette est elle moins efficace. Les morceaux du groupe sont longues et dévient vers un BM plus mélodique et progressif, mais nettement moins excitant. Autant la face brutale est un braquemard tendu fièrement, autant la face plus progressive bande mou et plombe la première. C'est d'ailleurs dommage car quand le VIVUS HUMARE tabasse, il tabasse sec. Ce premier groupe mettra au jour la qualité du son de la tente, qui s'il est plus fort (en tout cas de perception) que la scène extérieure, et également un peu plus étouffé, il reste globalement très bon et servira tous les groupes que je verrais sur cette scène.

Vivus Humare entame les hostilités dans la Discovery Tent. Il faut être vigilant car les sets des deux scènes se chevauchent très légèrement et la fin d'un set de la scène principale entraîne un léger mouvement de foule vers la tente qu'il vaut mieux anticiper. Concernant le groupe, il officie dans un black atmo qui peut montrer le meilleur (certaines parties en blast, très efficaces) comme le plus ennuyeux (la surabondance de passages en arpèges qui cassent trop le rythme). Bref, une prestation en demi-teinte pour cette ouverture de la tente.



GENERAL SURGERY

General Surgery sort le grand jeu visuel, avec un chanteur couvert de sang et tout le monde en blouses médicales. Le hurleur va donner au set tout son dynamisme, inondant le public... de sa bonne humeur communicative. La prestation a été fort brutale et, si je ne suis pas fan du style, il faut en reconnaître la puissance de feu.

Après la bonne découverte de VIVUS HUMARE, retour au soleil pour les bouchers de GENERAL SURGERY. N'étant pas fan de CARCASS (pas de pierres SVP), j'avoue que brutal death des vétérans suédois ne m'a pas particulièrement passionné. Assez groovy, leur musique est néanmoins taillée pour la scène, et le chanteur, recouvert de sang comme ses acolytes, est un frontman efficace. Un gros show bien attendu par le public, qui encourage un groupe qui en redemande. Je lâcherais néanmoins l'affaire après 4 ou 5 morceaux.



CHAPEL OF DISEASE

Retour sous la tente pour une louche de death metal old school avec CHAPEL OF DISEASE. Je ne sais pas pourquoi, je m'attendais à du black, j'ai du donc m'acclimater. Mais une fois mon cerveau passé en mode death metal, la claque ! Puisant leurs influences dans la scène américaine des débuts, DEATH et MORBID ANGEL en tête, les Allemands pourtant très jeunes propose une musique hors du temps et assez mature. Parler d'originalité serait se fourvoyer. Par contre, leur death est d'une efficacité insultante et il est impossible de ne pas bouger les cervicales. Une bonne découverte, malheureusement, je n'ai pas trouvé de démo pour satisfaire ma curiosité à la maison. Plus tard.

Nous nous précipitons dans la tente pour ne pas rater le début de Chapel of Disease. Les Allemands sur scène sont jeunes, très jeunes. On doit taper dans une fourchette 16-20 ans, là. Et pourtant, à l'instar de nombreux jeunes, leurs influences sont à chercher dans les hurlements primaux des scènes death américaine ou suédoise. Ici, ce sera la sauce américaine à l'honneur, avec des riffs en référence à Morbid Angel ou Immolation. Si la fébrilité était là, le groupe a livré un très bon set, bien offensif et sale à souhait. Des Allemands nous avaient prévenus que Chapel of Disease valait le déplacement, ils auront eu raison. Pour le merch, il faudra attendre un peu. Esprit old school oblige, le groupe n'a sorti qu'une démo tape.



DARK FORTRESS

Après un bon set, Dark Fortress paraissait bien pâlichon. Pâlichons, les Allemands le sont déjà visuellement. Mais musicalement, leur black trop standard n'a pas passé le cap. On notera sur cette édition une plus grande absence des groupes de black d'ailleurs. Et pour les survivants, seuls ceux aux sets les plus vitaminés auront réussi le pari de passionner. "Vitaminés" ne signifiant pas forcément du black/thrash, comme nous le verrons plus loin. Dark Fortress, à oublier.

Je reviens vers la Main Stage sans grande conviction pour DARK FORTRESS. Il faut dire que le black metal trop propre des Allemands m'ennuie sur album, et donc je n'attends pas grand-chose de leur set. Bien m'en a pris, car je n'ai pas été déçu. Ultra propre et professionnel, le groupe perd en efficacité et en fraicheur ce qu'il a gagné en professionnalisme. Outre un maquillage impeccable et des tenues propres, la musique manque elle aussi d'âme et n'arrive pas à allumer la moindre flammèche d'intérêt en moi. La pause houblon s'impose (je vous rassure, ce n'est pas la première, mais j'essaie de parler des groupes, et non des innombrables bières bues sur le festival).



DECEMBER FLOWER

Petite pause bière pour se reposer les arpions. Nous sacrifions donc December Flower. En plus, on m'avait dit que ça ressemblait à du Katatonia. Je ne sais plus quel est le con qui m'a balancé ça, mais on entendait gronder un gros death old school des familles depuis notre spot houblonneux. Boudiou, ça avait l'air pas mal !

IMMOLATION

Ce n'est qu'après coup que je regrette d'avoir loupé DECEMBER FLOWER, étant trompé par le nom du groupe. Mais un des groupes que je voulais absolument voir, IMMOLATION s'installe sur la Main Stage. Et là, c'est le drame. Je dirais même plus, à mort l'ingé son !! Il a donné un son en plastique à la batterie qui fait « poc ». Et pour IMMOLATION, ça donne un pocpocpocpocpocpocpocpoc vraiment désagréable, qui m'a un peu gâché le concert. Bon, un peu seulement, car autrement la bande à Robert Vigna a un gros son de guitare bien lourd et qu'il faut bien l'avouer, IMMOLATION, c'est comme la pizza et le sexe, même quand c'est pas terrible c'est quand même géant. Ross Dolan pousse ses grognements d'ours mal léché à sa manière habituelle, énervé et vindicatif. Vigna jette toujours autant ses riffs qui tuent sur sa six-corde, et les classiques comme les nouveaux morceaux s'enchainent, et notamment un No Jesus No Beast énorme. Un concert moyen donc, mais qui veut dire énorme pour cet excellent groupe.

Pas le temps de s'apitoyer de toute façon, on enchaîne avec Immolation. Tonton est parti se positionner bien à l'avance dans la file d'accès à la fosse. Les conditions des photographes ne sont pas optimales cette année. Beaucoup de monde (du coup, de l'attente), et un temps assez court pour shooter (deux titres, parfois). Quand c'est la cohue pour les grands groupes, les conditions deviennent assez terribles, avec des photographes qui ne peuvent plus bouger ! Mais Immolation entre déjà sur scène. Plus tôt, Ross Dolan tapait la discute avec notre Tonton et il semblait en forme. Forme confirmée sur les planches, où les Américains vont nous envoyer grave le pâté dans la gueule. Robert Vigna donne toujours autant l'impression de vouloir se débarrasser d'une guitare qui lui collerait aux doigts. Son comparse Bill Taylor est toujours en mouvement également. Ross fait tournoyer sa très longue chevelure et nous assomme de sa voix grondante le reste du temps. Le tout soutenu par un métronome aux fûts. Dommage que le jour encore tombant ne permette pas plus d'utiliser les lights, ils auraient mérité plus de mise en scène. Mais ils n'en ont pas eu besoin. Immolation nous a broyés, et pis c'est tout !


Il y a tout juste cinq ans, Ross Dolan était nerveux à l'idée de monter sur cette scène du PSOA après le set endiablé de DIE APOKALYPTISCHEN REITER et pourtant ils avaient, par la suite délivré l'un des sets les plus monumentaux de leur vaste carrière. En 2012, IMMOLATION nous a remis ça avec toute la hargne et la pugnacité survoltée qui caractérisent chacune de leur prestation. Délaissant les derniers albums, la setlist fera honneur aux grands classiques avec un final grandiose sur "Dawn of possession". Le groupe sillonne actuellement l'Europe. Si vous ne les avez jamais vus, c'est le moment ou jamais. Et si vous les avez déjà vus, c'est le moment d'y retourner. Kolossal !



OBSCURE INFINITY

Le retour dans la tente est moins précipité, après le set écrasant des Américains. Obscure Infinity nous y sert un black atmo pas transcendant. Il est temps pour moi de faire une pause miam-miam et de noyer tout ça dans la bière.

NDR: Cette description ne correspond pas du tout à Obscure Infinity qui joue du gros death old school. La rédaction s'excuse auprès des familles des membres du groupe et promet que les abus d'alcool seront sévèrement punis dans un très proche avenir.

GHOST BRIGADE

Pause nouilles thaïes pendant GHOST BRIGADE, qui fait figure d'OVNI sur la programmation. Pas fans du groupe sur album, leur métal moderne et mélodique passe plutôt bien sur scène, mais pas assez pour me passionner.


HARADWAITH

Oups, loupé...

NILE

Ayant bouffé et papoté pendant Ghost Brigade et Haradwaith (et sincèrement, qui m'en voudra?), le retour devant la scène se fait pour Nile. La nuit est tombée, les Américains vont nous faire le full monty. Que celui qui vient d'imaginer Karl Sanders en string paillettes sorte tout de suite de la pièce. Le nouveau bassiste intérimaire de Nile ne paraît pas bien vieux. Mais le blondinet aux poils très longs va gravement assurer, autant de la basse que des vocaux grondants. Que dire de Nile sur scène ? Le son était très bon, ce qui n'est pas toujours une évidence. Pour le reste, les Américains ont délivré leur set habituel. Autant dire qu'ils ont pulvérisé l'audience. A peine un "Sarcophagus" viendra-t-il ralentir les 45 minutes de set. Pour le reste, pied au plancher. A tel point, que Kollias doit prendre quelques instants de pause entre les morceaux. C'est donc bien un homme, et non un demi-dieu grec comme l'ont cru certains. Gros show des Américains, que je préfère voir sur une durée courte en festival.

J'avoue que je me suis placé devant NILE avec le même état d'esprit que devant GHOST BRIGADE. Après plusieurs concerts décevants, gâchés par un mauvais son, je n'attendais rien des Américains. Après seulement une minute de concert, j'ai compris qu'enfin j'allais voir un vrai concert de NILE, et c'est un rouleau compresseur qui m'a broyé les cages à miel. Doté d'un son énorme, et notamment une batterie très bien équilibrée et pas trop triggée, leur death metal égyptien a enfin pris tout son sens et ce n'est pas pour me déplaire. Balayant leur discographie, avec pas mal d'anciens morceaux, pour le plus grand plaisir des vieux cons, la bande à Dallas et Karl enchaîne les tubes avec virtuosité. Bizarrement, quand NILE a un gros son, on décèle très bien les nuances de leur death metal, et également le talent des musiciens. D'ailleurs, le nouveau bassiste de 12 ans assurent foutrement bien, et joue ses partie les doigts dans le nez tout en faisant l'hélicoptère non pas avec sa bite mais avec ses cheveux. La boule à zéro de Dallas éructe tant qu'il peut, et Karl Sanders, moins bouboule qu'auparavant est toujours aussi statique mais impressionnant. Putain, j'en reviens toujours pas d'avoir vu un bon concert de NILE avec un vrai bon son !!! Un de mes grands moments du festival, sans hésitation.



TORMENTED

Dès la fin du set de Nile, on se précipite pour la "tête d'affiche" de la Discovery. Tormented est le seul groupe non-allemand à jouer sur ces planches et on se demande bien pourquoi. Le set über-old school des Suédois permet en quelques instants de constater que leur death avait totalement sa place sur la scène principale. Eux-mêmes paraissaient un peu surpris d'être casés dans la tente. Qu'à cela ne tienne, ils auront eu un public conquis d'avance qui va hurler son bonheur d'en prendre plein la face. Malgré les années au compteur, Andreas Axelsson est toujours heureux d'être sur les planches et il communique fort bien son énergie à l'auditoire. Les Scandinaves vont balayer toute leur courte discographie et les blood, dead et rotten vont s'enchaîner pour notre plus grand plaisir. Un fort bon set !

Une fois la baffe digérée, je file sous la Tent Stage pour les Suédois de TORMENTED. Seul groupe non teuton à y jouer ce week-end, ils ne sont pas pour autant là pour faire de la figuration. Malgré un son légèrement brouillon, on saisit parfaitement les subtilités de leur swedish death metal. Jeune groupe mais composé de vieux croutons ayant joué entre autre dans EDGE OF SANITY, MARDUK, FACEBREAKER ou SCARS SIMMETRY pour ne citer que le plus connus, les gus connaissent leur affaire et savent maîtriser le riff old school suintant. S'ils manquent clairement d'originalité, niveau efficacité c'est autre chose. Véritable machine à headbang, leurs 45 minutes passent ultra rapidement. Groovy et crade à la fois, les Suédois fatiguent un peu plus nos organismes, se donnant en plus à fond sur scène, à force de headbangs. Et timing teuton, ils finissent pile à l'heure pour qu'on puisse aller voir la tête d'affiche du jour.



IMMORTAL

Bon, soyons honnête, je n'attendais rien d'IMMORTAL. Après les avoir vu 2 fois, à chaque fois avec un son pas terrible, j'ai fait le deuil des Norvégiens, en tout cas sur scène. L'intro débute, Horgh se place derrière son kit, et… je ne suis pas déçu. Je vous ais vanté le son du festival, globalement excellent. Pour IMMORTAL, c'est une bouillie sans nom, d'où seuls les pains de Abbath ressortent. Alors c'est sur, si vous voulez voir Abbath et Appollyon faire leurs grimaces, se déplacer en crabe, tirer la langue, vous êtes au bon endroit. Mais si vous espérez un bon concert d'un groupe culte, vous pouvez aussi bien aller boire des bières avec Prince de Lu au bar. C'est bien plus intéressant.

C'est Immortal qui a la charge de clôturer cette seconde journée. Qu'en dire ? C'était grotesque. Apollyon assure autant que dans Aura Noir, patrouillant sur scène l'air malsain. Horgh a plutôt bien géré ses parties. Pour l'avoir connu très en difficultés sur les blasts de la tournée qui a suivi At the Heart of Winter, je l'ai même trouvé bon ce soir. Mais tous les efforts sont ruinés par Abbath, qui n'a manifestement pas enlevé ses gants de cuisine avant d'entrer sur scène. Le public n'en a cure, car il est venu voir le guitariste faire le bouffon. Là, ils en auront pour leur argent, même si les mimiques sont toujours les mêmes. Qualitativement par contre, les riffs étaient à peine reconnaissables. J'ai eu beau me déplacer autour de la scène pour tenter de trouver un endroit où la guitare sonnerait mieux, il a fallu se rendre à l'évidence : tous les instruments étaient nickel sauf la bouillie de la six-cordes. Abbath est simplement devenu un fainéant, qui préfère la bibine à la gratouille. Immortal a balayé tous les albums de sa période heavy ce soir, Abbath a massacré tous les titres, de "At the Heart of Winter" à "All Shall Fall". Une très triste tête d'affiche, qui a volé son cachet. Mais tant que les gens veulent seulement voir le bouffon et en redemandent...




TAG DREI - SAMEDI 11 AOÛT


Le temps est légèrement plus humide au réveil du troisième jour, mais cela ne va pas durer. Alors que les festivaliers sont encore embrumés et que les files d'attente du matin caca/douche sont à peine résorbées, Cashley nous inonde de ses reprises de standard metal version country dans la Discovery Tent. C'est immonde et le sandwich salami du matin a un peu de mal à passer avec cette BO décadente. Puis à midi, le premier vrai groupe entame les hostilités.



RECTAL SMEGMA

Romperop n'a pas pu être présent, ce sont les Néerlandais de Rectal Smegma qui prennent le relais. Du grind'n'roll très apéritif qui a le mérite de détendre tout le monde. Le pit est très animé (dès le premier groupe, c'est rare). Un kangourou en plastique jaune subit les derniers outrages. Un ballon de foot vole, échangé entre le public et le grogneur du groupe. Très bonne ambiance pendant Rectal Smegma, qui aura même droit à un rappel (le seul du fest!). Carton plein pour les Bataves, qui le méritent franchement. On s'est bien marrés.

Cette troisième journée commence avec les Hollandais de RECTAL SMEGMA. Remplaçants de dernière minute de leurs compatriotes de Rompeprop. Œuvrant dans le même genre, les fans ne sont pas déçus. Au programme donc, du porno grind des familles, entrainant et parfait pour le réveil. Les allemands sont déjà en forme, en témoigne le circle-pit ininterrompu tout au long du concert. Le chanteur ou plutôt grogneur bodybuildé encourage plus que de raison les coureurs fous, sous le regard des Rompeprop qui sont sur le côté de la scène pour soutenir leurs remplaçants. Un concert idéal pour commencer la journée.





TRASH AMIGOS

Comme son nom ne l'indique pas, TRASH AMIGOS est suédois. Et c'est même deux mecs de Merciless/Nirvana 2002 qui sont derrière les ponchos, secondés par deux illustres inconnus. Le concept du groupe est de faire du thrash « rigolo » habillés en mexicains de cartoon, sans se prendre le choux. Le problème, c'est qu'ils ne se sont pas pris le chou pour les compos. Résultat, un thrash old school inintéressant et ennuyeux, servi par un son anémique. Next.

On rigole beaucoup moins avec Trash Amigos. Au-delà du patronyme moisi, des questions se posent sur la musique de ce groupe qui veut croiser metal et mariachi. Le groupe est issu d'un cover band à Slayer monté pour l'occasion d'un concert. Le résultat est par contre très décevant. Les riffs sont repompés sur Slayer. Les tenues évoquent effectivement des Mexicains de carnaval, maquillés de blanc (allez comprendre). Le mélange s'arrête là, c'est naze. Si vous voulez du vrai cross-over, écoutez Impurezza. Mais pitié, ne me parlez plus jamais de Trash Amigos.

CATTLE DECAPITATION

Après les veaux mexicains, les vegans de Cattle Decapitation entrent sur scène. Au-delà du concept, les Américains sont surtout une machine de guerre sur les planches. Ça défouraille sévère pendant 45 minutes très brutales. Difficiles d'imaginer que les garçons sympathiques qui vont se présenter tout à l'heure à une signing session sont les brutosaures à poils durs en train d'éructer sur scène. Vraiment pas ma came, mais tudieu ça envoie.



NOCTE OBDUCTA

Nocte Obducta jouit d'une bonne réputation dans son pays d'origine. Après les passages cette année des groupes de black un peu sophistiqués ou atmo, je n'en attendais pas grand-chose ou du moins un ennui profond. Hé bien, que dalle. Mettant un peu de côté leur facette avant-gardiste, les Teutons ont misé sur l'efficacité pendant les trois quarts d'heure qui leur étaient accordés. Fort de huit albums, ils avaient de quoi piocher. La prestation est super propre et d'une puissance qui fait plaisir à subir. Les claviers sont un peu trop présents au début du set, mais l'ingé son va corriger rapidement le tir. De toute façon, le responsable du Bontempi va passer pas mal de temps à épauler son vocaliste aux backings. Hormis un dernier long titre plus atmo, Nocte Obducta va savamment nous ravager. Je n'étais pas fan des albums, mais rien à dire sur ce live vraiment impeccable. Première grosse sensation de la journée pour ma part !



ARCHGOAT

ARCHGOAT est de ces groupes dont on sait par avance à quoi s'attendre. Comme sur album en fait. Les Finlandais arrivent sur scène maquillés, cloutés et ceinture-à-ballés comme on s'y attend. Ils balancent leur black metal primaire, soutenu par un chant grave venu des abysses de l'enfer comme on s'y attend. C'est bête et méchant, mais j'en redemande après chaque (court) morceau. Pas de communication entre les morceaux, le trio enchaine quasi sans temps morts. Le set est du même niveau que les albums, soit bestial, brutal, sans concession. Sauf que les albums de ARCHGOAT durent 30 minutes. Et au bout de 33 minutes, j'avoue que ma concentration a commencé à en prendre un coup. Finalement, si je me force à rester tout le set, il faut avouer que 45 minutes des Finlandais, c'est un peu usant vers la fin.

Après Nocte Obducta, virage à 180° avec Archgoat. Le groupe se présente sous la forme d'un trio pour nous dégueuler sa vision de la barbarie morbide. Pas mal de monde attendait de voir le rouleau-compresseur finlandais en action. Je fais partie des déçus, parce que le set a finalement été assez timoré. Certes, ça savate, mais cela lasse aussi rapidement, avec une sensation de ronronnement irritante. Archgoat n'est pas censé ronronner mais griffer à mort. Jouer en plein jour sur une scène aussi grande, avec un jeu aussi limité aura forcément joué sur l'impact scénique du groupe. Bof.



WARBRINGER

Une annonce nous avait expliqué (en allemand) que Ragnarok était à la bourre (probablement une trousse à maquillage qui n'est pas passée à l'aéroport). C'est donc Warbringer qui échange sa place sur l'affiche pour nous déverser son thrash bay area. Les Californiens mettent en valeur leurs racines et difficile de ne pas immédiatement penser à Exodus quand ils nous assomment de leurs riffs sautillants. Le set est énorme, John Kevill jouant avec le public comme s'il nous connaissait tous. Quelle énergie ! Quelle fougue ! Je n'écouterai pas un de leurs albums, mais je me reprendrai bien une mandale en live quand ils veulent.

Suite au retard de RAGNAROK, c'est WARBRINGER qui est avancé. Pas de soucis pour les ricains, véritables bêtes de scène ! Devant se faire une place dans la très bouchée scène du new old school thrash metal, WARBRINGER a choisi comme influence EXODUS. Pour la musique d'une part, et pour l'habitude plutôt agréable de mettre des tartes dans la tronche à chaque concert. A chaque fois que j'ai vu ces deux groupes, c'est une énergie folle qui m'a parcouru l'échine pour m'arracher une banane et les vertèbres. Le Party San ne fait pas exception. Regorgeant d'énergie, le quintet balance brûlot sur brûlot, avec énergie et surtout (très) bonne humeur. Le chanteur est copain comme cochon avec le public, qui lui répond au doit et au cheveu. Résultat, une osmose entre l'assistance et le groupe, pour un concert excellent de bout en bout. Vivement la prochaine date !



REVEL IN FLESH

Direction la Discovery Tent pour ne pas rater le groupe d'ouverture Revel in Flesh. Vous aurez deviné qu'il s'agit d'un groupe allemand, vous aurez aussi deviné pour le côté death old school. Encore de tout jeunes gens qui vouent une vénération sans borne à Morbid Angel et aux premiers brûlots de Death. Un peu hésitant sur les solos, le groupe livre une prestation tendue mais énergique. Un premier album est déjà sorti, à écouter pour confirmer les sensations.



TOXIC HOLOCAUST

M'attendant à RAGNAROK, et n'étant pas plus intéressé que ça, je passe devant la scène sans faire attention à la musique et rejoins Tonton et Caacrinolas pour une mousse bien méritée (sisi j'vous jure). Et c'est tranquillement installé que ce dernier s'étonne de ne pas me voir devant la scène pour les 2 derniers morceaux de TOXIC HOLOCAUST. Raaah, dire que j'ai volontairement fait l'impasse sur le concert parisien pour les voir aujourd'hui. Je suis colère !



RAGNAROK



Ragnarok a enfin trouvé le chemin du site. Au bout de deux minutes de set, je me dis qu'ils auraient pu s'abstenir de cette découverte. Quand je vois ce groupe sur scène, j'ai un peu mal. J'ai un peu mal pour HansFyrste que j'estime être un bon vocaliste (et que je voudrais surtout voir exploser avec Svarttjern), qui est là à se débattre au milieu de cette mascarade. J'ai un peu de mal pour Bolverk, le guitariste. Il n'a pas choisi son physique, mais il est ridicule avec sa guitare posée sur son gros ventre et sa croix inversée ééénnnnormmmeu autour du cou. Avec leur black metal sans âme, on frise la parodie. Parodie mal interprétée, Bolverk ne parvenant pas à faire sonner le moindre accord sous ses battoirs. Ce n'est pas encore cette fois que Ragnarok va sortir de la seconde zone.

Quitte à louper TOXIC, autant aller voir RAGNAROK juste après. Passé la surprise du mètre cube panda à la guitare, à qui Satan a oublié de mettre un cou, pas grand-chose à se mettre dans les feuilles. Les Norvégiens ont toujours fait partie du ventre mou de la seconde division du black metal, et ce concert ne change pas la donne. Les compos sont banales, et à part l'énergie du chanteur qui essaie de porter le groupe, le set a du mal à décoller et à passionner.




ZERO DEGREE
Oups... Loupé

INCANTATION

Après Immolation, une autre légende du death américain qui finit en -tion vient fouler les planches aujourd'hui. Incantation est très attendu et je vous avoue que nous avons eu du mal à retenir Skay de s'uriner dessus. Là où Immolation sonne moderne et écrasant, j'ai trouvé Incantation dans l'inverse total. Des titres plus lancinants joués avec un son plus dépouillé. Cette sauce plus "doom" prend rapidement et difficile de ne pas dodeliner de la tête devant de si bons riffs. Je ne suis pas fan des vocaux de McEntee mais qu'à cela ne tienne, je me laisse prendre au jeu et le set paraîtra bien court !

Un concert d'INCANTATION, quand on est Français, c'est toujours bon à prendre, tant les américains se font rares dans l'hexagone. Autant dire que j'étais dans les premiers rangs pour ce groupe culte de death/doom bien old school. Mis à part deux ou trois morceaux récents, notamment du dernier EP, INCANTATION a sorti les vieilleries pour le plus grand plaisir des fans (dont moi) qui s'éclatent les cervicales au lent rythme des riffs poisseux du groupe. Comme d'habitude, les parties lentes sont leeeeeentes et les parties rapides défoncent tout ! C'est ça INCANTATION. Si John Mc Entee est bien en voix, ses compères à la seconde guitare et à la basse secouent leurs tignasses sans s'économiser. Et le batteur, bidule de MORTICIAN, remplace au pied levé machin. D'ailleurs, le groupe jouera une reprise des bouchers en hommage à leur batteur remplaçant. Malheureusement, le son est un peu étouffé, et si ça ne gâchera pas le concert, c'est vrai que c'est un peu énervant.



KALI-YUGA

Oups... Loupé



INSOMNIUM
INSOMNIUM... on se demande un peu ce que vient faire le groupe aussi haut placé dans l'affiche du festival. Fallait être gonflé pour les placer après un groupe de la trempe d'INCANTATION. Quoi qu'il en soit, INSOMNIUM aura fort mal porté son nom et le souvenir de leur set n'éveille chez moi que moult bâillements. Pour une sieste digne de ce nom, il aurait fallu les programmer plus tôt.



VENENUM

Ruée vers l'or pour ne pas rater Venenum, LA sensation allemande de la Discovery Tent. Les Boches trépignaient de les voir et leur récent album est une tuerie dont nous allons vous reparler bientôt. Sur scène, les pierres tombales sont en place et la fumée se dissipe à peine quand le quatuor vient sur les planches. Le death metal est encore résolument old school, tel qu'il sonnait chez les précurseurs du black metal. Les titres sont ravageurs. Les paroles sont rares et c'est le flot instrumental qui maintient le public la tête sous l'eau pendant cette trop courte demi-heure. Un gros gros moment de metal qui valait la peine d'être vécu. Album à acheter d'urgence.

Si je suis allé finalement peu sous la tente ce samedi, je ne me suis pas fait prier pour VENENUM, il est vrai un peu poussé par le gâteau et le gâteux. Et bien m'a pris de les écouter, car le death metal bien necro des teutons est poisseux à souhait, typiquement ce que j'attends dans le death. Armés d'une pierre tombales, de quelques cranes et bougies, et dans une quasi obscurité, les Allemands installent une ambiance morbide sous la tente. Leur death metal est parfaitement approprié à cette ambiance de catacombe. Si le décorum est là niveau accessoires de scène, les musiciens sont sobres sur scène. Peu de communication, les morceaux sont jetés en pâture au public sans cérémonie. Basée sur des variations violence/mid-tempo, la musique de VENENUM porte parfaitement bien le nom du groupe, s'infiltrant dans nos cerveaux fatigués. Et aidé par un gros son, c'est d'autant plus jouissif. Un putain de set bordel de boudiou !



TANKARD

Putain de set, ce n'est pas de qui peut s'appliquer au concert de TANKARD. Pourtant, je suis toujours motivé pour voir les buveurs de Cerveza, et encore plus sur leurs Terres. Hélas, et un peu comme SODOM le premier jour, le set de TANKARD manquera d'un soupçon de folie qui aurait fait passer cette heure de bien mais pas top, à putain de mandale dans ta tronche ! Et c'est d'autant plus frustrant quand on sait que les Allemands sont tout à fait capables de t'écraser la tronche à coup de riffs thrash et d'hymnes imparables. Dommage.



NAGLFAR

L'avantage et l'énorme souci avec Naglfar est qu'on sait déjà à quoi s'attendre avant que le set ne commence. Sans grande surprise, les Suédois nous ont abreuvés de leur black mélodique dans lequel ils font du surplace depuis près d'une décennie. Sans surprise, Kristoffer Olivius va grogner en bougeant comme un bidibulle. Le set est propre et le groupe n'a pas volé sa place. Mais rien ne se passe vraiment sur cette scène. Les titres se déroulent et se ressemblent tous. Et quand on a vu une prestation du groupe, on les a finalement toutes vues.



BEHEMOTH

Behemoth vient clore cette édition. Ce n'est pas forcément la place la plus facile, car tous les festivaliers sont fatigués des excès de décibels et autres substances. Comme pour Naglfar, on peut dire qu'on sait à quoi s'attendre avec Behemoth. Et pourtant, la prestation est toujours tellement puissante et investie qu'on se prend au jeu. Encore une fois, les Polonais vont atomiser l'assistance. Ils ne sont pas là pour s'apitoyer (même si Nergal va quand même nous signifier un "c'est bon d'être vivant" lourd de sens). Du début du set au feu d'artifice qui clôture l'heure de jeu, Behemoth ne va pas débander et nous livrer des riffs brûlants servis encore plus chauds encore. L'aisance sur scène reste époustouflante et le professionnalisme n'empêche pas la formation de livrer un set passionné. C'était du Behemoth sans surprise, c'est-à-dire high level.

Alors que je n'avais jamais vu BEHEMOTH, toujours sans le faire exprès, voilà qu'en l'espace de 4 mois je les vois 3 fois. Cette fois ci est la seconde, et je monte en puissance. Un morceau m'avait suffit au Hellfest, il m'en faudra trois ou quatre cette fois. Je n'y peux rien, je n'y arrive pas. Trop calculé, trop chorégraphié, trop polonais pour moi. Alors oui, c'est carré, c'est pro, mais je n'arrive pas à rentrer dans le set. Le groupe n'y est pour rien, et les 3 jours de festival, de tente, de bière, de wurst, etc. ont certainement une part de responsabilité, mais comme sur album, je trouve BEHEMOTH fade. De toute façon, le groupe n'a pas besoin de moi pour connaitre son succès. Très motivé sur scène, les Polaks sont aidés par un public chauffé à blanc et les supportant coûte que coûte. En tout cas, le festival se clôture sur un set brulant (un de plus).





Aaaaah on ne s'en lasse pas de ce PSOA. La cuvée 2012 fut des plus réussies et ne laissera que l'arrière-goût d'une attente décidément trop longue avant l'édition 2013 qui sera, encore, source de surprises, de petites déceptions bien normales mais toujours pourvoyeuse de metal et de bières. Viendez donc avec nous, je ramène le pique-nique.

Sniff, c'est déjà terminé. Pour ma première fois au Party.San, on peut dire que je m'en suis pris plein la tronche. Un line-up sans faute, avec des putains de set toute la journée, et juste ce qu'il faut de groupes inintéressants pour flâner dans les stands, manger ou tout simplement souffler entre deux brûlots. Servi par un son globalement bon (sauf manque de bol comme DEAD CONGREGATION, ou incompétence comme IMMORTAL), quasiment tous les groupes ont assuré. Ajoutez à ça des découverte et un White Russian qui martèle la tronche, et vous obtenez un must-have du festival extrême européen. Et sauf catastrophe de dernière minute, nul doute que je ramènerais mes patchs l'année prochaine ! En plus, il y a Tonton, c'est dire !

Galerie photo :



Oui, le festival est sur un aérodrome. Herbe soyeuse pour les tentes, béton pour les petons.



Achtung ! Achtung ! J'espère qu'il a vu la batterie de défense sol-oreille qu'on appelle Mainstage...



Les tentes sont à côté des voitures, et les voitures sont en rang. La rigueur teutonne.




Mais quel est ce logo de groupe ?



Le déjeuner des champions : currywurst et pils !


Et pour changer de la Pils, le bar à cocktail. Celui-ci ne propose que des rhum-coca, mais forts goutus...



... la preuve...




Autre alternative : ein braun Bier, bitte !



Le tatoo le plus classe du festival...



...Et la veste la plus classe !



Au Party.San, les handicapés ont un travail. Les festivaliers fatigués leurs disent merci.


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Commentaire
mjollnir793
IP:82.67.4.13
Invité
Posté le: 23/09/2012 à 16h13 - (144)
Ah , je suis dégouté de ne pas avoir pu y aller, alors que j'étais juste à une ptite centaine de kilomètres. Pour ceux qui y étaient, avez vous été au stand Brutz & Brakel ? C'est un bar sur Berlin qui servait à boire au fest'

Prince de Lu
Membre enregistré
Posté le: 23/09/2012 à 16h37 - (145)
Mmmm, ils faisaient de jolis petits cocktails qui tabassaient bien.

Skay
Membre enregistré
Posté le: 23/09/2012 à 19h23 - (146)
ouch oui, le white russian a fait du bien au moral et du mal aux neurones.

Blashyrkh
Membre enregistré
Posté le: 23/09/2012 à 21h48 - (147)
Non mais les currywurst non quoi comment on peut aimer ça... :))) rien de tel qu'une bonne vieille Frikadelle ;)

Skay
Membre enregistré
Posté le: 23/09/2012 à 22h26 - (148)
Hélas, j'ai pas vu de frikadelle :-) En tout cas, niveau calorique, ça se vaut.

ZeSnake
Membre enregistré
Posté le: 23/09/2012 à 22h37 - (149)
et du fleischkäse?

sinon, Nocte Obducta, j'aurai bien voulu voir ça, surtout si Prince a bien aimé!

Prince de Lu
Membre enregistré
Posté le: 23/09/2012 à 22h50 - (150)
Le currywurst, c'est la vie!

Oui, ZeSnake, on a vu des flightcases.

jkdhv
IP:109.0.194.145
Invité
Posté le: 24/09/2012 à 11h15 - (151)
plus ça va plus l'affiche se ramollit et propose soit du black soit des trucs dark/heavy/machin, à une période y'avait presque que du brutal death et du grind

Keyser
Membre enregistré
Posté le: 24/09/2012 à 11h59 - (152)
Merci pour ce report complet et précis. Si l'affiche 2013 est aussi bonne que celle-ci (j'ai quand même de gros doutes), j'y serais cette fois!

BozKiller
Membre enregistré
Posté le: 24/09/2012 à 18h33 - (154)
la photo d'Immortal!!!!!!!



Ronnie
Membre enregistré
Posté le: 24/09/2012 à 21h43 - (156)
C'est vrai qu'on a croisé beaucoup de Français (de plus en plus chaque année je trouve).

Par contre, personne pour parler de notre superbe 2ème place au concours de Flunkyball organisé par le Party San ? Bordel on a a battu des Allemands...à l'extérieur ! Et en plus on a récolté un bien beau t-shirt pour la peine.
La vrai news du fest c'est ça.

Ça et la cuisse de poulet/frites à 3.5 euros. Cholestérol inclus, mais ça reste très peu onéreux.

Si non, a part Immortal je n'ai vraiment pas été déçu. Et comme d'hab Sólstafir a eu cette magie qui les rends si spéciaux en live.

Définitivement la taille et la configuration parfaite pour un festival...et en plus l'affiche suit et ce chaque année je trouve. Putain de line-up à chaque fois.

Ronnie
Membre enregistré
Posté le: 24/09/2012 à 21h46 - (157)
Pas 2ème place, je voulais dire demi-finale !
De la picole gracieusement offerte par le fest et un arbitre plus bourré que tous le festival réuni, les ingrédient d'une matinée réussie.

Lord Orgazmo
Membre enregistré
Posté le: 25/09/2012 à 11h18 - (159)
Très bon report qui me permet de me faire une idée pour les groupes que je n'ai pas pu voir.

Les meilleurs souvenirs de cette édition ont été pour moi Cattle Decapitation, Immolation et General Surgery, un bon paquet d'autres concerts ont été très bons.

Pour Bolt Thrower j'adore le groupe mais je n'ai pas réussi à rentrer dedans, le son me paraissait pas terrible ou bien était-ce la dure fatigue de la journée qui a fait tomber son couperet. Vraiment dommage d'autant plus que je n'ai entendu que des retours positifs de leur prestation.

Toxic Holocaust c'était génial, le son excellent des compos simples et très efficaces et ça bougeait bien dans le pit.
Par contre l'orga était dans les choux à propos de ces changements, la communication était minimaliste et pas claire. En discutant avec un gars du staff vers l'entrée c'est moi qui lui ai appris que Warbringer allait jouer à la place de Ragnarok. Comme quoi ils sont pas si carrés que ça ces teutons.



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