09/02/05 - Espace Curial - Paris

Une date en semaine au milieu dans la téci pour cette tournée mêlant des groupes sommes toutes peu implantés en France, je m'attendais à un petit bide malgré les quelques 200 réservations annoncées. Et pourtant le public était bel et bien là. L'espace curial est en passe de devenir une salle qui va compter pour les futurs concerts plus ou moins UG parisiens, à n'en pas douter ! L'après-midi se passe bien, le timing étant respecté à peu de choses près, les portes s'ouvrent à l'heure prévue.

C'est donc devant un parterre assez garni que les sudistes de DISPHORIA vont ouvrir le bal aux alentours de 19h15. Je connaissais le groupe de réputation suite aux kros parues à droite à gauche, aussi je m'attendais à un bon moment de deathcore. Je n'ai été qu'à moitié exaucé, dans la mesure où ce n'est pas à proprement parler du deathcore pur et dur qui nous est ici offert. En effet, le quintet insuffle de nombreuses influences post HxC qui aèrent de façon très intéressante les morceaux. Le set s'ouvre sur un instrumental justement très marqué post HxC, mélodique tout en étant lourd et intense. Puis à la moitié du deuxième titre arrive le chanteur sur scène et là la machine s'emballe. Les riffs deviennent saccadés, les parties moshées et rapides s'enchainent de façon brusque et brutale. Le son est clair, puissant et les zicos se donnent bien sur scène. DISPHORIA n'échappe malheureusement pas aux poncifs du genre et des clichés sont ici et là réutilisés (pourquoi vouloir à tout prix mettre du chant clair, de surcroit plutôt faux, nom de Zeus ?) et quelques moshs sont tout sauf surprenants. Néanmoins la sauce prend, le public répond plutôt favorablement. En bon sudiste, le chanteur nous gratifie de quelques tchatches entre les morceaux, j'ai trouvé ça sympa (même si « cul d'oursin » ça le fait moyen comme titre de chanson, même provisoire héhéhé). 35 mns de set environ plutôt concluantes qui auront montré un groupe très carré, bien puissant et qui semble promis à un bel avenir.

Le temps de servir force cidres et autres boissons non alcoolisées et arrivent sur scène mes chouchous de CULT OF LUNA. Après leur mémorable prestation à la Loco l'automne dernier, ils étaient attendus au tournant et le public s'est massé devant la scène. J'appréhendais un peu du fait que le jeu de lights est beaucoup moins fourni à Curial qu'à la Loco, mais il s'est avéré que la musique se suffit à elle-même pour mettre une ambiance magique lors d'un concert des suédois. Autant DISPHORIA casse brusquement ses tempo, autant CULT OF LUNA se fait chantre de la montée en puissance et de la transition en douceur. Comme prévu, le set s'ouvre avec « Echoes », exemple même de cette facilité à écrire des morceaux qui sont de plus en plus puissants et tendus, jusqu'à l'explosion avec l'arrivée du chant de Klas. Si le son était un poil moins massif qu'en octobre, les musiciens se sont plus donnés sur scène, ça bougeait vraiment bien. Le changement de batteur intervenu il y a peu n'influera pas sur les titres puisque le nouveau batteur (qui était l'ancien percussionniste et même ancien batteur du groupe sur le premier album, vous suivez ?) reprends les parties de Thomas à l'identique. Il ne possède toutefois pas le charisme de ce petit batteur qui avait tant impressionné la dernière fois mais il se démerde plutôt pas mal. Globalement le set était le même, majoritairement orienté sur le dernier album « Salvation », une incursion sur « The Beyond » avec le superbe titre « The Watchtower » et il me semble bien que le premier album ait été passé sous silence une fois de plus. L'interprétation, le charisme et la prestance des musiciens alliées à des compositions imparables ont fait de ces 55 minutes de show le top émotionnel de la soirée pour ma pomme. Puissance, mélodie, ambiance, un chanteur possédé qui ne communique que rarement avec le public mais dont la présence en impose (pas physiquement, le garçon étant plutôt frêle …), je souhaite à tout un chacun de voir CULT OF LUNA sur les planches, effet garanti. Le public ne s'y est d'ailleurs pas trompé puisqu'il a réservé une belle ovation quand les Suédois quitteront la scène, malheureusement sans rappel (Johannes a cassé trois cordes à sa guitare, peut-être l'explication ?). CULT OF LUNA, groupe de la soirée pour moi, vainqueur par ko !

Encore quelques cidres servis, et ¼ d'heure plus tard c'est les deathcoreux (pour résumer vite fait) de BLEEDING THROUGH qui investissent les planches. Manifestement le combo ricain était attendu par tous les piteurs présents dans la salle. Autant dire les choses franchement, je n'attendais rien d'exceptionnel de BLEEDING THROUGH, ce groupe étant l'archétype de la musique qui me fatigue très rapidement. Je dois toutefois admettre que les gaillards savent tenir une scène, il n'y a rien à y redire. Un son massif, puissant et bien équilibré sert au mieux les velléités d'en découdre du groupe, bien qu'il soit tout de même brouillon sur les grattes. Le chanteur (mêche emo, gros bras et tatouages, belle panoplie) parcours la scène en long en large et en travers, se démène et tient le public dans sa main en s'adressant directement à lui. La claviériste (petite touche de singularité dans ce milieu) n'est pas en reste et headbangue à qui mieux-mieux derrière son clavier tandis que les deux guitaristes restent relativement statiques mais jouent très proprement. Le bassiste soutient le chanteur en faisant des backings de qualité et, chose à signaler, lui et le frontman chantent juste ! Environ une heure de show intense qui a ravi à n'en pas douter les fans. Un groupe qui finalement, puisque je n'en attendais rien, m'a fait plutôt bonne impression même si je trouve que ça tourne en rond assez rapidement. Donc au Fury Fest (si ce qu'a annoncé le chanteur entre deux titres s'avère vrai), j'irai plutôt boire une bière ça me fera une pause, mais je pense qu'ils seront nombreux à vouloir revoir les américains…

Bilan des courses, une bonne soirée, avec près de 300 entrées payantes (et plein de cidre servi). Le public a bien réagi et malgré le caractère hétéroclite supposé de l'affiche, celle-ci s'est avérée sommes toutes complémentaire puisque DISPHORIA en incluant ces touches post HxC a permis de faire le lien entre CULT OF LUNA et BLEEDING THROUGH.
Des dates comme ça, on en redemande tous !