- xHELLFEST 2012x par SEB ON FIRE - 3830 lectures
15-16-17 juin 2012 - Clisson - Enfer.



Raconte-leur ce qui s'passe ici, car ils croient que c'est de la gaminerie!



JOUR I.
La route est droite mais la panthère est rose, t'entends jeune fauve.


On va aller rapidement droit au but et s'épargner une longue et fastidieuse introduction : 5h30, lever, RATP, SNCF, TER, récupération de pass, montage de tente, petites courses au Leclerc et boum dernier titre de THOU pour ouvrir le bal. Je n'ai vu qu'un seul titre, le dernier donc, mais ça m'a suffi pour affirmer que c'était très bien mais pas assez pour me réconforter d'avoir louper CELESTE, STRONG AST TEN et BENIGHTED, qui, dès potron-minet, plantèrent les premières banderilles dans le flanc encore intact d'un public qui allait s'en manger plein la gueule trois jours durant. J'avoue être un peu paumé sur le nouveau site, il me faudra bien la journée pour prendre complètement mes marques et me sentir à l'aise. Tant bien que mal, je trouve enfin la Warzone pour commencer mon marathon de gros son avec VITAMIN X. J'avais vu les Hollandais il y a quelques années dans un petit club parisien et j'attendais de voir comment ils allaient se démerder sur une scène maousse comme celle-ci. Affublé de mon T-shirt à leur effigie, je me poste en première lignes, il ne faut pas plus de deux morceaux pour que leur hardcore oldschool fortement tartiné de youth crew me fasse bouger. Je profite donc de cette première demi-heure pour me dérouiller les guiboles et m'échauffer correctement. Sur scène, le groupe assure et fait la teuf avec son public en balançant divers accessoires de plage tel un crocodile gonflable. Bonne ambiance, bon son, bonnes vibes. VITAMIN X déflore mon festival de la plus belle des manières. A peine le temps de serrer quelques pinces, de claquer quelques bises et de croiser quelques collègues de la rédaction (Wasted, Skay, Pam) que l'appel du keupon est trop fort. J'me cale un petit quart d'heure devant les STREET DOGS sympas sans être transcendants avant de rejoindre la Warzone (l'endroit où j'aurais aimé planter ma tente mais les autorités compétentes m'ont signalé que c'était interdit.) pour mater VICTIMS qui livreront un très bon set, à la fois rapide, violent mais rock'n'roll. Grind'n'roll à l'image du dernier album en date. Ça swingue autant que ça ne tabasse, comme si l'esprit de Dick Rivers avait pris possession du corps de Fedor Emilianenko. L'enchaînement avec VITAMIN X est parfait, je suis chaud, j'ai la nuque souple et la jambe légère. Ça va pouvoir highkicker ferme. Mouais, finalement vu l'affiche du jour, pour le kata on repassera. Mais demain ça va highkicker ferme, çà oui. Je profite d'un petit « trou » dans mon emploi du temps pour faire mes petites emplettes à l'Extreme Market avant de squatter devant DISCHARGE. J'aime bien DISCHARGE mais là ça fait la troisième fois que je les vois en moins de deux ans, ça perd donc un peu de son charme, surtout que je les ai vus en meilleure forme. Les classiques sont là : « Never Again », « Does This Ssytem Work », « State Violence, State Control », « Hear Nothing, See Nothing, Say Nothing » et bien sûr « Decontrol » et ça fait toujours plaisir à entendre mais il faut se rendre à l'évidence, la crête commence à faire un peu la gueule pour ces vétérans du D-Beat.



Premier gros dilemme du festival pour moi : HEAVEN SHALL BURN vs BRUJERIA. Je suis un grand fan des Allemands que j'ai vu maintes fois sur scène. J'aime beaucoup les Mexicains que je n'ai jamais vu donc direction l'Altar et sa drôle de disposition qui te fait entendre les checks de la Temple pendant les temps mort du concert. Ça fait bizarre au début mais on s'y fait, ça rajoute un petit côté kermesse du Metal, c'est sympa. Donc BRUJERIA, ça ratonne, ça braille, ça se rebelle, ça groove et c'est sale. BRUJERIA quoi. Pour le coup, le chapiteau s'est transformé en barrio de Mexico. Tous les hispanophone ou hispano-friendly se sont rués sous la tente pour brailler à tue-tête. Mes maigres rudiments d'espagnol appris au lycée ayant fondu comme un metaleux obèse au soleil, je resterai muet, appréciant le spectacle en silence. Malgré un son plus que brouillon, les terroristes chicanos m'auront donné envie de trucider des gens à la machette et de décapiter Castro pour balancer sa tête sur scène. Je n'ai trouvé personne ressemblant à Fidel, j'me suis dès lors contenté d'headbanger comme un ouf et de danser sur leur reprise de la Macarena avant de stopper net quand j'ai compris que le refrain était « Hééééééé Marijuana ha ! ». J'ai évité le edgebreak psychologique de peu. A peine le temps de respirer que TAAKE arrive sur scène. J'avais envie de les voir pour invoquer le Malin en toute impunité mais je suis parti après trois titres. Je voulais voir TAAKE, on m'a filé un ersatz tout pété de Motörhead sans les verrues. Tristesse. En même temps vu les derniers albums c'est à moitié étonnant mais quand même je m'attendais a plus de patate et de force démoniaque. Un peu penaud je rentre au camping enfiler une petite laine à capuche parce que le temps se rafraîchit, la pluie menace et je veux être beau pour accueillir Dwid Hellion est sa troupe de joyeux lurons d'INTEGRITY. Non je ne balancerai pas de quenelle sur NA$UM, n'insistez pas, ce n'est pas le genre de la maison. INTEGRITY donc, groupe que j'attendais avec le plus d'impatience et pour lequel je passe en mode groupie : premier rang bien au centre et headbanguing pendant les checks. Dwid braille gentiment pour tester son mic et met tous les vocalistes de la journée à l'amende. Bordel ça va être bon. Puis en fait non ce n'était pas bon. Pour plusieurs raisons: une setlist très axée sur les titres mid-tempo du groupe, tout un tas de classiques rentre-dans-le-lard pas joués, un groupe moyennement motivé et une attitude qui ne colle pas à INTEGRITY. Il ne se passe pas grand-chose sur scène, le son est plutôt bon mais non ça ne décolle pas, ça reste statique et à aucun moment on ne ressent la haine, la violence, l'urgence et la peur qui se dégagent normalement d'un concert de la bande de Clevo. Le batteur rendra hommage à Kickback 2007 avec un pied de micro balancé dans la fosse mais même ça, ça manquait de panache. Pendant un set d'INTEGRITY je veux avoir peur et être menacé physiquement. Dwid et ses potes avaient laissé leurs couilles au placard, même si vocalement le mec reste une bête. Clairement pas le même groupe qui avait mis minable Converge en 2008. La grosse déception de ce festival pour moi. Et c'est un gros fan du groupe qui parle. En conséquence, le reste de la soirée sera tristounet malgré la dizaine de potes croisés et la cinquantaine de mains serrées ce soir-là.



Pour noyer ma tristesse, je vais m'abrutir une bonne demi-heure devant CANNIBAL CORPSE. En concert c'est toujours bien, on sait ce qu'on veut avoir, ce qu'on va avoir et on l'a toujours. Les Madball du brutal death : carré, puissant, propre ça écrase la gueule et ça t'enlève quelques neurones à chaque fois. Tout ce qu'il me fallait à ce moment-là de la soirée. A ce rythme-là, ils peuvent encore tourner pendant cinquante ans et headliner le Hellfest 2062. Un petit passage par la Main Stage pour voir à quoi elle ressemble et comment elle sonne avant de continuer dans le death metal. Les Irlandais de DROPKICK MURPHYS envahissent la grande scène pour foutent un joli dawa et redonnent le sourire à tout le monde en enchaînant les tubes. Le groupe y met du cœur mais est clairement en roue libre et balance un set téléphoné et bien rôdé. Ça suffit pour faire illusion et envoyer du fun à tout le monde. Ils prouvent que cornemuses et violons ont leur place sur la main stage d'un festival Metal. Puis c'est toujours un plaisir de reprendre « Shipping Up To Boston » en chœur avec des milliers de personnes en se tenant par les épaules. Un bon petit set mais pas transcendant. Après avoir chanté à pleins poumons sur le titre final des Bostoniens, je pars me rincer le gosier à coup de boisson sucrée. Je demande un Coca et on me fourgue un Breizh Cola tout foireux. J'aurais dû le payer avec des billets de Monopoly. Ce sera donc Orangina jusqu'à la fin du festival. Je me pose tranquillement le cul par terre pour me reposer les cannes au son de MEGADETH. J'suis pas fan du groupe mais assis, en discutant ça passe tout seul. Je les quitte à la fin d' « Hangar 18 » direction OBITUARY pour une bonne dose de death baveux et bas du front. Puis je ne sais pas pourquoi j'ai une furieuse envie d'entendre « Slowly We Rot » il me faudra attendre la toute fin du concert avant qu'elle ne soit comblée, mais elle le sera. Sinon OBITUARY reste le maître du style qui est le sien. Le death mid-tempo lourdaud et frontal. Pendant une heure, bénéficiant d'un son assez correct ils enverront le bois à coup de riffs marécageux et de rythmiques putrides. Tardi n'offrira pas un mot au public histoire de renforcer cette impression de voir des cadavres jouer. Très bon concert pour ma part, je pars en headbanging automatique pendant toute la durée du set. Plutôt bon signe. De quoi finir la soirée en beauté vu que la pluie, la boue et la fatigue auront eu raison de moi. Je n'ai pas le courage d'aller me poster devant TRAGEDY donc c'est retour à la tente pour un endormissement rapide coupé de l'ambiance festive et alcoolisée du camping grâce à mon lecteur mp3 et à Oxmo Puccino qui de sa douce voix m'envoie dans les bras de Morphée.



JOUR II.
Les choses se passent. Les connexions se font.

Chez VS, on est studieux alors on se lève tôt. Petit déjeuner à la tente avant de se rendre au petit trot au set de JESUS CROST avec, je l'avoue, les yeux encore tout collés et encroutés . Un guitariste/beugleur avec sac à dos et lunettes de graphiste, un batteur chauve avec un maillot du Feyenoord, quinze minutes de concert. Voilà, je suis réveillé, j'ai les yeux bien ouverts et les oreilles bien propres. Dévastation auditive. Pas besoin d'être douze pour envoyer le bois. Je suis maintenant prêt pour les Basques de THE RODEO IDIOT ENGINE plus habitués aux petites espaces des bars, clubs et autres MJC qu'aux scènes maousses des grosses machines estivales. Ils vont pourtant s'en tirer admirablement, occupant bien l'espace et enquillant les morceaux de bravoures tirés du dernier album et de leur formidable premier EP. Un petit air de Dillinger, un petit côté Converge et une grosse dose de savoir-faire font de cette demi-heure de musique, un des excellents moments de la journée. Changement d'atmosphère avec GAMA BOMB qui met le feu à la Main Stage alors que quelques petites gouttes se font sentir mais rien de grave, les Anglais ont la patate et semblent ravis de venir faire la teuf en Enfer. Pas bégueules les mecs joueront un nouveau titre bien pêchu totalement dans l'esprit du groupe. Je ne suis pas fan de cette nouvelle vague thrashouille 2.0 sur disque mais sur scène, c'est parfait. Le cinéphile que je suis exulte lorsque retentit le refrain d' « OCP » et je braille « DICK JONES !! DICK JONES !! » comme un possédé. Fun et primesautier.

Les P arisiens d'AS THEY BURN donneront un concert très correct sur la Warzone et confirment que, malgré leur jeune âge, sur scène, ils assurent comme des grands, voire même plus. Puissance, maîtrise et bonne occupation de la scène, il ne manque qu'une petite dose de folie dans un show qui semble trop rôdé que pour mériter la note maximale. Ils paraissent aussi à l'aise au Hellfest que dans leur local de repèt'. Mais malgré la qualité de leur prestation, on n'était pas préparé à la calotte sur ta bouche qu'allait donner AMENRA sous la Valley que je découvrais par la même occasion. AMENRA, j'aime tout, je les ai vus plusieurs fois dans tout un tas de configurations différentes et même en plein après-midi, sous le soleil mais avec les pieds dans la boue, ils parviennent à transporter n'importe qui aux confins de la folie. Gros son, gros show, un frontman possédé, AMENRA ne tarde pas, à l'aide de ses riffs monolithiques et habités, à envoyer toute la Valley dans un état proche de la transe. Contrairement à INTEGRITY, les Belges ont des couilles grosses comme ça et ne les ont pas laissées au vestiaire. Colin, le vocaliste, finira dans un état pas possible couvert de griffures, de bleus et autres scarifications corporelles. Pas de doute, sur scène il est seul mais dans son esprit ils sont au moins douze. Un des meilleurs set du festival ni plus ni moins. Avec un plus un nouveau titre joué.



Pas facile d'enchaîner après ça, quand on se trouve au bord du suicide et de la dépression, rien de tel qu'un bon moment de lol devant EMMURE. Sur album c'est nul. En live aussi. EMMURE invente le lépreux Metal, trois doigts suffisent pour en jouer. Je reste sur place deux morceaux histoire de témoigner puis file me remplir le bide de bouffe végétarienne et graisseuse. Un peu de repos pour favoriser la digestion, juste le temps de croiser des collègues (Choko et Aris3Again) à l'espace presse agrandi et réaménagé mais toujours rempli de personnes dont on se demande ce qu'elles foutent là, et retour à mon pied-à-terre clissonnais pour OCTOBER FILE. Du post-crust-punk énergique et assez noir avec une petite touche de cold wave/indus eighties. Ténues mais présentes, elles offrent un petit côté rock'n'roll glacé au groupe qui se démène devant une assistance maigrelette. Sur scène ça le fait et je mate tout le concert d'un œil curieux et intéressé. A revoir donc et surtout à réécouter au calme car on est face à une belle découverte potentielle. En gros fan de cinéma bis et horrifique je ne pouvais pas louper NECROPHAGIA même si j'aurais bien vu UFOMAMMUT aussi mais bon « La Vie est un Choix » comme le dit si bien Yves Boisset. Je pique du nez après cinq minutes devant le proto death du groupe. C'est emmerdant à mourir, il ne se passe rien sur scène et tout le côté samples/ambiance Grand-Guignol passe à l'as pour laisser toute la place à la musique qui est elle piteuse et faible au possible. J'aurais du aller voir le Mammouth OVNI… J'me réjouis malgré tout de la reprise de Black Sabb par SACRED REICH en regagnant la Warzone, qu'on ne devrait jamais quitter d'ailleurs, pour le concert de CANCER BATS qui ouvre le show avec leur reprise de « Sabotage » des BEASTIE BOYS, en hommage à MCA, chantée en chœur par une grande partie de la tente. Frissons garantis. Le reste sera à l'avenant, énergique, groovy, rock'n'roll, tout ce qu'il faut pour bien transpirer et aller mosher dans la joie et la bonne humeur avant d'attaquer la deuxième partie de la journée en parfaite forme physique. Effort à souligner les p'tits gars de Toronto, Canada font l'effort de parler en français. La prochaine étape de ma grande boucle perso se nomme UNSANE et y'a des cols à franchir. Je me place bien en tête de peloton histoire de recevoir le rouleau compresseur en pleine face. J'ai découvert le groupe il y a une bonne quinzaine d'années grâce au clip de « Scrape » qui passait très souvent sur MTV, j'étais donc plus que content de les voir jouer ce morceau en live. UNSANE c'est un son énorme, un des meilleurs du week-end, des titres d'une puissance imparable et une présence scénique implacable. Le groupe me rappelle un peu Helmet mais en plus dur et en plus tough. Je passerai la moitié du set la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés, la seconde moitié a headbanguer avec les bras en l'air à brailler comme un veau. C'était grand, c'était beau, c'était puissant, c'était fort, c'était un des meilleurs concerts du festival. J'en sors rincé mais heureux.



Total changement d'atmosphère car c'est maintenant DOG EAT DOG qui s'offre à moi. Une expérience totalement imprégnée de nostalgie car le premier concert « Metal » que j'ai fait c'était eux, avec Deviate en première partie. Les revoir presque vingt ans plus tard, ne me rajeunit pas mais il ne faudra qu'un morceau pour se rendre compte que rien n'a vraiment changé et DOG EAT DOG est là pour foutre le Bronx sous la Warzonne avec bonne humeur, fun et un groove de ouf. Les tubes s'enchaînent et le groupe enquille ses classiques « Who's The King ?», « No Fronts », « Isms », « Rocky », « Expext The Unexpected », j'en passe et des meilleurs. Le saxo est bien sûr toujours présent et fait partie intégrante du son des Ricains. Je jumpe et je pogotte comme au temps de mes premières boums. Dans ma tête, à ce moment-là, j'ai 14 ans, je porte des baggys et des Airwalk. Ce ne sera que du bonheur tout au long des cinquante minutes que durera ce concert. On peut trouver ça désuet, un peu daté aujourd'hui mais franchement à ce moment-là je n'en avais strictement rien à foutre, je ne pensais qu'à prendre du bon temps et à suer dans la boue. Le groupe revient à Paris à la fin de l'été, il ne fait pas de doute que j'en serai de nouveau. Pas le temps de reprendre son souffle que l'appel du death se fait sentir. En bon patriote, je file soutenir Svencho et sa bande. ABORTED, je les ai vus maintes et maintes fois et la déception est rarement au rendez-vous. C'est une machine de guerre, un char d'assaut qui te martèle les tympans et t'écrase les cervicales. Une nouvelle fois, les Belges font le leçon et piochent dans leur large répertoire afin de rassasier tout le monde. Sven est d'humeur rigolarde et tape la discute en français : « Est-ce que vous aimez le cacaaaaaaa ? », « Cette chanson s'appelle Cloué dans sa chaaaaaaaaaaatte ! ». Oui ils joueront « Nailed Through Her Cunt » pour les plus vieux fans, dont je fais partie, qui ont découvert le groupe avec « Engineering The Dead ». On notera aussi un « Day Of Reckoning » fort appréciable et un tout frais « The Origin Of Disease » il me semble. Pfiouuu après un tel enchaînement de coup de tatanes, il est temps de remonter faire une escale au camping reprendre mes esprits et enfiler un survêt car la fraîcheur ne va pas tarder à tomber. J'me demande d'ailleurs comment font tous ces gens torse nu ou en slip à 1h' du matin… Par contre le Hellfest confirme que éclectisme reste une de ses grande force, c'est un bonheur d'enchaîner des groupes aussi divers qu'AMENRA, OCTOBER FILE, UNSANE, DOG EAT DOG et ABORTED dans la même après-midi.

Je reviens presque frais comme un gardon pour une bonne dose de NAPALM DEATH et NAPALM c'est comme CANNIBAL, c'est toujours bon et on n'est jamais déçu. Ce sera encore une fois le cas malgré quelques problèmes de grattes en début de partie. « You Suffer », « Scum », « Nazis Punks Fuck Off », « Suffer The Children », ils seront tous là, exécutés avec un son plutôt bon en plus pour le Temple/Altar. Un bon concert de NAPALM mais qui n'égale pas celui de 2010 (2009 ?) rendu mythique par la présence de Lee Dorian. Je m'en vais subir la fin de MACHINE HEAD qui ressemble de plus en plus à un gros machin de stade. Peu intéressé je vais me payer un coup à boire et discute tranquillou avec quelques connaissances croisées au fil de mes pérégrination infernales. C'est pas tout ça mais trente minutes c'est court et y'a ENTOMBED qui m'attend. Je ne suis pas plus fan que ça d'ENTOMBED mais je voulais les voir au moins une fois dans ma vie histoire de. Voilà ce sera chose faite, un set ni bon, ni mauvais qui aura rempli sa mission sans éclats mais sans honte, c'est déjà pas mal. Je décide de patienter tranquillement devant les GUNS'N'ROSES un petit quart d'heure. Magie du timing, je me pointe juste au moment où Axl se vautre comme une vieille merde sur "Sweet Child Of Mine" avant de recommencer à mal chanter. J'me marre et je m'en vais admirer BEHEMOTH qui va me foutre une de ces tannées. Non n'espérez pas de petites quenelles sur REFU$ED "is Fucking Dead", c'est pas le genre de la maison non, non, non. La bande à Nergal a sorti le grand jeu avec la ferraille et le feu et les armures légères. Prêt pour la guette, car ce sera bien la guerre que vont faire les Polonais. Un son écrasant de puissance, une maîtrise digne des plus grands, de la pyrotechnie à gogo (j'ai d'ailleurs perdu quelques sourcils et des litres de sueur dans l'aventure) et une setlist aux petits oignons. « Ov Fire And The Void » enchaîné à « Demigod » pour entamer le show. BIM! Double dérouillée d'entrée de jeu. Negal est en forme (It's great to be alive!) et ses potos avec. Petit saut dans le concert pour se manger un « Christians To The Lions » et un petit « Slaves Shall Serves » de derrière les fagots. Le temps passe, le groupe ne faiblit pas et continue de bastonner sans relâche encore et encore et encore… Une petite doublette « 23 », « Lucifer » pour achever tout le monde et rentrer à la maison avec la satisfaction du devoir accompli. Pour ma part, c'est hagard que je regagne ma tente, les oreilles résonnant encore de la baston que les Polonais m'ont infligé. J'aurais bien besoin des douces mélodies d'Orelsan pour me détendre et trouver le sommeil. Ce sera fait en quelques secondes.



JOUR III.
Attention, avant que je décide de venir te chercher, te casser ta gueule, te foutre une raclée !


Chose inédite cette année, c'est la chaleur qui me réveille de bon matin. Ah bah, c'est sûr, faut dire que, quelque part, Le Hellfest c'est une communion avec la nature, quoi ! C'est un contact avec Dame Nature, dès que l'aurore darde ses rayons d'argent à travers les écharpes de brume. Les courbatures sont là mais vont vite disparaître après un petit déjeuner certes frugal mais qui fait du bien au bide. Aujourd'hui encore la journée commence tôt. Dix heures pile, je suis sur le site et j'me demande si je suis au bon endroit, très peu de chevelus rougeauds vêtus de cuir et de patchs mais une horde de jeunes zazous en mesh short et maillot de basket. Y'a tournoi de deux contre deux ou quoi ? C'est le retour de Streetball? Il se passe quoi ? J'vérifie mon programme et me frappe le front. Ah bah non j'suis con, c'est juste la journée hardcore aujourd'hui, s'pour'ça. Et pour ouvrir le bal on débute avec un groupe qui, mine de rien, trace sa route et s'impose comme un des vétérans de la scène française. L'ESPRIT DU CLAN, car c'est d'eux qu'il s'agit, a la lourde tâche d'ouvrir la Main Stage et malgré l'heure plus que matinale, (on va pas se mentir en mode Hellfest, dix heures du matin ça équivaut à cinq heures dans la vraie vie) le public répond présent pour accueillir aux Franciliens bien décidés à en découdre. La demi-heure de présence scénique qui leur est allouée leur servira à explorer toute leur discographie avec deux titres du dernier album (« Fils de Personne » et « Atheist Metal ») en date et un titre de chacun des albums précédents. Avec en guise de petit cadeau, un titre joué pour les plus vieux : « On Rase Pas Les Murs ». J'aurais préféré un petit « Compact » mais bon, on ne va pas faire la fine bouche, j'étais bien content d'avoir un extrait de "Chapitre I". Le concert sera bon, bon son, belle énergie et belle maîtrise technique. Ils étaient contents d'être là et moi aussi. Un petit quart d'heure d'AOSOTH, qui livrera un set basique pas plus transcendant que ça, avant de regagner la Main Stage pour DO OR DIE, du coup je passe à regret sur YEAR OF NO LIGHT. Même si la musique des Montois n'a jamais retrouvé la qualité des deux premiers albums, c'est un groupe que j'aime toujours voir sur scène car ils y sont très à l'aise. Toujours menés par Chris, indéboulonnable figure de la scène belge, le groupe fait ce qu'il fait de mieux : balancer du gros hardcore métallisé qui donne envie de bouger, de mosher et de crier très fort. Là aussi on aura droit à l'un ou l'autre vieux morceau tel « Bella Famiglia » et à une reprise de « Roots Bloody Roots » qui fera bouger tout le monde. Contrat rempli sous le soleil clissonnais pour les Montois. Au petit trot, je rejoins la tente hardcore pour le set des Hollandais de ALL FOR NOTHING venus défendre leur dernier album en date, le très bon « To Live And Die For ». Emmené par une Cindy très en jambe le groupe va faire bouger les premiers rangs, enfin on ne peut pas vraiment parler de rang dans un concert hardcore mais c'est une façon de parler, grâce au hardcore très speed qui est le leur. A mi-chemin entre new school et old school, leur son est idéal pour bouger et slammer à l'ancienne. Trente minutes est la durée parfaite pour un groupe comme le leur. Les nouveaux titres passent bien en live et les plus anciens sont toujours percutants. Là encore, bonne énergie, bon esprit, bonnes vibrations. Ils repasseront par la France en septembre, on en sera.

Cette matinée file à la vitesse de l'éclair, les groupes s'enchaînent et j'suis limite obligé de courir pour me rendre d'une scène à une autre. Après un début de journée hardcore place à une petite pose death(core) avec ALL SHALL PERISH et sa musique carrée de chez carrée. A ce niveau-là les mecs ne sont même plus carrés mais cubiques. Je les matte de loin, du coin de l'œil, le regard rivé sur ma montre pour ne pas louper une miette de BACKFIRE ! que j'attends avec grande impatience tant leur retour sur disque m'avait enchanté. Sur scène les Bataves livreront un set plus que correct mais la boue empêcha les mosheurs de balancer des kicks correctement. BACKFIRE livre un concert classique, dans la moyenne de leur prestation, visiblement plus à l'aise dans les petits espaces, la scène paraît un peu grande pour eux mais la qualité des titres et la prestance de Pat font le reste. Puis finir sur « Still Dedicated » en compagnie de Cindy ALL FOR NOTHING et Chris DO OR DIE est toujours très émouvant. Retour sur la grande scène, après une grande hésitation avec BRUTAL TRUTH, pour AUGUST BURNS RED que je considère comme une des pointures du metalcore actuel. Le chanteur s'est rasé la tête mais le gratteux joue toujours en tongs. Le groupe jouera pas mal de titres de « Leveler », dernier album en date et quelques chansons des albums précédents. Bénéficiant d'un son correct, ils donneront un bon concert comme ils ont l'habitude de le faire. Couillu, direct, sans chichis, voix claires ni prêchi-prêcha. Du Metalcore frontal, parfaitement exécuté et maîtrisé à la perfection. Le groupe confirme sa position de chef de meute sur scène. A peine le temps de bouffer quelque chose que WALLS OF JERICHO arrive pour déclencher une tornade sur Clisson. Candace semble plus tough et impressionnante que jamais. Sa voix se durcit avec le temps et se fait de plus en plus hargneuse. Je pense qu'elle doit impressionner pas mal de ses confrères masculins niveau capacité vocale et présence scénique. Vu que le groupe a stabilisé son line-up depuis quelques années, la cohésion en est renforcée et WOJ est devenu une sacrée machine de guerre qui nique tout sur son passage. Leur son s'est métallisé aussi. Je trouve un peu dommage qu'ils ne jouent pas plus d'anciens titres mais bon, on ne va pas chipoter des titres comme « The American Dream », « All Hail The Dead », « Trigger Full Of Promises », « I Know Holywood And You A'int It » ou « Revival Never Goes Out Of Style » possèdent suffisamment d'argument que pour casser les dents des plus furieux karatékas qui s'agitent dans le pit. Grosse calotte donc. Ce qui ne sera pas le cas d'HATEBREED, groupe que j'ai vénéré pendant longtemps mais qui depuis quelques albums se vautre dans la médiocrité. Même en live c'est moins hargneux et énervé que par le passé. Ici j'ai tenu deux titres avant de fuir horrifié par ces immondes infra basses ponctuant chaque break ou moshpart. Je ne suis pas venu voir HATEBREED avec un son digne d'un groupe de deathcore de base. Penaud je file avant de le regretter. Non mais qu'est-ce que c'est que ce son, c'est possible. Bordel Jamey fait quelque chose parce que tu pars grave en sucette pépère. Du coup je noie ma déception en partie dans les SPUDMONSTERS, grosse énergie, hardcore à l'ancienne avec tout ce qu'il faut là où il faut et un son digne de ce nom et en partie chez ANAAL NATHRAKH qui déverseront l'Enfer sur Terre. Je suis hypnotisé par la virulence du groupe malgré un son brouillon brouillon. Fortiche.



Il est maintenant temps de bosser et de s'acquitter des quelques interviews bookées cette année : ALL FOR NOTHING avec Cindy et Ernst qui s'avéreront être de très bonne composition, agréables, loquaces et cools à souhait. Puis j'ai rendez-vous avec les Basques de THE RODEO IDIOT ENGINE pour une interview à la cool qui va vite tourner à la discussion entre potes, ça va être gai à retranscrire tiens… Avec tout ça je loupe DYING FETUS, EVERGREEN TERRACE et LOCK UP. Cruauté du festival qui programme tant de bons groupes en si peu de temps. Maintenant je dois dire qu'une petite pause s'impose car je commence sérieusement à accuser le coup physiquement. Mais pas de places pour les états d'âme quand H2O doit jouer. Après une longue intro à la gloire de New-York (mix de Alicia Keys/Jay-Z et de Sinatra) il ne leur suffit que de deux roulements de caisse claire annonçant « Nothing To Prove » pour voir le chapiteau s'animer comme un seul homme et reprendre le morceau en chœur. Au diable la fatigue et les pieds douloureux, je file dans le pit pour une heure de hardcore punk positif, super énergique et plein de bonnes vibrations. Outre « Nothing To Prove » le groupe jouera aussi « 1995 », « Fairweather Friend », « Unconditional », « Guilty By Association » et un final sur « What Happened ? ». En guise de petit surprise, H20 accompagné de deux membres de Cruel Hand à la batterie et à la guitare, jouera une reprise des Cro-Mags. A la cool. Cool est d'ailleurs le terme qui définit le mieux le concert des New-Yorkais, Toby Morse étant venu avec son fiston, âgé de six ans, qui mettra un joyeux boxon sur scène et qui en profitera pour taper un petit solo de batterie tranquille. Un très très bon moment donc mais qui me laisse au bout du rouleau et sans énergie pour SUFFOCATION que je suivrai assis appuyé contre un des montants de la Altar. Je fais peine à voir, pas de doute là-dessus. Pourtant SUFFO envoie du très gros pâté mais à cette heure tardive du dernier jour j'suis plus trop chaud pour une heure de brutal death. Je reste malgré tout là à laisser le groupe m'en foutre plein la tronche. Je ne peux pas lutter contre SUFFO. Plus mort que vif je me dirige maintenant mollement vers MADBALL. Je vais rester tranquille et mater ça à la fraîche vers le milieu de la Warzone bien à l'abri avec mes potes. Voilà Freddy, Mitts et Hoya qui déboulent. Sans coup férir, les premiers accords de « Get Out » retentissent et tel Popeye avalant une boîte d'épinard, je me redresse d'un coup et fonce vers la fosse pour jumper, me battre contre le vent, me frotter contre des gens en sueur et essayer de chopper le micro pour brailler comme un veau. Maintenant que dire que je n'aie déjà dit sur MADBALL ? Rien. Pour avoir mon avis sur le groupe relisez n'importe lequel de mes live reports du groupe. MADBALL c'est de la voyouterie à l'état brut et aussi certain que le ciel est bleu, que l'eau mouille, MADBALL en concert c'est le claque. C'est comme ça.

La pluie profite de la fin de festival pour faire son grand retour et une grosse averse transforme tout le site en marre de boue. Piteux, je remonte à ma tente enfiler un pantalon de survêt' et un K-way. Mais une fois là-bas j'ai la flemme et j'me dis que, finalement, finir son festival sur Madball c'est une belle fin. Finalement, la pluie cesse et j'me motive suffisamment pour aller voir BIOHAZARD clore cette édition. J'aurais peut-être dû rester sur MADBALL car les quatre de Brooklyn livreront un set en demi-teinte. C'est sur scène que l'absence d'Evan se fait le plus sentir. Billy est maintenant le seul frontman et n'économise pas ses efforts mais il manque quelque chose, ce n'est plus comme avant. Déjà le groupe devrait arrêter de jouer les morceaux tirés du dernier album car ça fait immanquablement retomber l'ambiance, puis je ne sais pas, l'alchimie ne fonctionne plus sur leurs anciens classiques. Le constat est sévère mais sur album comme sur scène le BIOHAZARD 2012 n'est que l'ombre du groupe qu'il était et c'est bien triste. Ils quitteront la scène au son de "Paul's Boutique" des Beastie Boys en hommage à MCA que la plupart des groupes new-yorkais auront évoqué. Voilà c'est fini, il est maintenant temps de rentrer dans ma tente, dans la boue et le corps en vrac. Pour une première sur le nouveau site, c'est une réussite, le festival a vite trouvé ses marques et même si tout n'est pas parfait (points d'eau et toilettes trop peu nombreux, chevauchement sonore de certaines scènes, comportement porcin de certains festivaliers) l'édition 2012 aura réservé de très bons moments. A l'année prochaine donc, mais cette fois, je logerai sous la Warzone.



Merci à Aris3Again et Wasted pour les photos illustrant ce report.

Merci à Papy vous avoir tout relu.

Big up à tous les potes, connaissances, collègues ou VSeurs que j'ai croisés, aperçus ou avec qui j'ai trainé.


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