- HELLFEST 2012 : Show Time par WASTED - 8458 lectures
15 au 17 juin 2012 - HELLFEST - Clisson (44)






A new battlefield! Voilà ce qui nous avait été promis pour ce HELLFEST 2012, tout beau, tout neuf, déménagé malgré lui à quatre cents mètres de son site historique. Soyons honnêtes, sans ces nouveaux aménagements, le HELLFEST des années précédentes n'aurait jamais pu accueillir les cent douze mille personnes venues fouler les terres clissonaises. Alors, quid de ce nouveau champ de bataille ? Que dire si ce n'est que le site en lui-même est tout bonnement magnifique! On sent d'entrée de jeu que le budget décoration a dû exploser tant le site recèle d'œuvres et d'ornements en tout genre qui furent l'objet de moult photographies durant tout le weekend.
Niveau scénique, la grosse nouveauté de cette édition était l'arrivée du chapiteau renfermant les scènes Altar et Temple. Si l'idée de base est astucieuse, le rendu se veut bien pratique avec tout de même un petit bémol. Il est donc facile de passer d'une scène à l'autre et fait surprenant, on peut aisément attraper la barrière de la scène opposée à celle en action pour attendre tranquillement le show de son groupe préféré. Le hic, c'est que les balances de la scène non utilisée se font pendant que l'autre joue. Si globalement cela n'a pas généré de gros désagréments, il y a quand même eu quelques moments où cela venait taquiner et perturber l'auditeur du concert en cours. Peut-être faudra-t-il songer pour une prochaine édition à écarter un peu plus les branches du Y qui donne sa forme au chapiteau…
Pas grand-chose à dire sur les autres scènes, cela reste du classique, la Valley, comme prévue, s'est avérée bien trop petite, la Warzone, cachée dans son coin, faisait office de paria pour les coreux, quant aux Mainstages, elles avaient l'avantage de se situer dans une cuvette, ce qui offrait une excellente visibilité peu importe l'endroit où vous vous trouviez.








Voilà, le décor est planté (on espère pour de longues années) et ce HELLFEST 2012 pouvait s'ouvrir sous un ciel pour le moins clément en ce début de vendredi. Si pour une raison qui m'échappe je me suis retrouvé à hocher la tête devant BETRAYING THE MARTYRS, je repris vite mes esprits pour filer sur l'Altar afin de commencer ce weekend sérieusement avec les Français de TREPALIUM. Un show solide avec en point d'orgue la reprise du "I'm Broken" de PANTERA. Ce qui fait le charme du HELLFEST, c'est son éclectisme! Et alors même que je m'apprêtais à retourner sous le chapiteau, un verre à la main, je me suis pris au jeu des Allemands d'ALPHA TIGER sur la Mainstage pour une petite demi-heure de heavy metal, kitsch mais terriblement catchy. Tout s'enchaîne très (trop) vite au HELLFEST, le temps de taper la discute avec un pote et vous loupez BENIGHTED, flûte.
Alors que BUKOWSKI balance son groove sous le soleil de midi, je prends la direction de l'Altar pour un excellent concert de BENEDICTION, carré et bien old school, malgré la présence d'un énième batteur intérimaire, le Suédois Per Karlsson à qui Dave Hunt dédia le morceau "The Grotesque". Pas vraiment convaincu le côté grand guignolesque de LIZZY BORDEN, je me retrouve pour la seule et unique fois de la journée sous la Warzone pour un concert totalement déjanté des Hollandais de VITAMIN X! Du bon HxC mélodique à souhait mais tout de même, un poil difficile de se concentrer sur la zik quand vous avez un crocodile et un dauphin gonflable qui volent dans le pit et un frontman qui vous arrose de serpentin en bombe! Du pur délire en comparaison des soporifiques MOLLY HATCHET au rock sudiste chiant au possible! Rien de mieux pour m'inciter à aller voir ENDSTILLE mais malheureusement impossible d'apprécier le show des Teutons tant leur son était calamiteux, peut-être le pire de ces trois jours de festival. J'avais complètement zappé la modif du running order et alors que j'attendais avec impatience VOMITORY, j'ai dû me contenter de GOROD, qui sur CD peine à me convaincre alors que sur scène j'ai trouvé la prestation des Français tout à fait honnête. Bref, l'heure tourne, UNISONIC s'offre la première grosse pop de la journée et s'approche enfin l'un des groupes qui a motivé ma venue au HELLFEST: HEAVEN SHALL BURN! La claque! La grosse claque! Tous les hits y passent ("The Weapon They Fear", "Counterweight", "The Omen", "Combat", "Endzeit") et ce n'est pas la pluie s'abattant sur "Black Tears" (comme un symbole de ciel capricieux) qui démotiva les Allemands ou le public! Excellent show, excellente ambiance, encore une fois: la claque! Je me remets de mes émotions en subissant malgré moi SHINING qui jouait au Temple alors que je me plaçais devant l'Altar pour attendre bien sagement NASUM. Je prends un coup de vieux en me rappelant que j'avais découvert les Suédois en première partie de NAPALM DEATH il y a douze ans à Rennes et j'appréhende mon troisième concert de NASUM, le premier sans Mieszko. Il est presque 19H30 lorsque la sirène retentit avant de voir le groupe débouler sur scène pour lancer les hostilités avec "Mass Hypnosis"! Les morceaux s'enchaînent par paquet de trois, ça tue, la setlist fait la part belle aux deux premiers skeuds, ça tue, Keijo Niinimaa fait le boulot et le fait bien, ça tue, le son est un poil crade mais connaissant les morceaux par cœur je m'en fous, ça tue! Voilà, NASUM m'a tuer… encore. S'en est suivi un gros break pour moi, j'ai bien tenté d'aller voir CANNIBAL mais le chapiteau dégueulant de monde de tous les côtés, je suis parti avant même la fin de "Demented Agression" pour aller me posé au carré VIP. A la base, j'avais prévu d'aller voir MEGADETH, mais en ayant fait le Big 4 l'année dernière j'avoue que la motivation n'était pas vraiment là pour se coltiner un Megadave en roue libre.
Je reste donc au chaud dans le VIP et là je découvre les trublions de DANCEFLOOR DISASTER. Si on m'avait dit que j'entendrais Lady Gaga, LMFAO ou bien encore 2 Unlimited au HELLFEST… Je vous rassure, le tout en version metal! Si le metalleux a eu un peu de mal à se lâcher après être passé par un moment WTF?, la mayonnaise a fini par monter et on a pu voir du monde se trémousser sur le dancefloor devant un groupe à l'énergie débordante et à la bonne humeur communicative. Le tout pimenté grâce un numéro de pole dance de Priscilla Jones, devant un parterre de messieurs très concentrés. C'est avec un grand sourire aux lèvres (et un peu de bave) que je quitte le VIP pour aller accueillir le KING! Oui, je faisais partie des courageux ayant bravé la pluie pour ce mémorable concert de KING DIAMOND. Le spectacle est au rendez-vous et même si je m'étais spoilé la setlist avec le bootleg du concert donné en Suède quelques jours plus tôt, j'ai vraiment apprécié le show, tant pour la musique que pour son aspect visuel. Un moment de pure magie devant une foule bien clairsemée mais intégralement dévouée au KING. Croisons les doigts pour une tournée indoor prochainement.







L'avantage du HELLFEST, c'est qu'il y en a pour tous les goûts. Le désavantage c'est que si vous faites une journée marathon en essayant de voir le plus de groupes possibles, vous êtes au bord du burn out. Je décide donc de passer un samedi tranquillou (les pieds dans la boue) et de ne plus courir d'une scène à l'autre comme la veille. Démarrage pépère avec les Belges de CHANNEL ZERO même si à la base j'avais mis le réveil pour HAEMORRAGE qui a finalement annulé car pas à l'heure. Première claque de la journée avec DEATH ANGEL qui, fêtant les vingt-cinq ans de son premier album, "The Ultra-Violence", nous l'a joué en intégralité. Classique et efficace, à l'image de cette Mainstage II résolument orientée Thrash pour ce second jour de fest avec notamment SACRED REICH et EXODUS qui nous ont eux aussi prouvé que les vétérans en avaient encore sous la pédale.
Entre-temps petit détour au Temple pour découvrir sur scène les black metalleux d'ASCENSION et leur chanteur en pyjama. Un black un poil mollasson qui n'a pas vraiment déchaîné les passions. Je vous épargnerai le compte rendu exhaustif de la conférence de presse de MACHINE HEAD, d'une part car on a dû se contenter d'Adam et de Phil, et d'autre part car il n'en est rien ressorti d'intéressant. Je retrouve TAAKE après cet intermède journalistique pour un set de black couillu même si pour moi trop axé sur les dernières sorties. Hoest ne tenait définitivement pas en place et j'avoue que c'est toujours un plaisir d'entendre ce putain de riff qui introduit "Nattestid Ser Porten Vid part I", ce titre devrait figurer au panthéon du black metal. Je persiste au Temple car j'attendais avec impatience les Allemands d'IN EXTREMO mais eux visiblement ne s'attendaient pas à se retrouver là! Je ne suis pas sûr que tout le monde ait sur le coup saisi cette petite pique ironique "is it talent stage?" balancé après "Sterneneisen". Alors certes IN EXTREMO ne bénéfice peut-être pas en France de la même popularité que celle dont le groupe jouit outre-Rhin, mais les faire jouer sur la minuscule Temple, j'ai trouvé cela un poil irrespectueux, voire même ridicule d'aller y mettre des pyros. IN EXTREMO aurait dû jouer sur une des deux Mainstage et pas caler entre deux groupes extrêmes sous le chapiteau. Bon concert mais terriblement frustrant pour moi dans ces conditions.
Bien, je mets ma rancoeur de côté et je me place pour NAPALM DEATH. Comme d'hab, NAPALM sur scène c'est un rouleau compresseur imparable! Les nouveaux morceaux, comme les anciens, on en prend plein la gueule et on redemande! Tentative furtive d'aller zieuter MACHINE HEAD mais vu la foule, je rebrousse vite chemin et je fais quelque chose que je m'étais promis de ne plus jamais faire, à savoir voir ENSLAVED sur scène. Oui, je boycotte ENSLAVED et ce depuis que le groupe a oublié avoir sorti des albums avant "Isa". Sauf que là, j'étais pris au piège. Point de miracle, "Frost", "Eld", "Blodhemn", "Mardraum", ou "Monumension" sont toujours aux abonnés absents. Le concert en lui-même n'était pas désagréable, mais ce n'est pas vraiment ce que j'avais envie d'entendre, en fait si j'avais tenu un morceau de plus j'aurais eu "Allfǫðr Oðinn". Par curiosité je me dirige vers la Mainstage pour voir si le gros va monter à l'heure, oui, il est là, ponctuel comme il ne l'a jamais été. Ca me suffit, hors de question de supporter ne serait-ce qu'un seul titre de ce groupe. Rage Quit.







Le dimanche au HELLFEST, ça sent la pisse! Doit-on pour autant blâmer l'organisation pour un manque de sanitaires ? A vrai dire, je n'en suis pas sûr. Mettez un angle droit dans les bâches délimitant le site et vous pouvez être certains qu'il y aura toujours un metalleux, à la vessie rendue exiguë par quelques litres de bière, pour aller s'y soulager, plus ou moins discrètement. Et malheureusement, il n'en faut qu'un seul pour que les autres décident de lui emboîter le pas. Je pense qu'il sera donc nécessaire de placer des sanitaires à des endroits plus stratégiques lors des prochaines éditions si l'on veut éviter l'apparition d'une nouvelle golden river aux abords de la Warzone. A ce propos, je tiens à rendre hommage à tous les techniciens, groupes et coreux du pit, qui ont vaillamment bravé les abominables effluves pour faire de la Warzone le champ de bataille, au sens littéral du terme, de ce HELLFEST 2012. Respect.
Pas de grasse matinée pour ce troisième jour de fest, je fais l'ouverture avec les quelques courageux venus soutenir L'ESPRIT DU CLAN mais je n'y fais qu'un passage furtif, car au loin j'entends le chant des sirènes de SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION. Franchement SCD au réveil, ça fout la pêche! Je craignais quelque chose de trop brutal à une heure avancée mais non, le groupe est en grande forme, tout sourire et envoie du lourd. Vraiment étonné par ailleurs de voir autant de monde s'être levé pour venir sous l'Altar! Je traverse le chapiteau et je me positionne pour accueillir AOSOTH , mais là je dois dire que jouer à 11H du mat n'est pas l'idéal pour un groupe de black metal. L'estomac crie famine, direction le stand bio pour un wrap avec des frites maisons, sûrement les meilleurs frites de tout le festival! Déjeuner devant GIRLSCHOOL qui m'en touche une sans faire bouger l'autre. Veine tentative d'aller voir ALCEST à dans une Valley archi blindée, je rebrousse chemin vers mon camp de base à double scène, pour découvrir INSOMNIUM et son melodeath catchy bien sympathique. Je ne bouge pas de là car de l'autre côté s'avance LITURGY, un LITURGY version minimaliste, sans batteur, sans bassiste. A la barrière je ne comprenais strictement rien de ce qui se passait sur scène, la faute à une boîte à rythme gerbante, limite inutile. Je commence à percevoir quelques brides de composition en reculant pour me rendre compte que cette configuration réduite donne au groupe un aspect indus des plus prononcés, à des années lumières de ce que l'on entend sur CD.
Il fallait au moins un groupe aussi fédérateur qu'AUGUST BURNS RED pour se remettre de ses émotions, ouvrant leur set avec le hit du dernier album, "Empire". Morceau taillé pour le live avec son break destiné à faire chanter la foule. Peut-être était-ce l'effet ABR, mais je me laisse une fois de plus tenté par la Warzone et je fais la connaissance de STICK TO YOUR GUNS. HxC furibond teinté de passages massifs et qui laisse parfois place à la mélodie, aussi bien pour la zik que pour le chant. Sommé d'aller assister au concert de WALLS OF JERICHO par le frontman de STYG, je me demande comment certains peuvent avoir autant d'énergie (troisième jour de fest) pour mosher sans discontinuer durant tout le set de WOJ. La folie du public était peut-être encore plus impressionnante que la prestation du groupe. Je zappe HATEBREED pour cause de conférence de presse de Ben Barbaud, conférence que vous pouvez visionner en cliquant ici. C'est enfin l'heure de DYING FETUS, qui au beau milieu de sa tournée américaine, nous gratifie d'un passage éclair en Europe avec cette date au HELLFEST. Verdict: une boucherie! Les classiques sont là et en ouverture s'il vous plaît, quant au nouveaux morceaux, ils sonnent excellemment bien ("Invert the Idols"!!).
La logique aurait voulu que j'enchaîne avec LOCK UP mais je leur ai préféré TRIVIUM. Le concert donné par Matt et sa bande a été absolument fantastique. D'ailleurs on sent bien que Matt a été à bonne école, c'est un show Hetfieldien (dans l'attitude) qu'il nous a livré. Sans tous ces speechs à la gloire du public, le quatuor d'Orlando aurait largement pu jouer un titre de plus. C'est cependant cette communication avec la foule qui a permis de maintenir une ambiance de folie durant tout le set, avec un circle pit qui n'en finissait pas, un poil too much sur certains morceaux. En tout cas TRIVIUM a mis le feu à cette Mainstage II, avec les titres de "In Waves" et leurs multiples parties laissées au public, c'était gagné d'avance.
Pause collation, j'évite soigneusement MÖTLEY CRÜE (erk) et c'est reparti pour un tour d'Altar avec SUFFOCATION qui reprend les hostilités lancées un peu plus tôt par DYING FETUS. Moins furax que leurs compatriotes, mais tout aussi efficaces. Franck est un sacré frontman, puissant et surtout très charismatique. Fin de festival sous la pluie, je n'ai pas eu le courage d'attendre LAMB OF GOD, mais au regard des évènements récents, je commence à le regretter sérieusement...







Difficile de revenir à la vie normale après trois jours dans l'enfer du metal. La déprime s'installe et on ne souhaite qu'une chose, être le 21 juin 2013 pour une nouvelle blitzkrieg. Il y aura des points à améliorer, nul doute que l'orga prendra les mesures nécessaires, mais globalement ce "nouveau" HELLFEST est pour moi une belle réussite. Le site est somptueux (le carré VIP magique), le running order a été respecté à la lettre, les groupes sortaient tous de scène avec le sourire jusqu'aux oreilles (sauf les blackeux, faut pas déconner) et l'ambiance a toujours été au top, malgré les quelques intempéries. Certains pesteront sur le côté familial qui semble s'envoler avec un site plus vaste et des spectateurs en plus grand nombre, mais on est encore à des années lumières de l'uzine à gaz que représente un Wacken. C'était un peu rude le samedi, il faut le reconnaître, mais rien d'insurmontable. Tant que le HELLFEST perdurera dans cette configuration sans vouloir s'agrandir de nouveau, il restera le meilleur festival européen grâce son éclectisme, sa convivialité et surtout son public, passé maître dans l'art du déguisement à la con. J'aurai juste une grosse revendication: des parkings! La sortie de Clisson le samedi soir avec des bagnoles garées le long d'une route non fermée, non éclairée et des metalleux sans gilet de signalisation, c'est juste un miracle qu'il n'y ait pas eu de drame. Sur ce, à l'année prochaine.



Bonus video: (désolé pour la qualité et le mode parkinson, je ne pouvais faire mieux cette année)















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