Le 19/02/2012 aux Combustiles, Paris

En arrivant, je remarque un certain nombre de chevelus qui discutent en buvant une mousse, fumant une clope et discutant devant la salle. Sachant que j'arrivais un peu en retard, je commence à m'inquiéter quant à la fréquentation de la salle. Mais une fois devant la scène, je me rassure pour cette première des Acteurs de l'Ombre aux Combustibles, on va avoir chaud ce soir.

AÄZYLUM : j'ai donc loupé le premier ou deuxième morceau. Ouf, ils sont à la bourre. Les franciliens ne sont pas venus pour faire de la figuration, et le chanteur n'a de cesse de motiver le public. En tout cas, d'essayer de motiver un public qui peine à se réchauffer. Pourtant, leur brutal death rappelant SUFFOCATION est bien exécuté. Le chanteur, bien en voix, varie entre chant death, quelques hurlements black et des gruiks bien placés. C'est le seul du groupe qui bougera vraiment ce soir, les deux guitaristes et le bassiste se contentant de rester bien fixes sur leurs instruments. Alors oui, leur musique est un peu technique, mais un concert c''est vivant que diable ! Malgré un problème technique sur la basse en fin de set, le public se réchauffe enfin, et sur les 2-3 derniers titres les premiers pogos sont lancés.

Après une petite pause et une bonne bière, place à NECROBLOOD. Ce que je reprochais à AÄZYLUM n'a pas lieu d'être ici. Les deux gratteux et le bassiste donnent tout ce qu'ils ont. Le chant est assuré par ce dernier et un des guitaristes. Et place à un black/death simple mais foutrement efficace. Le groupe s'est déplacé avec ses ultras, puisque le pit se lance assez rapidement et violement. Les lunettes volent, les bières se vident sur les t-shirts et même quelques esprits s'échauffent. Sur scène, c'est la même violence. Le groupe est à l'aise, profite de son temps de jeu au maximum, sans temps mort ou blabla inutiles. Direct dans la gueule. Dignes héritiers de ARCHGOAT, REVENGE ou BEHERIT, les franciliens ont préféré l'efficacité à la finesse, et ils font mouche. Le jeu de scène est très sobre, mais entre une scène minuscule et des micros pour 2 des trois sur le front des hostilités, difficile de bouger. De toute façon, c'est dans le pit que ça bouge le plus. Excellent accueil du public pour un des concerts de la soirée.

D'ailleurs, AFFLICTION GATE aura du mal à passer après ce moment de chaos. Leur death plus ambiancé, dans le genre suédois old-school avec des passages bien lourds et pesant, a du mal à déclencher autant d'enthousiasme que NECROBLOOD. Idem, le chanteur est assez statique, irrémédiablement scotché à sa casquette et à sa position sur scène. Pourtant, c'est du tout bon. Si les morceaux sont un peu moins directs, ils n'en restent pas moins un régal pour les amateurs de death old school comme moi. Après le concert, j'apprends que le groupe a joué sans batteur avec une boite à rythme, en solution de dernier recours pour ne pas annuler la date. Et je me suis complètement fat avoir, étant sur le côté droit de la scène et n'ayant pas vu cette subtilité. En tout cas, aux oreilles ça ne m'avait pas interpellé plus que ça, et le groupe était plutôt naturel sur scène, quoiqu'effectivement ils aient l'air trop concentré. Encore un excellent concert ce soir, ça devient lassant…

Et pourtant, le gros morceau n'est pas encore intervenu. C'est avec au moins 30 minutes de retards, accumulé depuis le début de la soirée que les vétérans de MERCYLESS montent sur scène. Et les degrés perdus pendant AFFLICITION GATE sont récupérés très rapidement. Après une absence de 10 ans avait frustré les fans, et les Alsaciens sont attendus de pieds ferme par un public chauffé à blanc. Ca tombe bien, puisque les musiciens sont eux aussi remontés comme des coucous suisses, et ont une envie d'en découdre qui semble venir de très loin, comme s'ils avaient emmagasiné l'énergie toutes ces années. Et c'est l'heure de lâcher les chiens. Pendant plus d'une heure, c'est au son du death metal que les fans parisiens se foutent donc sur la gueule, avec un plaisir non dissimulé et partagé par le groupe, qui se donne à fond sur scène. Les vieux fans sont aux anges et donnent tout ce qu'ils ont, tandis que les plus jeunes prennent une véritable leçon de old-school. Le groupe est visiblement très content d'en découdre, communiquant fréquemment avec le public entre les titres, sans pour autant laisser retomber l'intensité du concert. On sent que les vétérans ont encore des choses à dire dans ce genre et sous ce nom.

MERCYLESS a vu, est venu, et à vaincu ce soir. Un concert intense et brutal, comme si le groupe n'avait jamais arrêté. Mais les groupes d'ouverture n'ont pas démérité, délivrant des prestations brutales et de qualité. D'ailleurs, pas de faibles ce soir, que des groupes plus puissants et efficaces les uns des autres. Une putain de soirée, en d'autres mots.