- BOLTFEST BOLT THROWER + AUTOPSY + DISCHARGE + BENEDICTION + VALLENFYRE par TONTON - 3138 lectures
le 7 avril 2012 - HMV forum - Londres ...



Le malheur des uns fait indiscutablement parfois le bonheur des autres. Ainsi, du fait de ma spontanéité, parfois digne du lamantin échoué sur la banquise, le festival était déjà sold out lorsque je daignais m'enquérir d'une place. Je m'étais déjà «  résigné » à consoler ma déveine en allant couvrir le Chaulnes metal fest avec l'ami Velvet Kevorkian, revoir la Picardie et revenir en pèlerinage à l'inénarrable bar hotel, « le Penalty » et savourer une fois encore la gouaille de son patron. Et puis, coup de bol, victime des écueils d'une bureaucratie rigoureusement incompétente, un pote à moi renonce à se rendre à Londres. Remercions tous Soulaimane sans qui ce week-end, et donc ce report, aurait été impossible en lui souhaitant une meilleure chance à l'avenir, le cul pelé à tous ceux qui auraient l'idée de lui faire du tort et des érections fortes et vigoureuses jusqu'à la fin de ses jours… mais je m'égare et revenons au BOLTFEST.
Oh le sympathique évènement que voilà ! Pour fêter son vingt-sixième anniversaire sans avoir jamais splitté, BOLT THROWER avait décidé de réquisitionner ce week-end pascal pour organiser une grosse fiesta. Et quoi de plus logique que de fêter cela en s'entourant d'amis mais également de fans ? Fidèles à une démarche aussi atypique que désintéressée, le groupe avait décidé, plutôt que de se tourner, assez logiquement, vers un organisateur de concert, de gérer lui-même le BOLTFEST. Non content de proposer les places à un prix dérisoire (5.99£) le groupe avait également décidé de reverser l'intégralité des bénéfices à une œuvre de charité, la Teenage Cancer Trust qui, comme son nom l'indique soutient et accompagne les familles de jeunes atteints du cancer. Apportant la preuve irréfutable que, sous les tatouages, des musiciens de death metal pouvaient avoir un cœur gros comme ça et que festival et bienfaisance pouvaient faire bon ménage. Signalons que BOLT THROWER espère reverser 10000£ à la suite du concert. Il va sans dire que nous vous tiendrons informés par le biais des news si ce montant est finalement atteint ou dépassé.
Sachez enfin que si ce report n'est pas agrémenté de photos c'est pour la bonne et simple raison qu'un seul et unique photo-pass a été accordé pour la soirée et que les reflex étaient interdit dans la salle. Snif !



Sitôt sorti du métro je tombe sur des VSeurs de la première heure, Zoliv et Big Lebowsky. Nous nous dirigeons vers la salle à quelques pas et tombons sur un groupe de Français aux trognes familières, grandes gueules et déjà arrosés de houblon, tels qu'on les apprécie. Du fait de papotages intensifs et d'une vertigineuse file d'attente nous permettant de réaliser qu'une bonne partie des langues européennes sont parlées dans l'audience de ce soir, VALLENFYRE a déjà bien entamé son set alors que je déboule dans la salle. Orientant sa prestation autour de son unique album, on remarque que le groupe, malgré le bagage de ses membres, peine à trouver ses marques. Greg Mackintosh a l'air de se sentir un peu à poil sans une guitare sous le coude et les autres n'affichent pas d'avantage d'assurance. D'autant plus que la réactivité du public est proche du lamantin cité plus haut pour ne pas dire lymphatique. Au bout d'une quarantaine de minutes et d'un final enchaînant « Seeds » et « A fragile king ». VALLENFYRE quitte la scène en ayant assuré au mieux son rôle ingrat de groupe d'ouverture.

Histoire que la fête soit complète, BOLT THROWER a convié ses potes de BENEDICTION, légende anglaise dont l'âge d'or se situe désormais quelque part dans les 90's et qui cherche encore un second souffle pour intéresser un nouveau public. C'est le moment où je choisis soudainement de m'intéresser idiotement au merchandising. Oui idiotement parce que je suis loin d'être le seul dans ce cas. A croire qu'un tiers de la salle s'est donné rendez-vous pour mettre la main sur un T-shirt. La gestion du merch est tant désastreuse que la file d'attente pour rejoindre le stand s'étire du premier étage, jusque dans la salle en passant par le hall d'entrée. Si bien que je passe l'intégralité du set de BENEDICTION collé par un gros barbu ventripotant pendant quelques 40min avant de rejoindre le merch où tous les t-shirts du festival ont déjà été vendus. Joie ! Qu'importe, je me précipite en bas pour assister au final de BENEDICTION et pour entendre un « Thank you ! Good night ! » une fois arrivé devant la scène. Je ne suis pas certain d'avoir raté grand-chose mais c'est quand même dommage.



Le métalleux moyen serait en droit de se demander ce que peut bien foutre DISCHARGE sur une affiche célébrant le death metal et il n'aurait qu'à moitié tort si le groupe anglais ne faisait pas partie des précurseurs ayant enfanté la scène métallique british des années 80 par son punk belliqueux dégueulant ces fameux D-beat simplistes mais toujours divins. J'admets que j'avais gardé un souvenir mitigé d'une prestation du groupe au défunt Fury Fest en 2005 mais qu'importe. On parle de légendes vivantes, de la base de tout un panel allant du death metal au crust en passant par le grind. Alors on se place devant la scène et on est forcément attentif. Bon en fait, de légendes vivantes, il n'y a guère que le potelé chanteur et le batteur qui semblent encore vifs. Pour ce qui est du bassiste et du guitariste, c'est pas exactement la grande vitalité. Si le gratteux semble encore assez éveillé pour balancer ses riffs malgré des plantages à foison, le bassiste derrière son bonnet et ses lunettes noires a plus des allures de momie fraîchement exhumée. Ce type serait un merveilleux protagoniste dans une campagne visant à lutter contre les paradis artificiels. Difficile de savoir s'il s'est envoyé l'équivalent des neiges de l'Himalaya dans le pif ou s'il a clapé assez de buvard pour fournir une école maternelle pendant dix ans mais une chose est certaine, le gars est réellement confit et presque flippant. Ça n'empêche pas DISCHARGE de « d-beater » ses titres à tour de bras. Les punks présents s'en donne à cœur joie dans un pogo véhément et les gars d'AUTOPSY et plus spécialement Danny Coralles savourent en headbangant dans leur coin. Même si DISCHARGE aura réussi à mettre une chouette ambiance, leur set m'inspire la réflexion suivante : achevez-moi si je deviens comme ça un jour. (Bon ça me laisse un peu de marge normalement).



Moment divin de la soirée, la venue des vétérans d'AUTOPSY que je n'ai eu la chance de voir sur une scène. Forts de leur come-back qui n'en finit pas d'être réussi, AUTOPSY incarne tout un esprit, toute une époque qu'on aurait cru révolue voilà encore quelques années mais qui connaît aujourd'hui un revival avec de jeunes groupes plus authentiques les uns que les autres. AUTOPSY sur scène c'est juste WOW ! Chris Reifert surmonté d'un énorme logo du groupe de chairs rapiécés est juste monumental derrière ses fûts. Non pas qu'il soit un batteur d'une extrême technicité mais sa performance de véritable cogneur assurant également le chant force indiscutablement le respect. Le duo Cutler/Coralles, adjoint de Joe Allen à la basse, n'est pas en reste et fait preuve d'un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Le rythme du set est effréné, les vieilles glorioles («Severed survival », « Charred remains », « Ridden with disease »), se mêlent aux titres plus récents («Hand of darkness », « Mauled to death », « Born undead »)  mais pas moins percutants. Le son est atroce. La sono vomit une bouillie qui bizarrement colle parfaitement au death metal nauséabond des Américains. Le pit devient particulièrement brutal, les premiers slammeurs font leur apparition. Cela faisait sans doute trop longtemps que les fans attendaient cet instant. AUTOPSY en chair et en live pour un set endiablé et haineux. AUTOPSY en a encore sous la pédale et il se pourrait peut-être bien que le meilleur reste encore à venir. Le groupe sort de scène sous les vivas d'un public dont une bonne partie ruisselle de sueur. Vivement la prochaine fois…




Il est environ 21H50 lorsque les véritables vedettes de la soirée investissent la scène. BOLT THROWER, vingt-six ans de carrière et la hallebarde toujours aussi tranchante. La simple évocation du groupe force l'admiration. Souvent copiés mais rarement égalés, BOLT THROWER joue plus que du death metal, il joue du BOLT THROWER au point de rendre sa patte immédiatement reconnaissable entre toutes. Karl Willetts entre en scène avec un sourire jusqu'aux oreilles. Sa longue crinière blonde rendue blanche par les lights lui donne des airs de Saroumane jovial. C'est leur moment de gloire, BOLT THROWER va achever dignement cette soirée par un set retraçant leur carrière. Démarrant sur le death metal encore vif de « In Battle there is no law » BOLT THROWER remonte chronologiquement sa longue carrière en nous prodiguant quelques morceaux choisis de chaque album. Le son est toujours aussi horrible ce qui est nettement plus gênant pour le coup. Les basses sont tellement poussées au maximum que les titres en deviennent presque inintelligibles. Les slammers s'en donnent à cœur joie. Si vous n'avez jamais vu quelques centaines de spectateurs des premiers rangs headbanguer au même rythme dans un nuage de fumigène, c'est un truc à voir au moins une fois. Et il est vrai que pour ce qui est des fumigènes, BOLT THROWER a dû avoir un bon prix vu la quantité que nous allons prendre dans les naseaux tout au long des 70min de ce concert anniversaire.



De « All that remains » à When cannons fade » en passant par « Warmaster » une dédicace à la mémoire du récemment défunt « father of loud » John Marshall, « ...for victory », « No guts, no glory » ou encore « Killchain », BOLT THROWER fait trembler le sol au sens propre du terme. Pourtant, certains titres phares brillent par leur absence, « Eternal war », « Cenotaph », « Spearhead ». On aurait également aimé voir une apparitions des anciens membres qui ont plus ou moins marqué la carrière du groupe anglais. Andrew Whale, Alan West, David Ingram ou, pourquoi pas, Martin van Drunen. Mais aucun ne viendra se joindre à la fête. Sur le final de « When cannons fade » BOLT THROWER quitte la scène. Pas de rappels, pas de final grandiose juste la fin d'un concert quelque peu décevant pour une telle occasion. Le groupe et la plupart des fans y auront probablement pris un bon gros panard mais nous qui nous attendions à un moment d'exception avons du mal à ne pas quitter les lieux avec un arrière-gout de déception. Sans doute avions nous trop idéalisé ce festival par avance. Sans doute nous attendions nous à autre chose, à une véritable fête, une communion entre BOLT THROWER et ses fans et pas à un set tout juste honnête doté d'un son aussi dégueulasse. J'avoue que ça fait mal à l'aorte d'écrire cela sur BOLT THROWER et que l'envie de lapider l'ingé son de la soirée fut grande. Il nous reste la séance de rattrapage du Party-San début août. Et si BOLT THROWER est aussi bon que lors de leur précédente participation au même festival en 2008, il est probable que nous vivions alors un grand moment. Tel ne fut pas le cas en ce BOLTFEST. Dommage…



setlist AUTOPSY



Setlist BOLT THROWER


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